Ecologie-bidon : Duflot-Placé etc n'ont plus le monopole

 

Journées d'été d'EE-LV,

parti presque sans base et dans le vide :

  

 

Dans la mesure où Europe-Ecologie-les-Verts comporte encore une base, et où cette base compte encore des écologistes, ils se plaignent de leur direction nationale : Placé-Rugy-Pompili-Duflot... Clique de carriéristes radicalement indifférents à l'écologie, cette direction nationale est une annexe  de la classe politique : elle juge normal de faire à l'être humain ce qu'on ne devrait pas faire à la nature, et ne s'inquiète de ce qu'on fait à la nature que si cette inquiétude ne dérange pas le PS.  Quand le gouvernement PS grenadait à Sivens et Notre-Dame-des-Landes, on voit dans quelle situation était EE-LV.

D'où le mauvais climat des "journées d'été" du parti, ouvertes ce matin à Villeneuve-d'Ascq (Nord).

Un parti ne peut présenter de "journées d'été" sans y inviter sa base, et ce qui reste de base aux Verts est morose pour la raison indiquée plus haut.

Mais le débat officiel au sein d'EE-LV ne porte pas sur ce sujet fondamental.

Il porte sur – devinez quoi : la stratégie à adopter envers le gouvernement PS... Placé-Rugy-Pompili veulent mordicus être ministres ("c'est mon tour !"), alors que Duflot veut mordicus être candidate à la présidentielle : stratégie qui lui impose d'avoir, au moins en apparence, les mains libres face au gouvernement.

Les "tauliers" d'EE-LV ont l'habitude de cet exercice entre deux chaises. Mais cette fois ça se complique.

Jusqu'à présent le gouvernement PS s'asseyait sur l'écologie, aussi résolument que Nicolas Ça-commence-à-bien-faire Sarkozy ; ses têtes chercheuses en la matière siégeaient chez Vinci* ou à la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne**.

Mais 2015 est l'année de la COP 21 ! Jusqu'à la fin du mois de décembre, M. Valls est obligé de faire comme M. Hollande, qui fait semblant de s'inquiéter du réchauffement climatique. M. Hollande s'en bat l'oeil autant que M. Valls : mais une conférence mondiale à Paris, dix-huit mois avant la présidentielle, est une trop belle occasion de frime pour qu'on ne fasse pas un peu semblant.

Nous avons donc maintenant un PS qui fait de l'écologie-vitrine, allant jusqu'à voler à Mélenchon le concept d'éco-socialisme (mot qui sonne bien même si la définition tarde à venir). Mais les autres partis sont dans la même gesticulation : les Républicains se disent au top de l'écologie avec Maud Fontenoy***, mannequin vert du parti ; le FN lui-même, parti des automobilistes sans frein, s'est doté d'une cellule "Nouvelle Ecologie" qui fait (comme "l'UMPS") dans le greenwashing et la croissance verte.

Du coup, les Verts se retrouvent dans le vide : tout le monde étant devenu écolo-bidon, ils n'ont plus de créneau.

D'ailleurs, non, tout le monde n'est pas bidon. Un défi surgit du côté où  les bidonneurs l'attendaient le moins : l'Eglise catholique ! Contrairement à la classe politique et au business, elle prend vraiment le sujet au sérieux... Voici en quoi le pape devient gênant pour les éco-tartufes : avec Laudato Si', il lance le concept d'écologie intégrale. L'encyclique ne se limite pas à une écologie "humaine", comme certains l'auraient souhaité : elle s'engage à fond dans l'écologie environnementale, souligne que les deux sont inséparables, et ne se contente pas de déplorer les dégâts infligés à la biosphère : elle dénonce leur cause en accusant – avec virulence et précision – le système économique. Les pistes qu'elle ouvre proposent un "changement de paradigme" : une "révolution culturelle courageuse", pour reprendre l'expression de François.

Donc,

- d'un côté, il y a Placé-Pompili-Duflot-Rugy et le reste de la classe politique : faux écologistes et vrais amis du business, puisqu'ils aiment la GPA, la PMA et le transhumain ("progrès", "extension-des-droits", "lutte contre l'homophobie", tout ça) ;

- de l'autre côté, il y a le monde réel dont font partie le pape et un milliard deux cent millions de catholiques... Car la réalité est la même pour tout le monde, à condition que l'on admette l'existence de la réalité.

 

 _______________ 

* Notre-Dame-des-Landes.

** Sivens.

*** Maud Fontenoy étant écologiste comme Patrick Drahi est anticapitaliste, on en déduit que M. Sarkozy se fout du monde de plus en plus ouvertement.