26/06/2015
'Laudato Si' et le réalisme chrétien : "en nommant les faits, l'encyclique nous permet de les regarder en face"
Editorial paroissial du P. Gabriel Delort Laval,
curé de St-François-de-Sales à Paris :
'Laudato Si' : des mots pour nos maux
<< Le pape François, parmi ses nombreuses qualités, a le don de dire les choses de façon à être entendu et compris. Non seulement il parle, mais il est écouté. L’encyclique Laudato Si qu’il vient de nous adresser fait partie de ces textes fondamentaux qui peuvent servir de point de départ à une réflexion large, car les sujets abordés sont nombreux, profonde car les enjeux humains et spirituels sont vitaux, stimulante car les perspectives proposées sont atteignables, enthousiasmante car invitant à la contemplation autant qu’à l’action. Nous avons là « des mots pour décrire nos maux » avec simplicité, rigueur et clarté.
Certes, sur tel ou tel point de détail certains pourront dire leur désaccord. Ils en ont le droit naturellement s’ils le font avec un vrai désir de vérité et en préservant respect et charité. Ce qui n’est pas le cas de petits lobbies américains soucieux de préserver les intérêts de l’industrie pétrolière et qui reprochent au pape de « parler de ce qu’il ne connaît pas quand il parle d’environnement».
Plus proche de nous, une autre réaction négative est celle du silence de certains catholiques, peu habitués à être en désaccord avec le pape, mais gênés par la remise en cause profonde du système économique et financier contenu dans ces pages. Pourtant, comment ne pas reconnaître les problèmes, comment ne pas ouvrir les yeux sur les dysfonctionnements du système ? Il s’agit d’une question de liberté intérieure.
Le Seigneur Jésus nous a assez largement mis en garde contre la fascination de Mamôn, le Dieu-Argent, pour que nous ne puissions pas faire comme s’il s’agissait d’une question secondaire ou réservée aux « spécialistes qui savent ».
Accueillons donc cette encyclique avec reconnaissance et jubilation.
En nommant les faits elle nous permet de les regarder en face, non pour en être paralysés comme le lapin dans les phares de la voiture, mais comme des être libres et responsables appelés à diriger le navire sur lequel ils sont embarqués.
En offrant des perspectives claires elle indique le port vers lequel orienter nos choix personnels et collectifs.
En rappelant le sens de la Création elle conduit à y reconnaître le Créateur toujours à l’œuvre qui s’y est incarné pour la mener tout entière à son achèvement.
Je vous souhaite donc une heureuse lecture estivale, un crayon à la main, de cette encyclique. Passez un bel été en profitant, pour ceux qui en auront la chance, de l’exubérante nature que le Seigneur nous a confiée. En rendant grâce pour tant de splendeur, d’harmonie et de perfection. Et en mesurant la chance que nous avons de savoir qui en remercier.
Bon été à tous
P. Gabriel Delort Laval, curé >>
18:13 Publié dans Ecologie, Economie- financegestion, Pape François | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pape françois, catholiques
Commentaires
BRAVO
> Bravo et merci au P. Delort Laval de son éditorial clair et net.
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Écrit par : emmeline / | 26/06/2015
VIVIFIANTE
> C'est dit !
Merci pour cette contribution qui exprime bien mon sentiment à la lecture de cette vivifiante encyclique, et singulièrement pour sa conclusion
Oui! réjouissons-nous chaque instant et sans lassitude de chaque opportunité voisiner avec ce "vivant" qui nous ramène si précieusement à la Vraie vie.
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Écrit par : Dominique Rochier / | 29/06/2015
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