Le pape appelle la Curie à "l'examen de conscience"...

 

...dans un discours d'une sévérité rare. Stupeur en France chez les idolâtres de l'unanimisme ! Méditation chez les autres :  

 

Dans ses voeux aux membres de la Curie, ce matin, salle Clémentine, le pape François les a appelés - au fil d'un discours d'une grande densité ecclésiologique - à un « véritable examen de conscience ». Rappelant à ses auditeurs que les cimetières sont « pleins de gens qui se croyaient indispensables », François les a invités à laisser l'Esprit Saint inspirer leurs actions au lieu de prétendre Le « domestiquer ». La Curie, a-t-il expliqué d'une voix sourde et contenue, souffre de « maladies » dont il a indiqué précisément les remèdes... et dont il a dressé le « catalogue » : « la pathologie du pouvoir, le carriérisme, le narcissisme, le coeur de pierre, la fossilisation spirituelle et mentale, l'Alzheimer spirituel, la schizophrénie de la double vie, le terrorisme des rumeurs,  la planification de comptable ou de commercial, les rivalités et la gloriole, le faux mysticisme, l'indifférence aux autres, les faces funèbres, l'accumulation matérielle, l'exhibitionnisme mondain, l'orchestre à fausses notes auprès des journaux... »

Le pape a ainsi flétri les relations malsaines d'une partie de la Curie avec les médias : allusion transparente aux journalistes qui accomplissent depuis un an un travail de sape contre le pontificat, autrement dit les « vaticanistes » conservateurs. Ceux-ci – et leurs antennes en France – tentaient à l'automne d'invoquer Benoît XVI contre François ; ce qui leur a valu la double gifle du 8 décembre, quand le pape émérite et le pape en fonction ont confirmé publiquement leur plein accord.

Les agités conservateurs sont d'ailleurs mal venus de se réclamer de Benoît XVI (qui ne les y autorise pas). Ce sont en effet leurs propres amis à la Curie qui ont saboté le dernier tiers du pontificat Ratzinger, pour des raisons incompréhensibles du commun des mortels ! La correction administrée à ceux-ci par François, ce matin, n'a pu paraître que salubre à Benoît.

 

Après avoir semoncé les prélats, François est passé dans le grand auditorium Paul VI où il a chaleureusement félicité les simples employés du Saint-Siège, rassemblés là avec leurs familles : « c'est vous, les invisibles, qui permettez au Vatican de fonctionner chaque jour... »

 

Joyeux Noël, Très Saint Père. Merci du fond du coeur.  Votre appel à l'examen de conscience s'adresse aussi à nous tous. Réformez la Curie et l'Eglise ! Nous sommes avec vous !