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17/12/2014

Le pape François joue un rôle-clé dans le rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis

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...annoncé ce soir par Barack Obama et Raul Castro :


 

 

Selon le Département d'Etat américain, le pape François et la diplomatie du Saint-Siège ont joué un rôle « essentiel » dans le rapprochement entre Washington et La Havane. Libération de prisonniers, échange d'ambassadeurs, relations aériennes et commerciales... C'est enfin le bout du tunnel pour le peuple cubain après 43 ans de blocus économique américain.

Le pape François avait écrit cet été aux deux chefs d'Etat, et c'est au Vatican que s'étaient rencontrées les deux délégations qui allaient conclure l'accord. Cet après-midi, le pape a fait connaître sa « grande satisfaction » devant cette « décision historique », à laquelle l'Argentin Jorge Bergoglio n'aura pas peu contribué. Les cloches des églises de la Havane se sont mises à sonner.

Apprenant l'accord Obama-Castro et le rôle du pape, le jeune et très ambitieux sénateur républicain de Floride Marco Rubio [photo], lié aux milieux de l'émigration cubaine, vient de déclarer pour sa part : « ce n'est qu'une concesMarco_Rubio,_Official_Portrait,_112th_Congress.jpgsion à la tyrannie ». Passé de la religion mormone à la religion baptiste puis à la religion catholique, il fait néanmoins partie de ceux qui accusent le pape François de sympathies communistes. À Miami, des sexagénaires « défenseurs du monde libre » ont défilé en criant « trahison » et en brandissant des pancartes contre l'accord, qualifié de « conspiracy ». Seul le Congrès est habilité à lever l'embargo ; dominé par un parti républicain fermement résolu à combattre « la Russie et ses alliés » (en 2014 !), il s'opposera à la volonté de détente d'Obama – auquel les républicains ne pardonneront pas sa phrase de tout à l'heure, destinée aux Cubains : « Je ne m'attends pas à une modification en profondeur de Cuba, nous ne souhaitons pas jouer un rôle de colonisateur qui souhaite orienter vos décisions. » 

Instauré en 1960-1962 par les seuls Etats-Unis, l'embargo contre Cuba visait à abattre le régime prosoviétique en affamant la population de l'île. Comme tous les blocus, celui-là fut un échec : le régime cubain a survécu à l'URSS. Inscrit en 1981 par Washington sur la liste des pays « terroristes », c'est-à-dire armant des guérillas contre les régimes sud-américains soutenus par les Etats-Unis (Chili, Argentine, Salvador* etc), Cuba a également survécu à ces régimes. « Les sanctions n'ont pas eu l'effet politique escompté, l'isolement de Cuba n'a pas fonctionné », a constaté Obama. Il devrait étendre cette lucidité au cas de la Russie, cible d'une autre envergure, mais que la Maison Blanche (alliée cette fois au Congrès) croit pouvoir dissoudre dans les sanctions économiques et financières.

 

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* On se souvient que Mgr Oscar Romero (archevêque du Salvador) fut assassiné en 1980 par le régime salvadorien pro-américain, après qu'il ait appelé Washington à cesser d'armer ce régime dans une guerre civile qui fit des dizaines de milliers de morts.

 

 

 

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