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21/11/2014

Sarkozy et 'Sens commun'... / Maxime Hauchard : le djihad et nous... / 'Hunger Games' et le business du massacre-spectacle...

Le Grand débat de RND ce matin : à réécouter ici


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Commentaires

JEUX VIDÉO

> Je partage l'approche de PP sur le rôle des jeux vidéos, n'en déplaise à Victor Loupan. A mon sens ils engendrent la violence pour plusieurs raisons.
Sur le plan psychologique, des jeunes invisibles dans leur monde réel, où la société ne leur donne aucune responsabilité, vivant en fantômes au milieu d'adultes egocentrés, longeant les murs de leurs quartiers, hantant les abribus dans l'indifférence de tous, errant d'une maison à l'autre entre le frigo et la douche, deviennent par la magie de la réalité virtuelle, depuis l'antre de leur chambre, des super-héros, qui sauvent le monde en massacrant sans compter,dans un éclat de rire sinistre à la Bovary, d'innocentes et insignifiantes victimes (c'est-à-dire eux-mêmes dans la vie réelle!).
Ici la plus puissante arme anti-jihadisme, anti-nihilisme suicidaire , est à la portée de tous les adultes: nous arrêter quand nous croisons un jeune, le regarder, lui sourire, lui parler, nous intéresser à sa vie. Ensuite, lui offrir l'occasion de faire ses preuves, en lui donnant des responsabilités, des missions. Et ce, condition sine qua non: gratuitement, sans rechercher à recruter pour telle ou telle paroisse, aussi sainte soit-elle.
Je n'invente rien, je ne fais que décrire la pratique quotidienne à Taizé, où ce sont les jeunes qui assurent la gestion d'un quotidien pour plusieurs milliers de personnes, dans une joie et une simplicité qui guérit mieux que beaucoup de thérapies le mal-être si profond de notre jeunesse. C'est aussi, hélas dans le but démoniaque que nous connaissons, ce que font les recruteurs du Jihad, en harponnant leurs proies sur facebook.
Le jeux vidéos fabriquent la violence, indépendamment de leur contenu, comme tout écran (honte à moi internaute), par les heures d'immobilité physique, le regard excité par l'écran (d'où les crises d'épilepsie), prisonniers de cette bulle spatio-temporelle où les heures s'écoulent comme des minutes d'effort réel. (On peut jouer en non-stop pendant 14h, et se retrouver essoufflé au bout de 5 minutes de course à pied, des douleurs partout, tant le corps s'est ankylosé devant l'écran).
Face au temps, aux semaines, aux mois, voire aux années perdues derrière l'écran, au réveil douloureux succède un sentiment de panique, qui pousse à chercher désespérément à rattraper le temps en se jetant à corps perdu dans des actions commandos au succès immédiatement flamboyant, puisque n'est-ce-pas réussir sa vie s'est briller aux yeux du monde, c'est faire parler de soi dans les médias, en suscitant le sensationnel. Cette culture de la performance et du sprint où l'homme contemporain s'épuise, ce que dénoncent entre autre conjointement Boris Cyrulnik et Alexandre Jollien ( VIP chez KTO en 2012).
Là encore le remède est à la portée de chacun: ne pas attendre qu'un jeune brille pour le regarder, oser lui dire la beauté de sa personne (pour les critiques et les reproches, on ne se gêne pas, mais quelle pudeur déplacée pour simplement dire: "comme tu es beau!"), et pratiquer, d'abord pour nous-mêmes, ensuite pour eux, l'art de la patience, cette confiance sans cesse renouvelée, cette complicité avec le temps, notre ami. Alors on leur autorise à se brancher sur leur être profond, et trouver leur paix intérieure.
Vous l'aurez compris, je me motive moi-même en disant cela.
Sur le plan neurologique enfin, mais là c'est une question beaucoup plus qu'un avis: à l'âge où le cerveau forme ses réseaux au contact des gestes répétés du quotidien ( ce que reprend la pédagogie des gestes mentaux, qui sont d'abord techniques de connexions sensorielles au réel),où l'imaginaire forge ses représentations à travers les récits initiatiques d'une culture, comment se construit le cerveau et tout le système nerveux de nos jeunes plongés en monde virtuel? Quelle relation à leur propre corps? A leurs sensations? Nos jeunes, manifestants LMPT ou apatrides de l'athéisme ambiant, sont à ce titre plus différents de leur parents que nous ne l'étions nous-mêmes, quand bien-mêmes nous avons jetés les nôtres avec notre révolution -celle de 68 ou celle du mobilier en kit-. Et donc, infiniment plus seuls au monde, face à leurs écrans dévoreurs de vie.
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Écrit par : Anne Josnin / | 21/11/2014

Le non-retour

> J'ai, moi aussi, été un rien heurté par la posture (je veux croire que c'en est une) de M. Victor Loupan, qui, dans un élan de relativisme du radicalisme allié au romantisme de la jeunesse, assimilait pêle-mêle les anarchistes russes, les Brigades internationales lors de la Guerre d'Espagne, les engagements aux côtés de Che Guevara, et carrément la Bande à Baader (pourquoi pas Action Directe et les Brigate Rosse, tant qu'on y est ?).
Je n'imagine pas un André Chamson, un André Malraux, brûler leurs passeports français, ni égorger de sang-froid (même si les exactions abjectes, horribles ont été commises, certes de part et d'autres, mais également par les volontaires internationaux durant la guerre d'Espagne).
A tout relativiser, on ne distingue plus la différence entre un sous-commandant Marcos et un Jean-Marc Rouillan.
Le cran dans l'intransigeance, la voie de non-retour, la fuite en avant vers plus de folie soumise et meurtrière semblent encore s'accentuer si j'en crois cet article:
http://www.lorientlejour.com/article/897287/lei-chatie-les-jihadistes-voulant-rentrer-chez-eux.html
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Écrit par : Aventin / | 21/11/2014

LE PLUS GROS CONTINGENT

> Chiffres effrayants : les djihadistes français (garçons et...filles ! ) constitueraient le plus gros contingent étranger (30% de ces volontaires), largement devant les Britanniques. D'après certains témoignages, ils se distingueraient par leur extrémisme... pire que celui des autochtones.
Hallucinant : j'ai cru comprendre qu'on n'envisageait pas de les déchoir de la nationalité française. M...e, c'est quoi ce pouvoir politique ?
Ces jeunes gens (allez, on va rester politiquement correct) sont certes le fruit de notre faillite collective. De l'Etat, de l'Eglise (qui a, depuis longtemps, perdu la classe moyenne), des adultes en général. De notre civilisation...Quelque part, ce sont des "pauvres gosses", au coeur vide et rempli d'ordures, pour reprendre l'expression de Pascal.
Mais il faut quand même traiter leur cas.
On compte sérieusement les laisser revenir, et les faire pister par la DGSI, en espérant qu'ils reprendront une vie "normale" ? J'hallucine, j'hallucine...
La seule solution, c'est leur élimination physique (ben oui, nous sommes en guerre et ce sont...des ennemis de la France, appelons un chat un chat), mais les effectifs du service action de la DGSE ne sont pas ceux de l'Education nationale...
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Écrit par : Feld / | 22/11/2014

Cher Patrice,

> Comme l'insinuait Victor dans le débat ("viva la muerte"), il y a une parenté très proche entre les djihadistes, les révolutionnaires, les brigades internationales ... D'une certaine façon, Maxime Hauchard a bien mieux compris l'islam que tous ces islamologues de plateau de télévision pétris de textes et de citations savantes : il faut relativiser ce que les observateurs extérieurs croient comprendre de l'islam - coran, biographie de Mahomet, hadiths, exégèses savantes ...
Le texte coranique, tout comme les autres sources de la foi musulmanes, tout comme les hadiths, la sîra, l’histoire musulmane et même la personne du prophète Mahomet ne servent qu’à justifier quelque chose de bien plus important qu’eux-mêmes : ils fondent cette conscience absolue des musulmans d’avoir été choisis par Dieu pour établir sa loi sur le monde entier pour le sauver.
Selon cette conviction messianiste, l’avenir du monde serait islamique, l’islam serait son salut, ce salut devant quoi qu'il arrive s’établir à jamais à la fin des temps. Car alors, Dieu subjuguera tous les infidèles et donnera ce monde libéré du mal à ses élus pour y vivre dans la félicité éternelle.
On le voit : point besoin d'être savant pour devenir djihadiste (le djihadisme n'étant qu'une des formes "accélérées" que prend l'islam dans son projet de salut du monde), pas plus qu'il ne fallait avoir lu Karl Marx pour entrer dans les brigades internationales. Il faut juste être sensible aux sirènes du messianisme, des lendemains qui chantent, du grand soir, qui établissent cette conscience "d'avoir été choisi" pour changer le monde.
Ces sirènes sont redoutablement puissantes. Elles sont l'antithèse du message chrétien (le bon grain et l'ivraie à ne pas séparer soi-même), et il faut voir leur puissance dans le dévoiement de l'idée chrétienne de la possibilité d'un monde libéré du mal (par Jésus lui même). Bref le combat est religieux, et la réponse passe avant tout par l'évangélisation.

Vous trouverez davantage de fond et d'argumentation à ce sujet dans mon livre "le Grand Secret de l'Islam" - http://legrandsecretdelislam.com/
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Écrit par : Olaf / | 22/11/2014

LE DÉBAT

> Merci pour ce débat hebdomadaire sur RND qui aide à réfléchir.
Juste une question, concernant Rémi Fraisse, il y a 3 semaines j'avais retenu que vous aviez souligné que le projet de barrage avait été approuvé localement et que les manifestations étaient dirigées contre le choix déjà décidé des acteurs locaux qui étaient tous d'accord: cette situation illustrait l'impossibilité de tout projet et de toute réforme en France.
Puis, changement d'avis il y a 2 semaines : vous avez insisté sur la difficulté de prendre part aux débats et de dire un avis contre un projet au moment de son élaboration : la seule solution qui reste après une décision est donc de manifester contre, même, et surtout, avec violence, pour se faire entendre. Cela serait un effet pervers de la décentralisation qui génère des relations "amis-amis" entre les notables locaux qui reprennent la main (au bout de 10 ans - 20 ans) sur les décisions dans leur intérêt et parfois en manipulant quelques "segments de population" ce qui permet de faire organiser ensuite des manifestations "pro barrage"
En découvrant cette différence d'analyse, j'ai pensé que vous aviez approfondi cette situation, et il me semble que ce serait intéressant que vous puissiez souligner telle ou telle évolution de vos points de vue sur tel ou tel sujet d'un vendredi sur l'autre ...encore merci pour ces "grands débats" à 4 voix ...pour nous aider à grandir sur Le Chemin !!!

Simonnot


[ PP à Simonnot
- Merci de nous écouter !
- Nous suivons l'actualité, d'où parfois une évolution au rythme des révélations d'enquêteurs.
- En ce qui concerne Sivens, je n'étais pas au premier débat. J'ai discuté dans ce blog ce que l'un des intervenants de ce vendredi-là a déclaré sur le "vote démocratique" pour le barrage. En effet, lorsqu'il s'agit d'un PPP ("partenariat public-privé"), la formule augmente le risque de lobbying, voire de conflits d'intérêts ; et (par contrecoup) le risque de colères de riverains et de contestataires. J'ai évoqué ce problème le vendredi suivant. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Simonnot / | 22/11/2014

MAXIME HAUCHARD

> Je partage les propos que vous avez exprimé, ce vendredi, sur les ondes de Radio ND au sujet de Maxime Hauchard. Cependant, j'ai une interrogation... Est-ce que l'engagement de Maxime Hauchard et d'autres Français dans le djihadisme n'est pas la conséquence d'un manque de reconnaissance de ces derniers dans la société et notamment à la vue des problèmes économiques et du chômage ?

ALB


[ PP à ALB :

- Si j'en crois les enquêteurs, Hauchard a pris l'avion pour Istanbul à l'âge de 17 ans, avant d'affronter le problème du chômage.
- On ira : "Il savait que le chômage frappe les jeunes." Oui. S'est-il engagé dans un mouvement de contestation anticapitaliste en France ? Non. Il est parti décapiter des Syriens.
- Rien n'est plus capitaliste, par ailleurs, que le "califat" d'el-Baghdadi... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Arnaud Le Bour / | 22/11/2014

LE CORAN

> Merci à Olaf de signaler la publication du "Grand Secret de l'Islam".
Pas encore lu mais une des sources citées retient une attention particulière: Gert Puin, qui a étudié les centaines de Corans plus ou moins complets découverts lors de l'effondrement partiel d'une très ancienne mosquée à Sanaa, Yemen. Probablement antérieurs à la fixation et vocalisation de l'écriture arabe par le Khalife El Hakim et peut-être certains antérieurs à la collecte-selection du Khalife Uthman.
Ce devait dérangeant car Puin dut détruire ses microfilms et fut expulsé du Yemen. Toutefois, un des ses successeurs en mission archéologique à pu réaliser et exfiltrer (c'est le mot!) plusieurs dizaines de milliers de pages de microfilms sur lesquels Puin a travaillé.
A suivre avec passion et raison.

Voir aussi:
http://www.capucins.net/coran-aujourdhui/index.html
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Écrit par : Pierre Huet / | 22/11/2014

DEBORD

> Mais le 21/11 j'attendais à propos de l'"enterteinement"'que l'on cite Guy Debord, grand gauchiste suicidé en 1994, né en 1931, qui a été le visionnaire de la société du spectacle , laquelle est omniprésente aujourd'hui. De Jouyet, Fillon, Juppé, Sarkozy, aux assassinats jihadistes, en passant par Facebook, il est clair qu'on a mis les pieds dedans : malheureusement cela ne porte pas bonheur ; de surcroît ça ne fait vraiment que commencer...

Monin


[ PP à Monin - On ne peut être exhaustif en une seule émission ! Mais il est clair que nous avons tous lu l'indispensable Debord (ses livres sont chez Gallimard), source de la pensée combattante d'aujourd'hui. Merci de rappeler la dette que nous avons envers lui. ]

réponse au ciommentaire

Écrit par : monin / | 22/11/2014

Quentin, un autre Maxime:

> http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/22/1996730-le-jeune-francais-qui-en-appelle-au-jihad-est-tarnais.html#commentaires

Plutôt que de montrer, que dis-je, faire le buzz autour des vidéos, il me semble que la lecture du blogue de M. Georges Malbrunot devrait être prônée (blogue enfin réveillé de son long sommeil, on s'en réjouit !).
Cela, qui sait ? permettrait aux candidats au Jihâd de savoir vers quoi ils vont:
exploitation basse, humiliations, bizutage (euphémisme), faim, froid, peur, sodomie filmée, méfiance (envers d'éventuelles infiltrations), non-retour, dépossession de l'identité, et chair à canon si vous n'avez pas de spécialité intéressant Daesh.
http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2014/09/comment-fonctionne-letat-islam.html

Tout ça pour de vieux baasistes revanchards et éprouvés, eux-mêmes téléguidés...
Non désolé, voir là la Guerre d'Espagne contemporaine dans l'esprit de jeunes en quête d'idéal, c'est l'archétype du raisonnement par analogie qui me semble insoutenable, et qui m'indigne... au point de penser qu'il faut parer et remettre en cause totalement cette opinion avant qu'elle soit trop répandue, et donc qu'elle ne banalise ledit Jihâd, si tant est que cette guerre-là soit un Jihâd aux yeux du croyant sunnite de base (permettez-moi, au passage, d'en douter...).
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Écrit par : Aventin / | 23/11/2014

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