15/11/2014
Hollande achèvera de détruire la Ve République...
...si réellement il envisage
de se présenter à une primaire PS pour 2017 :
François Hollande envisagerait de se présenter à une primaire socialiste dans la perspective de la présidentielle de 2017. Il teste cette idée auprès de ses proches à l'Elysée ; l'un d'eux confie à Libération : « S'il fait ça, il tue la fonction présidentielle pour de bon. » Un député socialiste ajoute : « Il a compris que ce sera pour lui le seul moyen de se relégitimer auprès des militants, et donc des Français, mais aussi de permettre le rassemblement de la majorité autour d'une seule candidature dès le premier tour de la présidentielle... » Un autre « proche » estime que c'est tactique : « Si Hollande fait comprendre qu'il n'est pas hostile au principe d'une primaire, c'est d'abord qu'il ne veut pas apparaître sur la défensive. Et qu'il n'a pas peur d'une confrontation démocratique... »
Dans la démocratie de marché, être un président « normal » signifie n'être plus présidentiel du tout. La fonction devient secondaire : elle s'efface derrière le nouvel enjeu principal, qui est la lutte à l'intérieur d'un parti. On ne passe plus par la candidature au sein d'un parti pour devenir le chef de l'Etat ; on passe par la candidature au poste de chef d'Etat pour s'assurer la domination au sein d'un parti. C'est l'issue dérisoire d'une expérience qui sera tombée de l'idéal « républiquintiste » (comme disaient les vrais gaullistes d'autrefois) au guignol de 2014 : le petit personnel des partis abaissant l'Elysée à son niveau, dans l'indifférence générale.
Le PS tiendra son congrès dès juin 2015, relançant ainsi la campagne électorale permanente : campagne qui se substitue (dans la tête des politiciens et des journalistes) au fait de gouverner... Lors de ce parti, la ligne Hollande-Valls sera minoritaire, ce qui imposera la tenue de primaires ; « d'où l'absolue nécessité pour Hollande de ne pas crisper les relations avec son parti et de laisser entendre qu'il se tient prêt au combat », écrit un commentateur. Perspective dérisoire quand on voit le délabrement matériel et mental du PS, comparable à celui de l'UMP.
Tout ça n'est que logique. Le pouvoir est aux mains de la finance. La politique n'existe plus que comme théâtre d'ombres. En juin 1940 l'état-major disait : « la situation est sérieuse, elle n'est pas désespérée » ; pour notre république la situation est désespérée mais elle n'est pas sérieuse.
16:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique
Commentaires
ON SACRIFIE LES MOINS NOMBREUX
> De nos jours, la situation est désespérément pas sérieuse. Juin 2015 ? Et s'il sautait avant...
Quel est le point commun de toutes les manifestations opposées les unes aux autres qui se multiplient: c'est qu'à force de promettre à tout le monde, on focalise chacun sur ses propres centres d'intérêt, on déçoit tout le monde, et on sacrifie les moins nombreux : les habitants des territoires ruraux.
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Écrit par : Pierre Huet / | 15/11/2014
ABSURDITÉ DES PRIMAIRES EN FRANCE
> Les "primaires" sont en France une abomination et une absurdité.
La cause première et déterminante de leur arrivée en France est simplement leur existence aux Etats-Unis. Comme les Américains le font, il fallait donc le faire en France.
Or, l'existence des primaires est parfaitement justifiée aux Etats-Unis par 2 raisons :
1) l'immense majorité des élections se fait au scrutin uninominal à un tour : les primaires permettent donc un affrontement entre candidats d'un même camp pour déterminer le candidat de chaque camp qui affrontera l'autre lors de l'élection ;
2) (et c'est la conséquence logique de la première raison) les 2 partis Républicain et Démocrate sont institutionnalisés, reconnus par les lois et Constitutions des Etats. Les primaires de chaque sont donc tout aussi démocratiques et contrôlés que les vraies élections.
Or, en France, la situation est exactement inverse :
1) l'élection présidentielle a lieu au scrutin majoritaire à 2 tours. Le 1er tour permet donc l'affrontement des candidats d'un même camp pour déterminer celui qui affrontera l'autre au 2ème tour. La primaire existe depuis 1962, elle s'appelle le 1er tour !
2) les partis ne sont pas institutionnalisés. Par conséquent, d'une part, il est tout à fait possible de se présenter et d'être élu à une élection présidentielle sans être membre d'un parti politique, comme de Gaulle en 1965 ; et de manière similaire, VGE a été élu en 1974 en étant membre d'un parti (les Républicains Indépendants) qui représentaient 3% des voix et 20 députés.
D'autre part, les "primaires" sont en fait des élections internes à un parti qui sont, on le sait désormais, systématiquement bidonnés de A à Z, sans la moindre transparence et sans le moindre contrôle juridique, dans tous les partis (élection à la présidence du PS entre Aubry et Royal, à la présidence de l'UMP entre Fillon et Copé, primaire pour les élections municipales à Paris à l'UMP en 2014, élection à l'UDI cette semaine, etc).
Dans les faits, les 2 premières primaires (à gauche en 2007 et 2012) n'ont eu qu'une seule et unique fonction : la ratification de la décision des sondages. En 2007 et en 2012, les sondages ont annoncé que Royal (en 2007) ou Hollande (en 2012) était "le seul candidat capable de battre l'adversaire de l'autre camp" (à chaque fois Nicolas Sarkozy). Par conséquent, les supporters de gauche, dociles et désireux de battre l'adversaire de l'autre camp, ont voté pour ce candidat qui a obtenu une élection de maréchal (il est même possible que ces élections n'aient pas eu besoin d'être truqués, puisque les supporters ratifiaient docilement le diktat des sondages).
[Unique accroc (temporaire) dans ce système : DSK était bien évidemment le candidat désigné par les sondages comme "le seul capable de battre Sarkozy" et il aurait été désigné dès le 1er tour avec 95% des voix sans ce que l'on sait. Les sondages ont très rapidement réussi à remplacer DSK par Hollande]
Pour 2017, un autre problème pourrait se présenter, rajoutant encore de l'ubuesque à cette stupide pratique des primaires : pour le moment, les sondages annoncent que le candidat du PS (en particulier si c'est Hollande) fera un score ridicule et n'a aucune chance de faire mieux que 3ème au 1er tour avec 10% de retard sur le 2nd (le candidat de l'UMP), avec Marine Le Pen assurée d'être 1ère avec 30%. Si les sondages continuent d'annoncer la même chose, tout électeur rationnel en viendra à conclure que les primaires de l'UMP seront en fait la vraie élection présidentielle, puisque le vainqueur sera assuré d'être au second tour contre Le Pen, ce qui lui assurerait tout de même de très fortes chances d'être élu.
Par conséquent, la logique serait que énormément d'électeurs s'inscrivent pour la "primaire" qui, aboutissement du mécanisme ubuesque, redeviendrait le 1er tour avec 42 millions d'électeurs inscrits.
Néanmoins, ma prédiction personnelle pour la primaire à droite est que le Père la Violette, ayant reconquis l'UMP à la fin du mois, contrôlant ainsi l'appareil du parti et parfaitement conscient de ce que je viens d'expliquer plus haut, attendra patiemment l'évolution des sondages en 2016. Si ces derniers lui promettent la victoire, il consentira à organiser un plébiscite de ratification. Si les sondages continuent de promettre une victoire de Juppé, il annoncera l'annulation des primaires ou au pire bourrera les urnes, puisqu'il contrôlera le parti quoiqu'il advienne.
Par ailleurs, aparté à l'attention de l'auteur de ce blog : élève en prestigieuse école de commerce, j'ai longtemps cru que l'auteur de ce blog exagérait dans sa critique de ces officines dont l'enseignement me semblait beaucoup trop vide pour être dangereux. Après une conversation avec une camarade, gamine de 22 ans, qui ne voyait aucune raison que l'Etat vienne en aide aux plus faibles de la société, au lieu de les laisser mourir de faim ou se vendre en esclavage, je me rends compte qu'il était bien en deçà de la vérité.
Le vide de l'enseignement des business schools engendre dans les esprits incultes de leurs étudiants une culture de mort dont la profondeur satanique n'a été perçue que par le prophète saint Jean Paul II.
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Écrit par : Thibaud / | 15/11/2014
@ Thibaud,
> Sur l'inculture dispensée dans les écoles de commerce: c'est l'impression que j'avais à la fin de ma vie professionnelle en les voyant arriver mais me demandais si ce n'était pas de la malveillance. Il faut dire toutefois que beaucoup évoluaient ensuite favorablement au contact du réel. Il est vrai que ce n'était pas dans une société financière mais dans l'industrie, c'est un milieu plus concret.
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/11/2014
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