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12/10/2014

Finkielkraut (et Claudel) contre les Mille Vaches

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Le philosophe dénonce la ferme-usine :


 

Alain Finkielkraut (dans Causeur d'octobre) ajoute la philosophie aux raisons de combattre la Ferme des Mille Vaches, où les vaches « ne verront jamais un brin d'herbe » :

<< L'autre question qui n'a pas été posée [à François Hollande] porte sur la ferme dite ''des mille vaches'' installée à Drucat, dans la Somme. Ferme est d'ailleurs un mot mensonger. Il s'agit d'une usine à lait de 230 mètres de long, aux allures d'aérogare […] Cette prétendue ferme est en rupture complète avec le modèle français d'élevage familial. Je ne vois pas d'événement plus considérable que la mainmise absolue de l'industrie sur l'agriculture. Pourquoi la politique, qui est souci du monde, ne s'en soucierait-elle pas ? Pourquoi n'y a-t-il pas un journaliste, pas un responsable, pour vouloir entraver la marche des choses vers l'annulation des bêtes ? >>

 

Finkielkraut s'élève contre l'élevage « intensif, c'est-à-dire concentrationnaire », et cite ce passage de Claudel (1948) :

<< Maintenant, une vache est un laboratoire vivant, qu'on nourrit par un bout et qu'on trait, à l'électricité, par l'autre. Sont-ce encore des animaux, des créatures de Dieu, des frères et soeurs de l'Homme, des significations de la sagesse divine que l'on doit traiter avec respect ? Qu'a-t-on fait de ces pauvres serviteurs ? L'Homme les a cruellement licenciés. Il n'y a plus de lien entre eux et nous. Et ceux qu'il a gardés, il leur a enlevé l'âme... >>

 

 

Dans le même numéro : La croissance, une fausse croyance ?, dossier-débat de quinze pages où l'on trouve, parmi les interviewés, Thierry Jaccaud (rédacteur en chef de L'Ecologiste) et deux amies de ce blog et de la Fraternité des chrétiens indignés.

 

 

 

Commentaires

ZEMMOUR

> Je suis en train de lire le livre de Zemmour qui fait scandale. C'est une démonstration de plus du lien entre le libéralisme économique et sociétal, et les dégâts qu'il fait. J'espère que ce blog en dira quelques mots pour cette raison.
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Écrit par : ludovic / | 12/10/2014

MAL NOMMÉE

Adopter le langage de l'adversaire c'est déjà avoir perdu !
Mal nommer les choses, c'est contribuer au malheur du monde.
Effectivement dans tous les dictionnaires la ferme est une exploitation agricole, et agricole renvoie à la terre. Or apparemment ici le rapport à la terre est inexistant. Donc le vocable de ferme est impropre et même usurpé me semble-t-il ?
Si donc a été demandé un permis d'exploitation de ferme, on peut se demander s'il n'y pas tromperie ?
C'est un centre (usine) de production de lait, une exploitation (au sens premier du terme) laitière mais guère plus !
Avis d'un juriste ?

franz



[ PP à F. - De lait... et d'électricité. ]

réponse au commentaire

Écrit par : franz / | 12/10/2014

MOTS TRANSFUGES

> Cher monsieur,
Merci de veiller sur le sens des mots. Ce court article sur les mots transfuges vous intéressera sûrement.
http://encyclopedie.homovivens.org/documents/les_mots_transfuges
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Écrit par : Jacques Dufresne / | 13/10/2014

NAVRANTE

> Il est fort intéressant de lire en entier la chronique d'A. Finkielkraut dans le numéro d'octobre de "Causeur". Dans le paragraphe qui précède celui que vous citez, il apporte une partie de la réponse à ses questions ("Pourquoi la politique, qui est souci du monde, ne s'en soucierait-elle pas ? Pourquoi n'y a-t-il pas un journaliste, pas un responsable, pour vouloir entraver la marche des choses vers l'annulation des bêtes ?"), en citant un long extrait d'un livre de M. Tandonnet où nous est narrée une scène tirée d'un "séminaire gouvernemental" (sic).
Qu'y voit-on ? Des gamins incultes qui s'amusent. Et l'on ne peut que partager sa conclusion sur ce que cette scène a d'hilarant et de navrant.
(Et, sans vouloir vous flatter, en ce qui concerne les journalistes, la réponse est dans votre récente note : "Journaux vides, radios ivres".)
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Écrit par : Sven Laval / | 13/10/2014

> Bravo Finkie !
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Écrit par : kervennic / | 02/11/2014

PARADOXAL

> Ce qui est intéressant, et paradoxal en ce temps, c'est que la loi définit maintenant les animaux, y compris ceux d'élevage comme "des êtres vivant munis de sensibilité".

PH

[ PP à PH - Le consumérisme a le cœur dur et la tripe molle. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 03/11/2014

Les commentaires sont fermés.