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01/10/2014

Job, Thérèse, la souffrance, le désespoir et la prière

 pape françois,christianisme

 Propos de François à l'homélie d'hier :


(Radio Vatican)

 

Même nos plaintes, issues de moments de désarroi, deviennent une prière. Mais pas les « plaintes de théâtre »... C’est ce qu’a souligné le pape François lors de l’homélie de la fête de sainte Thérèse, en la chapelle de la maison Ste-Marthe. Il a centré cette homélie sur la première lecture de la messe, qui montre Job maudissant le jour où il est né« Il a été mis à l’épreuve, souligne le pape, il a perdu toute sa famille, tous ces biens, sa santé et tout son corps est devenu une plaie, une plaie dégoûtante ». À ce moment, a souligné le pape, « Job perd patience et dit de telles choses.... Il est habitué à dire la vérité, et c’est la vérité qu’il ressent à ce moment-là ». Jérémie prononce les mêmes paroles : « Maudit soit le jour où je suis né ! ». Mais, demande le pape,« l'homme qui est ainsi, seul, blasphème-t-il ? »

« Lorsque Jésus se plaint : “Père, pourquoi m’avez-vous abandonné ?”, blasphème-t-il ? Souvent, j’ai entendu des personnes vivant des situations difficiles, douloureuses, qui ont perdu tant de choses, qui se sentent seules et abandonnées, et qui viennent se plaindre. Et se poser la question : pourquoi ? pourquoi ? Elles se rebellent contre Dieu. Je leur dis: “Continuez à prier ainsi, parce que c’est aussi une prière”. C’était une prière lorsque Jésus a dit à son Père : “Pourquoi m’avez-vous abandonné ?“ ».

Prier, c'est devenir vérité devant Dieu. Et Job ne pouvait pas prier autrement : « on prie avec la réalité, la vraie prière vient du cœur, de ce que l’on vit ... C’est la prière des moments de confusion, des moments de la vie où il n’y a pas d’espoir, où l'on ne voit plus d’horizon. »  Aujourd’hui, beaucoup se trouvent dans la situation de Job, dit le pape. « Comme Job, beaucoup ne comprennent pas ce qui leur est arrivé, que ce soit ainsi. Tant de frères et de sœurs n’ont pas d’espoir... Pensons aux tragédies, aux grandes tragédies. Par exemple, nos frères qui sont chassés de chez eux parce qu’ils sont chrétiens et restent sans rien :  “mais Seigneur, j’ai cru en toi. Pourquoi ? Croire en toi est-il une malédiction, Seigneur ?“ »

« Pensons aux personnes âgées qui sont laissées de côté, a-t-il poursuivi, pensons aux malades, aux personnes seules, dans les hôpitaux. L’Église prie pour tous ces gens mais aussi pour nous, lorsque nous traversons un moment d’incertitude. L’Église prie ! Et elle prend sur elle cette douleur et prie ». Mais nous, « sans maladies, sans faim, sans besoins importants, lorsque notre âme est un peu ténébreuse, nous croyons être martyrs et nous arrêtons de prier. Et il y a ceux qui disent “Je suis fâché contre Dieu, je ne vais plus à la messe !“ ».

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, au cours des derniers mois de sa vie, « essayait de penser au ciel, elle sentait en elle comme une voix qui lui disait : "Ne sois pas bête, ne te raconte pas d'histoires. Sais-tu ce qui t’attend ? rien..."  Souvent, nous passons par cette situation. Beaucoup de gens croient finir dans le néant. Mais sainte Thérèse, elle, priait. Elle demandait la force d'aller de l’avant dans l’obscurité. Cela s’appelle la patience. Notre vie est trop facile, nos plaintes sont des plaintes de théâtre. Que sont-elles devant les plaintes de tant de frères et de sœurs qui sont dans l’obscurité, qui ont presque perdu la mémoire et l’espoir, qui vivent exilés d’eux-mêmes ? Et Jésus a parcouru ce chemin : depuis le soir au Mont des Oliviers jusqu’au dernier mot sur la Croix : “Père, pourquoi m’avez-vous abandonné ?“ ».

Le pape François évoque deux choses utiles. « La première : se préparer au moment où arrivera l’obscurité... »  La confusion ne sera peut-être pas aussi dure que celle qu’a traversée Job, « mais un moment d’incertitude arrivera. Il faut préparer notre cœur pour ce moment ». Et deuxièmement : « prier, comme prie l’Église, avec l’Église, pour tant de frères et de sœurs qui souffrent de leur exil, de l’obscurité et de la souffrance sans espoir». Telle est la prière de l’Église pour tous ces « Jésus souffrants », partout dans le monde.

 

 

pape françois,christianisme

 

  

Commentaires

LE COEUR

> cette homélie parle du cœur de l'attitude chrétienne, qui n'est pas de brandir des principes pour se protéger des réalités, mais d'affronter les réalités en les rendant "transparentes" par la prière : lire à ce sujet les 'Récits du Pèlerin russe'.
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Écrit par : genevlève / | 01/10/2014

AUMÔNIER DE PRISON

> Grande résonance de ce passage du Livre de Job avec l'éclairage de notre Pasteur du moment qui en connaît un bout sur les situations de désespoir diverses et nombreuses.
Oui ! cette homélie me fait chaud au cœur - Je suis laïc, aumônier de prison dans une Centrale... Quelle désespérance dans ce lieu de vie mortifère, pourtant indispensable pour neutraliser des personnes dangereuses pour nos contemporains. l'abomination , concrète..... et pourtant , quand j'y circule ...il existe aussi des pépites d'espérance .
Livre de Job , psaume 87 ..... une appréciation et un enseignement de François .... ça aide à la manœuvre.
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Écrit par : Yves.M / | 01/10/2014

LE COEUR

> Ces propos, compte tenu de celui qui les a pronounces, me font subitement penser aux mots que Beethoven écrivit en tête d'une de ses œuvres : "Partie du cœur, qu'elle aille droit au cœur". Oui, on peut en dire autant de cette homélie.
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Écrit par : Jean-Claude Alleaume | 02/10/2014

TRANSPARENTES

> "affronter les réalités en les rendant "transparentes" par la prière "
merci pour la formule !
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Écrit par : E Levavasseur / | 02/10/2014

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