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23/09/2014

Espagne : la droite renonce à limiter l'IVG

Seuls les naïfs ne s'y attendaient pas : 


  

 C'était prévisible dès les grandes manifs espagnoles pour la famille, où le clergé défilait coude à coude avec la droite (le Parti populaire, alors dans l'opposition). Des Français naïfs affirmaient que le mélange catho-droite allait faire des miracles en Espagne, et qu'il n'y avait qu'à l'imiter dans l'Hexagone.

espagne,droite

Le Parti populaire étant revenu au gouvernement, nos naïfs ont pavoisé quand un ministre a parlé de faire voter une loi limitant l'IVG : alleluia, c'était gagné, la preuve était faite que la politique était toujours la forme supérieure de la charité ; puisqu'il suffisait de défiler avec la droite, les évêques de l'Hexagone avaient bien tort de s'en garder. Etc. On était en décembre 2013.

Dès juin 2014, le projet de loi miraculeux s'est estompé. Le malaise s'est installé dans les rangs catholiques. On découvrait que le si catho M. Rajoy croit surtout aux intérêts du business, lesquels ne reprochent rien à l'IVG. Le 28 juillet, notre blog se faisait l'écho de la probable reculade du Parti populaire.  Et le 22 septembre, M. Rajoy a retiré le projet de loi.

Consternation des militants pro-vie ! Arpenter les rues bras dessus bras dessous avec M. Rajoy n'avait servi qu'à vivre neuf mois d'illusion.

Ceci devrait servir de leçon aux jeunes Français qu'on a fourvoyés dans l'UMP, l'an dernier, en leur garantissant qu'elle n'attendait qu'eux pour « se mettre au service de l'ordre naturel  et du bien commun ». Les partis politiques ne sont que des barques au fil de l'eau ; ils vont où les pousse le courant. Imaginer qu'on inversera le courant en montant dans la barque relève de la naïveté : défaut excusable seulement chez les moins de 25 ans, et condamnable chez le quadragénaire  – surtout quand il pose au meneur d'hommes.

« Alors, faut-il renoncer à l'engagement ? » Non : la naïveté n'est pas l'engagement. C'est aux naïvetés qu'il faut renoncer.

 

 

18:38 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : espagne, droite

Commentaires

ENGAGEMENT ?

> Sur l'engagement des chrétiens en politique, un excellent article d'Henri Hude :
http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/S-engager-en-politique-I-III-elargir-nos-thematiques

Content que ce discours ait été "servi" aux auditeurs de l'université d'été de la Sainte-Baume !

Extrait :

"Si nous avons le souci d’être des témoins crédibles du Christ, nous ne pouvons faire un discours politique où ne figure pas le mot de « chômage », sans risquer de passer auprès des sans travail pour des hypocrites ou des pharisiens qui se préoccupent uniquement des injustices qui leur plaisent. Comme le dit le Christ, « il fallait observer ceci et ne pas négliger cela. » "

Point qui n'est pas abordé, malheureusement (peut-être dans les volets suivants ?) : concrètement, on fait comment ?

Entre faire de l'entrisme à l'UMP (le PS on laisse tomber, même si je suis frappé du nombre de jeunes gens de "fort bon milieu ma foi" (lol) qui y sont...surtout dans les cabinets ministériels -relol, pour ne pas pleurer), aller dans une officine pseudo-démocrato-catho qui crie "Nico Nico reviens", ou rejoindre les rangs du FN (qui, par parenthèse, est maintenant le seul parti qui s'intéresse un peu - par intérêt certes - "aux gens de peu") ... l'offre est plus que limitée.

Nouvel extrait de l'intervention de M. Hude :
"Pour tout esprit qui a étudié l’histoire et la pensée politique, la situation en France et en Europe est clairement prérévolutionnaire. Chaque année, une classe d’âge disparaît, qui avait l’expérience d’un système qui fonctionnait encore, et cède la place à une classe d’âge de plus, qui a l’expérience d’un système inique qui ne marche plus.Si les gens sérieux ne prennent pas ensemble l’initiative d’un rétablissement du bien commun et d’un remplacement de l’oligarchie dominante, aucune hypothèse ne peut hélas être exclue. "

Je suis frappé du nombre croissant qui parlent maintenant ouvertement de "situation prérévolutionnaire".

Certains ont même une vision plus sombre(mais tout aussi réaliste ! ) de l'avenir :

"Il faut être aveugle pour ne pas voir que nous sommes exactement dans les conditions historiques du peuple juif à la veille de la ruine de Jérusalem. Nos dirigeants politiques occidentaux sont à l'image des dirigeants juifs qui persécutaient gaillardement les guetteurs de l'époque, Jérémie étant particulièrement maltraité! Le Seigneur a donc laissé les Chaldéens " purifier " le peuple élu et la déportation a duré 70 ans. Ladite purification a porté des fruits spirituels incontestables et le Seigneur l'avait annoncé : le Perse Cyrus a été l'instrument de la libération des juifs en " laminant " à son tour l'instrument chaldéen !

Soyons sans illusion, notre purification s'approche à grand pas, nous sommes d'ailleurs charitablement avertis par des " guetteurs ", hélas aux prises avec la déferlante islamique extrémiste et qui nous disent que cette même violence va nous tomber dessus. Et quand vous observez le comportement des promoteurs de la " coalition " qui déclarent la guerre au Califat irakien, vous vous dîtes : " Mais ce sont bien les mêmes qui ont armé et soutenu les djihadistes de Syrie , dont le premier soin a été d'étriper les chrétiens ! "

http://www.yannikbonnet.com/A-quoi-servent-les-Guetteurs-Ou-Veilleurs_a293.html
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Écrit par : Feld / | 23/09/2014

PROCHAIN

> Le prochain gouvernement français de droite ne reculera pas: il n'aura pas commencé par avancer.
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/09/2014

AILLEURS

> Donc si j'ai bien compris, la droite n'est pas du côté de la morale. Pas de bol, la gauche non plus. Du coup, que reste-t-il ? L'extrême-droite ? L'extrême-gauche ? (bien sûr, c'est ironique).
J'ai de plus en plus de mal à cerner comme un chrétien devrait ne pas renoncer à l'engagement alors qu'apparemment, rien ne convient. Faut-il créer une nouvelle alternative politique qui allie enfin l'amour de la vérité, la recherche du bien commun, et le respect de la morale ?

Parce que là, franchement, on a vraiment envie de renoncer à s'engager. Après tout, pourquoi ne pas laisser le navire couler ? Occupons-nous des pauvres, discutons avec les personnes de bonne volonté, et laissons la majorité se perdre puisque c'est ce qu'elle désire. De toute façon, notre Cité n'est pas de ce monde. Peu importe que ce monde de ténèbres implose, nous sommes attendus ailleurs.
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Écrit par : Xavier / | 24/09/2014

RADIO

> Ce qui m’a frappé, c’est qu’à la radio on n’a pas hésité à qualifier les manifestants espagnols d’« anti-ivg », alors même qu’ils demandaient, simplement, une limitation du recours à l’avortement.
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Écrit par : Blaise / | 24/09/2014

OÙ EN EST-ON ?

J'aimerais savoir si je capte bien le FOND du débat.
Il s'agissait donc, bel et bien, d'éviter la banalisation de l'avortement, sans pour autant revenir à la situation antérieure de criminalisation. Je me trompe ?
Mias je suis perplexe. Car on observe, dans ce débat, où les VRAIES question sont rarement abordées, une montée aux extrêmes...
D'un côté, ce qui reste de la gauche proclamant haut et fort le DROIT à l'avortement ( pour tous ? ), de préférence sous le slogan bien progressiste de "Abortion Right" ( avez-vous remarqué la répugnance qu'ont désormais les progressistes à s'exprimer en langue vulgaire ? )
De l'autre, on sent chez certains la tentation de revenir à l'interdiction totale tant de l'avortement que de la pilule. ( Je précise bien: de la pilule; curieusement, on n'entend encore personne s'élever contre la banalisation du condom, qui est pourtant une atteinte directe à la sexualité NATURELLE...)
Où en est-on au juste ? Ne serait-il pas temps de "questionner" la manière strictement mécaniste, scientiste, machinique, dont les deux camps considèrent la sexualité ? Et de réintégrer la chose qu'on désigne sous ce nom dans le champ bien plus vaste, cosmique, de la dynamique du Vivant ?
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Écrit par : Michel Donceel / | 25/09/2014

@ Michel Donceeel,

> Oui, la pilule est un problème très grave. Sa légalisation n'a pas du tout entraîné qu'on se soit détourné de l'avortement mais au contraire y a mené tout droit.
De la pilule date la coupure entre sexualité (qui manifeste l'amour des conjoints) et accueil de la vie (qui manifeste l'ouverture de l'amour conjugal).
Cette coupure a pour conséquence
-qu'on accepte les enfants à condition qu'ils soient programmés, qu'ils entrent dans l'agenda (bref : le planning) en d'autres termes : qu'ils ne dérangent pas le couple.
- le critère retenu pour boucher l'accueil de la vie étant souvent le matériel, le niveau de vie
-un début de renfermement du couple sur lui-même qui,coupé d'une de ses ailes (le don éventuel de la vie) perd de son sens
-la notion de couple étant affaiblie, cela entraîne à terme, un enfermement sur soi
-bref : une focalisation sur le plaisir
une dépréciation inconsciente de l'autre : on ne pense plus "nous" mais "moi et toi".

Il est regrettable que l'Eglise n'ait pas eu plus tôt un enseignement sur la question du légitime contrôle (pas bouchage, lequel interdit une facette de l'humanité de la personne : maternité, paternité) des naissances, expliquer que le critère est : pourra t-on élever humainement et chrétiennement un enfant de plus ? pour certain l'humilité est de dire non pour d'autres de dire oui. Sachant bien sûr que c'est Dieu qui donne les enfants et qu'il ne donne rien sans sa grâce.
Cela, on ne peut le dire qu'aux croyants. Ce qu'on peut dire à tous c'est qu'on doit trouver de l'aide autour de soi /Dieu manifeste sa grâce par l'intermédiaire de l'aide apportée par le prochain. Voilà pourquoi les couples doivent être entourés. Ce n'est jamais facile d'élever des enfants.

Qu'on soit contre l'avortement ne peut donc signifier qu'on soit pour la pilule, à moins d'être très naïf. Car l'un est dans la logique de l'autre.
Le préservatif c'est la même chose que la pilule, en encore plus visible avec en plus l'aveu pitoyablement cynique que l'autre est réduit au rang de "bon coup". C'est le niveau zéro de l'estime de l'autre, l'absolu de la coupure entre ce qu'on éprouve et ce que les corps sont sensés manifester.
On ne peut pas humainement accepter ce rabaissement. Dès lors, la question de savoir s'il faut réduire l'erreur en mettant un préservatif pour ne pas en plus y ajouter le risque de sida ne se pose même pas. C'est que refuse d'admettre la société.

Si nous refusons l'avortement comme un meurtre, ce n'est pas pour l'accepter sous prétexte que l'embryon est malade. La maladie n'a jamais supprimé l'humanité.

l'avortement est le résultat de la peur de se débrouiller seul, de ne pas être dans les critères sociaux, de la solitude laquelle est le fruit de l'individualisme.
il faut redevenir une société, une fraternité.
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Écrit par : e levavasseur / | 25/09/2014

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