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23/06/2014

Alstom : ceux qui crient au loup de "l'étatisme"...

...ont autre chose derrière la tête :

 


« L'Etat s'impose chez Alstom ! », « scalp industriel ! », « caricature d'une immixtion sidérante ! », la France « piétine la grammaire des affaires » et devient un « enfer » pour les « investisseurs » ! Voilà en quels termes la presse libérale incendie la demi-tentative de Montebourg pour empêcher M. Kron de refiler Alstom aux Américains sans la moindre garantie pour l'emploi ni pour les intérêts nationaux... Il est vrai que « national » est un gros mot, puni par les dogmaticiens du libéralisme. Vrai aussi que les mêmes journalistes accablent de leur mépris les « frileux » et les « paranoïaques » qui voient une menace dans le futur traité de libre-échange euro-américain.

Nous ne croyons évidemment pas aux postures de Montebourg. Nous ne partageons pas sa vision du nucléaire et du gaz de schiste. Mais les injures que lui lancent la presse économique de droite et sa jumelle de gauche visent, à travers le ministre éphémère, toute éventuelle tentative du politique pour contrebalancer un jour sérieusement (par une « immixtion » beaucoup plus « sidérante ») la dictature des multinationales.

Nous ne devons plus tolérer cette arrogance : celle de gens qui, n'ayant pas vu venir 2008, ont ensuite refusé d'en reconnaître les causes – se faisant ainsi les complices du prochain séisme. Ils sont moralement coresponsables des douleurs à venir.

 

 

Commentaires

LA SEULE GRAMMAIRE

> Savoureuse, cette "grammaire des affaires" : on parlerait aux mêmes d'une "grammaire morale" ou d'une "grammaire naturelle" (enfin de tout ce qui risquerait de limiter leurs appétits) qu'ils se récrieraient au nom de leur liberté...
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Écrit par : Sven Laval / | 23/06/2014

LE BURN-OUT

> Le prochain séisme c'est le burn out généralisé chez les personnes en activité à qui on demande de plus en plus pour satisfaire la rentabilité exigée par l'actionnaire. Dans la multinationale où je travaille les choses ont changé en quelques années, c'est sidérant.
A côté de cela on parle de diversité, d'égalité des chances tant que l'on peut !
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Écrit par : Ludovic / | 23/06/2014

L'EGLISE FACE AUX MULTINATIONALES

> Mgr Tomasi lors de la 26e session du Conseil des droits de l'homme, le 11 juin 2014, sur le Point 3 :
« Rapport du Groupe de travail sur la question des droits de l'homme et des sociétés transnationales et autres entreprises ».
"La capacité des sociétés internationales à échapper partiellement à la territorialité et à se tailler une existence "entre-deux" dans les législations nationales est à juste titre l'une des préoccupations de la communauté internationale. Leur mobilité en termes de pays d’immatriculation, de gestion, de production et de flux financiers leur permet de naviguer sur les législations nationales, de profiter de l'arbitrage réglementaire et de choisir les juridictions qui peuvent offrir le meilleur rendement en termes de bénéfices. Le pape François, dans son exhortation apostolique « La joie de l'Évangile », et d'autres chefs religieux de la communauté internationale ont souligné à plusieurs reprises que le profit ne peut pas être la seule raison d'être de l'activité de l'entreprise. Les sociétés transnationales font partie de la famille humaine et, en tant que telles, leur activité doit respecter la norme des droits de l'homme.[1]
http://www.zenit.org/fr/articles/ce-que-les-ecoles-de-commerce-n-enseignent-pas
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Écrit par : Isabelle / | 23/06/2014

@ Ludovic,

> Cette évolution, je l'ai constatée également dans la grande administration centrale parisienne, où je suis cadre depuis presque deux décennies. La réduction des déficits (et donc des effectifs…) considérée comme l'alpha et l'oméga de l'action publique. Le service public vu comme un valet de pied du big business. La volonté (avec des résultats…) de "casser" les solidarités collectives. Et j'en passe…
Tout cela accompagné d'une véritable clochardisation de l'Etat (à titre d'exemple, dans mon service, l'approvisionnement en papier est régulièrement interrompu, faute de crédits. Certains agents ont acheté leur propre ramette pour continuer à travailler…ce qui n'empêche pas qu'on nous demande de plus en plus de fiches, de notes…avec des parapheurs qui reviennent maintes fois, pour des c..ies).
Je vois la situation se dégrader TRES sensiblement depuis 2-3 ans.

Et ce qui me sidère le plus, c'est l'absence de réaction des gens (et je m'inclus dedans), au-delà de la simple râlerie. On s'habitue vite à l'inacceptable.

Sincèrement, pour notre pays, je ne vois aucune issue :

http://thebristolboard.tumblr.com/post/45633671772/no-way-out-by-r-crumb-from-the-r-crumb
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Écrit par : Feld / | 24/06/2014

LE PROBLÈME

> Ce n'est pas en injectant 2 milliards qu'il n'a pas dans une société privée, pour, au passage, soutenir un accord qu'il avait contesté au départ, que l'Etat français défendra l'emploi dans ce pays...

Jean Morland



[ PP à JM - Raison pour laquelle j'ai parlé de demi-tentative. Mais le problème n'est pas seulement là. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Jean Morland / | 24/06/2014

MENACE RÉELLE

> Toujours plus fort, toujours moins de contraintes et encore plus de profits, voilà ce qui se discute et se signera, dans notre dos à la fin des "négociations" TiSA débutées en février 2012, pour la dérégulation en faveur, in fine, des entreprises multinationales dans les secteurs des banques, de l’énergie, des assurances, des télécommunications, du transport, de l’eau et d’autres services ....

Dérégulation du marché de l'eau! Comprendre l'eau comme une marchandise à propriété privée et non plus comme bien vital et public! Mourir de soif à côté d'une fontaine parce que l'on ne peut plus acheter un verre d'eau, quel lendemain enthousiasmant!

Autrement dit le démantèlement et la fin puis l'interdiction de tout service public, une menace réelle contre la démocratie.
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Écrit par : Albert E. / | 24/06/2014

Les commentaires sont fermés.