28/05/2014
Les partis "décents" ne savent plus quoi dire
Elysée-PS-UMP, à court d'éléments de langage :
Résumons. En trois jours nous venons de voir :
- dimanche soir, le vide mental de (presque) toute la classe politique face à un ''séisme'' pourtant prévu ;
- lundi soir, Hollande encore plus mauvais que d'habitude (ce qui a créé la surprise) ;
- mardi matin, la fin de Copé : ''explosion en vol d'une ambition pathologique'' ;
- mardi soir, Hollande jurant à Bruxelles (dans l'indifférence générale) que la France se conformerait aux euro-normes ;
- pendant ces trois jours, Juppé rabâchant les slogans de la mondialisation heureuse et de l'Europe théorique ; et le PS oscillant entre des propos de style Juppé et des velléités de mutinerie contre Hollande.
Etc.
Sauf Juppé qui traverse une bouffée d'élation euphorique (trouble de l'humeur), la classe politique est en état semi-comateux.
Ne reculant pas devant le style victorien, un professeur du King's College de Londres écrit ce matin que le résultat des élections françaises est ''terrible'' parce que ses victimes sont ''des politiciens décents, aux vues rationnelles et libérales''. Ecrit par Oscar Wilde, ce serait assassin au second degré ; écrit par Vernon Bogdanor, c'est simplement dérisoire. Un esprit moins guindé décrirait la situation française comme ceci :
> L'UMP agonise. Elle se divise entre : 1. la triplette Juppé-Raffarin-Fillon, rivée à la formule de 2002 (un magma centriste anti-FN... qui n'a pourtant pas empêché la montée du FN) ; 2. la ''droite décomplexée'', Peltier-Didier / Mariani, qui se flatte de représenter 60 % des militants UMP. Entre le courant 1 et le courant 2, un point commun : l'un et l'autre sont ultralibéraux, et ne comprennent donc pas la cause économique de la souffrance des Français. Le courant 2 pousse plus loin cette bêtise (en hurlant contre la solidarité sociale au nom d'une sorte d'idéologie américaine), alors que le courant 1 se contente de sacrifier (sans le dire) la solidarité aux euro-normes ; sacrifice que le gouvernement opère concrètement de son côté, et ce parallèle accrédite le slogan lepéniste de ''l'UMPS''. L'UMP courant 1 est donc dans le somnambulisme, et le courant 2 dans la gesticulation ataxique. La fin approche.
> Pour sa part, le PS ne sait que dire. Face au FN il répète machinalement les arguments moraux d'autrefois, bien qu'ils n'aient plus prise sur l'opinion. Pourquoi n'ont-ils plus prise ? Parce que les gens, écoutant le mouvement mariniste, n'y entendent plus ''l'extrême droite'' (antisémite etc) mais l'euroscepticisme, qui passe pour du parler-vrai* quand les grands partis semblent aphasiques. Comment le PS peut-il réfuter le marinisme, alors que l'UE dysfonctionne visiblement (et privilégie ''l'hyperclasse globale'', comme disait Attali dans son Dictionnaire du XXIe siècle) ? La gauche libérale accuse les ''eurofrileux'' de ''nostalgie du grenier et des Dinky Toys'', comme disait un sociologue dans la presse d'hier : les stupidités de ce genre sont des mépris proférés par des nantis, et alimentent ainsi le FN. Le PS en appelle ''une fois de plus au sursaut républicain, comme si le énième appel à la relégitimation de professionnels de la politique persévérant dans une politique sociale destructrice pouvait avoir des vertus magiques face au désastre annoncé'', constate Philipe Corcuff, auteur du livre La gauche est-elle en état de mort cérébrale (Textuel). D'un clan comme de l'autre, les servants de la Machine sont à court d'éléments de langage.
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* "C'est de l'illusionnisme", assurent les insiders qui enquêtent sur le barycentre (comme on dit maintenant) du lepénisme, même relooké.
12:14 Publié dans Idées, Politique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique
Commentaires
VERS L'ÉCLATEMENT DU SYSTÈME
> Nos décents merdias ont permis la montée du F.N. à partir de F. Mitterrand, et n'éclairent rien de concret des institutions de l'Union Européenne.
Les électeurs qui l'ont porté dans les urnes dimanche, finiront, tôt ou tard, par voir l'imposture F.N.comme ce fut le cas avec N. Sarkozy puis son glorieux successeur.
Quant à nos décents partis, l'Union des Menteurs Professionnels part en morceaux, la rose P.S. nauséabonde fane électoralement.
Je suis de plus en plus pressé de voir le processus d'éclatement du système arriver au bout, même si le vide laissé sera sûrement inquiétant et plein de convulsion.
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Écrit par : Aurélien Million / | 28/05/2014
ILS ONT PEUR
> Dans le même sens, réflexion d'un ancien conseiller du président Sarkozy :
"Dans cet objectif, un tremblement de terre est inévitable... .Les dirigeants umpistes ont horriblement peur de cette perspective qui bouscule tous leurs repères. Ils préfèrent sincèrement la poussée du vote FN qui demeure dans leurs schémas classiques. "
https://maximetandonnet.wordpress.com/2014/05/29/la-grande-capitulation/
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Écrit par : Pierre Huet / | 29/05/2014
PATIENCE
> ''des politiciens décents, aux vues rationnelles et libérales''.
http://www.youtube.com/watch?v=p_BbC2yPVMo
« Mais, bien sûr »
Cf minutage 0 :25
http://www.youtube.com/watch?v=_Qg3Rk-B09o
Une véritable « synthèse » (sur ce qu’il y a derrière le rideau des apparences) pour parodier Michel Audiard :
plus décent, tu meurs.
Quand au fond du discours, écoutez-bien, écoutez attentivement, cela ne vous rappelle rien cet admirable futur que l’on nous promet et qui se met en place méthodiquement avec un fanatisme tranquille, très propre sur lui, avec un rhétorique d’une grande habileté et maîtrise par ailleurs élégante ? Le charme du joueur de flûte, qui par ailleurs n’est pas forcément un méchant homme. C’est une forme de religion, une religion de l’amour universel qui écrasera, bien sûr, l’apostasie… Cela ne vous dit rien ?
Difficile de ne pas succomber à la tentation de Jonas, à savoir : « à quoi bon puisque cela doit arriver ».
On peut seulement, en adoucir les conséquences, et c’est déjà pas si mal, mais pour le reste, il va falloir qu’on y passe … comme cela s’est déjà tant vu dans l’histoire que la providence maîtrise, en mettant en œuvre notamment la pédagogie de l’humiliation (son objectif étant de « purger » l’incrédulité,
incrédulité nourrie et entretenue par la science dite théologique qui tourne en boucle sur elle-même et fait dire à l’Eglise, ce… qu’elle n’a jamais dit ; allez-voir vous-mêmes notamment dans Denzinger, etc. etc., vous serez plus que surpris quand vous saisirez ce que sur certains sujets le magistère infaillible – le magistère sous la conduite de Pierre - a vu ses silences, ses non-dits, sur-interprétés à la mode de « l’air du moment ».
Travail difficile, long et pénible à faire, mais surprenant), en retournant par ailleurs, le moment venu, les manœuvres des intrigants contre eux-mêmes.
Alors que faire ? Se décourager et laisser tomber ?
Prendre position vraisemblablement, en fait l’heure où chacun va devoir se « marquer » est vraisemblablement venue, moment difficile où il va falloir avoir du courage et de la modestie, car le courage, c’est seulement devant l’événement qu’on sait ce qu’il en est.
En un mot, on est dans la m.
On s’enfonce de plus en plus
Mais quand on aura touché le fond, la fosse sera nettoyée de sa gange…laquelle sera surprise de son sort
Patience.
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Écrit par : jean / | 29/05/2014
DIEU ET MAMMON
> Les "grands" de ce monde le voient comme un jeu de monopoly : ils avancent leurs pions et prennent des décisions non pas en fonction du bien des peuples, mais en fonction du produit financier (*) des actions résultant de leurs décisions.
C’est pourquoi ils sont sourds aux préoccupations des peuples, dans un déni complet face à la réalité. Et laissent la place libre aux extrêmes, qui eux mettent le doigt sur les vrais problèmes, mais proposent malheureusement des solutions extrêmes.
(*) Il est révélateur que la Bible ne nous demande pas de choisir entre diable et Dieu, mais entre Dieu et mammon…
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Écrit par : bibletude.org / | 29/05/2014
@ Jean
> Peillon rend au protestantisme un hommage empoisonné.
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Écrit par : Pierre Huet / | 29/05/2014
A Jean
> Je trouve votre discours un peu obscur, ne pourriez-vous pas vous expliquer, notamment sur la référence à DENZINGER. Merci
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Écrit par : Bernard / | 31/05/2014
à Bernard
> Si l’Eglise Catholique (je ne parle pas des théologiens, dont on se demande parfois si chez certains leur mission n’est pas de faire perdre la foi…) dans le cadre se sa responsabilité magistérielle, à savoir en priorité absolue « annoncer la bonne nouvelle du salut », ne juge pas utile, en particulier aujourd’hui, d’en dire plus publiquement sur l’aspect collatéral de l’épopée humaine que nous vivons, c’est qu’il y a une raison.
Et cette raison est peut-être que cette mission d’annoncer le « collatéral » est réservée, de très longue date, par la providence elle-même, d’une part à un moment qui n’est pas encore d’actualité, et d’autre part à d’autres voix que celles connues habituellement.
Ceux qui passent outre publiquement, en s’imaginant au passage quelques vilenies de la part de l’Eglise, sont bien téméraires. Avant l’heure, ce n’est pas l’heure et après l’heure ce n’est plus l’heure.
Ce n’est certainement pas pour rien que Sainte Thérèse de Lisieux, avec sa « petite voie », a été faite docteur de l’Eglise (cela me fait penser à une réflexion amusante de Léon Bloy dans un de ses livres, où bien évidemment sur un ton facétieux, il écrit à peu près ceci (de mémoire, ce ne sont pas exactement les mots, mais c’est l’idée) : « tout de même, pour être prise au sérieux, il aurait été préférable que la Sainte Vierge se manifeste à l’académie ou au bureau des longitudes »
Si la foi et la raison ne se contredisent pas, il en est de même pour le bon sens et la raison.
Le bon sens, c’est par exemple l’interrogation de la petite Muriel, 8 ans, dans le dernier numéro(1898) de Famille Chrétienne : « Comment la Vierge Marie savait que c’était l’ange Gabriel à l’Annonciation et pas un autre ange ? ».
Le bon sens n’est pas compliqué, il pose des questions simples, par ailleurs bien souvent déroutantes (ceux qui ont élevé des enfants comprendront).
Par exemple, prenez le rosaire, si bien sûr vous croyez que celui-ci expose une réalité concrète, tangible, si vous n’y croyez pas ou si vous pensez qu’il n’y a que des symboles, laissez tomber, n’allez pas plus loin. Donc si vous prenez le rosaire au sérieux, posez-vous des questions à la manière de cette petite Muriel, être un « petit enfant », ce n’est pas être naïf ou idiot, c’est tout simplement ne pas se laisser autocensurer par un tas d’inhibitions qui nous pourrissent parfois la vie, et une vie, c’est quand même long.
La foi, ne n’est tout de même pas un numéro de music hall ou une association de bien-pensance, qu’elle soit d’ailleurs caritative ou non.
Et écouter bien la réponse, si elle n’est pas satisfaisante au bon sens qui saura alerter l’intelligence, rester poli sans insister lourdement - l’auteur de l’argument est peut-être dans le doute, mais il le cache derrière son positionnement d’autorité, donc, ne lui faisons pas de peine …d’autant plus, que peut-être après examen, il s’avèrera qu’effectivement son argument qui paraissait foireux tenait debout. Un argument d’autorité est en lui-même insuffisant, il doit être étayé par un argumentaire, scriptural notamment pour les sujets relevant de cette discipline.
Et le magistère de l’Eglise présente ses arguments.
Pour ce qui est de la charité et de l’indispensable pour le salut, c’est immédiatement publiquement clairement disponible (catéchisme, etc.).
Mais, le hic, est que pour les autres sujets, qui font l’objet de nombreux non-dits (interprétés de mille et une manières, pour ne pas dire bien souvent à tort et à travers), à vous de voir en évitant le piège dangereux de la curiosité pour la curiosité - il faut aller chercher les arguments, gratter, gratter encore et gratter toujours.
Cela demande du temps, des efforts, du travail, de longues médiations – sans ne jamais négliger la pratique régulière, régulière, des sacrements et la messe dominicale en particulier – et puis un beau jour – une belle nuit au cours du sommeil – un point s’éclaire brutalement, bien souvent un point très simple, on comprend soudain une motivation, c’est éclairant. Cela n’arrête jamais.
Alors, effectivement mon propos est volontairement obscur.
C’est à l’Eglise de parler, pas à moi.
Et elle parle, notamment au travers du Denzinger (portez ce mot dans un moteur de recherche, google par exemple, et cherchez), d’interventions multiples et variées du magistère – en 2000 ans, et même avant, il s’en est dit des choses -, en sachant toutefois que ne n’est pas toujours facile de s’y retrouver, il faut trier sans cesse. Le bons sens, allié à la prière et aux sacrements fait le reste.
Il faut chercher tout simplement. C’est un travail personnel.
Bon courage.
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Écrit par : jean / | 01/06/2014
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