Rugy Pompili & Cie : c'était mon tour d'être ministre... (pour avaler le gaz de schiste)

Rugy-Pompili-Placé contre Duflot-Canfin, 

crise alimentaire chez les Verts :

 

Curieux et instructif. Après deux ans passés à avaler des couleuvres, Duflot et Canfin refusent la proposition de Manuel Valls qui consistait à resserrer encore leur muselière en échange d'une niche plus belle. Ils sont réalistes : la posture intransigeante leur donne, 1. un avantage moral pour les européennes (étayé par le succès de Piolle face au PS à Grenoble) ; 2. l'occasion d'éviter le ralliement au gaz de schiste, que complotent Valls & Montebourg (mais que rejettent les vrais écologistes) ; 3. le moyen de reconquérir les Verts de base [*], en amenant le bureau du parti à approuver ce refus de participer au gouvernement...

Ainsi Duflot-Canfin, plus radsocs que jamais, ''tombent à gauche '' et gagnent sur tous les tableaux. Ils sont doués.

Moins doués, en revanche : Rugy, Pompili et Placé qui croyaient leur tour venu d'avoir un portefeuille. Fou de rage contre Duflot-Canfin, Rugy se répand en récriminations à leur égard. Il se voyait déjà ministre de quelque chose, ou secrétaire d'Etat : quitte à regarder ailleurs quand Matignon cèdera au gaz de schiste et ouvrira l'Hexagone aux foreurs texans...

Et carrément touchante : Ruth Elkrief (BFM), nous assurant hier soir – d'un air sagace – que la fracture des Verts opposait des ''environnementalistes'' à des ''gauchistes''... Nommer environnementalistes Rugy-Pompili-Placé, qui étaient prêts à se rallier au schiste pour le bonheur d'être ministres, c'est inadéquat. Le déni de réalité est l'outil du politiquement-correct.

 

> Mon interview sur RCF à ce sujet :

http://www.rcf.fr/radio/rcfnational/emission/derniere/413...

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[*] Duflot-Canfin avaient besoin de se concilier (avant les européennes) les Verts de base, qui les accusaient de dérive et d'arrogance, et qui prennent mal la fusion d'EELV avec le PS-ayraultport à Nantes. Voir notre blog : 08/11/2013, 03/12/2013, 25/06/2012, etc.