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07/01/2014

125 millions d'Européens au seuil de l'exclusion sociale... et la "caste cannnibale" s'en fout

À lire ici.  Avant de consulter l'enquête ravageuse de Sophie Coignard et Romain Gubert,  La caste cannibale - Quand le capitalisme devient fou (Albin Michel) :


 

Lisez par exemple le chapitre 19 de Coignard et Gubert (''Le rêve fou des entreprises sans usines''). On y trouve des cas exemplaires...''A qui [Jean-Paul Huchon] a-t-il accordé le marché du centre d'appels que les bénéficiaires du RSA peuvent contacter pour connaître leurs droits en matière de transport ? A une entreprise installée au Maroc, au détriment de Webhelp, une société installée en Moselle qui détenait ce marché depuis 2006...'' Pour se justifier, Huchon s'est caché derrière Bruxelles : ''La rédaction actuelle du Code des marchés publics, issue des directives européennes, ne permet pas de favoriser l'exécution de prestations sur le territoire national, voire européen...'' Mais en décembre 2012, Jean-Marc Ayrault au Maroc signe un chèque de 100 millions d'euros pour ''donner un coup de pouce à l'implantation d'entreprises européennes sur le territoire marocain''. Pendant que l'équipementier Faurecia supprimait 3000 emplois en Europe, Paris laissait la BERD prêter au même Faurecia 100 millions d'euros pour ouvrir une chaîne de fabrication au Maroc et une autre en Russie. En 2009, la BERD avait déjà prêté 200 millions à Renault (''dont plus de 15 % du capital était encore aux mains de l'Etat'') pour ouvrir une usine au Maroc. Etc. Car le ''fabless'' (fabrication-less, ''sans usine'') est le dernier cri de l'ultralibéral : ''fermons les sites industriels, plus d'usines, plus d'ouvriers, uniquement des sous-traitants auprès desquels on peut tirer les prix sans vergogne...'' ''Réduisons l'entreprise à un groupe d'ingénieurs et ne nous occupons plus que des brevets'' ! C'est l'économique réduit à la rente. Et c'est ce qui a, par exemple, conduit Alcatel à la ruine et à l'absorption par le prédateur Lucent.

Tel est l'engrenage du libéralisme. Essayez d'en parler à ses dévots. Ils vous répondront en faussant blasphématoirement la phrase de l'évangile : « il y aura toujours des pauvres parmi vous.''



 

Commentaires

BLASPHEME

> Ceux qui justifient et vivent du système libéral-libertaire sortent de façon hypocrite "Il y aura toujours des pauvres parmi vous". Et je parie qu'ils vont réfuter toute remontrance, toute critique en citant « Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés » !
Mais ce passage :

« Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère.
S'il n'écoute pas, prends encore avec toi un ou deux autres, pour que toute affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins.
Que s'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté. Et s'il refuse d'écouter même la communauté, qu'il soit pour toi comme le païen et le publicain.
En vérité je vous le dis : tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié. »...

... sera sûrement oublié !
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Écrit par : Aurélien Million / | 07/01/2014

D'UN SPECIALISTE

> Je suis justement juriste specialise en marchés publics. :-) C'est un fait que le 'tout marchés publics' releve d'une sorte de dogmatisme qui ne repond pas toujours aux objectifs generaux du service public et favorise le 'moins disant' financier et inexorablement le 'moins disant social'.
Des clauses dites 'clauses sociales' peuvent cependant etre introduites dans les reglements de consultation.
Mais il reste qu'avec des marchés dont le montant estimatif est tres eleve, la tentation par temps de crise du financement est presque automatiquement de choisir le plus serieux des moins chers....

Les entreprises francaises n'etant pas en reste pour formuler des offres qui seront executees par leurs salaries 'externalises', ou leur sous-traitant demeure alors le choix d'une prestation realisee en regie, et la il faut reconnaitre que pour la fonction publique ou un organisme prive hrge d'un service public (c'est le cas de la securite Sociale), on a pas le cran de gerer sainement l'existant, ni le cas echeant de creer un service ad hoc 'sur des bases saines.

En caricaturant, aussi longtemps qu'on creera ou maintiendra des structures publiques ou tout le monde est 'chef', et ou les competences adequates sont absentes, c'est clair que ca coutera forcement cher voire que ca sera peu efficient, et qu'on sera enclin a privatiser...

De la decoule un autre risque, celui d'instituer une hyper dependance du service public a l'egard du privé et d'aboutir a des situations de 'rente sur le service public'. Ajoutez l'incapacite jusqu'ici pathologique du secteur public a controler ses couts ni ceux de ses executants... Mais ca s'arrange peu a peu, par la force des choses.

J'espere que chacun pourra neanmoins dormir sur ses deux oreilles, parce que de toute facon les problemes de financement public et notamment la gestion a la petite semaine c'est pas nouveau...
Pour ceux qui aiment les citations, Ben Sirac le Sage est interessant qui pretendait a peu pres ceci: vanite des vanites, tout est vanite, et rien de nouveau sous le soleil.
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Écrit par : christophe b / | 07/01/2014

EXACTEMENT

> C'est exactement ça.
Dans la grande entreprise d'électronique de pointe dans laquelle je travaille, nous luttons depuis des années pour conserver tous les corps de métier "chez nous", qu'il s'agisse des chaînes de production, des équipes de développement logiciel ou des équipes de validation. La tendance de la Direction est de ne conserver que les métiers "nobles" (maîtrise d'oeuvre et ingénierie des systèmes) et de sous-traiter le reste "parce que ça coûte moins cher à l'étranger".

Ce genre de procédure est une catastrophe sur le plan social mais aussi sur le plan technique et économique : nous avons eu droit à une sous-traitance logicielle en Inde sur un projet particulier, ce fut une perte de temps, d'argent et d'efficacité manifeste.
Les développeurs lindiens ne sont pas plus mauvais que les Français, mais il est extrêmement difficile de travailler avec des gens qui sont à des milliers de kilomètres et qui ne sont qu'exécutants. Dans nos équipes, si un développeur constate un problème dans des spécifications, il monte un étage et va demander des éclaircissements à l'ingénieur qui les a écrites : ça prend 5 minutes.
Les Indiens, eux, codent strictement ce qui est écrit, même s'ils constatent une erreur. Ca prend des mois pour faire les corrections et il faut repayer à chaque fois les modifications !

Au final, cette augmentation de rentabilité visée par les entreprises qui délocalisent à tour de bras une partie de leur coeur de métier est complètement illusoire, dangereuse pour notre économie et pour les compétences de nos industries.
Je peux vous assurer que si on stoppait complètement la sous-traitance dans mon entreprise pour nous laisser travailler en équipe intégrée, on y gagnerait en compétitivité, aussi contradictoire que cela puisse paraître.

Désolée pour ce long discours, c'est un sujet qui me tient à coeur et pourtant, je suis du côté des "métiers nobles", non concernée par les risques de perte d'emploi !

Isabelle L.


[ PP à Isabelle L. - Merci de ce témoignage. Puissent ces faits réveiller ceux qui continuaient à nier les malfaisances de l'ultralibéralisme. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Isabelle L. / | 07/01/2014

Proposition:

> Je propose que tous les professeurs d'économie qui exercent dans les universités ou "grandes écoles" françaises soient remplacés par des enseignants venus du Maroc ou Chine, payés au tarif de leurs pays, afin de réduire les coûts pour les "consommateurs", pardon, les étudiants, puis de délocaliser ces établissements.
Il m'étonnerait fort que sous cette menace le libéralisme continue d'être enseigné très longtemps ....

PS: qui en assemblée plénière a demandé récemment "plus d'Europe"?.....
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Écrit par : Albert E. / | 07/01/2014

MODE DE VIE

> Terrible. Mais c'est notre mode de vie à tous qui est à revoir. C'est la seule solution.
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Écrit par : Ludovic / | 07/01/2014

MONDIAL

1) Un curieux cas d'amnésie des élites catholiques:

Il fut un temps, vers les années 1960/1970 ou on nous parlait beaucoup du déséquilibre des termes de change: les monnaies sous évaluées des pays du Tiers Monde faisant que nous achetions à bas prix produits agricoles et ressources minérales.
On n'en parle plus! C'est toujours vrai pourtant, et, en plus, nous en sommes aussi victimes par le processus décrit par cette note et les commentaires, puisque le Tiers Monde devient en partie "Pays Emergents". Mais de nos jours, c'est le silence total sur le sujet. Il est vrai que la monnaie forte permet de "moderniser l'économie" et que "le mouvement c'est la vie".

2)La remarque de Albert E est tout à fait pertinente: les apologistes de la mondialisations sont des politiques, des (hauts) fonctionnaires, des hommes d'Eglise, des intellectuels protégés par leur statut, leur langue ou la nature hors sol de leur activité, comme les consultants auteurs d'un blog sur lequel nous avons tous ironisé. Hélas, ce sont ces gens qui tiennent l'opinion, donc le Pouvoir.
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Écrit par : Pierre Huet / | 08/01/2014

DERIVE DES BANQUES DEPUIS LE MOYEN-AGE

> je confirme pour ce qui est de repasser, vérifier le travail fait par les sous-traitants indiens.
Quand nous parlions de la nécessité de garder les emplois chez nous, nous étions traités de fachos.
Maintenant nous parlons dans le vide,car on refuse de le voir.
Expression lue hier soir dans " le Montage", un roman d'espionnage de Volkoff publié en 1982 : "le PMU financier".
Avec toute une critique sur la dérive des banques depuis le Moyen Age, qui passent du prêt à l'émission non officielle de monnaie à travers des prêts en réalité non couverts et prenant donc par là, la place de l'Etat.
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Écrit par : E Levavasseur / | 08/01/2014

PROBLEMATIQUE

> Concernant la délocalisation on est souvent dans la même problématique que le travail du dimanche bien résumée par M.Leclerc ("Ouvrir le dimanche me coûte plus cher, mais si mon concurrent ouvre le dimanche je perds des parts de marché si je ne fais pas de même"), et donc ceux qui qui ne sous-traitent pas à l'étranger quand le client demande toujours plus de baisse de coût soit perd son client soit se voit "obliger" de sous-traiter.
Certaines sociétés continuent toutefois à faire du profit : en sous-traitant à des sociétés à l'étranger mais intégrée à leur groupe !
L'actionnaire perd moins mais le travailleur français lui est bel et bien perdant !
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Écrit par : franz / | 08/01/2014

> Sur votre commentaire, chez Patrice, aucune objection. Sur l'article de Marianne, en revanche, j'en ai d'importantes. Je l'avais repéré hier et il m'avait consterné. Je me permets de vous coller le commentaire que j'ai envoyé à un ami après l'avoir lu.

"Le journaliste commence par dire que la pauvreté augmente scandaleusement en Europe et que loin d'être la faute de l'Etat social, c'est celle de l'inféodation à la loi du marché. Jusque-là, rien à dire (sauf qu'il parle de nazisme, de l'affaire Dreyfus et de crimes contre l'humanité, et le point Godwin nous laisse entrevoir que le niveau sera intellectuellement très faible). Le problème de l'Europe est qu'elle est idéologique, paraît-il. Heureusement qu'il n'y a pas d'idéologues en Chine et aux USA...

La vérité, c'est qu'il veut prouver que seule l'Union Européenne a tort. Donc, au lieu d'attaquer le coupable véritable (l'inféodation au libéralisme financiarisé dérégulé, qui est la même dans tous les pays du monde), il s'en prend à l'austérité, spécificité européenne. Donc il s'efforce de démontrer que tout roule mieux dans les pays qui pratiquent la relance monétaire.

Sauf que dans un univers économique mondialisé et financiarisé, la relance monétaire perd tout efficacité keynésienne (qui par définition ne peut fonctionner que dans un système clos où le consommateur est également l'employé correctement rémunéré de la manufacture), et la relance de nos jours ne sert donc que la spéculation, donc les Bourses et les grosses corporations (d'où le niveau actuel de Wall Street et les bénéfices record de la "Corporate America", en contraste avec l'effondrement de la production industrielle et l'augmentation de la pauvreté globale).

Evidemment, cette relance anti-keynésienne n'empêche absolument pas une austérité massive par ailleurs. L'auteur de l'article cite comme modèle les USA, l'Angleterre et le Japon (en affirmant au passage, sans le prouver et pour cause, que leur reprise est incontestable, et en se contentant de traiter d'idéologues ceux qui ne sont pas d'accord, ce qui me paraît léger comme argument.)

Or, qu'en est-il dans ces pays ? M. Osborne, alors que l'Angleterre a connu des coupes budgétaires dramatiques (et au passage, les maigres succès de l'Angleterre sont dus à la dévaluation massive de la livre, pas à la planche à billets, ce qui ne l'empêche pas de toute façon de ne pas avoir regagné sa place sur le Brésil au tableau des PIB), affirme ces jours-ci que ce n'est pas fini : 25 milliards de livres de coupe de plus à prévoir. Il paraît que l'Etat social est un monstre obèse à dégraisser, au moment où l'université de Glasgow nous apprend que les 20% d'Ecossais les plus pauvres ont une espérance de vie inférieure à la moyenne indienne.
http://www.reuters.com/article/2014/01/06/us-britain-osborne-cuts-idUSBREA0509I20140106

Le niveau de santé en Angleterre, déjà faible, baisse à toute vitesse, et il y a pénurie de médecins. Il est vrai que 50% des hôpitaux anglais devraient fermer à terme, on n'a donc pas besoin de toubibs.

http://www.telegraph.co.uk/health/10550335/UK-has-fewer-doctors-per-person-than-Bulgaria-and-Estonia.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

A New York, 46% de la population vit autour du seuil de pauvreté.

http://www.nytimes.com/2013/04/22/nyregion/city-report-shows-a-growing-number-are-near-poverty.html?_r=0

A Chicago, 50 écoles publiques ont été fermées d'un coup. Et encore, la ville n'est pas en faillite, comme Detroit. Pas encore.

http://www.huffingtonpost.com/2013/08/15/chicago-charter-schools_n_3757911.html

D'après le US Census Bureau, 25% des enfants américains mangent grâce aux food stamps (dont le financement vient d'être massivement réduit par le Congrès : soyons sérieux, vaut mieux que les mômes meurent de faim que d'obliger Apple à payer ses milliards de dollars d'évasion fiscale annuels).
http://dailycaller.com/2013/01/09/new-data-show-1-in-4-children-on-food-stamps-in-fy-2011/

On pourrait continuer comme ça pendant des heures. Et donc, parce que ce journaliste critique exclusivement les choix monétaires européens, au lieu de les relier à leur source (l'orthodoxie libérale, qui interdit la protection des industries locales, la taxation des échanges financiers nationaux et internationaux, la régulation financière, l'autonomie monétaire de l'Etat, etc.), il est incapable de voir que la planche à billets et/ou la rigueur ne sont que deux faces de la même pièce (la mainmise de la finance sur l'économie réelle et sur la politique monétaire des Etats) et entraînent les mêmes conséquences - elles les entraînent même plus vite quand on accumule planche à billets ET rigueur, comme dans les pays qu'il cite en exemple (le Japon est totalement différent, quoi que lui aussi dans une situation grave, mais c'est un autre débat). Donc il parle de crime contre l'humanité en France parce qu'il y a (de mémoire) 11% de gens sous le seuil de pauvreté, et donne en exemple les USA où c'est le quadruple.

Sous couvert d'autre chose, et sans doute sincèrement, cet article est une apologie sans nuance et sans argument de l'ultralibéralisme américain et anglais. La rigueur européenne est d'inspiration libérale. Mais la planche à billets américaine aussi. Et le résultat y est tout aussi dramatique qu'ici. Avec des anti-libéraux de ce genre, on n'a plus besoin de Pascal Lamy !"
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Écrit par : Christian / | 08/01/2014

RÊVE

> J'ai fait un reve... La difficulte poignante aujourdhui de prendre une decision, la delegitimation de la puissance publique, les comites theodules et autres experts autoproclames... mais aussi l'incapacite de masse a apprehender certaines realites et a plus forte raison a accepter des textes de loi, ou la simple demarche de recherche de solution qui releve de la haute voltige politique et technique... bref ce capharnaum indescriptible qu'est actuellement la societe humaine appelait deja de la part du Conseil d'Etat en un rapport de 1999 sur l'interet general a rechercher des mesures d'expression et de construction de mesures concretes du vivre-ensemble.

Face a un deni grossier et violentl'an dernier, et suite a l'echec patent du comite de citoyens sur la fin de vie en forme de suicide assiste, comite choisi par un institut de sondage, et qui a echoue faute d'etre cadrer... je propose l'insertion d'une procedure constitutionnelle que j'appellerais volontiers 'procedure concordataire'. 12 francais tires au sort sur les listes et selon les regles en vigueur pour les jures d'assises representeraient non pas la justice mais constitueraient un comite citoyen encadre par un conseiller d'Etat, president et avec voix preponderante en cas de partage egal des membres ayant voter.
Professionnel du conseil juridique, saisi par le chef de l'Etat, 30 deputes ou senateurs, il s'entourerait de 12 conseillers concordataires pour definir les termes du probleme pose, convoquerait des experts en audience a huis clos et proposerait in fine aux conseillers concordataires de rediger des propositions au gouvernement.

Le texte devrait reprendre l'integralite des propositions et etre soumis a vote bloque aux parlementaires, qui ne pourraient que l'adopter ou le rejeter. En cas de rejet, les propositions pourraient alors etre soumises a referendum.

Écrit par : christophe b / | 08/01/2014

@ Christian

> C'est vrai, mais il est bien vrai aussi que, dans la pratique et de ce côté de l'Atlantique, l'OUTIL de la domination de la finance sur les Etats, c'est l'Europe!
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Écrit par : Pierre Huet / | 08/01/2014

Pierre :

> oui, bien sûr, je suis entièrement d'accord avec vous.
Chez nous, c'est l'Union Européenne (avec la collaboration enthousiaste des Etats membres, hélas).
Aux USA, c'est le gouvernement fédéral, et les autorités locales, qui s'inféodent d'eux-mêmes aux diktats de la finance.
En Chine, c'est le pouvoir centralisé post-maoiste, qui annonçait dernièrement l'abrogation de la commission d'évaluation des entreprises souhaitant s'introduire en bourse pour que le marché décide lui-même de leur validité. Etc.
Je ne reproche nullement au journaliste de blâmer l'UE, bien sûr. Mais de s'illusionner sur l'indépendance du reste du monde par rapport à l'idéologie commune. Le crime est hélas universel.
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Écrit par : Christian / | 09/01/2014

@ Christian

> Merci pour ces commentaires tout à fait pertinents.
On mentionnera également le "fardeau de la dette" (avec un service de la dette qui constitue désormais le premier poste budgétaire de l'Etat, avant l'Education nationale), "grâce auquel", (1) la spéculation bancaire est subventionnée par le contribuable (i.e. les classes populaires et ce qui subsiste des classes moyennes), dans l'attente du prochain krach, après lequel les pertes des banques le seront également, (2) "grâce auquel" il est devenu impératif de "dégraisser le mammouth" et de privatiser à tour de bras des services ex-publics qui ne seront désormais plus accessible qu'à une clientèle solvable, également en matière de santé et d'éducation (quoi qu'on puisse par ailleurs parfois - mais pas toujours - légitimement émettre comme critique sur la pesanteur et l' "inefficacité" de ces mêmes services publics).

@ Pierre Huet

> L'UE est effectivement devenue non pas "l'OUTIL" de la domination de la finance sur les Etats, mais bien "UN DES OUTILS" principaux de cette domination, très commode par ailleurs. L'UE permet en effet à beaucoup d'élus de jouer à "good cop, bad cop" en drappant leur prétendue impuissance derrière "Bruxelles" (au grand soulagement de beaucoup d'entre eux). Les Etats-membres de l'UE fonctionnent exactement de la même façon, des législations nationales en ce sens sont très souvent adoptées sans qu'elles relèvent d'une obligation "UE".
Et - exactement comme au sein de l'UE - la même porosité a cours entre élites politiques nationales et l'oligarchie financière. Une différence entre les deux étant le fait qu'il y a encore - pour l'heure - quelques contre-poids ou contre-pouvoirs de nature plus ou moins démocratique (ce qui n'est pas le cas au niveau UE, sinon optiquement), mais ils sont en cours d'évaporation accélérée.
Par ailleurs, il n'existe pas une "UE" indépendante de la volonté des Etats, certainement pas dans sa structure institutionnelle actuelle, qui tend toujours davantage vers l'intergouvernementalité. C'est le Conseil européen et les sommets qui prennent toute décision politique majeure.
Et au sein du Conseil, ce sont les grands Etats, à commencer par l'Allemagne, et ensuite la France, qui font désormais la pluie et le beau temps. Van Rompuy et Barroso font largement de la figuration au moment de prendre des décisions importantes. Ils ont par contre des pouvoirs très importants s'agissant de la mise en oeuvre.
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Écrit par : jwarren / | 09/01/2014

> D'accord avec vous, si on précise que par "Etat membre" il faut entendre "milieu dirigeant", celui-ci trouvant doublement son compte. Non seulement l'Europe permet de faire avaler des couleuvres aux citoyens, mais c'est une considérable source de bonne place pour ledit milieu.
Le vocabulaire européen ne s'y trompe pas et ne nous trompe pas, il est toujours question d'Etats, non de Pays et encore moins de Nations, ce qui illustre la déconnexion entre dirigeant et peuples.
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Écrit par : Pierre Huet / | 09/01/2014

Pierre :

> bien sûr, je voulais parler des gens qui nous dirigent, tout comme vous, pas du corps social.

Et je découvre cette pierre supplémentaire dans le jardin de l'admirable reprise anglo-saxonne que nous n'avons pas le droit de contester : le président de la Local Government Association, au Royaume-Uni, nous explique en substance qu'il n'existera bientôt plus dans le pays de services publics que bénévoles. Si ça, ça n'est pas de la rigueur...

http://www.actualitte.com/bibliotheques/les-services-publics-britanniques-soumis-aux-aleas-du-benevolat-47488.htm
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Écrit par : Christian / | 15/01/2014

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