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07/11/2013

Le pape François déclare la guerre à l'esclavage

Séminaire au Vatican le week-end dernier sur le travail forcé, la prostitution, les trafics d'organes et toutes les formes modernes d'esclavage :

 


Selon Radio Vatican, le trafic d'êtres humains rapporte aux mafias quelques 30 milliards de dollars annuels. "Certains observateurs jugent que la traite des personnes dépassera d'ici dix années les trafics de drogue et d'armes, devenant l'activité criminelle la plus lucrative au monde", a souligné Mgr Sanchez Sorondo, chancelier de l'Académie pontificale des sciences le 7 novembre.

Particulièrement sensible à cette question depuis l'époque où il était archevêque de Buenos Aires [*], le pape avait convié deux experts argentins à participer au groupe de travail. L'un de ceux-ci, Juan José Llach, a signalé que les mafias du trafic d'humains fonctionnent dans 160 pays « avec une grande adaptabilité aux fluctuations du marché ». Mgr Sanchez Sorondo a insisté de son côté sur la complicité (« parfois inconsciente ») de multinationales avec ce marché de la main d'oeuvre esclave. Complicité aussi d'éléments du corps médical avec le trafic d'organes ; selon le Vatican, les réseaux criminels contraignent chaque année 20 000 personnes à se laisser prélever un rein, une cornée ou un poumon... Quant à la prostitution, le président de la Fédération internationale des associations médicales catholiques a été particulièrement offensif à son sujet : « La ligne est la tolérance zéro. La prostitution doit disparaître. Elle n'est pas un mal mineur. Et lui sont toujours liées la drogue, la violence mafieuse et la délinquance fiscale. »

Conscient du retard du Vatican dans le domaine de l'action contre l'esclavage moderne, le pape l'inscrit désormais parmi les priorités.

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[*] Notamment en 2008, aux côtés de l'ONG La Alameda, contre les ateliers clandestins et les réseaux de trafic sexuel exploitant les immigrés boliviens. La journaliste argentine Evangelina Himitian raconte ce combat dans son enquête François, un pape surprenant (Presses de la Renaissance).

 

 

Commentaires

LA MONDIALISATION

> Toute cette criminalité est facilité par les deux défauts même de la mondialisation financière qui ruinent l'économie réelle de pays comme la France: le déséquilibre des changes qui surévalue le pouvoir d'achat de nos monnaies et la suppression pratique des frontières.

Exporter de la drogue, des organes ou des prostituées, ou simplement des clandestins lambda, rapporte d'autant plus que l'argent ainsi récolté l'est dans une devise forte. Notre politique monétaire motive encore plus fortement les trafiquants de tous poils, elle est donc un formidable aspirateur à trafic humain.

Cette considération aussi doit être prise en compte dans nos choix "démocratiques".
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Écrit par : Pierre Huet / | 08/11/2013

NO LOGO

> Je suis en train de lire l'enquête terrifiante de Naomi Klein NO LOGO sur les grandes marques et leur emprise (négative) sur l'économie mondiale.

La troisième partie (zéro boulot) décrit les zones franches des pays ateliers asiatiques, plongée dans l'enfer de l'esclavage moderne encouragé par Levis, Nike et compagnie.

En gros l'auteur s'est rendu aux Philippines dans une zone franche de production textile comme il y en a de partout en Asie du sud-est. Elle démonte le terrible mécanisme des grandes marques comme Levis, Nike, Adidas etc.

Ces marques ont fermé la plupart de leurs usines aux USA et en Europe. Elles ne possèdent même plus d'usines de fabrication car la marque prime sur le produit. Tout est sous-traité en Asie (donc les marques peuvent dire qu'elles ne sont pas responsables de l'esclavage qui s'y pratique dans les ateliers) avec la complicité des autorités locales qui ont créé des zones franches rassemblant les usines de production, ces zones étant en fait des zones de non-droit: les sociétés occidentales ne payent pas d'impôts pendant les premières années, cela peut aller jusqu'à 10 ans au Sri-Lanka et quand elles devraient commencer à en payer elles changent de lieu pour recommencer le processus à zéro, dans ces zones les lois nationales concernant le code du travail et les syndicats, comme le salaire minimum ne s'appliquent pas, ces zones sont donc une part du territoire national totalement privatisée gérées comme des casernes militaires avec leurs propres forces de l'ordre etc.

Dans la ville de Rosario aux Philippines seule une association catholique milite pour le droit des travailleurs-esclaves... etc.
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Écrit par : Robert Culat / | 08/11/2013

ILS CONTREDISENT LE PAPE

> Les libertariens de contrepoints.org pensent le contraire de ce que pense le pape François. C'est à lire là :http://www.contrepoints.org/2013/10/19/143221-prostitution-des-prostituees-libres-ou-victimes-de-la-traite
Ce doit être ce qu'ils appellent le nivellement par le haut...
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Écrit par : ND / | 09/11/2013

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