Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/11/2013

1914-2014, un centenaire pacifié

1914, histoire

Explication du comité du centenaire : les commémorations de 1914 seront sous le signe de la paix, de la mémoire des familles et de la compassion rétrospective...

  


Les commémorations de 1914 seront sous le signe de la paix, de la mémoire et de la compassion rétrospective. Célébrations franco-allemandes dans les villes jumelées, expositions populaires (lettres, photos, artisanat des tranchées), conférences, concerts, films... L'accent sera mis sur les souffrances inouïes assumées par les peuples durant ces quatre années de suicide de l'Europe.

Quant aux journalistes, dont la connaissance de la Grande Guerre semble se limiter aux « fusillés de 1917  oubliés de l'histoire », qu'ils se détrompent : il y eut moins de fusillés en 1917 qu'en 1914, et jamais ils n'ont été oubliés. Tous ceux qui furent aveuglément condamnés sont, ou seront, réhabilités. Beaucoup d'entre eux s'étaient comportés en héros sur le front. J'ai raconté leur histoire dans un article paru il y a quelques années :

 

Mai 1917, sur le front de l’Aisne. L’offensive du général Nivelle n’en finit plus. Elle piétine dans son propre désastre depuis le 16 avril. Robert Nivelle incarnait « l’esprit nouveau », il avait promis « une splendide moisson de gloire », et tout le monde y avait cru : « Ce sera la poursuite des Boches éperdus », écrivait un jeune soldat à sa famille. Mais Ludendorff attendait de pied ferme. Les poilus se sont heurtés à un mur de feu. Sur trente kilomètres, la falaise du Chemin des Dames était une forteresse : de Craonne (à l’est) au Moulin de Laffaux (ouest, près de la route Soissons-Laon), il y avait par endroits une mitrailleuse allemande tous les dix mètres. Nivelle ne le savait pas. C’est un carnage ! La déception est immense. Nivelle s’obstine, et la tuerie continue.

Le 18e régiment d’infanterie (unité d’élite, six cents citations) remonte en ligne une fois de plus. Il se bat du 4 au 8 mai, cinq jours et quatre nuits, à la grenade et au lance-flamme. Il prend Craonne. Mais il perd 824 hommes et presque tous ses officiers. Cité à l’ordre de l’armée, il est renvoyé au repos dans la petite ville de Fismes... Les rescapés du 18e savent que l’offensive Nivelle a échoué. Ils n’en peuvent plus, et rêvent de permissions. Le dimanche 27 mai, sous une chaleur d’orage, la rumeur se répand : « Au lieu d’aller en perm’, on remonte en ligne ! » Repartir à ce casse-pipe inutile ? Les poilus explosent d’indignation. Leur lieutenant-colonel tente de les calmer. Ils hurlent : « On n’a rien contre vous, mais on ne retournera pas là-haut ! » Clameurs, bousculades. Coups de revolver en l’air.

A l’aube, les trois bataillons sont dégrisés. Ils remontent en ligne. Ils ré-attaquent l’ennemi. « Bravement », constate l’autorité militaire. Mais elle ne pardonne pas l’affaire du 27 mai... Le 7 juin, douze soldats et deux caporaux du 18e passent devant le conseil de guerre. Cinq condamnations à mort. Trois des mutins seront fusillés. Un quatrième, gracié. Le cinquième s’évade en profitant d’un bombardement… Or cet homme est un paysan gascon nommé Vincent Moulia, qui est un héros: deux fois blessé, deux fois cité, nommé caporal après avoir ramené son capitaine sur ses épaules, il a la croix de guerre pour avoir capturé sept officiers allemands. Les juges militaires ont demandé sa grâce. Mais Poincaré a refusé. Car Moulia a commis un acte inexpiable : dans la fièvre du 27 mai, il a menacé de «prendre le train pour aller à Paris expliquer la guerre à ceux qui nous gouvernent ».

Vincent Moulia est donc à la fois un héros et un mutin. 

Or la plupart des mutineries d’avril-mai 1917 ressemblent à l’affaire du 18e. Leurs acteurs ne se révoltent pas à l’avant, face à l’ennemi ; les troubles éclatent à l’arrière, au repos. Ils commencent le 17 avril à cause du désastre de l’offensive. En mai, ils persistent là où elle est prolongée en pure perte (c’est le cas de Fismes) ; là où on l’arrête, ils s’atténuent (par exemple autour de Reims). Les poilus du Chemin des Dames ne se seraient pas révoltés si le général en chef avait tenu parole : « Je renoncerai si la rupture n’est pas obtenue en 48 heures », avait-il dit. L’offensive ratée a duré un mois. Le responsable des mutineries, c’est Nivelle.

Quels sont les chiffres ? Selon l’historien Jean-Baptiste Duroselle, le printemps 1917 a vu 250 mutineries, 2000 mutins au grand maximum, et seulement 27 exécutions pour faits d’indiscipline collective (sur 75 exécutions pour fautes militaires, meurtre ou viol). Dix fois moins que ne le veut la légende… Et il n’y a pas eu de « fusillés pour l’exemple » pris au hasard dans les unités, comme la légende l’affirme aussi.

Qui étaient les mutins ? Des ruraux en majorité. Le conseil de guerre a jugé une centaine de paysans, autant de commerçants, des artisans... Ce ne fut pas une levée de « soldats-ouvriers rouges » mettant la crosse en l’air au cri de « vive Kienthal » (du nom du congrès pacifiste tenu en Suisse par Lénine en avril 1916) ; cela, c’est l’imagerie rétrospective inventée par le PCF des années 1930. Certes la révolution russe avait commencé, et l’Internationale fut chantée par des mutins : mais les juges militaires ont constaté que ça n’allait pas loin dans l’esprit de la plupart. Les rares régiments sensibles aux idées révolutionnaires, tels le 45e de Laon ou le 319e de Lisieux, n’ont pas pris part aux troubles.

Les désespérés du printemps 1917 n’étaient donc pas des « politiques ».

Etaient-ils des « pacifistes », au sens où nous l’entendons aujourd’hui ? Non. Ni des défaitistes... Ecoutons-les, en proie à leurs élans contradictoires : «Les poilus en ont marre, mais le Boche est toujours là et il ne faudrait pas le laisser passer », dit un homme du 109e. « Je demande la paix, mais après trois ans de guerre, faudrait-il les laisser entrer chez nous ? », dit un mutin du 152e. « Je demande la fin de la guerre, mais les Boches sont toujours chez nous », dit un soldat du 21e. Sauf de rares extrémistes, ils ne parlent pas d’abandonner les lignes. Ils ne haïssent plus les Allemands, mais veulent les forcer à partir.

Selon les carnets du sous-lieutenant Louis Mairet, le poilu de 1916 se bat «  par honnêteté, par habitude et par force. Il se bat parce qu’il ne peut faire autrement… Il a changé sa maison contre un gourbi… Il a taillé sa vie dans la misère, comme autrefois dans le bien-être… Il n’imagine même plus que cela puisse changer… Il l’espère toujours, il n’y compte plus. » Mairet avait été admis à l’Ecole normale supérieure en 1914. Il est tué devant Craonne, le 16 avril 1917, avec ses hommes du 8e : cloués au sol par les mitrailleuses des bastions de Chevreux. En quelques heures, ce régiment perd douze officiers et mille sous-officiers, caporaux et soldats.

Qu’est-ce qui anime ces poilus, pour qu’ils puissent supporter l’enfer avec un stoïcisme qui nous stupéfie ? Des sentiments très simples.

« L’aspiration au repos par la victoire sur le Boche », constate le jeune instituteur Louis Masgelier.

« L’honneur de ma famille », écrit un des conscrits de la classe 17 : l’un de ces gamins qu’on surnomme les « bleuets » (et à qui l’armée donne les vêtements et les képis des morts, troués par les balles).

« Ne pas sembler plus poltron que le voisin », dit Louis Barthas, tonnelier des Corbières et caporal d’infanterie...

Barthas prend part à un bref début de mutinerie. Ses camarades du 296e le chargent de rédiger un manifeste destiné aux chefs de compagnie. Voici ce texte: « La veille de l’offensive le général Nivelle a fait lire aux troupes un ordre du jour disant que l’heure du sacrifice avait sonné. Nous avons offert notre vie en vue de ce sacrifice pour la Patrie, mais qu’à notre tour nous disions que l’heure des permissions avait sonné depuis longtemps… » Le manifeste du caporal Barthas n’a rien de révolutionnaire. Il est proclamé aux biffins du 296e par un poilu à la voix sonore, juché sur les branches d’un chêne, près des lavoirs de Daucourt ; les hommes éclatent en « applaudissements frénétiques ». Que se passe-t-il ensuite ? Barthas finira-t-il au poteau avec « douze balles Lebel », comme il le craint ? Prudents, les chefs passent l’éponge : la mutinerie s’éteint quand ils annoncent la reprise des permissions « dès le lendemain ». Ce que voulaient les hommes, c’était ça. Et des lieux de repos habitables. Et manger chaud. Et que cessent les massacres inutiles… Ils n’imaginaient pas que la guerre puisse finir : ils rêvaient que la guerre des généraux soit remplacée par une guerre plus « humaine », une guerre de chefs de section.

Un général le savait. C’était Philippe Pétain, qui n’était pas un stratège mais un organisateur psychologue. Pensant qu’aucune victoire ne sortirait de ces monstrueuses « saignées de la nation française» (inaugurées par le général von Falkenhayn à Verdun), Pétain désavouait le dogme de l’offensive à tout prix, et n’avait pas cru en Nivelle. Le 15 mai 1917, celui-ci est évincé. Pétain prend sa place. Il va sauver la troupe du désarroi en lui accordant ce qu’elle réclame : la réforme du système des permissions et des repos, l’amélioration des cantonnements et de l’ordinaire, la lutte contre les privilèges et les abus. Et moins d’offensives, mieux préparées... 

Les pertes françaises en 1917 seront les plus faibles depuis le début de la guerre ; Pétain deviendra le chef le plus populaire. Nous savons vers quels aléas le mènera cette popularité.

A propos des mutineries de 1917, notre époque est en train de fabriquer un mythe sans rapport avec la réalité. Celle-ci est connue des historiens depuis quatre-vingt dix ans : mais qui lit les historiens en 2007 ? Peu de monde. L’ignorance de l’histoire permet donc les anachronismes. Au mois de juin dernier, dans un journal de 20 heures, Claire Chazal exhibe le sujet des mutineries comme si c’était un scoop : un lourd secret jamais dit jusqu’à présent (parce que le passé était hypocrite), mais enfin mis au jour pour la repentance et la réparation... 

On pourrait parler des mutins pour étudier la différence mentale entre les poilus et nous, et mesurer combien leur endurance nous est devenue « incompréhensible » (comme l’a dit Duroselle). Au lieu de cela, le réflexe médiatique ramène la vieille tragédie aux dimensions d’une marée noire à indemniser : il confond les poilus et les victimes de l’amiante. Les fusillés de Fismes ne sont pas mieux compris par Mme Chazal qu’ils ne l’avaient été par Raymond Poincaré (quoiqu’en sens inverse).

Du printemps 1917, en fin de compte, que reste-t-il  d’authentique ? Quelques rimes. Elles sont poignantes. Sur l’air de Bonsoir m’amour, valse lente de 1913 composée par le père de Jean Sablon, des poilus firent trois couplets et ce refrain terrible que l’on entend dans le film Un long dimanche de fiançailles :

C’est à Craonne, sur le plateau

Qu’on doit laisser sa peau

Car nous sommes tous condamnés :

Nous sommes les sacrifiés.

 

Louis Aragon, ancien « bleuet » de 1917, fit ces quatre vers dans Les yeux d’Elsa :

 Créneaux de la mémoire ici nous accoudâmes

Nos désirs de vingt ans au ciel en porte à faux

Ce n’était pas l’amour mais le Chemin des Dames

Voyageur souviens-toi du Moulin de Laffaux...

  

 

1914,histoire

            Le général Nivelle.

 

 

 

18:17 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : 1914, histoire

Commentaires

MUTINONS-NOUS

> ils célèbrent les mutins ? Faisons donc de même en 2014 en nous révoltant contre un pouvoir qui envoie son peuple dans la boucherie de la mondialisation libérale libertaire !
______

Écrit par : ludovic / | 07/11/2013

1917 A L'ECOLE DE GUERRE

> Je me rappelle qu'en 1977-1978, à l'Ecole de guerre à Paris, il y avait déjà des cours d'histoire sur les mutineries de 1917. L'un des arguments des professeurs était le suivant: en 1917, après trois ans de guerre, les "poilus" de base étaient devenus des spécialistes (contraints et forcés) capables de très bien juger des situations et donc de se rendre compte de la pertinence ou non des offensives; c'est pour cela que la doctrine "Nivelle" de l'offensive à tous prix a été tant critiquée et a déclenché les mutineries. D'une certaine façon, les "poilus" étaient moins "compétents" en 1914 et donc plus soumis.
______

Écrit par : B.H. / | 07/11/2013

> Cette "Chanson de Craonne", chaque fois que je la relis, elle me bouleverse!!!
______

Écrit par : Blaise / | 07/11/2013

BOF

> J'ai écouté le discours du Président de la République. Franchement : bof (mais je m'attendais à pire).
Je pense à ce que cela aurait pu donner, écrit par un Guaino...
______

Écrit par : Feld / | 07/11/2013

EFFROYABLE

> Soyons clairs : la France et l'Europe ne se sont jamais remises de la Première Guerre mondiale. Des pertes effroyables, dont on n'a plus idée aujourd'hui, où un mort en OPEX est quasiment un drame national. En 1914 (l'année la plus meurtrière de la Guerre, en valeur absolue), des "pointes" à 24 000 morts /jour (le PR a rappelé ce chiffre cet après-midi). Le 1er juillet 1916, premier jour de la bataille de la Somme, les Britanniques perdent 60 000 hommes (par comparaison, Austerlitz, c'est 20 000 morts et blessés au total). Dans la seule journée du 21 février 1916, un million d'obus allemands (oui, un million ! ) s'abattent sur Verdun.

L'Europe s'est suicidée entre 1914 et 1918.

La question que tout le monde se pose : comment les hommes ont-ils pu tenir, certains pendant les quatre années du conflit, dans le froid, l'humidité, la chaleur suffocante, loin des leurs, dans l'incertitude absolue ? Apparemment, au bout du bout : la force de l'habitude et, d'une certaine façon, la conscience professionnelle (un historien a employé cette expression, je crois).

Un témoignage personnel : il y a quelques semaines, je me suis rendu dans la Marne, à Massiges, où une équipe d'archéologues a mis à jour le réseau de tranchées allemandes du lieu. L'entrelacs, tel qu'il était en 1915. Très impressionnant, surtout dans la pluie, le froid et le vent, comme le jour où je m'y suis rendu. Au moment où j'empruntai un des boyaux j'ai ressenti quelque chose sur lequel j'ai encore du mal à mettre des mots. L'espace d'un instant, avançant dans la tranchée large de 50 centimètres (si, si, je vous assure), contre le vent, j'étais devenu un soldat allant à la mort, habitué et résigné. Et …comment dire ? Mes sentiments, qui étaient ceux du soldat, se sont confondus de façon fulgurante avec ceux que je ressens souvent quand je vais au boulot, pour servir un Etat qui est de moins en moins le serviteur du Bien commun et de plus en plus inféodé à Mammon. Comme si un (ou plusieurs) mort(s) de 1915 avait voulu me dire quelque chose, avait voulu me signifier que, à un siècle d'écart, nous appartenions à la même communauté de destin (nb : à l'instar du théologien Arnaud Dumouch, je suis persuadé qu'un certain nombre de morts - notamment ceux "arrachés" à la terre par la mort violente- n'arrivent pas à entrer immédiatement dans leur Eternité et restent coincés un certain temps dans ce monde, dans une sorte d''"entre-deux").
______

Écrit par : Feld / | 08/11/2013

PAYSANS

> Je crois que c'est Chaunu qui expliquait la guerre de 14 comme une guerre de paysans, particulièrement pour les tranchées. Paysans vivant d'une assiette de soupe, et partageant l'espace domestique en terre battue avec les animaux, souvent. S'ils n'avaient été habitués à de telles conditions de vie, ils n'auraient jamais tenu quatre ans dans ces conditions.
______

Écrit par : Haglund / | 08/11/2013

EPONGE

> J'ai peur que les commémorations se fassent un peu trop aux couleurs de l'Europe libérale, qu'on passe l'éponge sur les responsabilités pour mettre tout le monde dans le même sac mondialisé.

On n'aura sans doute pas le droit d'accuser le bellicisme de l'Allemagne entre Bismarck et Hitler, ni de rappeler les efforts diplomatiques pacifiques de la France pour régler le problème de l'Alsace-Lorraine, traitée par les Allemands comme une zone coloniale, ni de pointer du doigt la mondialisation économique, qui entraînait comme aujourd'hui une lutte pour son contrôle par les puissances impérialistes.

On pourrait du moins rappeler que la prétendue "victoire" de 1918, à la Pyrrhus, avait un goût de défaite, la puissance de la France étant définitivement abattue comme l'avait voulu l'Allemagne.
______

Écrit par : Guadet / | 08/11/2013

petit témoignage

> pendant mes études d'Histoire, j'ai étudié la guerre de course, j'ai été frappé de voir que les combats n'étaient pas acharnés : on était courageux, on se battait jusqu'au bout mais jusqu'au bout du raisonnable.
Pas de combat "jusqu'à la dernière goutte de sang" : rhétorique cocardière qui naît à la Révolution.

Les choses commencent à changer avec la guerre de Sept Ans et l'instauration des pontons par les Anglais : là, plutôt crever que de se retrouver prisonnier, entassé dans ses mouroirs ancêtres des camps de concentration.

Avec la Révolution la guerre n'est plus 2 armées professionnelles de rois qui s'affrontent mais la guerre d'un peuple "contre un tyran" : on se bat tant qu'il y a de la chair à canon et le général battu peut être guillotiné, le sang ennemi est : "le sang impur" qui doit tant couler qu'il doit "abreuver les sillons" des champs.

Il n'y a plus de fusible et même le gouvernement encourage à l'acharnement et à la haine.
C'est l'arrivée du mépris pour l'adversaire : cf les discours de Napoléon sur les Espagnols (où le mépris est typiquement voltairien) et les Russes.

"ils sont fous, une guerre entre Européens c'est une guerre civile."
Lyautey, le 4 août 14.

On ne comprend pas l'acharnement de la guerre de 14 si l'on n'a pas à l'esprit que l'influence nationaliste, la fièvre cocardière qui se sont répandues à toute l'Europe, nées de la Révolution.

Le mea culpa de la France il est là : pardon d'avoir répandu toutes ces stupidités (et plein d'autres), grâce à notre prestige intellectuel.
______

Écrit par : E Levavasseur / | 08/11/2013

PAR LE BAS

> Effroyable sourire et salut du général Nivelle perçu en contre plongée par un "petit soldat" photographe , Nivelle par le bas , tomber bien bas , longue nuit pour les morts-vivants . Je t'embrasse cher Feld , reste au chaud !
______

Écrit par : escargolibri / | 08/11/2013

@ Haglund

> Oui, c'était une guerre de paysans. Sur ce, en général ils ne vivaient pas dans l'étable avant d'aller dans les tranchées (je descend de paysans pauvres, j'ai entendu un certain nombre de souvenirs). Leurs officiers, qui partageaient leurs souffrances, avaient généralement vécu dans de bonnes conditions. Il est d'autant plus extraordinaire qu'ils aient supporté cet enfer pendant des années. Mais mon grand-oncle qui à fait toute la guerre pleurait en fin de permission.

Ce qui est bien vrai, c'est que c'est la France rurale qui fut sacrifiée.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 09/11/2013

FOCH RESPONSABLE

> Le maréchal Ferdinand Foch porte une lourde responsabilité dans le désastre militaire du Chemin des Dames, en tant que grand théoricien de l'offensive à outrance lorsqu'il enseignait à l'Ecole de Guerre. C'est Foch qui déclarait, par exemple, que « l'offensive est la loi de la guerre ». Nivelle, lui, n'a fait qu'appliquer ce que lui avaient appris ses professeurs.

L'histoire est injuste : Foch a terminé sa vie dans les honneurs quand Nivelle, malgré sa réhabilitation d'après-guerre, demeure profondément discrédité. Et Clemenceau, autre partisan acharné de l'offensive à outrance, et un indéfectible protecteur de Foch, est encore aujourd'hui régulièrement encensé.
______

Écrit par : Blaise / | 09/11/2013

LE ROMANTISME

> L'offensive à outrance de l'Ecole de Guerre, la "guerre fraîche et joyeuse" du Kronprinz sont autant de bêtises issues de la vision de la guerre née au 19e, la vision romantique : échevelé, on brandit un drapeau, sur une barricade, on balaie tout sur son passage ou au contraire on meurt glorieusement...
______

Écrit par : E Levavasseur / | 11/11/2013

Les commentaires sont fermés.