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17/07/2013

Mali : une victoire française qui pose une question de fond

Rapport parlementaire sur le succès tactique (et les handicaps techniques) de l'opération Serval :

 


 

L'un des rapporteurs, le socialiste Philippe Nauche, constate que les forces françaises (armée pauvre) dépendent des Etat-Unis et des pays de l'UE dans plusieurs domaines. Il observe que "cette dépendance à nos alliés limite fortement notre autonomie stratégique qui est pourtant la stratégie française depuis plusieurs décennies..." Nauche souligne également "les limites des mécanismes européens de gestion de crise existants."

Ces constats sont exacts. Ils devraient amener le parlementaire à poser la question de fond : si la France voulait retrouver une "autonomie stratégique" (sans quoi une armée est un luxe inutile), elle devrait se donner les moyens de ne plus dépendre de Washington, suzerain abusif et aveugle, ni des "partenaires européens" qui ne veulent aucune politique sinon celle de Washington.

 

 

 

Commentaires

DEPENDANCES

> Entièrement d'accord avec vous, Patrice, sur la nécessité impérieuse de se détacher, intellectuellement, stratégiquement et matériellement, de toute inféodation américaine (ou autre, d'ailleurs, ce qui ne semble pas toujours évident aux contempteurs de l'atlantisme, dont certains ne sont pas contre la soumission, mais seulement contre cette soumission-là. C'est nettement insuffisant).
J'ajouterai, cela dit, que la dépendance aux moyens techniques étrangers est d'autant plus problématique que ces derniers sont réduits comme peau de chagrin. Plus personne en Europe, hors la France et dans une moindre mesure l'Angleterre (dont le budget pourtant plus conséquent se dilue dans des programmes aussi dispendieux qu'imaginaires : le F35, par exemple), n'a de moyens militaires. Mais les Américains n'en ont pas davantage. Les coupes budgétaires massives initiées cette année obèrent chez eux des capacités opérationnelles déjà dramatiquement diminuées par une organisation toute soviétique et par une usure des hommes et des matériels accélérée par douze ans de défaites continuelles. La grotesque comédie du gouvernement US autour des transports de troupe pendant l'intervention au Mali en est un bon exemple : l'Armée américaine n'a plus d'argent, et plus assez de transports.
La bonne nouvelle, c'est que cela tempère grandement les capacités d'intervention extérieures de tous les pays du monde (car on exagère autant aujourd'hui les capacités militaires de la Russie ou de la Chine qu'on se leurrait hier celles des USA). La mauvaise nouvelle, c'est que par vases communiquant cela augmente d'autant l'option nucléaire tactique en tant qu'Ultima ratio regum.
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Écrit par : Christian / | 17/07/2013

BOULETS RUINEUX

> Exact! En la matière, l'OTAN et la "solidarité européenne" sont des boulets et il est peu probable qu'elles soient facteurs d'économies. Ladite solidarité ne fonctionne que dans un sens, à cause de nos gouvernants faut-il reconnaître. Voir la lamentable affaire des F16 achetés par la Pologne, et non un avion européen. A noter que Loockeed était aidé par un consultant qui avait mis sur cette affaire une brillante collaboratrice - à tous les sens du mot - française, une certaine Christine Lagarde. Chez Dassault, ils se sont étranglés quand elle est devenue secrétaire d'Etat au... commerce extérieur.
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/07/2013

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