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06/05/2013

Armes chimiques en Syrie : l'ONU accuse les rebelles, Israël soutient ceux-ci en bombardant Damas

Les choses s'accélèrent mais se contredisent :

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L'aviation israélienne intervient dans la guerre de Syrie.



Double coup de théâtre durant le week-end. La mission d'enquête de l'ONU, dirigée par la magistrate suisse Carla Del Ponte, a recueilli "des suspicions fortes et concrètes" que du gaz sarin a bien été utilisé dans la guerre de Syrie : mais "par les rebelles, non par les autorités gouvernementales" ! Ceci recoupe le témoignage des communautés chrétiennes d'Alep, qui accusaient "les brigades islamiques" d'avoir utilisé des gaz.

Connue dans le monde entier depuis quelques heures, cette information est un coup dur pour Obama qui s'acheminait lentement et à reculons – mais aiguillé par Netanyahou et Cameron – vers une "intervention occidentale" en Syrie, sur le modèle de la si judicieuse invasion de l'Irak en 2003. Le rapport d'enquête de Mme Del Ponte est un obstacle sur ce chemin ; d'autant que la magistrate, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, présente toutes les garanties de crédibilité requises.

S'il devient impossible de continuer à parler de la fameuse "ligne rouge", le camp de la guerre à Washington cherche le moyen de poursuivre quand même le scénario.

Netanyahou fournit-il ce moyen, en internationalisant de facto le conflit syrien ? Dans la nuit du 4 au 5 mai, autour de Damas, l'aviation israélienne (réarmée en bombes spéciales par les Etats-Unis) a attaqué des dépôts de munitions, des casernes de la garde nationale et les résidences privées de dignitaires du régime. Des explosions énormes ont retenti pendant des heures autour de la capitale : "on y voyait comme en plein jour", disent les habitants. L'ampleur de ces opérations dément la version de la CIA, selon laquelle ces raids ne visaient que "des convois de missiles iraniens destinés au Hezbollah libanais".

Le régime syrien et Téhéran ont aussitôt répondu en menaçant d'embraser la région : si c'était l'objectif recherché, le remake d'Irak 2003 peut se remettre en marche.

 

 

Commentaires

GOÛT

> Pardonnez ma candeur mais il y a vraiment des êtres humains - et peu importe leur camp finalement, qui aiment la guerre et le goût du sang. Peu importe les larmes, du moment que cela rapporte...

PPq

[ PP à PPq - Ceux qui aiment le sang ne sont pas les donneurs d'ordres, froids opérateurs de machinerie. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Patrick Pique / | 06/05/2013

DIX ANS PLUS TARD

> En 2003, il y avait eu un "Dessous des cartes" spécial sur les scénarios possibles. C'est le scénario pessimiste qui l'emporta (à l'exception de l'indépendance du kurdistan).
10 ans plus tard (l'occident aime les comptes ronds), on dirait qu'il faut dépasser ce scénario pessimiste, faire entrer dans la désespérance total ce Moyen-Orient.
En 2003, c'était Bush, il convenait alors de faire preuve de toutes les retenues du monde. Aujourd'hui, c'est Obama qu'on tente de maquiller en révolutionnaire humaniste, alors nos journaux qui hier s'offusquaient des bombes pleuvant sur Bagdad, approuveront celles qui détruiront Damas.
On signalera que Damas, du point de vue de l'Islam, est bien moins neutre que Bagdad...
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Écrit par : spooner / | 06/05/2013

QUI VEUT LA GUERRE ?

> On peut de fait s'interroger sur la succession très rapide de l'information rendue publique par la mission d'enquête de l'ONU "des suspicions fortes et concrètes" que du gaz sarin a bien été utilisé dans la guerre de Syrie mais "par les rebelles, non par les autorités gouvernementales" et de l'attaque de l'aviation israélienne contre Damas...
Qui veut la guerre ?
Qui veut rendre impossible tout processus de paix ?
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Écrit par : Michel de Guibert / | 06/05/2013

LA COURAGE DE DEL PONTE

> Ce n'est même pas une surprise. Est-ce que les USA vont aider le régime car les rebelles ont franchi la fameuse "ligne rouge?"
Les rebelles se posent là en assassins de masse. Ils cessent d'être les pauvres victimes du régime autoritaire d'Assad. Je salue le courage de Del Ponte. Elle a raconté ce qui ne colle pas aux désirs des USA, des Français, des Turcs, des Saoudiens, des Qatari. Je pense donc qu'elle a dit la vérité.
La défense des droits de l'homme ou le fameux observatoire des droits de l'homme en Syrie, très largement en faveur des rebelles en prend un sale coup.
Ils vont s'en remettre.
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Écrit par : DidierF / | 06/05/2013

"L'O.N.U. DEMENT CARLA DEL PONTE"

> "L'ONU dément Carla Del Ponte", titrent certains médias. Bidon : ce n'est pas l'ONU, c'est juste l'un des membres de la commission dont Mme Del Ponte fait partie ! Un membre nord-américain, bien entendu. Et il ne "dément" pas : il met juste un bémol en disant que les enquêtes ne sont pas finies. Ce que Del Ponte dit également de son côté. Mais les médias français veulent absolument leur guerre et vont plus vite que la musique.
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Écrit par : zrak / | 06/05/2013

> Les gentils emploient des méthodes de méchants ? Obama peut-il comprendre ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 06/05/2013

Les commentaires sont fermés.