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23/04/2013

PS : les députés ont un malaise...

...et ne sont pas près d'en sortir :



Ouvert hier, le « séminaire » des députés socialistes a dû se prolonger ce matin. Jean-Marc Ayrault est venu leur dire des platitudes qui les ont irrités davantage. Malek Boutih (Essonne) proteste :"L'argument selon lequel il n'y aurait qu'une seule politique possible n'est pas recevable. Nous ne sommes entendus aujourd'hui qu'à travers la lutte contre les déficits. Comme si le discours des experts se suffisait à lui seul !"

C'est la cause subliminale du malaise des socialistes : la lutte contre les déficits étant également le leitmotiv de l'UMP, les élus des deux partis "de gouvernement" (?) se sentent programmés par une pensée unique...

Ou plutôt par une pensée nulle, parce que la dette publique n'est pas la cause de la crise du système global. Cet endettement existait avant la crise : mais il a été aggravé (dans des proportions sans précédent) par la crise, venue du casino financier. Pourquoi cette aggravation (et cette impuissance dans la crise) ? Parce que l'Etat s'était inféodé aux banques, et se trouve – de ce fait – incapable de faire respecter le bien commun.

Relisons Marc Roche dans Le Monde du 14 avril :

<<  La "lutte implacable contre les dérives de l'argent" lancée par François Hollande se heurte à un obstacle de taille : l'impunité ou presque des professionnels de la finance. En effet, malgré la responsabilité de la City ou de Wall Street dans le déclenchement de la plus grave crise économique depuis la Grande Dépression, aucun banquier n'a été inquiété, jugé ou condamné, même dans les cas de fraude avérée. [...] Même Alan Greenspan, l'architecte de la politique de laisser-faire et d'argent bon marché à l'origine du tsunami financier pendant les dix-neuf ans passés à la tête de la Réserve fédérale américaine, a reconnu que "bien des aspects de la crise actuelle sont dus à des escroqueries pures et simples". [...] De plus, les institutions financières sont passées maître dans le contournement en toute légalité des réformes du système financier. Les "Grands", comme Goldman Sachs, Barclays, UBS ou Deutsche Bank, n'ont aucune intention de renoncer au négoce sur fonds propres comme l'exige la législation Volcker aux Etats-Unis. [...] Enfin, dans les faits, le monde politique a capitulé devant un univers financier passé expert dans l'entrisme institutionnel. Ainsi, pour sortir de l'ornière des subprimes ou pour sauver l'euro, les gouvernements ont souvent fait appel à... des professionnels de la finance. Parfois, il s'agit des mêmes qui ont inondé le monde de produits financiers toxiques ou ont spéculé contre la monnaie unique. "La pensée dominante, c'est que les banquiers sont utiles et connaissent leur travail. Donc, les banques sont incontournables, les grosses banques encore plus. En réalité, c'est faux", souligne Simon Johnson, professeur à Harvard et ex-économiste en chef du FMI... >>

Oui, "le monde politique a capitulé devant un univers financier passé expert dans l'entrisme institutionnel" : notamment l'entrisme au PS  comme le montre l'attitude de l'Elysée, de Matignon, de Bercy et de certains élus socialistes au séminaire d'hier, qui n'ont pas hésité à contredire l'aile gauche en affirmant qu'il fallait "cesser de critiquer le libéralisme".


 

Commentaires

MICHEA

> "C'est dans ce contexte d'un capitalisme revenu à son essence première (mais cette fois-ci dérégulé à l'échelle mondiale et libéré de tous ses compromis historiques antérieurs, non seulement avec la culture aristocratique mais également avec les idéologies nationale, républicaine et sociale-démocrate) que l'on peut comprendre le déchaînement contemporain de l'individualisme narcissique et du libéralisme culturel qui en est la traduction logique."
Jean-Claude Michéa, Les mystères de la gauche (Climats), page 121.
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Écrit par : perrin prunier / | 23/04/2013

BIGRE

> Il faut absolument que le parti socialiste change de nom. Je propose : le parti communautariste ultra-libéral.

s.

[ PP à S. - "P.C.U.L." ? bigre ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : spooner / | 23/04/2013

QUESTIONS

> S'ils se posent ce genre de question, c'est plutôt bon signe.
En matière d'organisation interne, le PS a quand même une longueur d'avance sur les autres partis : plus démocratique que les autres en interne, ils font front commun face à un adversaire.
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Écrit par : Clément Cassiens / | 23/04/2013

OU

> si le nouveau PS s'appelle P-CUL l'avantage est qu'on saura où se le mettre.
(pardon mesdames)
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Écrit par : E Levavasseur / | 23/04/2013

RAPPEL

> le malaise des PS s'explique simplement : ils ont un chef sans doute + intelligent que ne l'était Mitterrand , mais moins habile ; ajoutons une conjoncture qui ne semble pas prête à se retourner, un homme qui a pris beaucoup d'engagements; mais le seul tenu pour l'instant est de rassembler les français ... dans la rue (il avait omis la précision).
Le PS a joué [trop?] collectif à l'Assemblée et au Sénat mais s'inquiète de 2014, municipales, puis sénatoriales (setp.)... La majorité au Sénat pourrait ne pas durer tout le quinquennat !
Rappel : les 577 sénateurs sont élus par les grands électeurs
répartis en :
+ 1.870 conseillers régionaux
+ 4.000 conseillers généraux
+ 142.000 délégués des conseils municipaux
(et c'est bien pour cela qu'il est ABUSIF de parler des élections municipales comme d'élections "locales" : ce sont les élus municipaux qui font les sénateurs )
Un projet de loi modifiant le mode d'élection des sénateurs est en cours ...
S'il est aussi objectif que les photos de la préfecture de Paris, soutenue par Valls, il y a de quoi s'inquiéter !!!
PS: le trucage dévoilé sur :
https://www.facebook.com/photo.php?v=10151436695388802&set=vb.142813075785107&type=2&theater
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Écrit par : franz / | 23/04/2013

LE CAS DE NANTES

> Et puis ... et puis il y a ces conseils municipaux qui votent la diminution de 10 à 20% de leurs indemnités d'élus au motif que tout le monde doit faire des efforts.
Cateau-Cambresis
Grand-Charmont
un village en Alsace
Béthune
Granges-Gontardes
et d'autres encore
Et puis il y a Nantes où cela a été refusé avec indignation. Nantes dont est maire l'ancien premier adjoint d'un dénommé Jean-Marc qui lui-même y est encore conseiller municipal.
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Écrit par : E Levavasseur / | 23/04/2013

LA SOCIETE DE MARCHé

> Lorsque Lionel Jospin était Premier Ministre de la France, il aimait répéter "Oui, à une économie de marché mais non à une société de marché." Jospin faisait sans doute partie de ces socialistes qui étaient encore vaguement attaché au fait que le marché n'envahisse pas la totalité de nos vies. C'est sans doute pour cela qu'on l'aura vu résister aussi vaguement à cette loi du mariage pour tous.
Aujourd'hui, nous entrons de plein pied dans la société de marché grâce :
- au lobby LGBT
- à un parti dit socialiste qui détient le pouvoir dans les 2 chambres, dans la quasi totalité des régions et des villes importantes
- aux medias
- au pouvoir financier (Lloyd Blankfein, Pierre Berger)
- aux groupes de pression hypervisibles : Femen, LGBT, etc.

A force d'avoir présenter les opposants en caricatures homophobes espérant le retour des bûchers, appuyés en cela par des caricatures homophobes espérant le retour des bûches (CIVITAS), la loi de la minorité est passée.

Les conséquences de cela sont simples :
- la democratie a vécu sa fin légale : accélération du calendrier, refus de saisine du Conseil Economique, Social et Environnemental, refus d'organiser un débat sain ou la politique serait le prolongement de la guerre par d'autres moyens / risque que la guerre soit le prolongement de la politique par d'autres moyens.
- le prochain pouvoir de droite ne prendra plus jamais de gants pour réprimer une manifestation
- consécration du droit à l'enfant et donc consécration d'un droit dit positif où l'homme dicte sa loi à une nature homophobe (la nature a refusé à 2 hommes ou 2 femmes de faire des enfants) qui doit donc être corrigée par une science sans limite
- explosion de l'homophobie alors que la France était en la matière en situation pacifiée
- consécration de l'utilisation politique de sujets sociétaux pour masquer l'impuissance gouvernementale face aux problèmes sociaux (l'économie française détruit 1000 emplois par jour)
- explosion des clivages, consécration du communautarisme.
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Écrit par : Spooner / | 24/04/2013

@ spooner

> vous avez tout à fait raison mais les LGBT sont tellement "ayatollesques" qu'ils n'auraient même pas eu besoin des crétineries de CIVITAS.
Exemple, C Fourest qui fait le parallèle entre ce qu'elle a vécu et la Shoah, en accusant de "négationnisme" (sic) celle qui met en doute qu'elle ait été passée à tabac comme elle le prétend.
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Écrit par : E Levavasseur / | 24/04/2013

> "there is no alternative" - faut il vous rappeler qui prononçait ces paroles ?
En fait l'alternative existe mais c'est compliqué à conceptualiser et plus encore à mettre en oeuvre .La première étape consiste à penser l'homme différemment ; non plus comme un simple agent économique mais comme une créature ayant un destin qui lui est propre .Une créature dont la finalité n'est pas la production et l'enrichissement ( au détriment des autres )mais une certaine forme de solidarité et de recherche du bien commun .Et aussi une quête spirituelle .Je m'arrête , j'ai l'impression de devenir utopiste .
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Écrit par : BR / | 25/04/2013

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