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07/04/2013

La loi Taubira n'est qu'un palier dans la descente vers l'artificialisation marchande des rapports humains : aveu quasi-officiel demain ...

...à la "journée d'études" parisienne de l'IRIS (EHESS) :

 loi taubira,libéralisme



L'IRIS (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux) est une courroie de transmission de l'ultralibéralisme socio-culturel... et un organisme quasi-officiel, associant l'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), le CNRS, l’Inserm et l’université Paris 13. Sous couleur « d'explorer les enjeux sociaux, politiques et moraux des sociétés contemporaines », l'IRIS diffuse une idéologie camouflée en sociologie. A titre d'exemple, voici le texte de son invitation à la journée « d'études » tenue demain 8 avril. Les mises en gras et les astérisques rouges renvoient aux commentaires plus bas [1] :

 

« Au-delà du mariage.

De l’égalité des droits à la critique des normes »

Journée d’études organisée par l’Iris, 8 avril 2013
EHESS - 105 bd Raspail - 75006 Paris
Amphithéâtre, 14h-19h

 

 La mobilisation nécessaire en faveur du « mariage pour tous », pour résister au retour en force des résistances conservatrices à l’égalité des droits, ne doit pas faire oublier qu’il se joue autre chose* dans les revendications autour du mariage et de la filiation : la critique des normes - soit non seulement la remise en cause de l’hétérosexisme, mais aussi, plus largement, de toute naturalisation* de l’ordre social, en l’occurrence sexuel.

Avec le vote de la loi, il devient possible de revenir sur le chemin parcouru, du Pacte civil de solidarité au « mariage pour tous », sans s’arrêter au seul exemple français, puisque cette histoire s’inscrit dans une évolution plus générale*, en particulier en Europe, en Amérique du Nord et du Sud – qui est d’ailleurs d’actualité au Royaume-Uni comme aux Etats-Unis. Toutefois il est temps également de penser à nouveaux frais, soit de sortir du cadre des discussions imposées par la confrontation politique et par les projets juridiques, afin d’interroger les évidences qui organisent le lien conjugal et familial.

D’abord, l’ouverture du mariage nous invite à réfléchir sur ce qui le constitue : dans quelle mesure doit-il aujourd’hui être défini par la sexualité, à la fois obligatoire et exclusive, ou encore par la cohabitation, ou sinon par quel autre critère ? Les attaques homophobes contre la polygamie ne doivent pas davantage occulter une interrogation sur le polyamour* : la conjugalité renvoie-t-elle nécessairement au couple ? Ou faut-il élargir la reconnaissance des liens sociaux, amoureux et affectifs, dans leur multiplicité et leur complexité ?

Ensuite, si l’accès au mariage ouvre bien l’accès à l’adoption, l’articulation entre mariage et filiation s’impose-t-elle encore, ou bien au contraire conviendrait-il de les découpler ? Faut-il étendre la présomption de paternité aux couples de même sexe, ou bien au contraire y renoncer pour tous* ? En outre, l’adoption ne devrait-elle pas, à l’instar de l’Assistance Médicale à la Procréation, s’ouvrir aux couples non mariés, et à l’inverse, l’AMP aux demandes à titre individuel en se calquant sur l’adoption ?

Enfin, si l’on dissocie du lien conjugal la filiation, sur quels principes celle-ci sera-t-elle fondée ? Les arguments psychologiques valorisant l’accès aux origines ne risquent-ils pas de servir à légitimer une conception biologisante* de la filiation, d’autant plus que cette exigence concernerait seulement des filiations jugées problématiques (AMP et adoption, sans même parler de la Gestation pour autrui), car non « naturelles » ? Et pour l’arracher à tout biologisme, faut-il fonder la filiation sur l’engagement* ? L’enjeu est d’autant plus important que celle-ci définit pour le droit la nationalité autant que la famille.

Telles sont les questions qu’il faut poser aujourd’hui. L’égalité des droits ne doit pas mettre fin à la politisation de la sexualité – au risque de retomber, sous couvert de modernité, dans un conservatisme qui naturalise le lien social et sexuel. Bien au contraire, loin de s’achever aujourd’hui, les politiques minoritaires ouvrent une brèche dans laquelle il importe de s’engouffrer pour repenser l’ordre sexuel et social.*

Avec les interventions de Daniel Borrillo, Université Paris Ouest-Nanterre, Didier Eribon, King’s College, Cambridge, Eric Fassin, Université Paris 8 Saint-Denis, Anne F. Garréta, Duke University et Université Rennes 2, Bertrand Guillarme, Université Paris 8 Saint-Denis, Laurie Laufer, Université Paris Diderot, Ruwen Ogien*, CNRS, Eleni Varikas, Université Paris 8 Saint-Denis

Iris - Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux (EHESS CNRS UP13 Inserm) EHESS 190 av. de France, 75244 Paris Cedex 13  / UP13, UFR SMBH, 74 rue Marcel Cachin 93017 Bobigny Cedex http://iris.ehess.fr

 

 

Mes commentaires :

1. « Il se joue autre chose », parce que la loi Taubira n'est qu'une étape dans la marchandisation du vivant : c'est ce que les adversaires de la loi (juristes, psychologues, sociologues, philosophes, médecins) ne cessaient de dire depuis six mois. Et ils se faisaient insulter pour cela par les partisans de la loi !

2. Le terme « naturalisation » veut disqualifier toutes les formes de famille pratiquées depuis l'hominisation. (Aucune, en aucun temps, n'ayant admis la forme homosexuelle). On comprend ainsi la stratégie : une fois mise hors-la-loi l'évidence fondamentale (« une femme + un homme = un enfant »), les autres relations humaines passeront encore plus facilement au hachoir ultralibéral. Ce sera la fabrique de l'individu-modèle, arraché au monde et livré au business.

3. « Une évolution plus générale » : en effet, cette entreprise de dénaturation est née des sociétés riches de l'hémisphère Nord, après 1990, donc sous la pression de l'idéologie libérale.

4. « Le polyamour » : il s'agit moins de l'homosexualité (même dans sa version LGBT) que de la dissolution de la notion d'amour dans le magma des « désirs polymorphes » dirigés vers des « objets protéiformes aléatoires » : l'absolu n'importe quoi, comme le veut l'idéologie queer. Quand le Parlement se sera laissé imposer ce point de vue, on en arrivera à une situation inextricable sur le plan législatif – parce qu'impensable sur le plan juridique.

5. « Renoncer à la présomption de paternité pour tous » est un moyen radical de détruire les liens familiaux... des couples parentaux hors-mariage ! On voit que l'offensive contre les réalités humaines en est juste à ses prémices.

6. « Biologisante » : ce terme polémique a la même fonction que le mot « naturalisation » (voir plus haut). Et c'est un piège où tombent facilement des postchrétiens qui se croient de gauche mais s'alignent en fait sur l'idéologie marchande : l'homme doit « s'arracher » au réel (« biologique », « naturel», etc) pour se réfugier auprès des industries... Rappelons que ce dogme de « l'arrachement » à la nature est professé à la fois par Luc Ferry, Vincent Peillon et Christiane Taubira.

7. « Fonder la filiation sur l'engagement » : autrement dit ruiner toute possibilité de filiation, aucun engagement n'étant durable dans notre société libérale avancée.

8. «  Les politiques minoritaires ouvrent une brèche dans laquelle il importe de s’engouffrer pour repenser l’ordre sexuel et social. » Pensant avoir partie gagnée, les idéologues de l'IRIS laissent voir leur stratégie. Du même coup, ils dévaluent la rhétorique compassionnelle à l'abri de laquelle fut imposée la loi Taubira : en réalité il ne s'agissait pas de rendre justice aux « couples parentaux homosexuels » (dont personne ne sait d'ailleurs combien ils sont), ni aux « projets parentaux des futurs couples homosexuels » (pari sur la comète) ; il s'agissait de rendre progressivement impossibles les cellules humaines stables. Dans quel intérêt ?

9. Ruwen Ogien :

loi taubira,libéralisme

Sa présence est significative ! Ce philosophe est un idéologue parisien de l'ultralibéralisme culturel, familier des universités d'été du Medef. Dans la ligne des libéraux anglais du XIXe, Ogien plaide pour « l'éthique minimale », pensée postiche qui tient en  un axiome : « l'idée qu'on se fait de l'Homme doit être réservée à la sphère privée, l'Etat ne devant que refléter la diversité des opinions ». Cette idée simplette veut empêcher l'Etat de définir le bien commun, et de le servir en posant des limites aux intérêts particuliers. Ainsi, Ogien refuse – au nom de la pensée libertarienne – que que l'on conteste le principe de la GPA : c'est-à-dire le business des ventres... D'où son altercation avec Sylviane Agacinski lors d'une mémorable émission d'Alain Finkielkraut que l'on trouvera ci-dessous en annexe, commentée par notre blog à l'époque :

 

 

Agacinski c/ Ogien

 le débat chez Finkielkraut (20/06/2009)

 

<< Pour Ogien, chacun a « la libre disposition de soi-même dans la mesure où on ne cause pas de tort aux autres ». (Pour faire bénéficier de cet axiome le business des mères porteuses, il s'abstient d'envisager le tort causé aux enfants nés sous GPA). Selon lui, le droit ne doit refléter que les pulsions des individus : ce qui équivaut à rejeter les valeurs permanentes, autrement dit la civilisation.

Agacinski lui répond : « Vous êtes étranger au rôle civilisateur de la loi et à l'expérience éthique ; vous ne tenez pas compte du pouvoir économique sur l'individu ; vous croyez que si celui-ci "consent", il ne peut faire de mal ni s'en faire à lui-même. C'est ingénu ! Par exemple : dans le cas d'une vente d'organes, vous direz que c'est un choix individuel normal ; on pourra vous objecter que c'est contraire à la dignité humaine... »

A cela Ogien riposte, en bonne logique libérale, que les notions de « dignité » et d' « humain » sont trop vagues, et qu'il est tout aussi « humain » de « respecter le choix d'une personne ». Agacinski : « Vous ne voyez pas que quelqu'un peut consentir à un traitement dégradant ? ». Ogien biaise : « Je ne vais pas lui jeter la pierre... »

Finkielkraut intervient pour souligner le divorce qui oppose aujourd'hui les droits de l'homme, d'une part, et la dignité humaine, d'autre part. Le développement indéfini des « droits » dans n'importe quel domaine (« tout pour le moi ») contredit de plus en plus souvent la dignité... Ogien rétorque que la dignité aussi est un concept flou, trop général, susceptible d'applications contradictoires... Finkielkraut insiste : il y a une convergence entre la logique des droits de l'homme sans limites et la logique du marché [2]. Ogien biaise encore : à son avis, le mot « marchandisation » également est vague, on s'en sert trop, « de l'extrême droite à l'extrême gauche »...

Agacinski reprend l'offensive : « Revenons à la réalité », celle de « notre condition » dans une société entièrement régentée par l'économique. A l'ère de la fabrication de l'humain par la biotechnologie, le libéralisme radical pousse l'individu à une attitude perverse : « je fais de moi ce que je veux, mais j'exige qu'on m'en donne les moyens ».

Nouvelle esquive d'Ogien : « "Fabrication" ? Encore un grand mot !  Pour certains, le biotechnologique pose un problème particulier, mais pour d'autres il n'en pose pas... » Agacinski insiste : « La rhétorique du don d'ovocytes cache partout la marchandisation. Dans les universités d'Espagne, des affiches disent aux étudiantes : "Donnez vos ovocytes pour mille euros". Dans des pays plus voyous, une énorme pression économique pousse des femmes à subir des stimulations ovariennes dangereuses aux fins d'extraction. Tout cela s'exerce sur des pauvres, sur des femmes de ménage... »

Ogien : « Il faudrait aussi interdire les femmes de ménage ? Même s'il existe des dérives scandaleuses on ne doit pas interdire le don d'organes, et c'est la même chose en matière de GPA... » Agacinski : « Au sein de la même famille ? » Ogien : « Je ne crois pas que ce soit une considération fondamentale. »

(En somme on ne peut parler de rien avec un philosophe libéral : il récuse tous les termes. C'est sans doute pour donner aux idées la fluidité du marché pur et parfait).

Finkielkraut prend la parole ; contrairement à Ogien, il ne croit pas que « fabrication » soit « un grand mot » : il accuse la biotechnologie d'acculer toute réalité à devenir «  un fond intégralement disponible à toute espèce de mise en demeure ». Et il soupçonne Ogien de vouloir « faire sauter l'ultime verrou »pour rendre tout« disponible » : par exemple, mettre les ventres des femmes pauvres à la disposition des riches. Ogien se hérisse : « ne tirons pas de conclusions absurdes des problèmes sociaux  ! » (le libéral est allergique au social). Agacinski revient à la charge : « Dans la douzaine d'Etats où est permise la location d'utérus, nulle part ça n'a lieu sans salaire ; nulle part ce n'est un don ; il y a donc marchandisation des corps. » Ogien chicane la notion de salaire, et invoque le fait qu'existe une contrepartie même dans le don : par exemple la satisfaction affective, etc... Finkielkraut proteste : « Soyez sensible à la distinction entre vendre un travail et vendre sa chair !»  Il dit à Ogien : quelque chose de totalement inédit « devrait vous frapper », c'est la réapparition de la vieille servitude « sous une forme technologique inédite : vendre ou louer son organisme à autrui... »

Ainsi s'achève le débat.

Il est révélateur. La confrontation des idées sur la bioéthique se déploie de cette façon : entre gens intelligents et le plus souvent dénués de foi religieuse. Nombre d'entre eux tiennent des propos qui recoupent (souvent de façon surprenante) l'anthropologie chrétienne.

Ces débats mettent en lumière le rôle-clé du système économique dans la dérive des comportements. Ce qu'un Ogien appelle « démocratie » n'a plus rien à voir avec le politique ni la civilisation : au contraire, c'est rabattre tout sur les pulsions individuelles, éphémères, incohérentes, éventuel-lement dégradantes. Pourquoi ? Parce que ces pulsions sont le moteur de la consommation de masse, et que le système économique s'est substitué à tout. La société ressemble toujours plus  à l'hypermarché, domaine des pulsions et de l'instantané ;  ce formatage  expulse les valeurs stables, permanentes, transcendantes, qui constituent toute civilisation. D'où la phrase de Sylviane Agacinski à Ruwen Ogien : « Vous êtes étranger au rôle civilisateur de la loi ». Quelques instants plus tôt, elle avait dit que la démocratie n'était pas la satisfaction illimitée de n'importe quel droit : « La civilisation pose la limite entre l'humain et l'inhumain, qui ne peut être laissée au choix des individus. »

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[1] Les idéologues du capitalisme manchestérien !

[2] Finkielkraut constate (ce que nous mêmes avons souvent constaté ici) que « les mêmes gens peuvent protester contre l'ultralibéralisme économique tout en militant pour un ultralibéralisme des moeurs » : ces gens ne voient pas que le second n'est qu'une succursale du premier. Cette myopie est la contradiction interne de l'extrême gauche. Elle aurait des leçons de cohérence à prendre chez les chrétiens sociaux – les vrais, pas l'aile centre-gauche du Medef. >>


 Fin de la reproduction de la note de ce blog du 20/06/2009.

 

 

loi taubira,libéralisme

" ATTENTION  :  ENGRENAGE "


Commentaires

QUEL AVEU

> quel aveu, mais pourquoi ? inconscience, arrogance, certitude d'avoir emporté le morceau d'avance ?
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Écrit par : snaefrid / | 07/04/2013

HOLLANDE ET L'HOMME

> C’est effarant.
Une certitude : une révolution est en marche. Mais laquelle ?
Celle des idéologues cooptés par l’IRIS et qui ont apparemment l’oreille de nos gouvernants ?
Ou celle du mouvement de résistance civile et politique qui, je l’espère, va se développer à partir de la « Manif pour tous ?
François Hollande, dans son fanatisme « humaniste » (où l’homme se prend pour un dieu), va-t-il réussir cet improbable : une guerre civile ?
Je parle de fanatisme pour le président de la République, car il mérite à mon avis d’être mis sur le même plan que ses ministres Peillon et Taubira. C’est un fait : le chef de l’Etat ne rate jamais une occasion de montrer où le dirige sa pensée : la gloire de l’Homme maître de l’univers.
Entre autres exemples de ce postulat (qui l’apparente aux francs-maçons du Grand Orient), on peut citer la première phrase de son « Adresse » ouvrant le très bel ouvrage* publié sous la direction du cardinal Vingt-Trois à l’occasion du 850e anniversaire de Notre-Dame de Paris (ouvrage subventionné par l’Etat et la ville de Paris, ceci expliquant cela, entre autres l’avant-propos de B. Delanoë ?).
Le chef de l’Etat écrit ceci : « Lorsque l’évêque Maurice de Sully entreprit, en 1163, d’édifier une cathédrale sur l’île de la Cité, il ne savait pas qu’il commençait d’élever vers le ciel l’un des plus beaux témoignages que l’Homme puisse donner de son audace. » C’est la première phrase. Arrêtons-nous là, la suite est sans intérêt. L’« Homme », avec un grand H… Applaudissements devant tant d’« Adresse » : c’est à la gloire de l’Homme qu’un tel monument existe, selon le président de la République !

* « Notre-Dame de Paris, la grâce d’une cathédrale », 504 p., éd. La nuée bleue/DNA.
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Écrit par : Denis / | 07/04/2013

AVEU TOTAL

> L'aveu est total ! Il faudrait placarder ce texte sur tous les frontons pour ouvrir les yeux des naïfs et des ignorants... Comme le disait Mme Taubira, il s'agit bien d'un "changement de civilisation".
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Écrit par : Michel de Guibert / | 07/04/2013

à Denis, à propos de son dernier paragraphe

> Saint Irénée écrivait : "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant...", mais il ajoutait : "... et la vie de l'homme, c'est la vision de Dieu"
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Écrit par : Michel de Guibert / | 07/04/2013

LA LIBERTE DE CONSCIENCE DES PARENTS

> Je vous recommande la lecture d'un très bon article de fond paru récemment sur zenit.org à propos du gender. Le combat ne doit pas s'arrêter à la loi Taubira, la liberté de conscience des parents est en jeu :
http://www.zenit.org/fr/articles/le-gender-pour-tous-et-les-droits-des-parents#_ftn1
Merci pour ce blog et pour les éclairages que vous apportez !
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Écrit par : Sylvain / | 07/04/2013

MACHINE

> La vision de ce monde est tellement cauchemardesque qu'elle ne peut être conjurée que par la Foi. Ou je me jette éperdument en Dieu mon Sauveur, où je suis déjà morte, figée dans cette vision d'horreur sans nom. Face à cette machine de déshumanisation massive (on est dans la même obsession phobique qui traverse l'Histoire, depuis Pharaon en passant par Hérode et Hitler). Avec Marie fille d'Israël et de ses Pères, voici l'heure de chanter: "Il renverse les puissants de leur trône, Il élève les humbles",et d'entrer à notre tour dans la longue procession de toutes les générations qui la proclament bienheureuse. Toute généalogie, toute filiation, même la plus lourde, peut devenir lieu de la grâce. Parce qu'elle est d'abord ce par quoi je suis, naturellement, DONNE au monde, et non pas auto-crée ex nihilo. En Marie est régénéré ce lien entre filiation naturelle et filiation divine, pour être pleinement actualisé en Jésus, Dieu abaissé jusqu'à épouser notre humus, mystère de l'Incarnation ( oui Il s'est inséré dans notre généalogie!). Par le Fiat de Marie est rompu le lien entre héritage et mort qui jusqu'à la croix asservissait les générations des fils d'Adam, en son coeur est brisée la chaine des malédictions. "Toutes les générations me diront bienheureuse.": voici la procession des enfants de Dieu lavés par le sang de l'Agneau qui sortent de son sein béni. Ces puissants d'aujourd'hui, nouveaux Hérode, Hitler masqués, croient détruire tout lien entre la nature et l'homme en arrachant l'enfant à la femme enceinte qu'ils ont obligé à fuir dans nos déserts contemporains, loin de toute humanité, ils ne font que hâter le moment de la délivrance.
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Écrit par : Anne Josnin / | 08/04/2013

EN AVANT VERS LA POLYGAMIE

> Vous devriez souligner "...les attaques homophobes contre la polygamie...". C'est du très lourd. En 5 mots, j'ai l'homophobie et la condamnation de toute opposition à la polygamie. Vu que le premier est devenu un crime, s'opposer au second est aussi un crime par simple apposition de mots.
La polygamie est à venir. Avec Taubira aux commandes, c'est inéluctable. Il a été affirmé par les défenseurs du truc de Taubira que ce ne serait jamais le cas. Ils sont très vitre contredits. La ligne d'attaque pour imposer la polygamie est écrite.
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Écrit par : DidierF / | 08/04/2013

OGIEN

> Pour ce monsieur Ogien, la liberté est le droit de faire absolument n'importe quoi à condition que cela ne lèse personne d'autre. Il a totalement et complètement assimilé cette notion et en vit.
Tout ce qui sort de cette idée est flou, vide de sens. La liberté telle qu'elle est définie ci-dessus est l'absolu suprême. Les mots dignité, humain n'ont dans ce contexte rigoureusement aucun sens. Le mot fabrication pour désigner la création d'un être humain ne peut pas être employé car il suppose possible que quelque chose dépasse la liberté au sens où il la comprend.
Les droits "à" deviennent essentiels dans cette optique. ".. le droit de faire n'importe quoi ..."
Réciproquement, c'est un adepte de la science dure dans toutes les relations humaines. Il faut quelque chose qui régule nos relations. Le truc le plus rationnel qui existe est l'argent. Il est donc logique qu'il soit dans les ultralibéraux. Un échange non financier est une absurdité pour ce monsieur. Sa définition de la liberté exclut tout échange de ce type car la seule chose qui compte est "le droit de faire n'importe quoi". La science fournit des outils pour s'amuser. On les utilise.
Cela aboutit à ces experts en neurosciences qui considèrent la liberté comme une illusion. En plus, cette idée ne relève pour ces gens que d'une prise en compte de la réalité, pas de quoi s'énerver. "Il ne faut pas exagérer" selon ces gens.
Cela aboutit à admettre le viol car il ne laisse aucune trace physique ou matérielle démontrant qu'un tort a été infligé à la victime.
Cela aboutit a permettre la torture tant qu'elle ne laisse pas de séquelles physiques à la victime (cfl "Patriot Act"). Aux USA, les méthodes sans traces sont devenues des méthodes renforcées d'interrogation pas des tortures. Cela permet de clamer haut et fort que les USA ne torturent pas.
Cela aboutit à admettre l'usage de toutes les drogues car elles ne blessent que son usager.
Cette liberté là (le droit de faire n'importe quoi tant que l'on ne blesse personne d'autre) est atroce. Ses fruits la condamnent ou nous condamnent. Il faudra choisir.
J'ai peur.
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Écrit par : DidierF / | 08/04/2013

DE L'IRIS À L'USINE À BEBES

> Merci pour cette belle analyse. Une remarque: seul Éric Fassin dans ce colloque fait partie de ce laboratoire les autres dont Ogien viennent d'autres universités.
J' aime beaucoup l'idée que le libéralisme des moeurs finalement soit la succursale du libéralisme économique. Je pense que la plupart des électeurs du Front de gauche et les autres pourraient y être sensible. Cf la société américaine qui voulait proposer ses services de dons de gamètes et de Gpa, voire de tests génétiques en recevant ses potentiels clients au Lutetia à Paris.
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Écrit par : Ballon / | 08/04/2013

BERNANOS

> Comme il était prémonitoire Bernanos écrivant dans "La France contre les robots" : "On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure" !
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Écrit par : Michel de Guibert / | 09/04/2013

LE MEILLEUR DES MONDES LGBT

> Sept mesures afin de garantir l'égalité des droits de tous et l'affranchissement de la société de l'hétérosexisme dominant (dans le droit fil des idées développées dans le cadres des journées d'étude IRIS du 8 avril 2013) :
1. Le seul mode légal de procréation sera la procréation médicalement contrôlée (PMC), basée sur la fécondation in vitro de gamètes provenant de donneurs sélectionnés.
2. Un grand programme de recherche sur l'utérus artificiel sera lancé afin libérer au plus vite les femmes de la servitude de la gestation.
3. La présomption de paternité sera supprimée dans le code civil.
4. De même, la loi ne reconnaîtra plus la maternité de la femme, mariée ou non, qui donne naissance à un enfant conçu hors du cadre légal PMC, seul le juge sera habilité à attribuer la parenté légale des enfants nés hors PMC, soit à leurs géniteurs, soit à tout autre couple candidat à l'adoption en fonction de l'intérêt supérieur de l'enfant
5. Afin de limiter les risques de procréation accidentelle hors du cadre légal, les hétérosexuels se soumettant volontairement à la stérilisation se voient attribuer une prime de 10000 euros
6. Afin de corriger l'inégalité subsistant au détriment des bisexuels suite à l'adoption de la loi Taubira, toute personne sera autorisée à contracter un second mariage, ceci sous réserve de l'accord de son premier conjoint; un refus de la part de ce dernier sera considéré un motif suffisant pour demander le divorce.
7. Les restrictions au mariage pour raison de parenté seront supprimées, dès lors que les futurs conjoints s'engagent à ne pas avoir d'enfants en dehors du cadre légal de la PMC
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Écrit par : Triboulin / | 11/04/2013

PREMONITOIRE

> L'altercation Agacinski-Ogien (arbitrée par Finkielkraut !) était vraiment (en 2009 !) prémonitoire de la dérive libertaire constatée aujourd'hui !
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Écrit par : Fondudaviation / | 11/04/2013

OFFENSIVE

> Une offensive contre toutes les formes de vie en commun hors du libéralisme a été lancée. Elle l'a été au niveau de tout l'occident. Je ne vois pas où elle va s'arrêter. Ce sera un peu comme avec les Grecs. Quand nos libéraux verront que ça ne marche pas, ils diront que c'est parce que nous n'avons pas fait assez d'efforts. Alors, ils serreront la vis pour nous forcer un peu plus la main. Ça s'annonce mal.
Les Russes ont refusé ça. Ici, en Occident, c'est considéré comme un atteinte aux droits de l'homme. J'ai toujours cru que ces droits étaient une bonne idée. Quand je vois à quoi ils servent ici, je suis en train de reconsidérer mon opinion. C'est très grave.
Je salue les Russes avec envie. Ils ont pu refuser la triste évolution qui s'annonce. J'espère qu'ils vont persévérer.
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Écrit par : DidierF / | 12/08/2013

EHESS

> Bonjour. Réduire une thématique d'une "journée d'étude" de l'EHESS (ou de quelque école ou université que ce soit) à l'enseignement qui y est dispensé me semble exagéré. L'intérêt de cette école, comme d'autres, est de proposer à côté de ses enseignements des journées thématiques, pluridisciplinaires, auxquelles on adhère... ou pas. D'ailleurs tous les enseignants de l'EHESS, vous le donnez à penser quelque peu, seraient dans ce filon pro n'importe quoi, alors que chacun d'eux a sa liberté, ses thématiques, ses conceptions des choses. Demain, on peut parfaitement envisager un "colloque" qui soutiendra la dignité humaine au sein même de l'EHESS, mais avec de tout autres chercheurs. Ni l'EHESS ni l'EPHE dont elle émane, ni aucune université n'a le pouvoir d'imposer à un chercheur d'abdiquer sa liberté d'enseignant, de théoricien et de praticien; elle offre un cadre d'expression très "ouvert", et le cas échéant, une sorte d'aura dont les gogos peuvent "se servir" auprès des nigauds et des dupes. De tels organismes ne doivent être pris que pour ce qu'ils sont: un carrefour de rencontres entre différentes intellectualités et leurs élèves ou disciples, agrémenté de "portes ouvertes" sur le monde pour professer la bonne parole de tel ou tel maître auprès d'un public d'aficionado déjà convaincu ou de curieux. Ainsi, l'EHESS regroupe aussi bien des intellectuels-tenants de la "science marxiste" et ses différentes pénétrations (notamment sociologique) que des intellectuels libéraux.
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Écrit par : christ hope / | 14/08/2013

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