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16/03/2013

82 % des Français se déclarent contents de l'élection du pape François

De Benoît XVI à lui, pas de "rupture" (contrairement à ce que disent certains médias et... certains traditionalistes) :

 


Vatican II avait cherché les moyens de faire partager la foi chrétienne aux gens du monde moderne.

Paul VI avait ouvert la mise en oeuvre de ces moyens : tâche qui fut brouillée par le basculement culturel de 1968.

Après cette crise, Jean-Paul II avait "relancé" l'Eglise à l'échelon planétaire, et Benoît XVI, pape de lumière et de douleurs, avait mis en lumière de façon incomparable le noyau et les articulations essentielles de la foi (tout en nettoyant l'Eglise, héroïquement, de choses qui avaient scandalisé les contemporains.

Voici François, le pasteur venu de l'hémisphère sud. Il capitalise ce qui l'a précédé, et il aidera la nouvelle évangélisation à se déployer, dans un style à la fois typiquement jésuite (l'homélie de jeudi) et radicalement franciscain ; le "coeur intelligent" et la pauvreté, de quoi toucher les gens d'aujourd'hui. Enthousiasme des catholiques et intérêt massif des non catholiques, même en France ! Selon le premier sondage réalisé après le conclave, 82 % des Français se disent contents de l'élection du pape Bergoglio : cette réponse est déjà un signe, un appel à nous engager dans la voie ouverte le 13 mars 2013.

Signe aussi : le nom de François, comme le Poverello (apôtre d'une révolution spirituelle, donc sociale), et comme François-Xavier, le jésuite évangélisateur de l'Asie.

Il faudrait se tromper d'optique, ou avoir l'esprit déformé, pour interpréter comme un "oublions Benoît" le "vive François" qui monte des coeurs catholiques. Nous avons aimé, respecté et soutenu le pape Ratzinger dans l'intégralité de sa pensée et de son action (non pour une partie seulement de celles-ci) : aimer et respecter le pape émérite aujourd'hui, c'est donc aimer et respecter aussi sa décision de transmettre le flambeau, et la personne à laquelle l'Esprit Saint a transmis ce flambeau, par le vote de cardinaux pour lesquels la planète catholique a prié. Depuis trois jours, à mon modeste poste de commentateur professionnel, y compris lors d'émissions houleuses, je me suis efforcé de souligner qu'il n'y a pas de rupture entre l'esprit de François et l'esprit de Benoît, y compris dans les signes d'attachement donnés par François envers la forme ordinaire du rite de la messe, celle que partagent 99 % des catholiques du monde et que Benoît XVI célébrait tous les jours.

Chaque pontificat a son charisme pour discerner les priorités du moment. Celui de François aura une tonalité différente de celui de Benoît (qui, lui-même, fut différent de son fracassant prédécesseur) ? Recevons cette différence comme un don de l'Esprit Saint. Si certains développements du charisme de François déconcertent des catholiques dans l'avenir, ils remercieront le Ciel d'être déconcertés : Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Dans l'évangile de ce samedi (Jean 7, 40-53), Jésus enseigne dans le Temple et la foule se divise à son sujet : "est-ce que le Messie peut venir de Galilée ?", ratiocinent certains. Puis "ils retournent chacun chez soi", chacun dans son enfermement... Aucun catholique ne peut s'enfermer, se scandaliser des surprises que Dieu réserve en donnant le cap à son peuple. En 2005, le cardinal Bergoglio s'était effacé devant le cardinal Ratzinger : il n'est pas interdit de penser que l'archevêque argentin avait senti que le charisme du cardinal bavarois était prioritaire dans l'ordre des urgences. En 2013, il n'est pas interdit de penser que l'heure est venue d'un élan pastoral mondial. Chaque chose vient à point nommé, et l'on doit se souvenir qu'un des derniers actes décisifs de Benoît XVI fut la création du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

A Radio Notre-Dame ce matin, le cardinal Vingt-Trois rappelait avec le pape que le catholicisme est la diversité dans l'unité. A chacun sa place pourvu qu'il communie à la grande Eglise, Corps du Christ.

Comme disait le cardinal Lustiger : le christianisme n'est pas sur sa fin, il ne fait que commencer.

 

Commentaires

bonjour Patrice,
si possible, pouvez-vous mettre le lien des différentes émissions où vous intervenez car c'est intéressant mais je ne trouve pas toujours les références,
merci bcp pour tout votre travail,
bien cordialement,
Yann F.
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Écrit par : yann / | 16/03/2013

> Ce commentaire simplement pour dire mon accord total avec votre article. Merci à vous !
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Écrit par : Patrick Pique / | 16/03/2013

TROIS FRANCOIS

> En fait, c'est bien à St François d'Assise que notre pape François pensait en choisissant ce nom, mais il n'est pas interdit de faire référence, outre le Jésuite St François-Xavier que vous citez, à St François de Sales, dont le témoignage de douceur rapproche singulièrement nos deux derniers papes Benoît XVI et François.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 16/03/2013

INCROYABLE

> Pour soutenir que l'élection de François est une "rupture" (terme politique qui plus est en retard d'une élection présidentielle), Le Figaro ose écrire : "Mais aussi, c'est également nouveau, sur le respect de la création, donc l'écologie…"(http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/03/16/01016-20130316ARTFIG00356-le-pape-confirme-un-pontificat-de-rupture-pour-l-eglise.php). L'auteur n'a sans doute jamais lu aucun des textes de Jean-Paul II et de Benoît XVI sur le respect de la Création...
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Écrit par : Thibaud / | 16/03/2013

> Accord total avec cet article. Merci.
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Écrit par : Jean-Yves Riou / | 17/03/2013

UNE JOIE

> En fait, c'est du "délit de bonne gueule" car ces mêmes Français ne connaissent rien ni à l'Eglise ni au nouveau pape.
Mais ON NE VA PAS BOUDER SON PLAISIR d'autant que cela signifie qu'ils ne se laissent pas (plus ?) impressionner par les tentatives de déstabilisation et que cela montre chez eux une soif d'aimer, une joie de voir le visage serein de la charité à la tête d'une Eglise à laquelle malgré eux, inconsciemment, ils ne cessent de désirer se rattacher.
Ce contentement des Français au delà du "délit de bonne gueule" est peut-être comme le signe d'une vox populi inconsciente des Français : ils ne savent pas trop pourquoi mais ils sentent une joie, que la joie des catholiques est la leur.
François, "Francesco" signifie "le petit Français" car la maman de St François était française (au moins d'origine).
François, un pape fait pour les Français ?
Le pape François a bon coeur, une qualité qui va toujours droit au coeur des Français et il est soucieux des pauvres et vit simplement, ce qui les touche toujours beaucoup soucieux d'égalité comme ils sont.
Il est aussi très attaché à la Raison, ce que ne peuvent qu'approuver "ces sacrés Français" qui pensent qu'il est possible de tout expliquer.
Dans sa vie, le pape François applique la Charité et il vit en Vérité : il incarne donc Caritas in Veritate...une encyclique de Benoit XVI !
Qui a parlé de rupture ?
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Écrit par : E Levavasseur / | 17/03/2013

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