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09/03/2013

Climat : sans précédent depuis 11 000 ans

Sur le réchauffement, nouvelle étude dans Science :



Douter du réchauffement climatique, c'est douter du principe de réalité. Une nouvelle étude américaine (publiée dans la revue Science le 8 mars) confirme que "les températures terrestres actuelles sont plus chaudes que celles enregistrées durant la plus grande partie des onze derniers millénaire". "Sur l'ensemble de cette période, le réchauffement présent est inédit par sa rapidité", soulignent à Paris les journalistes scientifiques Stéphane Foucart et Pierre Le Hir [1]. Exploitant "des séries de données sur 73 points du globe : 29 dans l'hémisphère Nord, 33 dans la zone équatoriale et 11 dans l'hémisphère Sud", les chercheurs américains mettent en lumière non seulement une "hausse brutale depuis la révolution industrielle", mais le fait que "le rythme du réchauffement en cours apparaît sans précédent aussi loin que les auteurs peuvent remonter, c'est-à-dire jusqu'à la frontière du dernier âge glaciaire, commente le climatologue Michael Mann (université de Pennsylvanie). Or le vrai problème, en termes d'impacts du réchauffement, est la vitesse du changement, car c'est ce qui met au défi notre capacité d'adaptation."

Interrogés par Foucart et Le Hir, les scientifiques français indiquent que "le climat, en cent ans, est sorti complètement de la gamme de variabilité de la période interglaciaire".

En 1998, Mann avait publié la première reconstruction des températures au cours du dernier millénaire. Sa courbe (en "crosse de hockey") lui avait valu, de la part des officines négationnistes, une décennie de menaces et de diffamations. Il constate que la nouvelle étude confirme, à son tour, ses travaux de 1998. Mais il s'attend à un réveil des négationnistes : « Parce qu'elle confirme la 'crosse de hockey' et en étend les conclusions, cette nouvelle étude sera attaquée par ceux qui ont intérêt à continuer de nier la réalité du changement climatique anthropique." [2]

 

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[1] Le Monde, 9/03. A lire ici

[2] Pétroliers et industriels, "ceux qui y ont intérêt" agissent sur l'opinion à travers des relais : des experts rémunérés (qui montent les campagnes de désinformation), et la blogosphère qui relaie ces campagnes. Souvenez-vous du pseudo Climategate avant la conférence de Copenhague : cette forgerie a contribué à saborder la conférence ; après quoi les enquêtes ont montré que le Climategate n'existait pas. Le hoax avait été financé et monté via l'Arabie saoudite.

           

Commentaires

GALILEE

> Oui, il y a des gens qui se rêvent en accusateurs de Galilée. Chacun son idéal.
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Écrit par : abyssus / | 09/03/2013

à abyssus

> Le dogme économiciste a remplacé l'Inquisition. Il force à nier tout ce dont la reconnaissance risquerait d'entraîner... la recherche d'un nouveau modèle économique moins productiviste.
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Écrit par : jean-idriss / | 09/03/2013

DANS LA TÊTE

> Ne pas oublier que Benoît XVI avait pris position pour des mesures contraignantes de lutte contre le réchauffement, et envoyé un nonce à Copenhague qui a parlé dans le même sens.
Je ne vois pas quelle publication catholique française a fait écho à celà. Qu'est-ce qui bloque dans la tête des cathos français ?
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Écrit par : girolamo / | 09/03/2013

> Si, une publication en a parlé : 'Kephas' en janvier 2012 (dossier "Catho et écolo, faut-il choisir").
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Écrit par : vianney / | 09/03/2013

SUR LE NEZ

> Si pour certain la négation consiste à surtout maintenir le modèle économique et énergétique pour d'autre c'est une opportunité. De nouvelles voies maritimes qui s'ouvrent, de nouveaux territoires à piller... Rien ne changera en fait tant qu'on ne se sera pas pris le mur sur le nez.
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Écrit par : Jean-Philippe Bru / | 09/03/2013

HIVERS

> Il y a ce qui est calculé et publié. Mais on n'en sent pas vraiment les effets dans la réalité : nos hivers sont de plus en plus glacials (et longs). Quoique, l'actuel (2012-13) soit venu un peu plus tard qu'auparavant.

F.


| De PP à F. - Ces effets contradictoires locaux font partie du déréglement général, expliquent les climatologues. (Par exemple : les descentes d'air froid sont un contrecoup de la fonte polaire). Mais on ne pourra jamais faire comprendre aux foules la différence entre climat et météo. Lisez le grand ouvrage du CNRS, il met bien les choses en place. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Fondudaviation / | 09/03/2013

POUR EN FINIR AVEC LA RENGAINE

> [Sans vouloir polémiquer sans fin sur le sujet, qu'il me soit permis de rebondir sur la réponse dont vous avez honoré mon comm intitulé HIVERS] Bien sûr, les variations météorologiques périodiques ne sont pas une indication de l'évolution climatique à longue échéance. D'ailleurs, pour éviter le reproche de la trop simpliste linéarité (de l'augmentation continue de la température moyenne), les climatologues sont désormais moins caricaturaux, et parlent plutôt de "dérèglement climatique". Ce qui leur permet d'expliquer chaque anomalie (au dessus ou en dessous de la courbe statistique) par l'effet perturbateur de l'activité humaine.
Bien sûr, ce n'est pas une raison pour laisser perdurer les comportements excessifs, incontrôlés et irresponsables de l'industrie humaine, et d’ainsi précipiter la catastrophe (inéluctable ?).
Mais sur une longue période, il convient, me semble-t-il, de ne pas céder à la désespérance : la Nature a des ressources (pneumatocrates ?) bien supérieures aux capacités de nuisance de l'Homme. Notre planète est vivante : les continents dérivent (Wegener, Wilson, la Pangée), et l'activité sismique et volcanologique y est incessante, sans que la cupidité ou l'avidité libérale-libertaire n'y soit pour quoi que ce soit.
Et cependant, à très long terme, l'inéluctable est imparable : en raison de son évolution propre (réchauffement progressif), le Soleil devient de plus en plus chaud et tend à devenir une étoile "géante rouge". Dans quelques centaines de millions d'années (ce n'est pas pour demain, il est vrai) la vie sur Terre, telle que nous la connaissons, ne sera plus possible.
Notre Univers n'est pas éternel (ni même immortel).

F.


[ De PP à F.
- Il ne s'agit pas d'espérance ou de désespérance (notions métaphysiques), mais de réalités.
Ne mélangeons pas les domaines. Une seule affaire Galilée suffit.
- Constater un très grave problème ne conduirait à la "désespérance" que s'il n'y avait pas, justement, le rôle du facteur anthropique... que nous pouvons modifier si nous le voulons, à condition de changer de modèle économique.
- Mais changer de modèle économique, c'est précisément ce que refusent les intérêts qui suscitent et financent les campagnes "climatosceptiques" !
- Les facteurs que vous évoquez (activité solaire etc) sont perpétuellement ré-invoqués par ces campagnes "climatosceptiques", comme s'ils n'avaient pas été étudiés par la communauté scientifique ! Mais on ne devrait pas les invoquer comme si cette étude n'avait pas été faite.
- On ne peut, sans désinvolture envers les travaux des scientifiques compétents, chercher indéfiniment à nier le rôle du facteur anthropique.
- Je ne peux que vous suggérer d'étudier la question en vous procurant l'ouvrage de référence
du CNRS : "Le climat à découvert", réalisé par 120 spécialistes dont Edouard Bard (paléoclimatologue, Collège de France) sous la direction de Catherine Jeandel (océanographe géochimiste, directrice de recherches au CNRS) et Rémy Mosseri (physicien, directeur de recherches au CNRS). Lors d'une émission en 2011 à Radio Notre-Dame, Mosseri et Pascale Braconnot (modélisatrice du climat, directrice de recherches au CEA) sont venus présenter cet ouvrage et faire le point sur la question du réchauffement : y compris le facteur anthropique, qu'ils ne mettent pas en doute...
- Ne soyons plus dupes de la rengaine "climatosceptique". ]

réponse au commentaire

Écrit par : Fondudaviation / | 10/03/2013

ENERGIVORES

> Et pour la suite c'est mal parti, car l'Amérique du Nord ne veut pas démordre de ses gaz et huile de schiste qui lui donnent à terme la faculté de conserver son modèle économique le plus énergivore du monde amélioré par l'indépendance vis à vis du Moyen-Orient.
Quant à la Chine, elle n'est pas en posture de se passer rapidement de son charbon!
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/03/2013

Monsieur Fondudaviation,

> Vous comparez la dérive des continents (dizaines de millions d'années pour faire un océan), l'évolution du soleil (centaines de millions d'années) avec le réchauffement climatique actuel (dizaines d'années).
La courbe décrivant l'évolution de la température est le résultat d'une analyse statistique de mesures faites sur la plus longue période possible et dans le plus d'endroits possibles. Elle ramène à une moyenne et à un écart type la température moyenne d'année en année de toute la terre. Le résultat est une ligne très simple et croissante. Son évolution ne peut pas être attribuée au soleil, à l'évolution de l'orbite terrestre ou de l'activité volcanique. Ces facteurs ont été mesurés et n'expliquent qu'une partie minuscule de l'évolution de la courbe de la température moyenne de la terre.
Cette courbe est parfaitement corrélée avec l'évolution de la concentration de l'atmosphère en carbone et autres gaz à effet de serre. L'effet de serre (si on comprends le deuxième principe de la thermodynamique) fait le lien entre les mesures de gaz à effet de serre et la température de l'atmosphère. Le carbone est d'origine humaine. Le résultat est une augmentation de la température qui sort totalement de tout ce que les phénomènes naturels peuvent expliquer.
Le climat en est modifié. D'où l'expression "dérèglement climatique". Ces modifications s'observent partout. Nous sommes dans les conséquences de l'augmentation de la température de l'atmosphère par activité humaine débridée.
Vous trouvez que les climatologues sont moins caricaturaux en parlant de dérèglement. Je crois qu'ils se sont juste éloignés de la cause humaine de ces dérèglements. Cela vous soulage. Vous n'êtes plus obligé de regarder le fait que l'activité humaine actuelle provoque ces dérèglements.
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Écrit par : DidierF / | 10/03/2013

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