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02/03/2013

"Sede vacante"

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Editorial de l'abbé Le Pivain (curé de la cathédrale d'Angers)

en ce dimanche :

 


 

<< N’en soyez pas horrifiés : je suis né sédévacantiste, ce qui d’ailleurs a permis à ma mère, qui ne la regardait pas, et pour cause, nous n’en avons jamais eu, de suivre avec la télévision de la maternité l’élection de Paul VI. Apostolica sedes vacans, affiche le site internet du Vatican, depuis jeudi à 20h. Le siège est vacant. Dans quelques jours, il ne le sera plus.

Oublierons-nous Benoît XVI ? "Que ma main droite se dessèche, que ma langue s’attache à mon palais", chantait le psalmiste… Si je t’oublie Jérusalem. L’heure n’est pas aux fameux "bilans", tronqués et subjectifs. Elle est à l’action de grâces. C’est l’Année de la foi : nous voici provoqués par ce père si doux, humble, ferme, lumineux, à grandir dans la foi. Puissions-nous, chacun avec nos histoires particulières qui font de l’unité de l’Eglise une mosaïque et non un mur de façade, laisser de côté tous les commentaires oiseux pour prendre cette route, la seule féconde et source de vérité et de charité.

Elle nous amène à voir aussi l’élection de son successeur du même regard, sous peine de chausser des lunettes déformantes (médias en quête d’audimat ou "vaticanistes" hasardeux) qui nous feront passer à côté du sens véritable de cet événement exceptionnel, sans prétendre lui attribuer une signification que le principal intéressé n’a pas lui-même apportée, alors qu’il en a donné très simplement et clairement les raisons à diverses reprises depuis le 11 février, que chacun peut retrouver.

Nous voici donc tous sédévacantistes, nolens volens, et tous enfants aimants de cette Eglise dont le mystère marque d’une lumière éclatante notre montée vers Pâques. C’est ensemble que nous la portons dans la prière, elle qui nous enfante à la grâce et nous guide sur les sentiers de la joie véritable ; c’est ensemble que nous prions pour les cardinaux réunis en conclave non pas pour tirer les ficelles d’un feuilleton scabreux ou tumultueux dont nos démocraties vieillissantes ont le secret, mais pour accomplir un acte liturgique sous la mouvance du Saint-Esprit, comme l’évoquait ce magnifique poème du Bx Jean-Paul II :

" C’est alors que la symphonie des couleurs de la Sixtine fera résonner le Verbe du Seigneur : Tu es Petrus - avait entendu Simon, fils de Jonas. Je te donnerai les clefs du Royaume.
Les hommes qui se virent confier la charge de l’héritage des clefs se réunissent ici, ils se laissent inonder par la symphonie des couleurs de la Sixtine, par la vision que nous a donnée Michel-Ange -
[…] "Con-clave" : souci commun de l’héritage des clefs, des clefs du Royaume.
Ici, ils se voient entre le Commencement et la Fin,
entre le Jour de la Création et le Jour du Jugement…
À l’homme, il n’est donné de mourir qu’une fois, puis vient le Jugement ! 
Transparence ultime et lumière.
Transparence de l’histoire -
Transparence des consciences -
[…] N’oubliez pas : Omnia nuda et aperta sunt ante oculos Eius.
Toi qui scrutes tout - Montre !
Et Lui te montrera..."

Puissions-nous tous, sans nous laisser aller à de mondaines et vaines supputations, accompagner cet acte de notre humble prière et grandir ainsi dans l’amour de l’Eglise.

 Bruno le Pivain  >>