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20/02/2013

Goodyear : mépris insultant d'une certaine Amérique envers les Français

...mais des Français (déplorons-le) prennent une certaine jouissance à recevoir le coup de pied au cul de M. Taylor :

 o-TAYLOR-TITAN-570.jpg

Taylor le butor avait même été candidat à l'investiture présidentielle en 1996.

 


Titan-Goodyear a annoncé en janvier qu'il fermait l'usine d'Amiens-Nord, détruisant ainsi 1700 emplois qualifiés. Dans un courrier officiel qui suinte le mépris et l'arrogance, M. Maurice M. Taylor (PDG de Titan-Goodyear) refuse de discuter avec le ministre concerné, fait l'apologie des délocalisations vers les pays de travailleurs-esclaves, et insulte carrément les ouvriers français – sur le ton de la World Company des Guignols de Canal+ : « Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures », affirme le butor, ajoutant : "Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin." Conclusion du patron étatsunien : "Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers, Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens Nord."

Nombre de dirigeants américains – pas seulement de l'économie, hélas – vomissent les Français depuis l'affaire de la guerre d'Irak : animosité imbécile (étant donné ce que furent cette guerre et ses résultats), mais animosté viscérale, et que la servilité des gouvernements français en Afghanistan (autre guerre catastrophique) n'a pas réussi à effacer.

Les Américains sont ce qu'ils sont ; ce serait aux Français de prendre leurs distances, comme de Gaulle avait su le faire.

Quelques Français en 2013 voudraient renouer avec la vision gaullienne. Ils sont peu nombreux pour l'instant.

En revanche – et ceci est lamentable – d'autres Français approuvent M. Taylor ! Pour la plupart, c'est au nom de leurs cours d'école de commerce d'il y a dix ou quinze ans. Pour quelques-uns, c'est au nom d'une phobie anti-ouvriers remontant à leurs arrière-grand-pères, que Léon Bloy accusait déjà de déshonorer le catholicisme.


 

goodyear


 

Commentaires

STRATEGIE DU MEPRIS

> J’imagine la fureur titanesque de Maurice M. Taylor devant le projet du président Obama… d’un accord de libre-échange Etats-Unis/Europe (pour contrer le projet de grand marché euro-russe ?).
A moins que Mr Taylor ne fasse partie de la stratégie d’Obama. Dézinguer, démolir, humilier les travailleurs français pour en faire des salariés pas regardants, des esclaves à la botte !
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Écrit par : Denis / | 20/02/2013

SÛR

> Etes-vous sûr que cette lettre est authentique ?

C.


[ De PP à C; - Je ne crois pas que 'Les Echos' (premier journal à la diffuser) soient un journal futile. Et Taylor est connu aux USA pour dire tout haut ce que les autres pensent sans le dire. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Christine / | 20/02/2013

AFFLIGEANTS

> Je n'arrive pas à me décider: lequel est le plus affligeant ? Montebourg, Taylor ou le syndicat CGT ? Y-en a pas un pour sauver l'autre.
Mais une chose est certaine, à la fin c'est les ouvriers qui perdent et Taylor qui gagne. Quand à Montebourg, et bien je ne sais pas. En fait il sert à quoi Montebourg ? A amuser la galerie ?
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Écrit par : stevenson / | 20/02/2013

25 % DES ENFANTS U.S. EN SONT REDUITS AUX BONS D'ALIMENTATION

> Et pendant ce temps-là, plus un pays suit les principes économiques chéris par ce bouffon, plus le niveau de vie s'élève. J'ai signalé il y a quelque temps les chiffres affolants du US Census Bureau : 25% des enfants américains abonnés aux "food stamps" (les bons d'alimentation) :
http://en.mercopress.com/2013/01/14/twenty-million-us-children-one-in-four-received-food-stamps-in-2011
On apprend aujourd'hui que l'Angleterre n'a pas totalement réussi sa conversion libérale : c'est seulement 20% des enfants qui sont sous le seuil de pauvreté :

http://news.sky.com/story/1054478/child-poverty-one-in-five-below-threshold

La directrice des services parisiens de The Economist (l'équivalent prétentieux du Sun) affirmait récemment qu'en résistant encore (et pourtant si peu, chère madame, tant il est vrai que la population n'a à l'évidence guère son mot à dire) aux sublimes réformes libérales qui réussissent si bien à l'Angleterre, les Français étaient les "enfants gâtés" de l'Europe. Ca, à l'évidence, les enfants anglais ne le sont pas, eux, gâtés. D'après l'étude que je cite, le taux de mineurs vivant sous le seuil de pauvreté atteint 50% dans certaines régions !!!

Il reste, il est vrai, la solution du sénateur américain Newt Gingrich : abolir la législation sur le travail des enfants. "Assistant janitor" à 14 ans, un rêve de gosse, n'est-ce pas ? Le plus choquant, quand il avait proféré cette obscénité, c'est que la presse américaine l'avait relayée sans aucune indignation (sauf le Harper's magazine, comme d'habitude). Notez que chez nous, Serge Dassault réclame la suppression des congés payés et du repos hebdomadaire ou conseille qu'on fasse dormir les ouvriers français à l'usine comme les Chinois sans que personne ne proteste non plus dans la presse ou chez les politiques, ni dans son parti ni chez les "socialistes" (en revanche, ces propos savoureux en ont fait immédiatement une vedette sur Dalymotion ou Youtube...)
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Écrit par : Christian / | 21/02/2013

LES CEGETISTES ET L'ARROGANT

> Ce qui est malheureux dans l'histoire, outre les nombreux chômeurs supplémentaires, c'est que la description qui est faite de l'ouvrier français ressemble assez bien à la description que deux proches m'ont donnée du (des) délégué syndical CGT de leur usine ou entreprise. Le discours que j'ai eu l'occasion d'entendre d'un représentant de ce même syndicat m'a donné l'impression qu'il se conduisait de même et incitait les délégués auxquels il s'adressait à agir de la sorte. Et je n'entends malheureusement pas parler d'action ferme de la direction du syndicat pour contrer ces dérives.
Quant à "grand chef arrogant", il s'en mordra les doigts : la fabrication de ses pneus ne lui coûtera pas cher en main d'oeuvre certes, mais il pourra jeter la moitié de sa production en raison des défauts. A moins qu'il ne la mette quand même en vente en Europe et aux USA et que des scandales n'éclatent suite aux accidents qui en résulteront.
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Écrit par : Barbara / | 21/02/2013

INVRAISEMBLABLE

> Sans avoir de tendresse pour la CGT, qui a contribué à bloquer des projets de sauvetage précédents (elle est en conflit avec les autres syndicats) et se comporte en système mafieux dans le transport maritime et les journaux, on peut dire que la situation décrite par Taylor est invraisemblable dans l'industrie automobile très concurrencée: cette usine aurait fermé il y a 20 ans...
Quant à Montebourg, bien sûr il ne sert que de façade à l'impuissance publique. Il est dommage que Taylor vienne ainsi au secours de son image.
Que Denis se rassure: le projet de libre-échange Nord Atlantique a surtout pour but d'ouvrir l'Europe aux produit low cost et transgéniques de l'ALENA (Association de Libre-Echange Nord-Américaine) USA, Mexique; Canada et non l'inverse. Il faut le combattre absolument , l'adopter serait achever notre agriculture et certaines de nos industries.
PH


[ De PP à PH - Entendu hier soir un expert dire que, chez Goodyear Amiens, c'est la direction elle-même qui aurait réduit à trois heures l'activité utile de production, par manque de débouchés ! les syncalistes n'y sont donc pour rien, et Taylor est un butor (francophobe comme bien des décideurs US dans tous les domaines). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 21/02/2013

IDEAL

> Entendu ce matin : 45 Etats US supprimeraient l'apprentissage de l'écriture manuelle cursive à l'école dès 2014. Le monde idéal selon Taylor ?
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Écrit par : PMalo / | 21/02/2013

IL PEUT

> Si ce personnage peut déverser son mépris, c'est qu'il sait très bien que rien ne l'empêchera de continuer à vendre ses produits en France. "Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin." Tant que nous n'aurons pas restauré nos frontières, nous serons à la merci de ces carnassiers.
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Écrit par : Gilles Texier / | 21/02/2013

UNE VOIE

> Malheureusement, pris entre le marteau du libéralisme et l'enclume du stato-syndicalisme, il nous est difficile, réduits à l'impuissance, de raisonner autrement qu'avec des yaka-faucon.
Pourtant, il devrait être possible de dégager une voie qui redonne au travailleur français certaine fierté de son travail, justement parce qu'il possèderait ses moyens de production d'une manière ou d'une autre, sans sombrer dans l'idéologie de la compétitivité et de l'esclavagisme libéral. Affaire de cinquante ans.
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Écrit par : JG / | 21/02/2013

à PMalo

> "Entendu ce matin : 45 Etats US supprimeraient l'apprentissage de l'écriture manuelle cursive à l'école dès 2014. Le monde idéal selon Taylor ?"
Et pendant ce temps-là :
Des cadres (fortunés... 18 000 $ par an de scolarité, c'est pas donné donné ) de grosses entreprises de la silicon valley (Apple, Google, ...) envoient leurs enfants dans une école Waldorf (Steiner...) dont la spécificité est que les NTIC y sont bannies. Tout sur tableau noir, sur des livres "papier", pas de téléphone portables, etc...
http://www.ecrans.fr/Dans-la-Silicon-Valley-l-ecole,15908.html
http://www.vousnousils.fr/2012/02/28/pas-dordi-a-lecole-pour-les-enfants-des-cadres-de-google-ou-debay-522349

Le site de l'école en question :
http://www.waldorfpeninsula.org

Un peu comme dans le dessin animé "Ernest et Célestine", où l'on voit un confiseur interdire le sucre à son fils, en lui disant, en substance, que si son destin est de pourrir les dents des autres, lui doit conserver une dentition impeccable, "pour pouvoir sourire à la clientèle...
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Écrit par : Feld / | 21/02/2013

BIEN ENVOYEE

1/ Je ne suis pas (du tout) socialiste, mais il faut reconnaitre que Monsieur Montebourg se donne du mal pour porter la bonne parole. Sa réponse à la lettre du goujat américain était d'ailleurs bien envoyée.
2/ Sur le fond de l'affaire, il est peut-être aisé de balayer d'un revers de main les critiques du goujat en question. Devons-nous en rester là? Ne devons-nous pas aussi nous remettre en question? Je ne connais pas la réalité industrielle, mais j'observe que la valeur travail est dévalorisée depuis longtemps, entre les libéraux qui n'y voient qu'une source de profit et les marxistes qui n'y voient qu'un moyen d'exploitation. Qui parlera de l'Homme, jardinier de la Création? De l'amour du travail bien fait? De la joie d'accomplir? Il est à craindre que la mystique chrétienne du travail ne soit de plus en plus abandonnée, et que le goujat n'ait (peut-être malgré lui) pas entièrement tort.
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Écrit par : Clément Cassiens / | 21/02/2013

ENIGME

> Les Etats-Unis sont une énigme : d'une certaine façon fondés par les "pilgrim fathers", qui fuyaient la persécution et ont voulu créer une nation selon le coeur de Dieu. Persuadés d'être un nouvel Israël ? A mon sens, les Américains bénéficient de circonstances atténuantes : en leur donnant de dominer le monde, l'Eternel ne les a pas contredits plus que cela...
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Écrit par : Feld / | 21/02/2013

UN CONTE BRETON

> Feld, votre énigme s'éclaire à la lumière d'un conte breton dont j'ai pris connaissance il y a nombre d'années.
Jésus décide de visiter la Bretagne pour voir si les Bretons sont "attentifs à leurs devoirs". Il emmène avec Lui Pierre et Jean et ils se font passer pour des pélerins pauvres (ils en ont pris les sabots et les vêtements) se rendant à Sainte-Anne-d'Auray.
Au bout de quelques lieues, leurs pieds, non habitués à la marche en sabots, saignent. Surtout ceux de Jésus, lesquels ont, dit avec humour le conteur, "gardé une certaine fragilité depuis les mésaventures de Palestine".
Heureusement, Jean aperçoit un homme chaudement vêtu paissant cent ouailles dans une verte prairie où court un ruisseau. Il propose à Jésus d'aller chercher de l'eau et demander quelques touffes de laine au propriétaire du troupeau.
- Vous avez de l'argent pour payer ?
- Vous voyez bien que nous sommes de pauvres pélerins.
- Alors déguerpissez ou je lâche mon chien. Mon eau, ma laine sont pour qui peut payer.
Un peu plus loin, un vieillard à peine couvert de vieilles hardes conduit deux brebis dans une lande pelée. "Va lui demander un peu d'eau" dit Jésus à Jean. Aussitôt l'homme rétorque : "pauvres pélerins, je n'ai pas d'eau mais je vais vous tirer du lait de mes brebis". Et lorsqu'il les a fait asseoir, il voit l'état de leurs pieds et sans qu'aucun des trois ne lui ait rien demandé, en raison de sa pauvreté, il dépouille ses brebis de leur toison pour offrir la laine à ses hôtes.
Les pélerins repartent pensifs, du moins Pierre et Jean. Au bout de quelques temps ils demandent comment Jésus va rétribuer les deux hommes. Cent brebis pour le premier, sept ans de fièvre pour le second. Le bouillant Pierre éclate. Comment Jésus peut-Il commettre une telle injustice ? Jean, lui, veut comprendre. "C'est simple : ce riche égoïste qui ne s'intéresse qu'à ses moutons a quand même quelques petites bonnes actions à son actif. Je lui donne donc cent autres moutons, et rien de plus. Le pauvre homme si généreux a néanmoins quelques gros péchés sur la conscience, c'est pourquoi je lui envoie sept ans de fièvre au bout desquels il entrera directement en mon Paradis."
"Tu as bien parlé conteur, dit le recteur de la paroisse, présent dans l'assistance, mais tu oublies la fin de l'histoire. Par ses prières, le pauvre homme obtiendra peut-être que son riche voisin entre quand même en Paradis.
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Écrit par : Barbara / | 21/02/2013

Feld,

> quand donc les Américains ont-ils dominé le monde ? En 14-18, quand les Français ont été la cheville ouvrière de la victoire en sacrifiant plus de soldats en 4 ans que les Etats-Unis dans toutes leurs guerres additionnées, Guerre de Sécession comprise ? En 39-45, quand le Reich a succombé à Stalingrad et à Koursk ? Pendant la Guerre Froide, où tous leurs engagements directs avec l'autre camp se sont soldés par des échecs (Vietnam, Baie des Cochons - allez, un pat en Corée, parce qu'ils n'y étaient pas seuls...), depuis la chute du Mur de Berlin, alors que la grotesque théorie de l'hyperpuissance (le Nouveau Siècle Américain, disaient Fukuyama et ses copains) s'est fracassée en moins de dix ans, de raclées militaires en effondrements économiques - sans compter la perte d'influence du mythe américain salement amoché par les mensonges irakiens et le non-débat sur la torture ? La domination du monde par les Américains est une amusante plaisanterie, une pure fiction, similaire au fantasme qu'entretenaient certains Anglais un siècle plus tôt. Pas tous. Chesterton, dans un chapitre de 'The Heretics' consacré aux "jeunes nations" et qui n'a rien perdu de sa pertinence, s'en moquait déjà : "To the new politician his dream is not only a good dream, it is a reality. The old politician would have said, "It would be a good thing if there were a Republican Federation dominating the world." But the modern politician does not say, "It would be a good thing if there were a British Imperialism dominating the world." He says, "It is a good thing that there is a British Imperialism dominating the world;" whereas clearly there is nothing of the kind."
Ce chapitre se finit d'ailleurs par un paragraphe hautement actuel sur l'Amérique faisant célébrer en grande pompe sa "victoire" sur une Espagne qui avait totalement cessé d'être une puissance. Chesterton nous dit qu'à cette occasion, l'Amérique a ajouté à tous les autres signes de la décadence romaine ou byzantine le triomphe à la Caracalla, c'est à dire le triomphe contre personne. Et il n'avait encore rien vu ! Aujourd'hui, même quand ils se battent contre personne, les Américains perdent...
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Écrit par : Christian / | 21/02/2013

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