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15/02/2013

La GPA, stade suprême du libéralisme

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Une enquête sur cette industrie aux USA :

 


 

Le Nouvel Observateur de cette semaine publie une enquête intitulée Ventres à louer. Cet article révèle la véritable nature d'une pratique "considérée par les mères porteuses, les parents commanditaires et les agences spécialisées comme relevant d'une logique purement commerciale". Extraits :

<< Le marché est en plein boom. Une bonne centaine d'agences installées sur ce créneau démarchent désormais des clients dans le monde entier. […] Des bataillons de juristes suivent les débats français de près. Et, à en croire le nombre d'appels qu'il reçoit de France, beaucoup sont dans les starting blocks... >>

<< Comptez de 80 000 à 120 000 dollars, voyage non compris. [...] En moyenne, la mère porteuse ne touchera que 25 000 à 30 000 dollars [...] Le reste tombera dans l'escarcelle de l'agence, des juristes et des médecins. >>

<< Cette jeune mère de deux enfants de la grande banlieue de Chicago n'a pas eu la carrière d'actrice dont elle rêvait ni l'occasion de sillonner le monde. Elle est devenue mère porteuse : "Il faut bien être créatif !", dit-elle en riant. […] Il a fallu aussi expliquer aux enfants et à ses amis incrédules que ce bébé n'est pas le sien et qu'elle n'avait pas la moindre envie de le garder : "C'est comme emprunter une belle voiture. Elle vous plaît, OK, mais vous n'allez pas partir avec !" >>

Interview d'un "spécialiste de la fertilité", patron d'un centre de FIV : << Que des futurs parents sélectionnent le sexe de leur enfant en demandant des tests chromosomiques sur l'embryon ne le choque pas : "Je ne suis pas là pour sermonner, mais pour apporter mon savoir-faire et une technologie." Dans ce business, "très concurrentiel", dit-il, ce qui compte, c'est "que le produit soit bon et que le consommateur soit content". Son dernier client est un médecin anglais, célibataire et gay, reparti avec ses jumeaux : "Tout le monde a le droit d'avoir un enfant..." >>

 


1 -  L'idéologie selon laquelle la rentabilité commerciale se substitue à tout autre critère s'appelle le libéralisme.

 

2 -  Cette idéologie appliquée à la vie humaine, c'est le stade suprême du libéralisme.

 

3 -  Être révolté par la GPA, c'est devenir antilibéral.


 

Commentaires

DANS DIX ANS

> L'article interviewe aussi la présidente du Center for Bioethics ("une des rares voix discordantes"). Elle déclare : "Quoi qu'on puisse dire, ce n'est pas neutre, pour une femme, de faire des dons d'ovules à répétition. Ce n'est pas neutre de porter un bébé, quand on connaît toutes les connexions, tous les échanges qui se font in utero. Aujourd'hui, on nous fait croire que tout va bien. Mais dans dix ans, dans vingt ans ? la médecine s'est égarée."
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Écrit par : Emmeline / | 15/02/2013

HONTE

> Dans le même numéro de l'Obs, page des lecteurs :
"Mme Taubira signe une circulaire visant à faciliter la reconnaissance des enfants nés par GPA à l'étranger. C'est un signal très fort en faveur de cette pratique, même si notre ministre s'en défend. Ouvrons nos yeux : le grand ordre capitaliste va même investir nos ventres ? Et c'est la gauche qui aura organisé ça ? J'ai honte ! Réagissons !". C'est signé Mireille.
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Écrit par : Nati / | 15/02/2013

ORIGINES

> enfin c'est quand même proposé par un président, gouvernement, et plutôt soutenu par un parlement socialiste, donc normalement quasi-anticapitaliste?
le socialisme n'a jamais distendu ses liens originels avec le libertaire, dont le libéralisme économique a trouvé sa source, voulant (ou semblant vouloir vivre) orphelin de sa pensée d'origine.
le libéralisme économique, a retrouvé sa source libertaire, et son socialisme d'origine; dixit Karl Marx et son "manifeste du parti communiste" écrit avec Hegel. le socialisme s'appliquant au "progrès" la société, le libéralisme s'appliquant au "progrès" de l'économie et de la finance.
le socialisme et le libéralisme, même danger, même combat, même si il est vrai, qu'il y a plusieurs socialismes et plusieurs libéralismes. Ils reviennent toujours à leur géniteur "en pensée".
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Écrit par : jean-christian / | 15/02/2013

A Jean-Christian :

> si l'on doit revenir au "géniteur" du socialisme, ce n'est certainement pas Karl Marx. C'est ou Saint-Simon, qui est en effet progressiste, ou Proudhon, qui l'est beaucoup moins, notamment sur les moeurs. Tout n'est pas si simple.
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Écrit par : JG / | 16/02/2013

Le business est en marche:

> http://www.libertepolitique.com/Analyse/Decryptage/Les-procreations-artificielles-entre-trafic-et-business

Le ministère de la Santé veut sanctionner mais celui de la Justice légalise les "produits".
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Écrit par : Pierre Huet / | 19/02/2013

L'ENFANT-JOUET

> Vers un monde propre, lisse, sans tâches, affranchi des aspérités du réel, enfin libéré des souffrances de l'accouchement à la vie...
De la même façon que le dernier iPhone est un dû, je veux cet enfant, proprement et sans douleur. La souffrance de l'accouchement sera déléguée à une esclave, qui recevra un chèque. La souffrance n'est plus digne des gens propres.
La chambre de l'enfant-jouet est déjà prête, toute belle, toute propre, à la couleur de nos rêves bleu-azur. Demain, c'est le grand jour, nous irons chercher le paquet à la maternité. Selon le contrat passé avec l'agence, l'enfant sera livré propre, lavé de ses tâches de sang et de liquide amniotique. Il sera livré comme sur la photo, tout emmitoufflé de ses beaux vêtements bleux et blancs.
Voilà, merci madame. Et tout de même, cette petite boîte de chocolats pour vous remercier du service.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 19/02/2013

L'ENFANT-MARCHANDISE

> Les mères loueuses de leur utérus acceptent par contrat d'avorter si le produit ne correspond pas aux critères dudit contrat. Que se passe-t-il si elle refuse ensuite? Quid de l'enfant? Doit-elle le racheter? Si elle n'en a pas les moyens, va-t-on la forcer à avorter? Ou bien va-t-il partir sur le marché des dégriffés? ("C'est de l'authentique Elton John, mais il a un défaut de fabrication: vous voyez, là ,ce bec de lièvre?")
A un moment donné, tout enfantement est passage de la projection naturelle de l'enfant de ses rêves, à l'accueil reconnaissant d'une réalité autrement riche de l'enfant réel. Quand on refuse le travail d'enfantement en le sous-traitant, ce mûrissement du désir ne peut se faire. On ne nait pas parent, on le devient. Ou pas.
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Écrit par : Anne Josnin / | 19/02/2013

CAUCHEMARDESQUE

> Il paraît qu'il y a déja de sinistres histoires vraies dans ce genre, en particulier en Californie, cela va de la mère porteuse qui ne veut veux plus se séparer du bébé (pas besoin d'être une femme pour la comprendre!) aux clients qui le refusent comme non conforme à ce qu'ils attendaient (remboursez! remboursez!), en passant par le bébé revendiqué par 1- les clients 2-la mère porteuse 3- le donneur de sperme. Cauchemardesque.
Un article intéressant qui est proche du sujet:
http://www.sens-public.org/spip.php?article527
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Écrit par : Pierre Huet / | 19/02/2013

SUR eBAY

> Anne, ne t'inquiète pas pour ça, le capitalisme libéral est efficacement prévoyant en matière de marchés «seconde main», et comme à chaque fois, tout le monde y est gagnant : en cas de défaillance du contrat, l'oreille droite de l'enfant légèrement trop repliée vers l'extérieur par exemple, ou une tâche de rousseur qui fait tout de même un peu tache sur la fesse droite, et ben comme après Noël pour les cadeaux dégueu, on écoule le stock à – 40% sur Ebay...allez – 75 pour un bec de lièvre !
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Écrit par : Serge Lellouche / | 19/02/2013

TOLERONS

> tolérons de voir le problème à partir de l'enfant qui n'existe pas sans cette solidarité et considérons l'affectueuse disponibilité des futurs parents qui prennent le relais avec un accompagnement de la mère respectueux et autrement plus équilibrant que les enfants abandonnés dans un contexte de conflit. Rien n'est simple et c'est le prix de la vie, la responsabilité existe chez tous et rappelons nous des combats moralisants de 1972.
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Écrit par : denares / | 26/02/2013

Denares,

> je ne suis pas trop sûre d'avoir compris ce que vous vouliez dire. Mais, si j'ai bien compris, vous trouvez la GPA très bien.
Comment pouvez-vous dire qu'on va respecter la "femme gestatrice" ? Ou elle va s'attacher à cet enfant qu'elle porte, c'est-à-dire vivre cette grossesse en mère. Cela au bénéfice de l'enfant, car des liens se tissent entre la mère et l'enfant durant toute la gestation. Mais ensuite la femme devra abandonner cet enfant qu'elle aime.
Ou alors, la femme va se protéger, se durcir pour échapper à cette souffrance si prévisible de la séparation. Elle va résister à l'amour et donnera à l'enfant une vie physique certes, mais amputée d'une grande part de vie psychique. Ce sera un très bel enfant sur le plan esthétique, mais avec un grand risque qu'il ne soit plus capable d'aimer ses semblables. Est-ce un cadeau à faire à une femme que de l'exposer à devenir la mère d'un monstre d'insensibilité ?
Donc, vous voyez, dans les deux cas, la femme n'est pas respectée. Même avec un gros chéque et quelques cadeaux en sus du contrat. Les femmes (les hommes aussi d'ailleurs) ne sont pas que des corps ayant juste des besoins matériels.
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Écrit par : Barbara / | 27/02/2013

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