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13/02/2013

'Libération', feuille paroissiale du culte bobo

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...tombée ce matin

au dessous du reste

de la presse française :

 


En plein naufrage commercial, Libération croit ranimer ses ventes en imitant Charlie hebdo. D'où sa une déjà lourde de septembre dernier : "Casse-toi riche con". Et, ce matin, quelque chose de plus lourd : "Après le pape, DIEU DEMISSION !" Sous-titre : "Ses troupes et ses prêtres ne cessent de diminuer. Pourtant, l'Eglise catholique, comme l'islam, cherche de plus en plus à peser sur le débat public et à imposer ses idées réactionnaires".

En quoi les idées de l'Eglise sont-elles "réactionnaires", alors que les papes (critiquant radicalement la société de marché) prônent un changement de système économique ? Et que les évêques français ont publié deux manifestes peu libéraux : Grandir dans la crise, et Enjeux et défis écologiques pour l'avenir [1] ?

Libération n'a jamais lu une ligne des nombreux textes de papes, et ne sait pas que les évêques publient des manifestes économiques et sociaux. Pour le culte bobo, dont Libération est la feuille paroissiale, ce n'est pas aux idées sociales ni économiques que l'on juge si quelqu'un est "réactionnaire". C'est à son attitude envers le LGBT. En ce sens Libération est de l'avis de Lloyd Blankfein, pour qui les exigences LGBT sont du good business ; selon Libération, M. Blankfein est un homme de progrès et le pape est un "réactionnaire" (même si ces positions économiques et sociales doublent parfois Mélenchon sur sa gauche)... parce qu'il n'approuve pas les exigences du LGBT.

La une de Libération ouvre sur trois pages où se célèbre le culte bobo. Page 2, éditorial : "L'Eglise française est en crise. Profonde et peut-être irréversible [2]. Pourtant, sa détermination à peser sur le débat public n'a jamais semblé aussi vive. Une partie de ses troupes jamais aussi déterminée à défendre les valeurs les plus réactionnaires..." Pourquoi "réactionnaires" ? Réponse : "Des centaines de milliers [3] de pèlerins, parfois jeunes, ont ainsi battu le pavé contre le mariage gay." (CQFD : le mariage gay est le seul horizon du culte bobo). "Et cette Eglise déliquescente a promis d'autres combats politiques, contre la PMA et la GPA..." Ainsi la PMA (industrie biotechnologique) et la GPA (marchandisation de l'humain) sont progressistes, puisque good business elles aussi ; et l'Eglise est réactionnaire puisqu'elle s'oppose à la marchandisation et au règne du biotech.

L'article de tête s'intitule : "La foi ne renonce pas à dicter sa loi". Ce que Libération appelle "dicter sa loi", c'est juste le fait que les catholiques donnent leur avis. Libération pense qu'ils n'ont pas à le donner. Pourquoi ? Parce que ce sont des catholiques : citoyens de seconde zone, suspects (eût-on dit en 1793) de conserver à leur domicile "les insignes du fanatisme et de la superstition". Ce que Libération attendrait des catholiques, c'est qu'ils existent le moins possible : "Dans les années 70, la gauche chrétienne avait choisi l'enfouissement pour accompagner une société en évolution dans la foulée libertaire de mai 68. Trente ans plus tard, l'aile conservatrice [4] catholique, désormais majoritaire et soutenue activement par les deux derniers papes, a fait le choix inverse. Même s'ils ne portent plus la soutane, les jeunes prêtres arborent désormais avec fierté le col romain..."

Ce qui offusque Libération, c'est que les "troupes" catholiques soient "entrées en résistance" et qu'elles refusent "que les institutions ne disent plus le bien et le mal." Mais Libération erre ! Que les institutions "disent le bien et le mal", c'est précisément ce que les catholiques ne veulent pas. "Dire le bien et le mal" n'est pas le métier des institutions. En revanche, mieux vaudrait – dans l'intérêt général – que les institutions connaissent le bien et le mal : chaque fois qu'elles les perdent de vue, l'humanité passe un mauvais quart d'heure... Mais ce fait historique est zappé par le relativisme, religion du libéral et surtout du bobo (stade aggravé du libéralisme) : "Pour ce qui est du mariage gay, l'Etat ne dit plus ce qui est bien ou mal. Ce sont les individus qui le déterminent pour eux-mêmes. C'est justement à cela que s'opposent ceux qui combattent le mariage gay", affirme Libération (citant "le sociologue Raphaël Liogier"). C'est un gros sophisme, parce que le statut civil du mariage depuis deux siècles ne relevait pas du "bien" ni du "mal", mais de la condition humaine.

Et qui est "le sociologue Raphaël Liogier" ? Pour le rencontrer, il faut feuilleter ce numéro de Libération jusqu'à la page 23 (Rebonds). On y apprend que Raphaël Liogier est le nom du "directeur de l'Observatoire du religieux". Cet organisme est inconnu du public, mais on pourrait croire que son directeur connaît les religions ; hélas les apparences plaident en sens contraire. Au quatrième alinéa, le directeur Liogier déclare que le "dogme" du catholicisme a des "accents médiévaux". Aucun dogme catholique n'ayant été défini au Moyen Âge, on en conclut que cet observateur du religieux ne sait pas ce qu'est un dogme... Deux paragraphes plus loin, il écrit, à propos du préservatif, que Benoît XVI "remettra en cause implicitement sa théorique infaillibilité en déclarant par la suite que cette pratique contraceptive pouvait être acceptée s'il s'agissait de combattre la diffusion de l'épidémie". Le directeur Liogier ne sait donc pas non plus en quoi consiste l'infaillibilité pontificale [5]... Mais là où le directeur atteint des sommets, c'est dans le dernier paragraphe, quand il suggère que le cardinal "Peter Turkson" est un Européen obsédé de ses "racines". Voilà un record : diriger un Observatoire du religieux, et ne pas savoir que Peter Kodwo Appiah Turkson est un Ghanéen.

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C'est ainsi que les lecteurs de Libération sont informés.

Si j'étais la Commission de la carte, je convoquerais les responsables de ce qui fut un journal – et qui devient un tract.

La déchéance de ce quotidien éclate si l'on compare son numéro d'aujourd'hui avec celui du Monde daté du même jour. Lui aussi consacre un dossier à la renonciation de Benoît XVI ; mais ce n'est pas pour en dire la même chose. Intitulé Un acte humble et lucide, l'éditorial – à la une – commence en ces termes : "Il y a de la grandeur, de l'humilité et de la modernité dans la décision de Benoît XVI, lundi 11 février, de 'renoncer au ministère d'évêque de Rome'..." Et le dossier s'intitule : "Le geste qui change l'Eglise".

 

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[1] Cerf, 2011 et 2012.

[2] Gageons pourtant que Libération aura disparu avant "l'Eglise française".

[3] Des "centaines de milliers", dont des "jeunes". Et ce n'était "qu'une partie" des  "troupes". Que serait-ce si l'Eglise catholique n'était pas "déliquescente" ou "exsangue" ?

[4] "Conservatrice", cette Eglise qui demande un changement de modèle économique ? Mais si ! "conservatrice" parce qu'elle conserve ses fondamentaux religieux : ce que les "jeunes prêtres" ont l'audace (peut-être délictueuse) de montrer par leur col...  Libération ne veut pas que les prêtres montrent qu'ils sont prêtres. Ni que l'Eglise ait des fondamentaux : ce serait antilibéral.

[5] Le directeur Liogier ne doit pas connaître non plus Wikipedia : "Un pape invoque l'infaillibilité pontificale lorsqu'il proclame solennellement un dogme. Cela ne s'est produit qu'une seule fois depuis 1870, pour le dogme de l'Assomption de la Vierge Marie, proclamé par le pape Pie XII en 1950, après consultation des évêques du monde entier. Du point de vue de la doctrine catholique, le pape pourrait invoquer l'infaillibilité pontificale en matière de morale, mais, à proprement parler, ce ne fut jamais fait, même dans les affirmations les plus fermes de Paul VI dans l'encyclique Humanae Vitae en 1968 excluant la contraception artificielle, ou celles de Jean Paul II dans l'encyclique Evangelium vitae condamnant l'avortement provoqué et l'euthanasie en 1995."


 

Commentaires

> Ceci dit, le point de vue du Monde n'est pas toujours très éclairé.
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Écrit par : Christine / | 13/02/2013

LES GROUPIES DU LIBRE-ECHANGISME

> c'est le même journal qui plébicite Obama, celui-là même qui vient de réclamer de nouveau une énième zone de libre échange entre les USA et...nous autres européens! planquez-vous, car si ça vient, quel jeux de massacre va-t-on vivre chez nous si c'est pour finir à l'image de ce qu'ils sont là bas! 45 000 000 de pauvres sur près de 400 000 000 !
mais certes, les journalistes dits "bobo", se portent bien, eux aussi aux STATES.
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Écrit par : jean-christian / | 13/02/2013

CONCLAVE

> Je me demande si les bobos arrogants et ignares de Libération ne devraient pas se faire du souci avec le prochain conclave...J'ai l'impression que l'Esprit-Saint va leur jouer un tour comme il l'a fait aux communistes lors de l'élection de Jean-Paul II.
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Écrit par : B.H. / | 13/02/2013

MARX, MILLE FOIS MIEUX

> Pauvre France... Un quotidien d'information (pardon, un journal d'opinion) où l'ignorance la plus suffisante le dispute à la malhonnêteté intellectuelle dans un contexte de totale impunité (car toutes les opinions se valent, n'est-ce-pas ?) C'est bien ce qu'il y a de plus désolant. Je préfère mille fois la critique de la religion par Marx que le climat actuel où tout est prétexte à procès en sorcellerie commandités par des idéologues malhonnêtes. Au fait, quel est le tirage de Libé ?
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Écrit par : Pierre / | 13/02/2013

TOUT UN SYMBOLE

> « Dieu démission »… affiche Libé dans les kiosques (qui joue petit bras… pour l’occase, son éditeur aurait dû réinventer les crieurs de journaux, ça aurait eu de la gueule !).
Tout un symbole, en ce mercredi des Cendres où nous entendions cet extrait de saint Matthieu : « Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra ».
Ce sera donc mon conseil de Carême aux braillards de Libé : que la rédaction offre à chacun des rédac’chefs une cellule d’ermite afin qu’ils puissent y prier le Père (éternel) avant leur conférence quotidienne. Et ils verront si Dieu démissionne…
Qu’ils tentent donc l’aventure (la seule qui vaille aujourd’hui) ! Et je parie qu’ils en sortiront bientôt en s’exclamant : « Dieu, des missions ! »
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Écrit par : Denis / | 13/02/2013

> J'ai envie de l'encadrer celle-ci. Un délice, merci PP!
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Écrit par : Vincent / | 13/02/2013

> Stupide et insignifiant...
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Écrit par : Feld / | 13/02/2013

MDR

> Comme on dit en termes "Libé", en langage jeune et geek : XD, LOL et MDR !
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Écrit par : Alex / | 13/02/2013

LA QUESTION DU RELATIVISME

> L'Eglise catholique est réactionnaire car elle refuse le relativisme. C'est là le moteur principal de l'affrontement, ce n'est pas la question "matérialiste" du système économique qui ne vient qu'après. Et d'ailleurs le Pape est "d'accord" avec Libé : il pose d'abord la question du relativisme et après, comme contingence du 1er la question du système économique.
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Écrit par : stevenson / | 14/02/2013

LENOIR MENT

> Et que dire de Frédéric Lenoir, directeur du "monde des religions" qui annonce en plein journal de France 2 à 20h Lundi soir, en commentant les actions de Benoit XVI lors de son pontificat, que le pape a réintégré les intégristes de la FSPX (en sous-entendant y compris Williamson). Impressionnant : aucun journaliste n'a réagi sur le plateau !
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Écrit par : Gilbert / | 14/02/2013

SOUS-ENTENDU OU PAS

> Si je suis d'accord sur l'ensemble j'attire votre attention sur le fait que R. Liogier dans son texte ne sous entend pas du tout que Peter Turkson est européen. Je cite: "C’est bien parce que le mythe de l’islamisation traduit aussi au sein même du Vatican l’angoisse du déclin de l’Europe chrétienne, qu’un autre de ses très proches, le cardinal Peter Turkson, fit projeter en octobre 2012 en plein synode spécial convoqué par le souverain pontife sur «la Nouvelle Evangélisation» un film catastrophiste (et ridiculement irréaliste) sur l’islamisation terminale du Vieux Continent".

RL


[ De PP à RL - Mais si, justement ! Le sous-entendu est massif, dans un paragraphe entièrement consacré à dénoncer la crispation euro-catholique ! Ne présenter Turkson que comme un "très proche" de Benoît XVI, ne pas signaler qu'il est Ghanéen, et "ignorer" ses deux noms africains (Kodwo Appiah), c'est révélateur. Je vous concède une chose : ce n'est peut-être pas de l'ignorance. C'est peut-être délibéré. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Robert L. / | 14/02/2013

Vous pointez "l'Observatoire du religieux".

> Ces "observatoires" qu'on voit fleurir un peu partout sont généralement des associations militantes, et nullement objectives.
"L'Observatoire de l'Europe" est catégoriquement souverainiste (je n'ai rien contre, mais il faut le savoir), "l'Observatoire syrien des droits de l'Homme" est un organe de l'opposition etc...
Raphaël Liogier est professeur de sociologie à l'IEP d'Aix-en-Provence: chapeau à l'enseignement supérieur!
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Écrit par : Pierre Huet / | 14/02/2013

UN PROBLÈME REEL

> Je n'achèterai pas Libé et je suis le premier à déplorer que les médias n'entendent jamais les Églises dans leur message économique et social. Pourtant, une remarque, l'Église catholique s'est fortement investie dans la Manif pour tous, mettant à contribution son réseau de communication et d'organisation, dans la plupart des paroisses, la Manif a été fortement à être fortement annoncée et encouragée. Bref, à propos du mariage pour tous, l'Église catholique ne s'est pas contenté de publier des textes, elle a envoyé des milliers de personnes dans les rues. Malheureusement, force est de reconnaître que pour son programme économique et social, elle n'en fait pas autant. (A titre d'exemple, dans le diocèse que je côtoie (en tant que protestant, les catholiques sont une petite dizaine à participer aux cercles de silence pourtant soutenus par l'évêché, ils étaient 2000 à aller manifester contre le mariage pour tous.) je ne pense pas que ce soit la faute à Libé
Sans doute, ne parviendrait-elle pas à autant mobiliser ses fidèles... Mais si le mariage pour tous est la cause de l'Église catholique la plus suivie par les fidèles, il me paraît un peu injuste de reprocher à des journalistes extérieurs (et en effet constitutivement hostiles) de n'avoir que le mariage pour tous comme horizon...

George


[ De PP à E. George - C'est plus compliqué que ça. Très peu de paroisses catholiques ont relayé, par exemple, les deux livres contestataires des évêques de France sur les questions économiques et sociales : "Grandir dans la crise" (2011) et "Enjeux et défis écologiques pour l'avenir" (2012), alors qu'il aurait fallu organiser des soirées-débat ; j'ai dit à plusieurs évêques que cette inertie des paroisses était scandaleuse. Mais ces livres avaient été envoyés par les éditions du Cerf à tous les journaux et radios ; s'agissant de livres très courts, des journalistes auraient pu et dû en prendre connaissance. Ils ont omis de le faire, voulant sans doute pouvoir continuer à dire que l'Eglise "ne s'intéresse au sociétal que dans le domaine du sexe et sur des postures réactionnaires" !
Autant je m'insurge contre le conformisme sociologique bourgeois-libéral de trop de paroisses françaises (à cause de la quasi-disparition du catholicisme populaire, qui est un drame), autant je juge inexcusable l'attitude de beaucoup de mes confrères journalistes refusant de faire leur métier quand il s'agit de l'Eglise catholique... ]

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Écrit par : George / | 14/02/2013

JAMAIS

> Et dire que Libé, il y a encore peu, avait des rubriques "société" et "économie" tout à fait en phase avec le discours économique de Benoît XVI. Mais la rédaction ne le sait pas et ne l'admettra jamais.
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Écrit par : Mahaut / | 14/02/2013

PP au pseudo-RP

> C'est très caustique envers la cible, mais j'ai éventé la ruse ! Amitiés.
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Écrit par : PP au pseudo RP / | 14/02/2013

PETITS BOURGEOIS SATISFAITS

> Il fut un temps où certains titres de Libé me faisaient sourire, où certains articles un peu anars déclenchaient chez moi une légère sympathie (comme celle que l'on a parfois pour un ado en révolte).
Mais la bêtise et l'ignorance crasse érigées en système au service de petits bourgeois satisfaits sont devenus insupportables.
Entre tartufferie et bêtise, j'hésite.
En fait, j'ai l'impression que les ados d'hier n'ont pas évolué. Ils en sont restés à ce stade; ce qui n'a plus rien de sympathique. Au contraire, c'est pathologique et pathétique.
Au-delà des questions philosophiques et éthiques, je pense que c'est le règne des "adulescents" : un des symptômes mortifères de la société occidentale.

GDC


[ De PP à GDC - A classer parmi les sénilités adulescentes : l'immonde dessin de Cabu (dans le 'Canard' d'hier) sur les "vieillesses hitlériennes". Se croire permis de raconter n'importe quoi est la caractéristique de l'ado ; mais Cabu est un ado né en 1938. C'est donc pathétique. ]
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Écrit par : gdecock / | 14/02/2013

LES IMPOSTEURS

> Un ingénieur agronome conseille l'Eglise :

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/781041-demission-du-pape-benoit-xvi-l-eglise-vieillissante-doit-se-remettre-en-question.html#reagir

EL


[ De PP à EL - Et il dit : "nous les cathos" alors que son texte montre une ignorance totale du sujet, qu'il s'agisse du catholicisme de 2013... ou du concile Vatican II. C'est atterrant. Mais révélateur. ]

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Écrit par : E Levavasseur / | 14/02/2013

@ gdecock

> les ados de 68 ont aujourd'hui 70 ans.
mais toujours le cerveau boutonneux
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Écrit par : er le / | 14/02/2013

@ E Levavasseur

> Il est clair que l'auteur du texte n'a pas lu la moindre ligne de Benoît XVI. Je lui conseille la lecture des excellents recueils "Les gémissements de la création" de Jean-Paul II et "Pensées sur l'environnement" de Benoît XVI, tous deux aux éditions Parole et Silence. Il verra que les sujets ne concernant pas la sexualité qu'il souhaite voir développés par le prochain pape l'ont déjà été, en profondeur, par les deux derniers.
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Écrit par : Mahaut / | 14/02/2013

@ PP et Mahaut

C'est pourquoi je me fous ouvertement de sa gueule dans le commentaire posté en-dessous sous le pseudo "er le" et dont vous voudrez bien pardonner le 'style'. Il faut bien s'adapter à son auditoire.

voilà le genre de gens auquel j'ai été confronté pendant des années
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Écrit par : E Levavasseur / | 14/02/2013

@ Georges et PP

> Pas sûr que le catholicisme populaire soit si disparu que cela.
Si on analyse l'enquête IFOP de 2010, après avoir retiré la masse des 64% de retraités et inactifs qui obscurcit l'analyse, on voit que la composition par "catégorie socio-professionelle" des pratiquants est voisine de celle de l'ensemble. Il y a davantage d'agriculteurs et moins d'ouvriers, mais ce n'est pas dans des proportions bouleversantes.
Actuellement, il y a bel et bien un catholicisme populaire, où l'Outre-mer et l'immigration sont fortement présents. Toutefois, ce peuple chrétien est peu visible en dehors des messes dominicales et... du clergé, car jeune, donc moins présent dans les différents mouvements et service paroissiaux ou prédominent les retraités plus disponibles.
PH


[ De PP à PH - Ce matin à l'émission de Pierre Moracchini (RND), l'historien Philippe Levillain,spécialiste reconnu de la question, convenait que le milieu catho français était devenu très bourgeois par raréfaction du catholicisme populaire... Il ne critiquait pas ce phénomène mais le jugeait indéniable. ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 14/02/2013

SCHEMAS

> Merci pour votre sainte colère sur cette "une" pathétique.
Je me permets toutefois de vous suggérer d'échapper au schéma de pensée dans lequel nous enferme Libé et ses semblables. Vous justifiez le fait que l'Eglise n'est pas "réactionnaire" en raison de ses positions sociales et économiques. Peut-être serait-il plus judicieux de dénoncer le terme même de "réactionnaire" , vocabulaire issu du Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx.
Classer des idées ou des comportements dans les cases "réactionnaire" et "progressiste" est dangereux car cela suppose d'imposer, sur le mode totalitaire, une vision du sens de l'Histoire. Pour les promoteurs de cette classification, ceux qui ne vont pas dans le sens de ce qui est pré-défini comme la modernité sont des réacs, moisis, aux idées rances, nostalgiques, etc. La sémantique utilisée est parlante.
La conséquence est que ces gens-là imposent des idées et des comportements en les présentant comme indiscutables car incarnant la modernité. Le mariage homosexuel? Moderne. La PMA, la GPA? Modernes. Bientôt, le "trouple"? Moderne.
Mais tout cela n'est qu'une suite de constructions humaines. Ce ne sont que des choix de société fondés sur une conception particulière de l'individu (qui n'est pas celle des chrétiens).
Ce que l'Homme a fait, l'Homme peut le défaire. Et j'aimerais bien que ces braves gens nous expliquent, s'ils ne peuvent plus se réfugier derrière l'affirmation péremptoire d'une prétendue modernité, en quoi leurs choix de société portent l'Homme vers le Bon, le Beau, le Vrai, le bonheur.
En conclusion, sortons de ces cadres intellectuels marxiens. Ne laissons plus notre liberté de pensée et d'agir brimée ainsi, un seul 20ème siècle suffit, deux, ce serait trop.
Bien à vous,
CC.

[ De PP à CC :
1- Marx ? pas si simple. Joseph Ratzinger a rendu plusieurs fois hommage à certains aspects de l'analyse marxienne de la société en proie au capitalisme : notamment - mais pas seulement - à travers le Manifeste. (C'est avec la suite de cette pensée marxienne - le volet "utopie" - qu'un chrétien ne peut avoir aucun point commun ; non plus qu'avec le cadre philosophique général de Marx).
2- Si l'on veut se faire entendre des gens, il faut leur dire des choses qu'ils comprennent. Ceux qui se croient encore "progressistes" qualifient de "réactionnaire" ce qu'ils disent combattre ? Montrons-leur qu'ils ont tort même sous l'angle de leur propre référence idéologique alléguée ; puis montrons-leur qu'ils parlent comme l'ultralibéralisme quand ils qualifient aujourd'hui de "réactionnaire" une position catholique (la critique de l'hédonisme individualiste) que partageait... le PCF à l'époque de Thorez. Vous auriez fait crouler de rire les communistes de cette époque en leur affirmant qu'il est "marxien" de marier les homosexuels !
C'est seulement ensuite -une fois ébranlées les pseudo-certitudes de l'interlocuteur - qu'on peut passer aux choses positives.
3- Sur ce plan (la confrontation d'attitudes et d'idées), méfiez-vous des "évidences" au seul usage interne, non partageables par les non catholiques : c'est avec ça que les catholiques ont perdu tous les combats intellectuels depuis un siècle. Avoir raison ne suffit pas : il faut faire entendre raison. Avoir raison tout seul, à l'intérieur d'un système conceptuel obsolète (le néo-thomisme de 1880 déjà inopérant en 1900) et incompréhensible d'autrui, n'est pas l'idéal ! Ratzinger professeur et pape nous enseigne le contraire : la maïeutique, la souplesse dans l'analyse, l'art de faire flèche de tout bois - pourvu que le tireur sache ce qu'il veut et qu'il ait la cible bien en vue. D'où les points marqués par Ratzinger cardinal dans les années 1990-2000, face aux ténors de la philosophie laïciste germano-italienne, en retournant contre eux leurs propres outils conceptuels (avant de déployer en positif la position catholique, évidemment toute différente).
Saint Thomas disait aussi : "il faut s'élever à l'indifférence des sources". ]

réponse au commentaire

Écrit par : Clément Cassiens / | 14/02/2013

> Il y a ce que Ratzinger dans son homélie prononcée lors du dernier conclave appelait le "libertinisme" : application à l'homme des principes libéraux : "laisser faire, laisser entrer".
A bout de course, la gauche a versé dedans car avec Mitterrand elle avait échoué partout ailleurs et avait besoin de se trouver une échappatoire. Avec l'échec des euphories utopiques d'un monde sans frontières économiques, elle détourne l'attention avec le libertinisme.
Pour cela son meilleur allié est la droite, qui ne s'intéresse qu'à l'argent ; et depuis 68, la gauche avait un pied dans le libéralisme via les libertaires auxquels elle s'était alliée pour se donner des airs sympas et jeunes.
La droite a fait pareil, car elle a déjà un pied dans le libéralisme économique et 68 incarnant toujours pour elle le rêve de la jeunesse, elle est terrorisée à l'idée d'avoir l'air vieillotte.
Pour la droite "libertinism is a good business" : après les listes de mariage, les listes de PACs puis bientôt les listes se mariage gay.
Pour la gauche, le libertinisme est un biais pour "faire la révolution" : pas sociale ( oh que non ! maintenant qu'on s'est enrichi, surtout pas !) mais des moeurs.
Les apparitchiks pensent y trouver un moyen de donner un os à ronger à l'anticléricalisme de l'extrême gauche ( sauf que l'extrême gauche s'en fout, elle veut un plan contre le chômage!) .
La droite fait le même plan : OK pour le libertinisme (avec un faux combat mené mollement) pourvu qu'on lui laisse étendre encore plus le libéralisme économique.
On observe qqfois des restes de léninisme par exemple quand V Belkacem parle d'instaurer dans l'Education nationale des cours de sensibilisation pour apprendre aux profs à se détacher des "constructions culturelles" (=penser qu'une famille c'est papa, maman, enfant).
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Écrit par : E Levavasseur / | 14/02/2013

à Clément Cassiens

> Le PC de la "grande époque" était carrément homophobe. Lénine en 1920 : "Le déréglement de la vie sexuelle est bourgeois, c'est une manifestation de la décadence." Gorki ('Pravda', mai 1934 : "Extirpez l'homosexualité et le fascisme disparaîtra." Duclos en 1971 : "Allez vous faire soigner, bande de pédérastes, le PCF est sain !" Juquin, 1977 : "Il est rigoureusement impossible d'avoir une position de combat en faveur de l'homosexualité car il faut une position acceptable par les masses."
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Écrit par : Tchapaïev / | 14/02/2013

LA PRESSE CATHO

> Si on ne devait compter que sur la presse catho pour parler des positions révolutionnaires de Benoit XCI en économie, on pourrait toujours attendre. Rien, rien, rien jusqu'à présent !
En revanche pour nous parler de latin et de ces chers intégristes dont on attend avec impatience le retour au pas cadencé, ils sont bien là. Incurables ?
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Écrit par : églantine / | 14/02/2013

AMUSEMENT

> J'observe la presse avec amusement en ce qui concerne la décision de notre Saint père , ses commentaires et notamment ceux de " Libé" sont pour l'essentiel d'une pauvreté affligeante , une chose est sûre " Libé " déposera son bilan, l'Eglise jamais.
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Écrit par : B d'Artigue / | 14/02/2013

> Libé, en fait, c'est l'Eglise de Bobologie ?
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Écrit par : Alex / | 14/02/2013

CA LAISSE RÊVEUR

> Pour votre info voici le site de l'Observatoire du Religieux : http://www.world-religion-watch.org/
en anglais bien sûr car ces cons de français ne sont décidément capables de rien... même pas de rédiger un blog. Je passe sur le niveau d'anglais lui-même...
quant à Liogier il est paraît-il selon sa fiche Wikipédia (je suppose qu'il l'a rempli lui-même) "... un politologue et un sociologue des religions français. Depuis 2006, il est directeur de l'Observatoire du religieux1 (aujourd'hui fédéré au laboratoire unique de l'IEP d'Aix en Provence : le CHERPA) et professeur des universités à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence et l'Institut de management public et de gouvernance territoriale. Il enseigne la sociologie et l'anthropologie."
Cela laisse définitivement rêveur sur le niveau de nos universitaires.
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Écrit par : Louis Chaise / | 26/02/2013

> Extrait de sa fiche Wikipédia... sans commentaire... si, quand même : mes impôts servent à payer CA !!! : "De manière plus générale, il tente de montrer comment ces questions sont en rapport avec l'existence d'une pensée unique qui serait dominante et croissante en France : « Comment arriver à être classé comme « normal » ? Il déclare « Il n’y a pas d’autre possibilité que d’avoir « l’esthétique officielle », de correspondre à la culture dominante, au goût dominant »11, attestant de l'influence de la théorie bourdieusienne sur ses travaux. Il tend à valoriser une sociologie de la structure par rapport à la sociologie de l'acteur, en pointant tous les mécanismes de domination liés au champ (structure structurante) et les rapports de force entre les acteurs aux différents habitus (structures structurées)."
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Écrit par : Louis Chaise / | 26/02/2013

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