15/01/2013
Chronique de la Cour (3) : on gronde les frondeurs
Fronde à gauche, fronde partout : fi !
Harlem Désir juge insolente la vidéo du PCF sur les reniements de Hollande. Cette vidéo est "une faute contre la gauche", déclare-t-il. Le PCF lui répond qu'une gauche aux ordres de Parisot n'est pas une gauche - et que l'accord sur les contrats de travail introduit le licenciement pour raison personnelle, innovation qui ne ressemble pas à une avancée sociale. À l'intérieur même du PS, cet accord et beaucoup d'autres choses dans le domaine économique et social, notamment la dérisoire réforme bancaire, sont en train de semer la discorde : "s'il n'y a pas de sérieuse inflexion, les élections intermédiaires, qui sont toujours compliquées pour le parti en place, peuvent être très difficiles", souligne Emmanuel Maurel, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France. Désir le trouve mal embouché.
De gauche ou non, les défenseurs du code civil contre la razzia LGBT sont, eux aussi, traités comme des frondeurs. Marc Coatanéa (secrétaire national PS en charge des questions de société) déclare : "je respecte ceux qui sont contre dès lors qu’ils sont respectueux, ce qui, il est vrai, n’est pas toujours le cas.'' Où a-t-il vu de l'irrespect le 13 janvier ? Pas dans les slogans. Ni sur les banderoles. Ce qu'il trouve irrespectueux, c'est donc la demande d'audience du collectif "Manif pour tous" à François Hollande : une demande de "ringards" (selon la formule du président de l'Assemblée nationale"), et ''qui n'est pas du niveau du président de la République'' (selon la formule du ministre de l'Intérieur). On ne reçoit pas n'importe qui.
20:08 Publié dans Idées, Social, Société | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : ps, gauche, pcf
Commentaires
> Un gouvernement de sectaires. Mais ça je pense que je ne l'apprends pas à grand monde ici.
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Écrit par : BCM / | 15/01/2013
APPRENTISSAGE
> Ma fille aînée de 19 ans, étudiante en histoire et archéologie, fait l'amer apprentissage de la démocratie moderne dont elle m'a fait remarquer avec tristesse que comme toutes les démocraties de l'histoire, elle virait à la dictature.
Si nous avons suffisamment vécu pour supporter les mensonges et les attaques, nos jeunes, eux, qui n'ont pas encore les reins très solides, sont choqués par le traitement de l'information et ulcérés par les insultes et attaques injustes dont ils font l'objet plus ou moins directement. Il faut veiller sur eux et les rassurer, pour les aider à s'endurcir sans pour autant qu'ils éprouvent haine et rejet.
"Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un seul mot..."
(extrait de "Si" de Rudyard Kipling, traduction d'André Maurois)
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Écrit par : Isabelle Lagrange / | 15/01/2013
DENI DE DEMOCRATIE
> Je m'interroge sur le discours que pourrons avoir les éducateurs, profs, et même "flics" face à des jeunes contestataires et/ou violents. Que pourraient ils leur dire : manifestez pacifiquement, faites des pétitions, des manifs, montez des associations pour faire entendre votre voix pacifiquement ....
Quelle réponse leur donneront-ils ? "Une manif de 1 million de personnes pacifiques ne fait pas bouger le gouvernement, ils ne sont pas entendus sur des sujets simples. Nous ne sommes que quelques centaines, comment serions nous pris au sérieux dans nos manifs ?"
Quel mode d'expression leur laissera-t-on pour les entendre ? la violence ?
Triste déni de démocratie que nous vivons.
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Écrit par : gilbert / | 16/01/2013
RESISTANCE INDIVIDUELLE
> Complètement d'accord avec Gibert, les cours d'Education civique ne riment plus à rien. Je suis professeur d'histoire-géographie-éducation civique dans le public, j'ai décidé que si cette loi passe en force au mépris de la grande mobilisation populaire du 13 janvier dernier, je n'enseignerai plus l'éducation civique, question de cohérence... C'est déjà très difficile à l'heure actuelle, les jeunes se rendant parfaitement compte des nombreuses incohérences du monde des adultes et en particulier du monde politique, médiatique et économique : faites ce que je dis, pas ce que je fais... ex : l'actuel président de l'AN traite les manifestants de "ringards", un homme politique de droite traitait, il y a 2 ou 3 ans, une collègue de "salope"... dès lors que pouvons-nous dire à un élève qui en insulte un autre ? rien, éduquer est devenu impossible d'un point de vue laïque, faute d'exemplarité des hommes de pouvoir).
Il faut que chacun trouve à son niveau des petits gestes de résistance.
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Écrit par : mb / | 16/01/2013
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