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17/12/2012

"On a tous droit au divorce" - "Je veux pas me marier mais je veux le droit" - "L'homophobie revient"

 mariage,manifestations

Trois slogans de ce week-end, qui sont des indices :



Samedi et dimanche, cortèges PS + Verts (et LGBT pour faire vrai). Trois slogans gays m'ont frappé :

 

"On a tous droit au divorce"

 À l'heure où la société économique libérale (hyper-individualiste) achève de détruire le couple durable homme-femme, les jeunes gays ne se font pas d'illusions sur leur propre revendication : leurs mariages seraient aussi fragiles – voire plus – que les mariages classiques. En régime économique libéral dérégulé, que pèse en effet un contrat ? Ou a fortiori une promesse ? Rien dans les ménages, disloqués par la pression de l'emploi ou du chômage. Mais rien non plus dans l'entreprise, comme l'a montré M. Mittal qui s'assied sur ses engagements dès que la situation globale de son groupe devient mauvaise – largement par sa faute de mégalomane... A ce sujet, indignons-nous d'avoir entendu à la radio un jeune monsieur de droite, se déclarant (à juste titre) adversaire du mariage gay, déraper peu après en déclarant que la colère des salariés envers M. Mittal vient de notre animosité nationale à l'encontre de "ceux qui réussissent". Avec des adversaires comme ce garçon, le PS a de beaux jours devant lui.

 

"Je n'ai pas envie de mariage mais je veux le droit"

 On entend répéter ça à l'infini, et c'est un symptôme qu'il est inutile de commenter une fois de plus (le livre de Philippe Ariño suffit)... La pulvérisation de la société par le libéralisme réduit tout à l'individu, consommateur de "droits" de plus en plus artificiels indexés sur le flux variable des pulsions elles-mêmes objet de toutes les manipulations commerciales.

 

"L'homophobie revient"

 Cécile Duflot a dit ça hier. Le Monde l'avait titré à la une avant-hier. Ni Duflot ni Le Monde n'ont fourni le moindre indice d'un retour de l'homophobie. J'ai entendu, pour ma part, des manifestants en dire un peu plus : le retour de l'homophobie, expliquaient-ils, c'est "la banderole de la manifestation du 17 novembre". Quelle banderole ? "La France a besoin d'enfants, pas d'homosexuels". Mais cette banderole-là, c'était l'autre manifestation : celle du dimanche 18 novembre, non celle du samedi 17 ! La haine ne "revient" pas dans certains groupuscules, puisqu'elle n'en était jamais partie ; et elle était tout à fait absente de la grande manifestation du samedi, radicalement différente la petite manifestation du dimanche. Mais le jeu du gouvernement est d'imposer une confusion entre les deux manifestations, pour attribuer aux slogans roses du 17 les noirceurs du 18. Ce jeu va continuer.

 

> Subite illumination ? Lucidité involontaire ? Les Guignols de Canal, vendredi, ont dénoncé l'imposture du "mariage pour tous" en une saynète PPDA-Duflot. Elle : en post-ado hystérique récitant les mots d'ordre libéraux-libertaires. Lui : évoquant (avec embarras) l'hypothèse selon laquelle toute cette histoire ne serait qu'une diversion pour faire oublier l'effondrement économique et la misère sociale. Parfait. Rien à ajouter.

 

 

Commentaires

LE MARIAGE NE VEUT PLUS RIEN DIRE

> Plus profondément, si les manifs gays disent "droit au divorce" ou "j'ai pas envie mais je veux le droit", c'est que la notion de mariage a été vidée de son sens sociétal (la cellule stable de base) pour être annexée à l'agitation illimitée des pulsions individuelles du "consommateur d'existence".
D'où aussi le slogan : "c'est pas à la société de nous dire comment vivre"... alors que justement le LGBT revendique quelque chose de typiquement "sociétal", c à d le mariage du code civil !
les manifestants LGBT ne se rendent pas compte de la contradiction parce que le mariage en soi ne veut plus rien dire de sociétal aujourd'hui (trois quarts de divorces, dès qu'on n'a "plus envie").
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Écrit par : Jean-Philippe Harroux / | 17/12/2012

TOUT EST LÀ

> "la notion de mariage a été vidée de son sens sociétal "
tout est là .
A partir du moment ou le divorce existe parallèlement au mariage, cela réduit le mariage à une vie commune tant qu'on en a envie.
Donc ce n'est pas un engagement !
Mais c'est un CDI susceptible d'être rompu à la demande d'un ou des deux contractants.
Imaginons une assurance où en parrallèle existerait un droit à rompre cette assurance dès lors que ça coûte de l'argent à l'assureur : "OK pour assurer tant qu'il y a à empocher des sous de l'assuré mais s'il y a à rembourser, je romps!"
L'aboutissement de tout cela, c'est le PACS qui peut être rompu par lettre avec accusé réception.
Le PACS c'est donc l'adaptation au couple de la vision libérale des Ressources Humaines : du jour au lendemain vous recevez une lettre : "monsieur, vous êtes viré."
- je romps le PACs
-mais pourquoi ?
-parce que : plus envie.
"envie" : tout le libéralisme des moeurs et de l'économie est là.
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Écrit par : zorglub / | 17/12/2012

L'HOMOPHOBIE

> Dans la cour de récréation de mon collège - c'était la décennie 90 - les insultes à caractère homophobe étaient d'une banalité consternante. L'homophobie ne revient pas, elle ne nous avait pas quittés. Détourner l'attention sur l'« homophobie » alors que le débat devrait porter sur le mariage, la filiation et la situation faite aux enfants, relève par conséquent du hors-sujet, sinon de la mauvaise foi.
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Écrit par : Blaise / | 17/12/2012

@ Blaise

> exact.
la seule chose que je réclame est la création d'un mot qui signifie vraiment "haine des personnes de tendance homosexuelle".
Sans jouer les puristes, "Homophobie" est un terme qui me gêne depuis le début : comme nous le savons, il signifie en fait "peur de soi".
Or je suis d'accord avec Ariño, les seuls qui pourraient avoir peur d'être eux-mêmes ce sont les personnes de tendances homosexuelles.
En fait la tendance homosexuelle c'est une tendance à avoir peur d'assumer son corps avec ses caractéristqiues physiques, une tendance à avoir peur de jouer le rôle qui est le sien en tant qu'homme ou femme, vis-à-vis de l'autre moitié de l'humanité donc de jouer un rôle social.
C'est en cela que c'est d'abord un renfermement, une peur qui débouche sur un comportement sentimental et éventuellement sexuel.
C'est d'abord une peur.
Et quand quelqu'un a peur, il faut le rassurer.
"N'ayez pas peur."
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Écrit par : zorglub / | 17/12/2012

QUE DIRE

> L'homophobie revient ? Etant donné qu'est déclaré homophobe celui qui ne veut pas marier deux homos ou qui déclare que la société n'a pas à mettre en valeur les comportements homosexuels mais uniquement le mariage naturel, qui fonde la famille et la filiation ainsi que la pérennité de la société, c'est possible en effet. Mais que dire d'un des slogans de la manifestation d'hier : un hétéro, une balle, une famille, une rafale ?
Blaise, je veux bien croire qu'il y avait des moqueries à caractère homophobe dans votre collège. Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui, mais il y a 40 ans les chrétiens dégustaient, celui qui n'était pas habillé à la dernière mode également. A l'école primaire c'était les binoclards et les porteurs d'appareils dentaires ou de chaussures orthopédiques. Les bons élèves aussi, traités de chouchous. Et tant d'autres, pour des raisons diverses. Actuellement encore, il y a dans les classes des enfants qui sont la tête de turc de leurs camarades. Il est normal que l'institution scolaire lutte contre ces dérives, mais il n'y a pas à distinguer les homosexuels du lot, sauf bien évidemment si l'on pense que le fait d'être homosexuel fait d'un être humain un être à part, qui mérite plus d'égards.

Barbara


[ De PP à Barbara - Êtes-vous sûre d'avoir vu le slogan assassin dans la manifestation d'hier ?
Je ne l'ai vu, pour ma part, qu'en novembre, dans un certain petit groupe suspect parmi la manifestation de Toulouse. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Barbara / | 17/12/2012

DE(s)COMPTE(s)

> Chacun a une nouvelle fois pu remarquer la présentation à 2 bornes du décompte des manifestants alors que le 17 nov seul la borne inférieure (du ministère - juge et parti !) avait été cité par les médias.
dans la même veine :
Personne n'a relevé que manifester en province le samedi et à Paris le dimanche pouvait permettre à certains de manifester 2 fois...
Personne n'a jugé curieux que des "sympathisants" étranger viennent faire nombre.
mobilisons pour les 13 janvier.

Franz

[ De PP à Franz - Le 17 novembre, plusieurs médias importants ont d'abord indiqué : "60 000 à Paris selon la police, 200 000 à Paris selon les organisateurs." Dans les jours qui ont suivi, l'estimation est redescendue : "100 000 en France", autrement dit 60 000 ou 70 000 à Paris. )

réponse au commentaire]

Écrit par : Franz / | 17/12/2012

TÊTES DE TURC

> Barbara, les insultes homophobes ne sont pas forcément adressées à des homosexuels - mais à tous les individus qui ne se fondent pas dans le groupe. J'en sais quelque chose. Et c'est bien vrai, les élèves (et/ou les professeurs) ont besoin de trouver leur « tête de turc ». Mais que fait l'institution scolaire? à ma connaissance, pas grand chose.
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Écrit par : Blaise / | 17/12/2012

DEESSE RAISON

> N'est-il pas venu à l'idée de Mme Duflot de "réquisitionner" Notre-Dame-de-Paris pour rééditer l'intronisation de la déesse Raison ? A défaut de Descartes, elle rendrait pourtant grand service aux politiques ! Le seul problème est que Robespierre n'a survécu que quelques jours à la déesse...
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Écrit par : Jean-Claude Alleaume / | 17/12/2012

à PP

> effectivement, avec la manie d'illustrer un événement avec une photo d'un autre, on ne peut plus être sûr de rien.
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Écrit par : Barbara / | 17/12/2012

MITTAL ET LE CATHO

> Si l'exemple de Mittal était bien mal venu dans les dire de l'élu local dont vous parlez, il est quand vrai même bien vrai qu'il y a chez nous un égalitarisme malsain, faux nez du vice d'ENVIE. Dans le cas présent, on le voit bien, l'argument massue de Mme Taubira étant non pas la liberté, ce qui peut encore se discuter, mais l'égalité, ce qui est carrément aberrant.PH


[ De PP à PH - D'accord. Mais le dérapage de l'élu local est l'illustration (redoutable) de la confusion mentale et du manque d'analyse sociologique qui caractérisent la droite catho. Ces gens toujours fourrés à la messe regarderont au plafond si vous leur parlez du message du pape du 1er janvier prochain. Quand Benoît XVI se met à tenir des propos critiques envers le capitalisme libéral, ce qui est fréquent, les super-papistes n'écoutent plus le pape... Quelque chose ne tourne pas rond. D'autant que cette surdité-cécité les rend incapables de comprendre une partie (décisive) des causes de ce qu'ils déplorent en tant qu'effets. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 17/12/2012

INCURABLES

> Totalement d'accord avec PP dans sa réponse à PH. Sur un forum catho où l'ami Feld a crée un fil de discussion autour du texte récent de Benoît XVI, on peste et on s'interroge : mais quand est-ce que l'Eglise va-t-elle enfin comprendre que son principal ennemi, c'est l'Etat ?

SL


[ De PP à SL - Prions pour les incurables. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Serge Lellouche / | 17/12/2012

@ serge

> où est ce forum ? (question posée dans le cadre : "connais ton adversaire")
Sinon si j'ai été injuste l'autre jour je vous demande pardon.

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Écrit par : zorglub / | 17/12/2012

MEDIAMANCIE

> Pardon de vous écrire encore une fois. Sans doute avez-vous d’autres choses à lire mais, en tant qu’habitant du monde rural, peu versé dans les arcanes des médias, j’ai recours à votre expertise. Et j’en ai bien besoin puisque je me suis découvert une nouvelle activité : je m’initie à la médiamancie, je commence à lire dans le marc de média.
Voici ce que je vois, ce que j’entends, à la radio, à la télé, sur Internet, notamment sur les sites de grands journaux « papier », au soir de ce dimanche 16 décembre :
a) Depuis x jours, on m’annonce, très souvent en première partie ou première page du journal, une grande manifestation pro mariage dit « pour tous », revendication soutenue par une multitude d’associations et, paraît-il, par une majorité de Français.
b) En début de soirée, on me donne l’estimation des organisateurs -150 000 manifestants - comme seul chiffre digne d’être comparé aux 100 000 personnes comptées par la police à la manif « pour tous » et contre le projet de mariage « gay » ; puis on me dit que la police estime qu’il y avait, ce dimanche 16 décembre, 60 000 manifestants, puis on me dit que c’est hier que la police avait prévu entre 40 000 et 60 000 manifestants et qu’on décrète maintenant « comme ça » que le nombre le plus élevé est, en fait, le bon compte. Finalement on ne sait pas vraiment ce qu’annonce la police, et j’ai l’impression qu’elle ne l’annoncera précisément que demain ou dans plusieurs jours, comme dans le cas d’autres manifestations dont je crois me souvenir, à commencer par la manifestation « pour tous » dont le compte officiel a été publié avec un certain décalage et ne s’est imposé que très progressivement dans les médias. En plus, à la campagne, on est méfiant quand on a été échaudé par des gens, or ces gens ont annoncé pendant des années des chiffres de plusieurs centaines de milliers de participants à la Gay Pride, estimations démenties d’un bloc plusieurs années après, et ces mêmes gens parlaient de 300 000 enfants dans des familles homoparentales françaises alors que les chiffres officiels comptent dix fois moins d’enfants.
c) On me montre, aujourd’hui beaucoup d’images prises « au ras de la foule », je n’arrive pas à voir derrière les premiers rangs, on me montre aussi une image de la rue de Rivoli vue des toits, rue pleine de monde, ce qui est censé me prouver qu’il y avait bel et bien 60 000 manifestants. Je trouve ça bizarre parce que, dans ma campagne, quand passe un très grand troupeau de moutons, on le voit venir de loin et s’éloigner en s’étirant sur une longue distance, par ailleurs quand un petit troupeau de moutons crée un bouchon dans l’unique et petite rue du village, personne n’oserait dire sans rigoler que cela prouve que c’est un grand troupeau…
d) On me dit que la manifestation s’est déroulée dans une ambiance calme et avec beaucoup d’humour ; il paraît que le slogan « Jésus avait deux papas » est rigolo, et d’autres slogans encore que j’estime ne pas être dignes d’être cités par moi tellement je les trouve bêtes ou vulgaires ; ce qui vous confirme que je suis un rural dépourvu d’humour, préférant rigoler de la poignée de moutons, bloquant l’unique et étroite rue de mon village, et qu’on voudrait faire passer pour un très-très-très grand troupeau.
e) On me fait partager la sérénité des organisateurs et de leurs soutiens politiques ; ils se déclarent heureux de cette réussite en terme de mobilisation, ils ne sont là que pour demander la justice la plus évidente dans le domaine des droits, comme en Espagne ou en Belgique, disent-ils.
f) Dans le marc de médias, je distingue pourtant quelques autres grains, mais vraiment minuscules : photos de la manif pour tous utilisées par Morandini pour illustrer la manif d’aujourd’hui, Pierre Bergé, Lilian Thuram, nouveaux sondages, réponse d’Erwan Binet - à Tugdual Derville - dédaignant l’importance de la référence au père et à la mère dans les droits de chaque enfant etc. Je me dis que l’évidence n’est décidément pas là où le marc de média voudrait que je la trouve.
Voici donc ce que la médiamancie me permet de déduire une fois lu, et donc déblayé, le marc de média :
a) Il y avait du monde à la manifestation, mais bien moins que ce que les organisateurs attendaient ; alors on ne passe pas l’information en premier, on distrait le chaland en lui racontant surtout les mésaventures de Gérard Depardieu ; mésaventures que je finis, sans doute du fait d’un manque d’humour, par trouver rigolotes vu la stupidité d’interminables commentaires dans lesquels la fiscalité et le civisme n’arrivent plus à se marier.
b) Comme le marc de média a servi la soupe à la manif depuis x jours, le marc de média ne peut pas se déjuger mais, vu qu’il a quand même vu les tout petits grains qu’il ne montre guère, il ne peut pas afficher la manif en première page, alors il expédie la manif du jour vers le milieu du journal, et il passera vite sur tout ce qui pourrait être gênant dans la relation des faits ; d’où les chiffres approximatifs, les affirmations gratuites concernant l’humour des organisateurs et… hop ! on passe aux résultats sportifs !
c) Il est ennuyeux, en effet, de relater trop précisément ce qui s’est fait ou ce qui s’est dit. Restons flous. Par exemple en donnant la parole à M. le Maire de Paris qui prononce si bien les déclarations sur l’utilité universelle du projet de loi ; il s’exprime avec la même assurance qu’il avait jadis lorsqu’il promettait de régler les problèmes de logement à Paris, et avec la même assurance qu’il affiche aujourd’hui (mais le moins souvent possible) lorsqu’il explique qu’il n’a pas pu faire davantage - que le peu qu’il a fait - parce que ce n’est pas facile (peut-être est-ce de l’humour, comme celui que le marc de média attribue à la manif ?)… ce n’est qu’une étape, dit M. le Maire, il faut attendre que la situation soit mûre…
d) Portant aux nues cette stratégie de l’étape et de l’attente, M. le Maire de Paris, comme d’autres politiciens présents, pourrait bien voir son confort déclaratoire perturbé par le ton que prennent les revendications exprimées dans la manif : tout le « mariage » maintenant, tout = union + adoption + procréation médicalement assistée ! Mme Guigou doit en être chagrinée, elle qui peut mériter le titre de grande praticienne de ladite stratégie ; ne disait-elle pas, jadis, que le PACS était d’une utilité universelle, et le meilleur rempart contre… ce qu’elle soutient aujourd’hui ? Et qui n’est certes pas encore ce qu’elle envisage de ne soutenir que plus tard ! Mais aujourd’hui, les revendications sont vraiment très « tout maintenant », et on perçoit un certain flottement entre les politiciens favorables « à telle étape » et les manifestants qui revendiquent le plus vivement, surtout lorsque les revendicateurs s’appuient sur les sondages qui… se renouvellent : on comprend, en effet que, dans les sondages, les Français estiment pertinente une forme d’union entre personnes du même sexe, tout en étant majoritairement contre l’adoption… et ils ne parlent même pas de la procréation médicalement assistée. Bref, les Français n’appellent pas « mariage » ce que la manif désigne par ce mot ; en plus les Français ne revendiquent rien, ils trouvent pertinente une forme d’union, c’est tout. Mais si les Français se rendent compte de ce grand écart, quel embarras pour les politiciens ! Voilà une « étape » que beaucoup de politiciens auraient voulu sauter, des fois que cela « démurisse » les Français… Quel tracas, aussi, pour le marc de média dont le discours prémâché depuis des semaines devrait changer, on comprend qu’il passe vite, ce soir, sur cette soi- disant réussite.
e) Mention spéciale pour M. Pierre Bergé, lequel justifie la procréation médicalement assistée en déclarant que louer son ventre n’est pas pire que d’être astreint à tel ou tel travail pénible et mal payé ! Ici pointe le libéralisme le plus dur dont M. le Maire de Paris, Mme Guigou et tant d’autres se disent les adversaires déterminés. Cela devient vraiment moche parce que la contradiction n’est pas simplement et pitoyablement « contradictoire », elle est scandaleuse d’inhumanité. On peut espérer que M. Lilian Thuram y trouvera matière à réflexion, lui qui aurait pu tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de comparer à des esclavagistes les citoyens paisiblement opposés au projet de mariage « gay », et qui argumentent leur opinion de manière rationnelle. Peut-être M. Thuram se dira-t-il que les personnes appelées à louer leur ventre par la logique des revendications, donc par les soi-disant calme-humour-justice de ceux qui organisent le défilé, que les personnes appelées à louer leur ventre, donc, risquent fort d’avoir la même origine géographique ou sociale que les femmes et les hommes jadis déportés en esclavage.
f) Il y avait moins de monde que prévu à la manif, mais il y en avait quand même pas mal : des politiciens aux visées convergentes en apparence, des syndicalistes, des féministes, des francs-maçons, des hétéros, des gays, des parents de gays etc. Question : y avait-il des homosexuels? Pas sûr qu’il y en ait eu tant que ça, parce qu’il semble de plus en plus contestable de confondre les personnes homosexuelles et les « gays »… de la même manière qu’il est de plus en plus contestable de soutenir que les Français appellent « mariage » ce que les organisateurs de la manif et leurs soutiens politiques désignent par ce mot. Ce « mariage » mérite donc le qualificatif de « gay » et pas vraiment celui « d’homosexuel », il est moins encore « le mariage pour tous ».
La médiamancie me permet donc de saisir combien est grande la confusion d’une situation (non seulement concernant le projet, mais aussi concernant l’identité et les motivations de ceux qui sont censés le soutenir, concernant l’état de la société qui est censée l’approuver…), confusion que le marc de média voulut faire passer pour la situation la plus évidente qui soit, exigeant des mesures elles aussi évidemment évidentes.
Ce lundi 17 décembre, au matin, la médiamancie m’offre à ce titre les seules cinq minutes belges qui ne concernent pas Gérard Depardieu depuis quelques jours. Un parlementaire belge, champion du mariage « gay », intervient sur RMC : il me fait le coup de l’évidence de toutes les revendications d’hier… jusqu’à ce qu’il bafouille lorsqu’on l’interroge sur la référence au père et à la mère, et au droit des enfants relativement à cette question ; c’est sans doute parce que ça n’est absolument pas évident que le journaliste conclut rapidement l’entretien matinal qu’il aime pourtant si souvent prolonger et corser sur d’autres sujet, cela me rappelle ce qu’on a rapporté d’un autre entretien : celui de Tugdual Derville avec Erwan Binet.
La médiamancie me permet ainsi de constater combien est grande la faculté de la confusion médiatique à s’alimenter elle-même, spécialement pour convaincre d’une soit disant évidente urgence de mettre en place un système ultra-libéral, et mieux encore si les promoteurs sont ceux qui s’en déclarent les adversaires.Et je vois ici à l'oeuvre la véritable violence, pas la fausse, celle que des spécialistes en humour pour défilés ont imaginé de lire dans les slogans respectueux de la manifestation pour tous; je ne me ferai sans dout jamais à leur humour, même si je déménage à la ville.

Sincères salutations.

C.J.
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Écrit par : C.J. / | 17/12/2012

@ CJ,

> vous vous y connaissez en moutons, voilà pourquoi vous êtes parfaitement placé pour parler des médias français.
Il y a aussi un côté caprin ds la société, une ressemblance avec la chèvre de monsieur Seguin qui veut absolument aller là où tout le monde lui dit que ce sera dangereux pour elle.
Mais non ! elle, elle sait ! Et elle y va.
Et elle se fait bouffer.
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Écrit par : zorglub / | 17/12/2012

@ CJ le médiamancien:

> on est quand même bien informé dans votre campagne!
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/12/2012

@ PH :

> Même à la campagne, au milieu des moutons, il y a internet, maintenant !
Parfois même en haut débit !!
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Écrit par : PMalo / | 17/12/2012

Youpiiiiiiiiii !

> ça continue ! après les enfants adoptés qu'ils le veuillent ou non, par des "couples" de même sexe, c'est au tour de la médecine de faire le contraire de ce pour quoi elle est faite :
http://www.lepoint.fr/politique/un-projet-de-loi-sur-la-fin-de-vie-presente-au-parlement-en-juin-18-12-2012-1603159_20.php
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Écrit par : zorglub / | 18/12/2012

LES COUPABLES

> Du bien envoyé sur les causes de l'homophobie:
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/05/14/31003-20140514ARTFIG00330-hausse-de-l-homophobie-et-si-les-coupables-n-etaient-pas-ceux-qu-on-croit.php
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Écrit par : Pierre Huet / | 15/05/2014

Les commentaires sont fermés.