La Norvège demande-t-elle son entrée dans l'UE ?

Ce serait la seule explication possible au discours impérieux du président du Comité Nobel à Oslo, Thorbjørn Jagland, devant une partie des chefs de gouvernement des 27 :

Mais Oslo refuse de monter à bord du char bruxellois !

Le discours de Jagland ce matin restera donc comme un exemple d'absurdité. Déclarer : "nous ne sommes pas rassemblés ici aujourd'hui avec la conviction que l'UE est parfaite, nous sommes rassemblés avec la conviction que l'on doit résoudre nos problèmes ensemble"... alors qu'on fait partie des chefs d'un pays qui refuse d'appartenir à l'UE, c'est un record.

Outre ces injonctions à une Europe dont il n'est pas membre, M. Jagland a empilé les ectoplasmes conceptuels : notamment l'idée selon laquelle la construction européenne aurait fait "d'un continent de guerre un continent de paix", alors que ce fut l'inverse : l'Europe n'a pas rendu possible la paix, mais la paix (ou plutôt la guerre froide) a rendu possible l'Europe ; laquelle s'est révélée aboulique dès qu'une guerre a éclaté aux marges de son territoire, en ex-Yougoslavie. Quant au chèque de 927 000 euros remis par M. Jagland aux représentants de l'UE, ceux-ci en feront cadeau à l'EU Nobel Prize Children's Project : un fonds destiné à "l'aide aux enfants victimes de guerre". Bravo pour l'intention ! Mais en ce qui concerne le Moyen-Orient, demandons la traçabilité du don.