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05/12/2012

Après le coup de force des sénateurs pour libéraliser la manipulation des embryons humains

...la réaction très ferme des évêques français :



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Communiqué de Presse

 le mercredi 5 décembre 2011


 Haute importance

 

Le Sénat a adopté hier soir une proposition de loi visant à mettre en place un régime d’autorisation sur la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires. Or, l’article 46 de la loi de bioéthique de 2011 prévoit que : « Tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d’un débat public sous forme d’états généraux ». Mgr d’Ornellas, qui a animé au nom de l’Eglise en France le dialogue de la qualité que l’on sait, préparant cette loi de 2011, s’exprime dans le communiqué ci-joint au nom de la Conférence des Evêques de France. Merci de relayer cette information.

 

Mgr Bernard PODVIN

 porte-parole des évêques de France

 

 

 

Respecter la vie humaine ?

 

« Vous voulez protéger la vie dans des conditions qui nous paraissent contraires à l’essence même de la vie. » En prononçant cette phrase, le sénateur Jacques Mézard, qui veut l’autorisation légale de la recherche sur l’embryon humain, a pourtant exprimé la gravité de l’enjeu de la proposition de loi adoptée dans la nuit par le Sénat.

La vie de l’embryon humain mérite-t-elle d’être protégée ? Oui ou non ? Le Sénat a répondu par la négative. Conscient qu’il s’agit d’une « transgression anthropologique », il a pourtant voté l’autorisation de la recherche sur l’embryon humain, par principe et non plus seulement par exception. Le motif invoqué est hasardeux : le retard de la France en matière de recherche scientifique. Est-il vrai que le progrès de la recherche française dépende de cette autorisation ?

L’embryon humain a le droit d’être protégé. L’Europe demande que sa protection soit assurée le mieux possible. Notre droit français actuel s’honore en maintenant, sans ignorer les situations difficiles, le respect de l’être humain « dès le commencement de sa vie ». La France peut être fière de ce respect. Souhaitons qu’elle garde cette fierté !

Le Sénat a remis en cause ce respect. Cela est choquant. Et un tel changement est opéré sans même qu’un véritable débat ait eu lieu. La loi de bioéthique promulguée en juillet 2011 exige pourtant ce débat. Le Sénat ne l’a pas jugé utile. Pourquoi avoir peur du débat qui fait appel au vaste panorama de la philosophie et de la science ? L’Allemagne maintient l’interdiction de recherche sur l’embryon humain. Faudra-t-il que ce soit l’Allemagne qui soit en avance dans le respect dû à l’être humain ?

Le vote du Sénat est d’autant plus choquant que, dans les tests pour les nouveaux médicaments, la communauté scientifique internationale privilégie désormais les cellules souches reprogrammées découvertes par les Nobels Gurdon et Yamanaka. Comme l’a écrit le neurobiologiste Alain Privat, l’adoption d’une disposition autorisant par principe l’expérimentation sur les embryons humains « enverrait au monde un message de négation de l'éthique et d'anachronisme scientifique ».

 Mgr Pierre d’ORNELLAS

archevêque de Rennes

 

Commentaires

L'ECONOMIQUE

> "Le motif invoqué est hasardeux : le retard de la France en matière de recherche scientifique". Hasardeux d'un point de vue éthique. Mais affreusement logique du point de vue économique et commercial. La logique qui conduisait Jacques Attali, ce matin sur France Culture, à prôner le gaz de schiste pour le même motif : "ne pas prendre de retard". Sur quoi ? Sur la conquête de ces "nouveaux marchés". Logique du libéralisme ! Qui osera encore se dire chrétien et libéral ?
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Écrit par : Euryale / | 05/12/2012

LIBERALISME

> Dire que le christianisme peut servir de contrepoids au libéralisme, c'est dire que l'eau sert de contrepoids au feu.
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Écrit par : médéric / | 05/12/2012

> La définition du libéralisme c'est l'absolue "liberté" de l'économique, c à d l'absence de toute norme non-économique qui viendrait freiner le "libre" jeu des "lois" économiques (= loi de la jungle).
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Écrit par : cénété / | 05/12/2012

> c'est pour cette raison que le libéralisme corrode et dissout toutes les normes et toutes les valeurs. Pour tout transformer en marchandise. Y compris l'humain.
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Écrit par : Hervé Guillemineau / | 05/12/2012

> "Libéralisme conservateur" est un oxymore. Ce qui déstabilise tout ne peut pas "conserver" quelque chose.
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Écrit par : Philippe Ozier / | 05/12/2012

ANTICIPONS

> Pour rattraper le peloton de tête du progrès, je propose qu'on construise tout-de-suite des centres pour les enfants hyper actifs et les ados ingrats dont plus aucun adulte ne voudra être parent,(il y en a déjà qui pointent dans les Missions Locales, jetés de chez eux, et d'abord, par chez nous, de leurs milieux favorisés) que les assurances prévoient en conséquence dans leurs contrats des dédommagements si l'enfant déçoit, voire qu'on envisage des CDD de parentalité, comme il est plus que temps de faire pour le mariage, en intégrant par avance les clauses du divorce.On peut aussi réfléchir au marché de l'occasion, éthiquement responsable!,: donner une seconde vie à un enfant né d'une mère porteuse et d'un parent 1 qui depuis a changé de genre en le revendant à une famille de classe moyenne. Enfin en matière de genre, il faut anticiper là-aussi: il y en a bien plus que 5! J'ai un corps de femme, mais dans mon psychisme, je suis un homme.... homosexuel, ou inversement,ou encore le jour je suis un homme hétéro, la nuit une femme avec ma femme, dans ma tête je n'ai pas 50 ans mais 2 ans, et je veux une maman qui me change et me donne à manger (ne voit-on pas ce genre de cas sur nos écrans?)Créons de nouveaux possibles, inventons de nouveaux marchés ...anticipons, anticipons, l'avenir est à nous!
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Écrit par : Anne Josnin / | 05/12/2012

COLÈRE

> Hier, la vie humaine a cessé d'être une valeur absolue. Son détricotage a commencé. Les essais humains vont devenir beaucoup plus simples. La vente d'organes humains devient admissible. Mengele doit rigoler dans sa tombe.
Leur seule excuse et elle est bien pauvre : Ils ne savent pas ce qu'ils font.
La notion de progrès vient de perdre beaucoup de sa légitimité. Elle n'est plus faite pour les humains. Cette notion sert à protéger la première place du pays dans un domaine très particulier. Quand je vois les Grecs mourir pour protéger les banquiers, je me dis que la vie humaine est de toutes façons une valeur en baisse en Occident. Cette valeur est proportionnelle à la taille du compte en banque de son porteur.
Je suis en colère.
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Écrit par : DidierF | 05/12/2012

@ DidierF

"la vie humaine a cessé d'être une valeur absolue"
Les Européens en sont convaincus...depuis la grande boucherie de 14-18. Je pense de plus en plus que cet évènement, ce suicide de l'Europe, est fondateur à plus d'un titre...

F.


[ De PP à F. - D'accord avec ce constat. On ne mesurera jamais assez combien août 14 fut le suicide (matériel et moral) de l'Europe. Et cette fuite dans la guerre avait des causes économiques en profondeur. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 05/12/2012

@ Anne,

> oui, anticipons, anticipons, le suicide collectif est à nous. On n'a pas de temps à perdre, ni de retard à prendre dans ce domaine. Les chinois ne nous attendrons pas et la compétitivité de nos entreprises est en jeu (donc l'emploi, pas vrai?). Et c'est Jacques Attali qui le dit!
Traduction de "anticipation" dans le dico-novlangue : "l’anticipation facilite l’acceptation, affaiblit les résistances et prépare l’invasion de la dernière innovation dont nous n’avons ni besoin, ni envie. " John Kaltenbrunner.
Exemple ce colloque sur la biologie de synthèse, où des tristes universitaires préparent les esprits à accepter en douceur, notre enfoncement mortifère vers notre déshumanisation par notre standardisation biologique (traduction de "progrès" dans le même dico)
http://www.reporterre.net/spip.php?article3584
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Écrit par : Serge Lellouche / | 06/12/2012

TRÈS GRAVE

> Pourquoi ne pas prendre de l'avance dans les cellules souches adultes ? Investir de l'argent et des surtout hommes pour être en tête de ceux qui foncent vers le précipice -non seulement éthique, mais aussi technique- est très grave. Pas tant pour la perte d'argent que pour la difficulté qu'il y aura pour ces personnes qui se seront impliquées dans ce domaine de faire machine arrière un jour.
Il est dommage qu'on oublie trop souvent ce qu'instituent nos actes, en nous et hors de nous.
Patrice, que voulez-vous dire dans votre réponse à DidierF quand vous écrivez : "Et cette fuite dans la guerre avait des causes économiques en profondeur ?"
Jean


[ De PP à Jean :
"La guerre actuelle est née en Allemagne de la surproduction, laquelle, sans trouver à s'exporter, aurait fini par étouffer ce pays. Le matérialisme européen, en créant une culture de la machine toujours croissante et en multipliant la vitesse des moyens de communications et d'échange, a favorisé l'émergence d'immenses organismes industrialo-étatiques qui ne peuvent survivre qu'en se dévorant entre eux." (Maximilian Volochine, 1915).
"Cette guerre est pour l'Occident le Jugement dernier de la culture européenne dans sa totalité. Mais l'Occident n'en a pas conscience." (M. Volochine, 1916).
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Écrit par : Jean / | 06/12/2012

VOLOCHINE

> Impressionnant. En 1925, Volochine avait compris comment ça marche. La Compétitivité, la Croissance, le Marché, l'économie financière sont dans la citation de Volochine de 1915.
Le Jugement dernier de la culture européenne est venu par cette guerre. Je partage l'avis d'historiens selon lequel la seconde guerre mondiale est la continuation de la première et que la guerre froide est une conséquence de cette première guerre mondiale. Notre culture a été jugée et condamnée à l'anéantissement. La grande confusion qui débute en Occident et en Europe en particulier est une conséquence de cette condamnation.
L'agonie de notre culture se termine. Nous avons voulu construire des tours jusqu'au ciel. Nous sommes en train de revivre l'histoire de la tour de Babel. À partir d'aujourd'hui, elle cesse d'être un mythe pour devenir une histoire.
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Écrit par : DidierF / | 06/12/2012

CONTINUITE

> La source historique de cette relativisation de la vie humaine par le discours et la pratique de la science peut aussi être illuminée à cette aune...
Jean-Pierre Lebrun, 'Un monde sans limite' :
«Le nazisme implique de passer d'un racisme viscéral à un racisme scientifiquement justifié ; il ne s'agit plus d'une relation d'affrontement guerrier mais d'un relation d'épuration biologique. Ce qui est visé dans ce changement, c'est la mise en place d'une nouvelle légitimation, en l'occurence scientifique, pour autoriser l'élimination de ceux et celles qui peuvent être identifié comme la cause du mal social. Notons à ce propos que Hitler introduit fréquemment du vocabulaire médical dans ses exhortations à l'égard des juifs ; ainsi il parle de « contamination, d'élimination du pus, d'empoisonnement du sang, d'infection pestilentielle, de tuberculose », etc, et que par ailleurs, la signification littérale du « Heil Hitler ! » n'est autre que « Que Hitler soit en bonne santé ! ». C'est donc la médecine comme rationalité scientifique qui est convoquée pour tenter de conjurer la maladie du système social.
Telle est bien la raison fondamentale pour laquelle nous pouvons parler d'une continuité entre les problèmes posés par la science nazie, ceux de la médecine d'aujourd'hui, et ceux de notre société post-moderne toute entière. »
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Écrit par : Serge Lellouche / | 07/12/2012

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