Florange : indécent esclandre de Mme Parisot

          Et mise en cause du néolibéralisme dans la revue Kephas :

 

 

1. Dans le numéro d'automne de Kephas, un diagnostic d'économiste catholique* : "le primat de la finance érigé en règle de vie par le credo libéral" est au coeur de la crise qui ravage nos sociétés

<<  Cette crise ne ressemble à aucune des crises récentes qui avaient été résolues par des mesures de politiques monétaires. La crise actuelle prend sa source dans l'hyper-financiarisation de nos économies. Cette crise est largement la conséquence des choix des dirigeants occidentaux. Conquis aux idées néo-libérales, ils ont délibérément choisi d'abandonner le vecteur traditionnel de développement qu'était l'industrie manufacturière. Le créneau de "l'industrie financière", dont les promesses de financements abondants et de croissance semblaient illimitées, leur paraissait le choix d'avenir. Les industries manufacturières, en butte à une forte compétition, à d'incessants progrès de productivité, ont été abandonnées aux pays émergents.

...Mais, en même temps, il a fallu trouver des sources alternatives de revenus : les services, "la nouvelle économie", la finance, la consommation, l'immobilier (secteur non concurrentiel par hypothèse) sont devenus les nouveaux vecteurs de croissance...  Les institutions financières ont reçu pour mission implicite de soutenir cette nouvelle croissance par une politique, jusque làinédite, de distribution de crédits abondants et pas chers. Elles sont devenues, de ce fait, le pivot des économies occidentales. Cette politique a rencontré d'incontestables succès initiaux puisqu'elle a engendré une fièvre consumériste et développé une bulle immobilière spéculative. Au lieu d'être pris comme des signaux d'alerte, emballement et spéculation ont été, au contraire, considérés comme les manifestations saines d'une économie en pleine effervescence... >>

 

2. En déclarant "scandaleuse" (sic) la menace de nationaliser provisoirement Florange, Laurence Parisot témoigne donc d'un fier culot :

a) sur la forme – car les décideurs occidentaux ont perdu le droit de jouer aux experts et aux arbitres, compte tenu de ce que constate, comme beaucoup d'autres analystes, l'auteur de l'article de Kephas ;

b) sur le fond  –  car c'est une provocation que d'invoquer le respect des accords, au profit de Lakshmi Mittal qui ne les respecte pas. Et c'est une autre provocation que d'invoquer la sacralité de la propriété privée ! Celle-ci n'a rien de sacré (elle est subordonnée à la souveraineté du bien commun et à la destination universelle des biens). Par ailleurs, Parisot et les siens se soucient peu de la propriété privée quand il s'agit d'expulser les paysans du bocage.

 

_________

* Gilles Sermandieras, économiste et spécialiste des marchés financiers.

 

 www.revue-kephas.org