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01/11/2012

Toussaint : notre fête à tous

 C'est le seul libre-échange équitable et salutaire :

La-Toussaint.jpg


 

<<  Les jours saints des 1er et 2 novembre font célébrer chaque année le mystère même de l'Eglise. Pour nous qui réduisons si souvent l'Eglise aux horizons étriqués de ce que nous pouvons en voir extérieurement, en sa seule réalité terrestre, quel émerveillement ! Ces fêtes déchirent la nuit et le brouillard qui nous enveloppent, et nous font entrevoir « l'autre côté des choses »... Ce sont les anges et les saints déjà rassemblés, en notre nom à tous, et comme en avant de nous, au coeur du Père, du Fils et de l'Esprit... La liturgie nous tourne vers ce qui vient, vers ce qui approche, ce qui nous attend. Nous sommes orientés : tournés vers ce soleil levant... Notre route en reçoit son sens (et sa direction, sa raison d'être). En regardant les saints, je sais qui je serai demain. Je vois l'humanité telle qu'elle sera demain : toute rachetée, toute glorifiée. « Jérusalem ! Lève-toi, tiens-toi sur la hauteur ! Regarde vers l'orient ! Vois la joie qui vient de Dieu ! » (Baruch 4, 36)... Depuis que Dieu a déchiré les cieux pour se faire le coeur de sa création, bébé dans une grotte, depuis que les anges ont chanté que la gloire de Dieu était devenue la paix des hommes et vice-versa : depuis cet instant, toutes les barrières entre terre et ciel ont été anéanties... Tout ce qui se vit, se fait, en un point précis de l'Eglise, se répercute ailleurs. D'abord à l'intérieur même de l'Eglise sur terre : mon péché fait baisser le niveau de sainteté de tous et spécialement de la portion d'Eglise où je vis, surtout si j'en suis responsable (et chacun l'est, à un niveau ou à un autre). Il peut freiner la marche d'un frère inconnu. Mais aussi et surtout, tout acte d'amour, tout geste de vie, en entraînent d'autres vers l'amour et la vue, rapprochent le monde entier du Père, l'ouvrent davantage à l'Esprit et hâtent la venue en gloire du Fils. Simplement parce que nous sommes un seul et même corps... Mais en sens inverse, je dois une partie de mon amour à quelqu'un qui peut être, à l'autre bout de la planète, prie et offre pour moi, et que je ne connaîtrai qu'au ciel. Si je ne suis pas plus enfoncé dans la fange, c'est que des mains invisibles me soutiennent. Les actes d'amour des saints qui vivent sur la terre sont à moi.... Cette libre circulation des biens spirituels*, ce retentissement universel de tout ce qui se fait et se vit dans le coeur de l'homme, c'est ce qu'on appelle la communion des saints. >> (P. Daniel-Ange).

 

<< Fêter tous les saints, c'est regarder ceux qui possèdent déjà l'héritage de la gloire éternelle. Eux qui ont voulu vivre de leur grâce de fils adoptifs, ils ont laissé la miséricorde du Père vivifier chaque instant de leur vie, chaque fibre de leur coeur... Ce sont des frères aînés que l'Eglise nous propose comme modèles, parce que – pécheurs comme chacun d'entre nous – ils ont accepté de se laisser rencontrer par Jésus, à travers leurs désirs, leurs faiblesses, leurs souffrances, leurs détresses. Malgré les nuits, à travers les purifications constantes que l'amour exige pour être vrai, et parfois au delà de tout espoir humain, tous ont voulu se laisser brûler par l'amour et disparaître pour que Jésus soit progressivement tout en eux... >> (Fr Dominique).

 

<< Pour celui qui, venant de sa propre vie étroite et amortie, reçoit la possibilité d'entrer dans cette vie de Dieu, tout se passe pour lui comme si s'ouvraient, lui coupant le souffle, des espaces à perte de vue. Des espaces dans lesquels on peut se précipiter dans la liberté la plus parfaite. Et ces espaces sont eux-mêmes des libertés qui attirent notre amour, l'accueillent et lui répondent. Qui peut, déjà, ici-bas, pénétrer au fond d'une autre liberté ? C'est impossible ! Ainsi s'accumulent, dans la communion des saints en Dieu, au delà de tout ce qu'on peut dénombrer, les aventures de l'amour créateur et inventif. La vie en Dieu devient miracle absolu. Rien n'est donné qui mette un terme au recevoir, l'acte du don se déploie sans limites. C'est pourquoi ceux qui sont au ciel sont toujours et sans cesse prêts à venir en aide à l'indigence terrestre, certainement avec des dons éternels, peut-être aussi avec des dons temporels, pour stimuler à nouveau en nous le courage de poursuivre, malgré tout, notre effort vers la vie éternelle, pour nous donner un avant-goût de ce qui nous attend... >> (Hans Urs von Balthasar).

 

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* Il n'y a que dans le domaine spirituel que le libre-échangisme soit équitable et salutaire et que la « main invisible » existe ! Dans le domaine temporel, l'économie de communion (Focolari) née du christianisme est aux antipodes du système idéologique libéral. C'est aussi le cas - plus généralement - de la doctrine sociale de l'Eglise catholique.

 

Commentaires

DIFFICILE

> mais combien il est difficile (impossible ?) de faire passer ce message par les télévisions ! elles zappent totalement le sens chrétien de la fête.
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Écrit par : myriam / | 01/11/2012

"DISPARAITRE"

> Magnifiques citations!
En revanche je trouve que le verbe "disparaître" utilisé par Fr. Dominique est malheureux. On pourrait croire que la vie chrétienne consiste à être absorbé par un grand tout qu'on nomme le Christ, alors qu'il n'en est rien, grâce à l'audace de Dieu de nous avoir révélé sa vie trinitaire.
En effet, le don entre les Personnes divines est total, sans pour autant qu'il y ait fusion entre eux.
Et par participation, en me donnant totalement au Christ, je serai du coup totalement moi-même, et non dissout, disparu dans le Christ.
Comme dit Benoît XVI : N'ayez pas peur! Le Christ n'enlève rien, il donne tout.

T.

[ De PP à T. - Ce "disparaître" m'a paru difficile à moi aussi, mais saint Paul écrit (Galates‭ ‬2:20‭) : "J'ai été crucifié avec le Christ‭; ‬et si je vis,‭ ‬ce‭ ‬n‭'‬est‭ ‬plus‭ ‬moi‭ ‬qui‭ ‬vis,‭ ‬c'est le Christ qui vit en moi‭; ‬si je vis maintenant dans la chair,‭ ‬je vis dans la foi au Fils de Dieu,‭ ‬qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi." Il faut comprendre dans ce sens la formule du Fr Dominique.
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Écrit par : Théophile / | 01/11/2012

"LES FÊTES CHRETIENNES"

> Nous sommes dans un état laïque et la télévision ne peut retransmettre que définition et forme extérieure des fêtes et non le sens spirituel.A chacun de nous d'approfondir notre foi en cherchant ou retrouvant leur sens spirituel. Je viens de sortir un livre, "Les fêtes chrétiennes" Histoire, sens et traditions aux Ed. des Béatitudes. 34 fêtes que j'ai replacées dans le projet global de Dieu pour l'humanité afin que chacun, puisse, à travers le sens retrouvé de ces fêtes, retrouver le sens de sa propre vie. C'est ce qui fait l'originalité de mon livre. Extrait pour la Toussaint : "la Toussaint, fêtée le 1er novembre, est souvent confondue avec la fête de la commémoration des morts qui a lieu le lendemain, le 2 novembre. Mais les saints ne sont-ils pas des défunts et les défunts ne sont-ils pas appelés à être des saints ? Les saints ne sont-ils pas "les pierres vivantes" sur lesquelles le Christ bâtit son Eglise ? ... A chacun de nous de devenir "une pierre vivante" en Christ à l'exemple de nos saints.
Ce livre a été relu par un exégète et a reçu l'imprimatur de l'Eglise. Il peut donc pris comme référence.
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Écrit par : Edith Momméja / | 01/11/2012

ANTIDOTE

> Pour Benoît XVI la foi est l'antidote à l'individualimse: http://www.zenit.org/article-32440?l=french
Or l'individualisme est au fondement du libéralisme (qu'on songe au fameux « individualisme méthodologique » des sciences sociales).
Plus particulièrement il me semble que la foi est opposée à l'utilitarisme pour la raison qui suit. Saint Augustin nous dit que Dieu ne permettrait jamais le mal s'il n'était capable d'en tirer un bien plus grand. C'est le mystère de la Croix. On retrouve déjà préfigurée cette idée que Dieu peut tirer un bien plus grand du mal, par exemple dans l'Ancien Testament où le roi Cyrus devient l' « instrument de Dieu», lui qui pour le mauvais motif de son paganisme permet au peuple d'Israël de retourner à Jérusalem, ce qui est finalement une bénédiction. Dans le Nouveau Testament cela est d'autant plus visible. Que l'on songe aussi à cette « bienheureuse faute qui nous valut un tel Rédempteur » du Vendredi Saint (« Felix Culpa »). Saint Thérèse de Lisieux nous dit: « Tout est grâce ». Un prêtre me disait que cependant faire du bien avec du mal n'est au pouvoir de personne si ce n'est de Dieu seul.
Or dans l'utilitarisme et avec la min invisible on nous dit grosso modo: allez-y, comportez vous n'importe commet sur le plan moral et économique, et vous verrez, finalement, cela profitera à la société dans son ensemble. En clair on peut faire le mal, cela revient à faire du bien.
A mon avis il y a là une idolatrisation de la main invisible qui est sommée de faire du bien avec le mal que l'on fait, et bien évidemment une perversion morale. (Je dis idolatrisation car est conférée à la min invisible un pouvoir qui n'appartient qu'à Dieu seul.)
Et a fortiori je ne suis même pas sûr que le précepte que l'on peut faire du mal et que « les vices privés faisant les vertus publiques » soit toujours appliqué par les libéraux; imaginons quelques secondes que l'on dise aux Etats, allez-y endettez vous sciemment et volontairement, et l'on verrait une armée de libéraux qui viendraient dire que... c'est mal et qu'il ne faut surtout pas le faire! Mais alors les vices privés font-ils toujours autant que cela les vertus publiques?
Bonne fête à tous.
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 01/11/2012

DEUX POIDS

> à Edith Momméja - "Nous sommes dans un Etat laïque", etc. Quand c'est ramadan,
les mêmes télévisions "laïques" nous expliquent ce qu'il signifie pour les croyants musulmans. Pourquoi n'expliquent-elles pas ce que la Toussaint signifie pour les croyants catholiques ?
Deux poids deux mesures ? Il faut regarder ce problème en face.
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Écrit par : ilona / | 01/11/2012

ERRATUM

> Petit erratum: j'ai écrit mon commentaire à la va vite sans réfléchir. En aucun cas le déficit des Etats ne pourrait être un vice privé et ce par définition. Il n'en demeure pas moins qu'on pourrait transposer cela aux particuliers et entreprises; crise des subprimes, endettement des entreprises... Cela ne donne pas grand chose de bon.
Pour le reste je persiste et signe.
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 01/11/2012

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