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18/10/2012

Twitter et ses monstres

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Le réseau "social" (?)  en face de ses responsabilités :




Twitter jouait un rôle dans la crétinisation de la post-démocratie. C'était juste débile. Mais parmi des millions de borborygmes dysorthographiques, se glissent des vannes génocidaires. C'était couru : si tout se vaut, la morale libérale-libertaire interdit le filtrage... Aujourd'hui Richard Prasquier déclare que Twitter « ne peut se décharger de sa responsabilité », et une class-action se prépare contre la firme – qui peut y laisser des plumes. On ne la pleurera pas.

Il faut remarquer l'argumentaire défensif de Twitter : « les tweets doivent circuler...  nous nous efforçons de laisser circuler librement l'information indépendamment du contenu. » C'est l'essence du business : seul compte le flux, peu importe de quoi il s'agit.

Une avocate spécialisée explique au Nouvel Observateur : «l'entreprise a l'obligation de réagir face à ces tweets clairement antisémites... Il suffit d'envoyer une notification à Twitter, formalisée selon la loi pour la confiance dans l'économie numérique. Dans cette notification, il faut préciser l'adresse internet des tweets et un rappel à la loi française. » Mais Twitter portera plainte auprès de Bruxelles et de l'OMC, pour entrave étatique au fonctionnement d'une entreprise privée ! L'Obs a-t-il oublié la norme libérale-libertaire qu'il défend par ailleurs depuis trente ans : l'ennemi c'est l'Etat-nation avec ses lois ? Surtout in an age of statism, comme dirait l'Acton Institute ?

En janvier dernier, Twitter avait vaguement envisagé la possibilité de « s'adapter aux législations locales » ; aussitôt les bobos utilisateurs (hardi les Pigeons) avaient lancé une cyber-protestation et appelé au boycott si la firme ne reculait pas. Et la firme avait reculé, aussitôt, comme n'importe quel Ayrault... Les pigeons avaient gagné. Le problème c'est qu'ils ne sont plus seuls dans la volière : voilà les vautours. Tous ensemble, tous ensemble, ouais !


 

Commentaires

VALOCHE

> Voilà Valoche en bien mauvaise compagnie. Vite, une hyper-séparation entre Twitter chic et Twitter glauque.
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Écrit par : Clara / | 18/10/2012

PAS D'ACCORD

> Pas d'accord avec Nicolas :
- il n'y a pas d'autre moyen d'acheminer les lettres que La Poste (service public d'intérêt général), alors que personne n'est obligé d'aller sur Twitter (entreprise commerciale privée)
- les lettres qui transitent par la Poste sont cachetées, alors que les tweets sont ouverts donc contrôlables
- les tweets sont lus par tout le monde alors qu'une lettre n'est lue que par son destinataire
- Twitter propose aux gens une énorme caisse de résonance publique qui n'existerait pas si cette entreprise commerciale n'existait pas
- Twitter est plutôt dans la position d'un directeur de la publication (responsable juridique d'un journal) qui laisserait publier des lettres de lecteur à contenu illicite.
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Écrit par : Anna Zamit / | 18/10/2012

MODÈLE AMERICAIN

> Il faut surtout se rendre compte que Twitter est une société américaine et que la liberté d'expression n'a pas les mêmes limites aux États-Unis qu'en France.
Très peu de propos sont interdits aux États-Unis, au nom de la liberté d'expression. Twitter est fatalement l'héritier de cette culture.
On peut sans doute discuter le modèle américain de la liberté d'expression. Mais juger Twitter sur le simple fait qu'il l'adopte ne me semble guère juste.
Le fond du problème est celui de l'absence de frontières dans le monde d'internet qui fait qu'il est difficile d'y faire respecter des règles nationales. Là encore, on peut ouvrir le débat, mais Twitter n'y est pour rien.
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Écrit par : ArnaudLR / | 20/10/2012

Les commentaires sont fermés.