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10/10/2012

Rome-lefebvristes : rideau, comme prévu

J'ai attendu quatre jours que les médias fassent écho à ces déclarations du nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Gerhard Müller. Comme rien n'est venu (sauf le judicieux article de La Croix), voici le fait :



intégristes,vatican 2Dans une interview diffusée le 6 octobre par la radio Norddeutscher Rundfunk, l'archevêque allemand Gerhard Müller [photo], nommé par Benoît XVI en juillet préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a annoncé l'échec et la fin des discussions avec les intégristes schismatiques de la Fraternité St Pie X (FSSPX) : « Nous ne pouvons pas abandonner la foi catholique dans ces négociations, il n'y aura pas de compromis là-dessus... Je ne pense pas qu'il y aura de nouvelles discussions. »

La Croix, 7 octobre (Isabelle de Gaulmyn) :

<< Le symbole est fort. Juste avant de fêter les cinquante ans de l’ouverture de Vatican II, jeudi prochain, on apprend que la réconciliation entre les intégristes de la Fraternité Saint- Pie-X et  l’Eglise catholique a échoué. Sauf retournement de dernière minute hautement improbable, les intégristes ne reviendront jamais dans le giron de l’Eglise. Et c’est précisément sur Vatican II que les discussions ont finalement achoppé. Le nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Gerhard Ludwig Müller, intervenant à une radio allemande, a en effet fait savoir samedi 6 octobre qu’il n’y aurait pas de nouvelle discussion avec les lefebvristes. Ceux-ci continuent à refuser de signer un document qui reconnait l’entière validité du magistère de Vatican II. «Il ne peut y avoir d’amputation à la foi catholique, surtout si il s’agit d’énoncés qui ont été validés par le Concile Vatican II » affirme Mgr Müller.

A quelques jours du cinquantenaire, l’hypothèque est donc définitivement levée, pour ceux qui en doutaient encore: le concile Vatican II ne se négocie pas. « On ne peut geler l’autorité magistérielle de l’Eglise à 1962 » avait écrit le pape, qui a fait du concile la « boussole » de son pontificat. Ces longues négociations aux multiples rebondissements, entamées depuis la levée des excommunications des évêques intégristes en 2009, auront eu un mérite : montrer que la rupture n’est pas seulement une question de liturgie et de messe en latin, en obligeant la Fraternité Saint-Pie-X à se prononcer sur les fondements de la foi. Les intégristes ont été amené à dire clairement ce sur quoi ils n’étaient pas d’accord: l’œcuménisme, le dialogue interreligieux, la liberté religieuse, et au fond, une certaine conception de la vérité telle qu’elle apparaît à travers les textes conciliaires.

Dérives et risques de radicalisation - Les intégristes n’ont pas le monopole de la tradition : Vatican II fait désormais partie de la tradition de l’Eglise, et ne s’inscrit pas en rupture. Mais il s’agit d’une tradition vivante, et non figée au XIXe siècle, une tradition capable de se ressourcer à travers l’écoute de la Parole, comme elle l’a fait durant le concile. C’était, déjà, la conception développée par Benoît XVI lors de son grands discours sur l’herméneutique de Vatican II, en 2005. Certes, on peut se réjouir de cette rupture annoncée, en ce qu’elle conforte l’enseignement conciliaire. Il n’empêche. Toute rupture est amère, et celle-ci ne déroge pas à la règle. Jamais, sans doute, on n’avait été aussi près d’aboutir. Jamais un pape n’avait passé autant d’énergie à œuvrer pour la réconciliation. Lorsqu’il avait écrit aux évêques, en 2009, après la levée de l’excommunication, Benoît XVI s’en était justifié en pointant les risques de radicalisation de petits groupes exclus de l’institution. Crainte légitime.  Nul ne peut se réjouir, dans l’Eglise, d’assister ainsi à la dérive d’une minorité vers l’intolérance et la violence. Dimanche dernier la célébration de l’anniversaire du concile à Notre Dame a ainsi été interrompue par une poignée de jeunes militants anti-conciliaires. Et depuis quelques mois, on ne compte plus les rencontres interreligieuses qu’ils tentent d’empêcher, à travers toute la France….La  religion catholique, de ce point de vue, n’est pas plus épargnée que les autres par un risque de radicalisation en interne. >>

intégristes,vatican 2Ce qu'il faut savoir, c'est ce qu'annonçait la FSSPX le 18 septembre, par la voix de son supérieur pour l'Allemagne Franz Schmidberger [photo] : accusant Mgr Müller d'hérésie, il soulignait que Benoît XVI en personne venait d'introduire des clauses non négociables que la FSSPX ne pouvait accepter. Ces clauses concernaient l'attitude que tout catholique doit avoir envers le magistère de l'Eglise, dont font évidemment partie les conciles. Extraits des déclarations de l'abbé Schmidberger sur le site de la FSSPX en France :

<< Que s’est-il passé au cours des dernières semaines ? Quand et comment ce changement est-il survenu ?

Ce changement est survenu le 13 juin à Rome, lors de la rencontre entre notre Supérieur général,Mgr Fellayet le cardinal Levada,alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ce jour-là, le cardinal Levada présenta à Mgr Fellay un nouveau document doctrinal, qui, d’un côté, acceptait le texte proposé par Mgr Fellay, mais de l’autre, contenait des changements significatifs qui nous posent un vrai problème – ce qui créait une situation entièrement nouvelle.

Des bruits courent sur une lettre que le pape a personnellement écrite au Supérieur général.

Cette lettre est très probablement la réponse à une demande que nous avons faite au pape, où nous voulions savoir si ces nouvelles exigences avaient réellement été ajoutées avec son approbation, si elles étaient vraiment de lui ou de certains de ses collaborateurs. Il nous assura que c’était son souhait propre que nous acceptions ces nouvelles exigences.

Et quelles sont ces nouvelles exigences du 13 juin ?

En particulier, il nous est demandé que nous reconnaissions la licéitéde la nouvelle liturgie. Je crois que l’on entend par là la légitimitéde la nouvelle liturgie. Egalement, qu’il soit possible de poursuivre les discussions sur certaines nuances du concile Vatican II, mais aussi que nous soyons prêts à accepter sa continuité tout simplement, c’est-à-dire à considérer le concile Vatican II dans la ligne ininterrompue des autres conciles et enseignements de l’Eglise. Et cela pose problème. Il y a des incohérences dans le concile Vatican II qui ne peuvent être niées. Nous ne pouvons reconnaître une pareille herméneutique de continuité. >>

Ainsi s'achève, dans la clarté revenue et comme nous l'avions prévu dès le début, l'interminable feuilleton de la confrontation Rome-Ecône. Le lefebvrisme refuse de cesser d'être une riche entreprise privée ; il s'abrite derrière une intransigeance théologico-ecclésiologique factice, dont les affirmations sont réfutées depuis des années.

La confrontation Rome-Ecône avait excité les médias commerciaux et les sites pseudo-papistes, persuadés, les uns et les autres, que Benoît XVI voulait « à tout prix » réintégrer les intégristes. Pourquoi en étaient-ils persuadés ? Les médias, parce qu'ils prêtent à ce pape (contre toute évidence) des arrière-pensées passéistes. Les sites pseudo-papistes, parce qu'ils partagent tous plus ou moins l'idéologie lefebvriste. Ces médias et ces sites annonçaient de mois en mois l'accord Rome-Ecône, et glosaient d'avance sur ce signe des temps. Maintenant ils font le silence sur la déclaration de Mgr Müller, et sur le déchaînement des lefebvristes contre lui et le pape. C'est logique.

 PS – Les sites pseudo-papistes appellent leurs lecteurs à participer à la manifestation du 18 novembre organisée par Civitas, branche la plus dure du mouvement lefebvriste. Y aura-t-il des cathos pour grossir les rangs de ceux qui considèrent le pape comme un égaré et Mgr Müller comme un hérétique ? On peut être rétifs à tout raisonnement, mais il y a quand même des limites.

 

 

Commentaires

TANGO

> Je m’arrête de temps à autre sur un site pseudo-papiste (comme vous dites), connaissant sa réactivité, mais faisant dans la lecture des articles la part d’une dérive droitière et très peu évangélique. Le 8 octobre, ce site a affirmé que Mgr Müller n’avait pas été si catégorique que ça : « Mgr Müller ne parle pas d'échec et ne précise pas que la tentative de rapprochement est terminée », y lisait-on.
Nous attendons maintenant le rectificatif et la déploration, le concert de pleureuses, la condamnation que doivent nécessairement susciter l’orgueil et l’aveuglement des lefebvristes… Un élément cependant pourrait expliquer l’hésitation des auteurs du site : le prétendu désir de Mgr Fellay de signer avec une partie des ses troupes le Préambule doctrinal. En son(leur) nom propre, sinon au nom de la FSSPX ? Bref, iront-y ? Iront-y pas ?
Des pseudo-papistes, oui. Et danseurs de tango.
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Écrit par : Denis / | 10/10/2012

PIERRE

> "Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du
royaume des cieux : Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux."(Matthieu 16, 13-19)
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Écrit par : Serge Lellouche / | 10/10/2012

LA CHARITE DE BENOIT XVI

> quelle triste fin ( en tout cas pour cette génération là; d'autres peut être un jour sauront faire mieux! )
ce qui me désole dans cette histoire, c'est de voir combien Benoit XVI a mis de conviction , de charité, d'obstination dans cette volonté de réconciliation et cela malgré et contre les nombreux obstacles internes et externes qui se sont levés devant lui. Ce combat pour l'unité ne pouvait sans doute pas se faire sans une volonté réciproque !
Dommage , j'aurais aimé pour notre pape , pour l'Eglise, être témoin de ce qui aurait pu être une belle page du christianisme: un beau message de réconciliation , de fraternité obstinée...
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Écrit par : pbourdon / | 10/10/2012

AVIS

> De la part de ceux qui censurent Alliance Vita, déforment les propos des évêques et ragent
de devoir renoncer à la fable du "Vatican avec nous", les messages insultants commencent à pleuvoir ici. Pas question de les mettre en ligne.
"Le faux témoin respire le mensonge..." (Pr 14, 5).

> Un de leurs arguments consiste à considérer que l'interview de Mgr Müller au 'National Catholic Register' américain (réalisée en septembre) annule la déclaration de Mgr Müller à la radio allemande (faite en octobre). C'est inepte pour deux raisons :
a) une conclusion est une conclusion ;
b) dans l'interview au NCR, les passages consacrés au cas lefebvriste - pour être moins "raides" que la déclaration à la radio - contiennent néanmoins les clauses incontournables de loyauté envers le Magistère : clauses que les lefebvristes rejettent, et qui ont motivé l'échec final des discussions.
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Écrit par : PP / | 10/10/2012

TOUT EST CLAIR

> Tout est clair. Comment pouvait-on imaginer que Benoît XVI allait "brader le concile", alors qu'il avait expliqué nettement le contraire ?
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Écrit par : Clara / | 10/10/2012

FAUX-MONNAYEURS

> Le réseau des faux-monnayeurs répandait ce bruit en tirs croisés. "Super-papiste.fr", "mon-pape_àmoi-toutseul.org", "torquemada.net", etc. Qui était ravis de tant de vacarme extrémiste et très con ? les médias : bingo.
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Écrit par : Mathias Kop / | 10/10/2012

DANS OUEST-FRANCE

> Pour info l'information a aussi été donnée par Ouest-France dès samedi.

TLR


[ De PP à TLR - Dont acte ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : thierryLR | 10/10/2012

ETONNANT, EN EFFET

> C'est étonnant comme tout le monde, comme vous-même, oublie cette citation de la fin de l'interview :
« Je suis toujours confiant dans notre foi, et optimiste. Nous devons prier pour la bonne volonté et pour l'unité dans l'Église. La FSSPX n'est pas le seul groupe séparatiste dans l'Église. Il y a pire de l'autre côté aussi. Ces mouvements sont pires, car ils nient souvent l'essentiel du christianisme. Nous devons travailler pour l'unité, et c'est donc aussi ma tâche d'inviter tous à revenir dans la pleine communion avec l'Église catholique, qui est dirigé par le pasteur suprême, le Pape - qui est le vicaire du Christ...
- Peut-être pourraient-ils aider à corriger certains abus?
- Ce n'est pas leur tâche, mais la nôtre. Un extrême ne peut pas être l'équivalent de l'autre. Les extrêmes doivent être corrigées par le centre. »

G.


[ De PP à G. - Ce qui est étonnant, c'est que vous n'ayez pas l'air de comprendre ce que dit ce texte. Relisez-le avec attention : il n'atténue en rien le tort du lefebvrisme. Et il enlève radicalement aux lefebvristes le droit de se poser (comme ils le font) en sauveurs de l'Eglise. ]

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Écrit par : gasman / | 10/10/2012

OBJECTIONS

> Cet entretien est très intéressant en effet. Et tout cela est bien triste, c'est certain.
Je suis cependant un peu gêné par la manière dont vous présenter la FSSPX :
"Le lefebvrisme refuse de cesser d'être une riche entreprise privée ; il s'abrite derrière une intransigeance théologico-ecclésiologique factice, dont les affirmations sont réfutées depuis des années. "
Je ne vois pas bien le rapport entre FSSPX et "riche entreprise privée". Je crois que le drame des "dirigeants" de la FSSPX ça n'est pas la "richesse", mais l'orgueil, le désir du pouvoir. Tous les derniers événements en sont la triste confirmation : les dirigeants se sont confortablement installés dans leur pouvoir et les membres de la fraternité dans le plaisir d'être les "rebelles détenteurs de la vérité" seuls contre tous "les modernistes qui ont infiltrés Rome". C'est triste.
Quand aux réfutations, elles ne servent plus à grand chose quand on en est arrivé là.
Malheureusement, il reste une grosse partie de la FSSPX qui sont de simples familles qui ont souffert de 68 et ont transmis cette souffrance aux générations suivantes. Toute une génération installés dans la souffrance.
Bref, j'ai du mal à trouver cela réjouissant. Vatican II n'avait pas besoin d'un tel drame pour "prouver" qu'il faisait partie de la Tradition de l'Eglise.
Par contre je regrette franchement qu'un autre passage de l'entretien soit bien peu rappelé sur les sites qui ne sympathisent pas avec la FSSPX. Certes dans le milieu tradi on appuie d'autant plus dessus que l'on veut atténuer le reste, mais enfin, je crois qu'il est tout de même d'importance :
"Je suis toujours confiant dans notre foi, et optimiste. Nous devons prier pour la bonne volonté et pour l'unité dans l'Église. La FSSPX n'est pas le seul groupe séparatiste dans l'Église. Il y a pire de l'autre côté aussi. Ces mouvements sont pires, car ils nient souvent l'essentiel du christianisme. Nous devons travailler pour l'unité, et c'est donc aussi ma tâche d'inviter tous à revenir dans la pleine communion avec l'Église catholique, qui est dirigé par le pasteur suprême, le Pape - qui est le vicaire du Christ.""
Mgr Müller estime que de l'autre côté il y a pire. Et je pense sincèrement qu'il a raison. La FSSPX n'alimente pas tellement les troupes que nous nommeront "progressiste" (ce terme n'a pas grand sens, mais on voit de quoi je veux parler par là). Ces troupes-là n'ont besoin de la FSSPX que comme miroir pour la bataille mais elles recrutent avant tout en faisant l'apologie du monde (et vous connaissez bien 1 Jn 5,4 ;). Par contre, il est absolument certains que cette victoire du monde sur une partie des membres l'Eglise est un arguments puissant pour la FSSPX.
N'oublions pas que la plupart des membres de la FSSPX ne connaissent RIEN de Vatican II ni de l'enseignement actuel du Magistère. Nombre d'entre eux ne sont que les victimes des "fumées de Satan" (cf. Paul VI) entrée dans l'Eglise dans les années 70.
Dans les deux cas, intégristes comme progressistes, sont des victimes du "Prince de ce monde".

JBB


[ De PP à JBB - Merci de ces objections pondérées. Voici des éléments de réponse :
1 - L'aspect matériel joue hélas un rôle important (non exclusif bien sûr) dans le refus lefebvriste de réintégrer la grande Eglise. Tous ceux qui connaissent les arcanes de ce mouvement le savent. Et il est nécessaire de le dire, parce que c'est vrai et qu'on ne doit pas s'illusionner, ni laisser pérorer les enfumeurs.
2 - "Les simples familles qui ont souffert en 68"... Mais 68 c'était il y a quarante-quatre ans, et les intraitables-inexorables de 2012 sont les enfants de ceux qui ont "souffert" ; je ne vois pas où est leur excuse, sinon d'être nés dans ce chaudron et de ne connaître qu'une version tronquée et faussée du christianisme. Par ailleurs, leurs parents (la génération de 68) ont-ils "souffert" ? Je connais la question puisqu'il s'agit de ma propre génération, que j'ai vécu cette époque et que j'ai vu ce qui s'est passé. Ils n'ont pas "souffert" : ils ont quitté les paroisses et se sont installés dans le confort d'une religion privée, entre gens pensant tous la même chose sur le plan politique, et avec un clergé sur mesure. L'endogamie a fait le reste. D'où l'extrême improbabilité d'arriver à assouplir et à métaboliser dans la grande Eglise le résultat de ce système tribal et consanguin.
Ceux qui ont "souffert", ce ne sont pas les émigrés (et futurs schismatiques pour renforcer encore les murs du bunker) : ce sont les courageux qui sont restés dans les paroisses pour lutter pied à pied contre le saccage (perpétré au nom du concile mais à rebours des volontés du concile).
3 - Sur le fameux passage de Mgr Müller (cité en boucle par les sites intégristes) : il ne prouve rien de ce que ces sites prétendent ! Il y a eu la déclaration de Mgr Müller à la radio, un mois après l'interview américaine. Et de toute façon, dire qu'il y a "pire" en face n'est vraiment pas un acquittement. Considérable est le mal que font les intégristes de par leur seule visibilité anti-évangélique : s'ils n'existaient pas, les cathophobes les inventeraient, tant ils apportent d'eau à leur moulin... Ajoutons que les progressistes "d'en face" rejettent quasi-ouvertement la foi surnaturelle, alors que les intégristes se targuent de l'avoir (et à un point suréminent) : ceci devrait leur créer l'obligation d'être au service du Siège de Pierre, au lieu de se comporter comme les anti-romains du XVIe siècle et de parler du Vatican sur le même ton qu'Agrippa d'Aubigné (le lyrisme en moins).
4 - Pourquoi suis-je ainsi à leur égard ? Parce que je les connais. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Jean-Baptiste Bourgoin / | 10/10/2012

LA PATIENCE DU PAPE

> C'est très triste comme est triste toute rupture venant de la "radicalisation de petits groupes" avec le danger de croissance de ces groupes (voir le 16ème s.) Les propos de certains, comme ce matin un invité de Radio Notre Dame, considérant que c'est une bonne nouvelle laissent pantois. En regard, on ne peut que saluer la patiente tentative de réconciliation menée par Benoît XVI.
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/10/2012

@ Pierre Huet,

> Je suis comme vous, ceux qui se réjouissent me laissent pantois.
Ils ne se sont pas convertis, c'est triste.
Jésus qui déjà pleurait sur Jérusalem, est triste.
C'était prévisible ? oui sans doute mais ce n'est pas une raison ; Dieu savait que l'homme allait pécher, que Lucifer allait se révolter, Il les a créés tout de même.
C'est le boulot du pape d'essayer, de proposer un Bien que l'homme est libre de refuser.
Il ne serait pas pape s'il restait ds un ronron entre gens de bonne compagnie.
La FSSPX dit merde à l'Eglise. C'est grave pour elle. pas pour l'Eglise qui a fait son travail.
On n'a jamais dit que l'évangélisation était facile.
Car c'est bien d'évangélisation qu'il s'agit, sinon quoi ?
L'évangélisation tout le monde est pour. Sauf quand il s'agit de gens difficiles à aimer.
C'est pourtant eux qui en ont le plus besoin.
Dans cette perspective il est choquant de lire ce qu'écrit un internaute déclarant qu'"on a assez perdu de temps avec ça"
"ça" désigne des âmes à sauver et "on" désigne Benoit XVI.
Pauvre pape tout le monde lui dit ce qu'il doit faire !
Il y a de "bons catholiques" qui étaient littéralement furieux de ces discussions. Furieux qu'on cherche à convertir ... une véritable confusion entre pécheur et péché.
Car c'était ça le but : les convertir, pas d'altérer la Vérité pour obtenir une fausse paix.
l'Eglise n'a pas peur de la discussion, elle cherche la Vérité et cherche à y amener les autres.
On entend dire : "nous avions peur que la FSSPX détourne l'Eglise"
Outre que c'et vraiment prendre Benoit XVI pr un idiot, c'est la même erreur que la FSSPX : croire que l'erreur peut l'emporter sur l'Eglise.
"c'était perdu d'avance" : d'abord qu'en sait-on à vue humaine ? ensuite l'Eglise envoie bien des missionnaires chez des cannibales car elle croit qu'elle peut amener à la religion d'amour des gens qui se mangent, ; elle peut donc bien en envoyer à la FSSPX.
Il y a des aumôniers dans les prisons, une chapelle à la Défense, un aumônier à l'assemblée nationale, des prêtres au Bois de Boulogne alors pourquoi n'y aurait-il pas de discussions avec la FSSPX ?
Le fait d'avoir désobéi empêche les chefs de la FSSPX de disposer d'une autorité légitime auprès de leurs ouailles (voir par exemple l'abbé de Cacqueray qui fait la leçon à ses supérieurs), la FSSPX est donc condamnée à l'éparpillement en groupuscules qui s'entre excommunieront
Jean Paul II disait "il faut qqfois laisser à l'erreur le temps de s'écrouler"
La FSSPX a peut être besoin d'aller jusqu'au bout de son erreur pour comprendre.
C'est une triste nouvelle et un appel à la conversion. "ah là là ça y est c'est encore de notre faute !"
Oui et non.
Non parce que chacun est responsable d'accueillir ou non les lumières que Dieu en manque pas d'envoyer à ceux qui sont ds l'erreur ;
Oui parce que notre conversion entraîne celles des autres et parce que Dieu se sert de la piété des fidèles et de leurs sacrifices pour amener les pécheurs à s'amender.
C'est maintenant prouvé au grand jour :la discussion est donc inutile, non seulement ils sont persuadés qu'ils appartiennent à l'Eglise mais qu'ils en sont le phare.
Reste l'exemple.
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Écrit par : zorglub / | 11/10/2012

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