Marine Le Pen eût mieux fait de se taire

Le voile, la kippa... donc forcément la croix, etc ?

Marine Le Pen et Charlie hebdo renchérissent sur les troubles suscités (délbérément) par la vidéo débile américaine. En adoptant la posture d'une ultra-laïcité qui interdirait tout signe religieux dans « l'espace public », et en se déclarant capable d'identifier et de supprimer tout voile « religieux », la présidente du FN s'attire la question de la revue de presse d'Europe 1 ce matin : « et la petite croix en or ? et le voile des bonnes soeurs ? ». On pourrait ajouter : et les processions du 15 août ? et les cloches ? et la croix huguenote ? et les autocollants évangéliques ? etc.  Mme Le Pen n'a que deux réponses possibles : a) « j'interdis aussi les signes chrétiens » ; b) « je fais une exception pour eux car je respecte les racines chrétiennes de la France. » La réponse a serait belliqueuse. La réponse b serait un pavé de l'ours : la sollicitude de Mme le Pen n'est nullement demandée par l'Eglise catholique, qui s'est toujours opposée à l'intégrisme laïciste... comme elle l'a montré au temps où Luc Ferry voulait faire la chasse au hijab*. L'Eglise ressent comme un poids de plus en plus pénible le zèle des « christianistes » politiques, qui n'ont rien à faire de la foi chrétienne mais veulent ratisser les électeurs catholiques. Ou ce qu'il en reste... Car dans la France de 2012, le catholicisme croyant n'est qu'une petite communauté parmi les autres. Raison de plus pour être la cible du laïcisme de Mme Le Pen.

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* Ainsi (rappelons-le) qu'aux "grandes croix" censées être portées de façon provocante par les "jeunes chrétiens assyriens" dans la région parisienne. Cette invention avait soulevé un tollé contre lui. Mais les cathos UMP continuent à l'appeler "le cher Luc Ferry".