Crise : face à l'erreur libérale, la démocratie sociale

Une dépêche Zenit et un commentaire de Spooner :

http://www.zenit.org/article-31579?l=french

 

Le commentaire de Spooner :

 

<<  Article intéressant sur la crise ... Je vous devais un texte sur les marchés dérivés. Ici [dans la dépêche Zenit] il y a déjà pas mal de choses, surtout vers la fin sur les marchés dérivés. Evidemment, le génie est sorti de la bouteille et il sera compliqué de l'y faire entrer à nouveau. Enfin ... Le jour où le chômage sera à 40 %, ce sera peut-être un peu moins compliqué mais plus douloureux.

Il faut effectivement compartimenter les secteurs de la finance : crédit d'un côté, investissements de l'autre, banque et assurance séparés. De plus, sur le cas spécifique des marchés d'option, il conviendrait de réguler le système en interdisant l'émission d'option OTC ... Ce sont les marchés over the counter, un marché d'options hors marchés ... Nul n'en connait le nombre exact mais on se doute de leurs capacités de nuisance.

Intérêt des options, la couverture - exemple 1 :

 Un producteur de blé va pouvoir se prémunir des fluctuations du blé. Les institutions vont émettre pour un certain montant d'options qu'elles vont déclarer. Il faut absolument réglementer le nombre d'options en circulation. Car, un émetteur d'option se couvre en sous-jacent. C'est à dire que pour ne pas risquer de perdre de l'argent, il effectue une opération sur le produit lui-même, ce qui a pour effet de faire fluctuer les prix du sous-jacent lui-même.

 

Problème des options, la spéculation - exemple 2 :

 On en vient à la problématique de la spéculation. Si tout le monde a le droit d'émettre des options, alors les effets sur les marchés eux-mêmes peuvent devenir catastrophiques. Le prix du blé peut se mettre à flamber de telle façon qu'il devient inachetable dans certains pays. On me rétorquera que des conditions climatiques défavorables à une bonne récolte pourraient avoir ce genre d'effets. C'est vrai, et l'intérêt des options réside justement dans le fait qu'acheteurs et vendeurs peuvent se prémunir contre le risque de marché. Mais s'il y en a tellement, et si des gens qui n'ont absolument rien à voir avec le marché du blé se mettent à échanger des options, la volatilité va en augmentant : et paradoxalement, le trop de ces assurances va provoquer sur le marché réel une trop grande insécurité.

Dans sa grande candeur, le libéral pense le contraire exact de ce que je viens de dire : moins il y aurait de réglementation et plus l'équilibre serait atteint rapidement, les marchés étant par nature le lieu de production de la justice, et l'Etat (ou toute autre organe de régulation) un mal absolu...

Il ne s'agit pas de prétendre le contraire non plus. Il s'agit d'ôter aux marchés financiers leurs énormes capacités de nuisance. C'est là tout l'intérêt et l'enjeu de nos sociétés libérales démocratiques, c'est que du paradoxe de ce choc entre libéralisme et démocratie peut théoriquement naitre un bien, du fait d'une surveillance du collectif sur l'individuel, du public sur le privé, du démocratique sur l'individuel.

On m'accusera de n'aller que dans un sens. Mais la réalité me force à admettre qu'aujourd'hui, c'est la sphère privée qui empiète sur la sphère publique jusqu'à prétendre la phagocyter. >>