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27/07/2012

J.O. de Londres : la vitrine fêlée du libéralisme

9,3 milliards de livres: malgré la crise, the show must go on. Sous la "protection" de batteries de missiles et de nuées d'hélicoptères...

jeux olympiques

Les mascottes olympiques 2012 .




Après les J.O. de Pékin, orgueilleux "triomphe de la volonté" du national-capitalisme chinois, voici les J.O. de Londres. Ils vont coûter 9,3 milliards de livres (11,8 milliards d'euros). David Cameron a voulu en faire la vitrine du conservatism ultralibéral. Sa directive a été suivie par le président du comité d'organisation, Sebastian Coe.

Avant tout seront donc protégés les droits commerciaux : les athlètes n'ont droit qu'au savon et au papier hygiénique de marques "partenaires" ; le sponsor officiel étant Coca-Cola, un spectateur vêtu d'un t-shirt Pepsi sera refoulé par le service d'ordre.*

Ce service d'ordre (10 400 membres) devait lui-même être assuré par des sociétés privées, ces sombres officines de sécurité sans lesquelles le capitalisme tardif ne peut assurer ni son "ordre" intérieur ni ses guerres extérieures : cf les carnages de Blackwater & C° à Bagdad en 2007**... Mais le privé dysfonctionne, "rentable" et "efficace" n'étant plus synonymes aujourd'hui. La milice privée s'est révélée inapte à honorer le deal, et Mr. Coe a dû demander le renfort de l'armée : fâcheuse entorse au tout-business.

Ces J.O. allégorisent en effet le brave new world ultralibéral. Les Londoniens n'ont pas le droit d'approcher des sites olympiques, ni de rouler sur les voies construites pour les Jeux (elles sont réservées aux VIP). Un artisan boucher s'est vu interdire de décorer sa vitrine avec des saucisses disposées en anneaux olympiques, car c'est un logo déposé. Pour compléter l'allégorie, les J.O. ont invité officiellement... Mitt Romney, qui n'est personne pour l'instant mais professe les mêmes valeurs que Cameron ; et les détenteurs des onze millions (?) de billets vendus seront "défendus  contre le terrorisme" par des batteries de missiles et des nuées d'hélicoptères de combat - car la paranoïa fait partie du marketing.

Quant au rôle que joue désormais le spectacle du sport, c'est une autre affaire et nous y reviendrons.

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* Même le président du CIO, Jacques Rogge, s'en indigne : " S'il est normal de vouloir protéger un sponsor qui a dépensé des milliards de dollars pour ces jeux, vous ne devriez pas être empêché d'assister à la compétition si vous portez le mauvais t-shirt, sauf si c'est une tentative délibérée de nuire."  Mais "nuire" à quoi ? 

** http://observers.france24.com/fr/content/20081212-blackwater-accusation-soldats-cowboys-irak-afghanistan

et ici :  http://plunkett.hautetfort.com/search/arm%C3%A9es%20priv%C3%A9es

 

 

Commentaires

SCANDALEUX PARRAINAGE

> Dow Chemical, repreneur de Union Carbide (Bophal - 1984) est un grand parrain de ces jeux olympiques, un véritable scandale mais ils ont amené beaucoup d'argent...
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Écrit par : Damien Vigourt / | 27/07/2012

BHOPAL ET LES JEUX OLYMPIQUES

> Je me permets de reproduire ici une des notes de mon "bloc-notes" de janvier 2010, dans 'Le Spectacle du Monde' :

" Bhopal,
25 ans de catastrophe

3 décembre – Ce fut la plus grande catastrophe industrielle de l'histoire. Le 23 décembre 1984, à Bhopal (dans l'Etat indien de Madhya Pradesh), l'usine de pesticides américaine Union Carbide explosait : 40 tonnes de gaz se répandirent dans l'atmosphère. Les gens tombèrent comme des mouches. Il y eut 25 000 morts, que l'on incinéra en masse. Union Carbide abandonna l'usine, déversa dans les marécages des tonnes de déchets toxiques et plaida pendant cinq ans contre les victimes de l'explosion, avant d'être condamnée à verser 470 millions de dollars au Madhya Pradesh. Puis Union Carbide a fusionné avec Dow Chemical. Qui ne se tient pas pour concernée par les suites...
Car il y a des suites. Dans un rayon de 3 kilomètres autour du site de Bhopal, les nappes phréatiques sont saturées de pesticides : quarante fois la dose tolérable, constate une étude de laboratoire publiée le 1er décembre 2009. « L'eau à la pompe coule noir ou orange », disent les paysans aux journalistes. Cent mille personnes souffrent de troubles respiratoires, de malformations congénitales, de dermatoses ou de cancers. « Des centaines d'enfants naissent retardés mentaux, sourds, aveugles, avec des atrophies et des déformations », ajoutent les ONG sanitaires... Mais ces choses d'aujourd'hui n'intéressent pas le gouvernement régional : indemnisé pour l'explosion de 1984, il ne veut rien savoir au delà de cette date. Organisme public, le Conseil de recherche médical indien n'a pas été autorisé à publier ses enquêtes auprès des populations. En revanche (constatent les médias), cliniques privées et cabinets médicaux se sont multipliés autour de Bhopal et enchaînent commercialement les consultations par centaines ; ils prescrivent anesthésiants et stéroïdes aux malades de la pollution. Ensuite, ces malades doivent être soignés pour surdose de médicaments.
Ainsi, pour ces dizaines de milliers d'Indiens pauvres, la catastrophe de Bhopal dure depuis vingt-cinq ans. Faisons quelque chose en faveur de leur moral. Envoyons-leur Claude Allègre en tournée de conférences. Il leur expliquera qu'on ne doit jamais céder au vertige du catastrophisme : sinon on finirait par croire aussi au changement climatique, et la civilisation des Lumières serait en danger. "
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Écrit par : PP / | 27/07/2012

LE SPECTACLE

> Ne serait-ce que par intérêt professionnel, vous avez du regarder le spectacle d'ouverture: l'évocation de la révolution industrielle faisait irresistiblement penser aux pages de votre "Ecologie.." sur ce sujet.
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/07/2012

MÊME LUI

> Quand on songe que Lakshmi Mittal a eu le droit de porter la flamme olympique...
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 28/07/2012

LAVAGE DE CERVEAU

> C'est un véritable lavage de cerveau, après le tour de France totalement discrédité par ses dopages à répétition, on nous abreuve avec le J.O.
Peut-être pour éviter de nous parler de ce qui fait mal.
On a retenu les leçons des propagandistes de sinistre mémoire !!!
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Écrit par : Bernard / | 28/07/2012

FAUX NEZ

> Pour info : la société Blackwater a changé de nom. Elle s'appelle maintenant Academi.
http://www.academi.com/

Feld


[ De PP à Feld - L'Académie n'a plus qu'à se renommer Kill-them-all. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 30/07/2012

QU'ATTENDENT LES SPORTIFS POUR SE REBELLER ?

> Les jeux olympiques ont une grande valeur symbolique. Les différents organisateurs avaient déjà compris la puissance représentative du sport et de l'olympisme dans l'inconscient collectif! En 1936, Hitler s'en était servi comme une vitrine du nazisme, sans succès par ailleurs!!!
Un des rare moment ou se retrouvent les nations pour s'affronter de manière pacifique...
Mais dans l'esprit des jeux de cette époque et de ceux d'avant, on y pratiquait le sport, et on appliquait encore le fameux précepte "l'important c'est de participer".
Que sont devenu les jeux de nos jours?
Pour les athlètes qui s’entrainent très durement, qui souvent sacrifient leur vie privé pour être sélectionnés, puis participer aux jeux et s'ils sont les meilleurs accéder à une médaille, il semblerait que les jeux représentent toujours la consécration suprême dont rêve tout sportif.
Las, dans ce domaine comme dans bien d'autres des entités se sont emparées de l'organisation des jeux, entités qui voient en ces jeux plus un moyen de faire de l'argent que de valoriser le sport.
Et puis les jeux sont devenus dans leur attribution même une "usine à gaz", ou les nationalismes ont pris le pas sur le phénomène sportif, ou se sont engouffrés les "sponsors" plus intéressés par les retours financiers que par les résultats sportifs.
Les jeux Olympiques ont été confisqués aux seuls pour lesquels ils ont été conçus... Aux sportifs et au fédérations.
Comme dans beaucoup d'autre domaines, des gestionnaires, qui n'ont rien à voir avec le sujet, s'érigent en maitre de cérémonie, décident de ce qui doit ou ne doit pas se faire, de ce qui est bon ou pas, tout cela bien sur d'une façon autoritaire, sans concertation des principaux intéressés.
Il faut rendre aux sportifs et aux fédérations ce qui leur revient de droit, un droit de regard, et même leur donner un réel pouvoir sur les décisions prises.
Du grand guignol, comme beaucoup de manifestations sportives, artistiques et culturelles.
Le profit, la marchandisation de tout, qu'attendent les sportifs pour se rebeller???
A moins qu'on soit prêt à tout pour une médaille!!!!
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Écrit par : bunel / | 30/07/2012

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