Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/07/2012

Ayrault peu enclin à faire voter l'euthanasie

Il a été très évasif dans son discours de politique générale :


 

Double déception symétrique (pour le lobby mortifère... et pour ceux qui comptaient mobiliser là-dessus à droite) : dans son discours de la semaine dernière, Jean-Marc Ayrault a botté en touche. Voici ce qu'il s'est contenté d'annoncer en matière de santé : « Nous devons rebâtir un système de santé qui soit véritablement efficace et performant. Cette réforme s'inscrira dans une stratégie nationale de santé. Il s'agira de refonder l'organisation du système des soins pour permettre une meilleure coopération entre les professionnels de santé, conforter les soins de premier recours, et reconnaître l'hôpital dans ses véritables missions* ». Ce qui s'appelle parler pour ne rien dire, ou à peu près. En juin, interrogé sur « la fin de vie » (comme disent les journalistes en pensant « euthanasie »), il avait répondu : « le projet du gouvernement sera de perfectionner la loi Leonetti… » Encore une façon de botter en touche : « perfectionner » la loi Leonetti ne saurait y introduire l'euthanasie active, que cette loi exclut comme contraire à l'éthique médicale**. Et Ayrault avait ajouté : « François Hollande n'a jamais employé le mot ''euthanasie''. S'il ne l'a pas employé, c'est à dessein, c'est un sujet extrêmement grave... Je ne sais pas s'il faudra une loi, il y aura sur ce sujet comme sur les autres une concertation, nous écouterons tous les points de vue. C'est bien le moins pour des sujets d'une telle gravité. »

La presse en conclut que le gouvernement enterre (si j'ose dire) l'euthanasie : « Volonté à peine dissimulée de ne pas trop avancer sur cette question ? Que faire alors ? Attendre une nouvelle proposition d'un nouveau candidat lors d'une nouvelle élection présidentielle ? » (Libération, 10/07).***

L'extrême prudence du Premier ministre ne correspond pas à l'image que la droite de l'UMP donnait de ce gouvernement pendant la campagne électorale. D'où vient la circonspection d'Ayrault ? Si vraiment il « écoute tous les points de vue », peut-être a-t-il été frappé par l'avis du cardinal Vingt-Trois. Visant explicitement la légalisation de l'euthanasie et l'institution du mariage homosexuel, le cardinal, en juin, alertait sur le danger du « libéralisme individualiste » : « si on fait la loi pour satisfaire chaque catégorie particulière, quelle peut être sa valeur universelle » ?

Mais ce serait la première fois - depuis très longtemps - qu'un gouvernement tiendrait compte de l'avis de l'Eglise catholique.

 

_________

 

* « Reconnaître l'hôpital dans ses véritables missions » ? Vaste programme, qui mènerait à écarter tout ce qui n'est pas « lutte contre la maladie ». Notamment l'IVG.

** tout en autorisant les décisions d'arrêt de traitement : ce qui condamne à juste titre l'acharnement thérapeutique.

*** Autre solution : faire son métier de journaliste sans prendre parti pour le lobby.

 

Commentaires

TROP AFFREUX

> Ce serait trop affreux si on devait être frustrés du grand combat d'Armageddon entre les croisés de l'Occident chrétien(?) et les forcément(?) diaboliks bolcheviks du PS, menace bien connue pour le grand capital et pour les Valeurs Familiales (qui sont mariées avec lui comme chacun sait).
______

Écrit par : arf / | 10/07/2012

QUOI ?

> Arf rigole mais là n'est pas le sujet. Ce qui est marrant c'est si le gvt des zapatéristes français renonce même à faire du zapatérisme (des "réformes de société" pour enrober sa soumission au CAC). Alors il leur restera quoi ?
______

Écrit par : Jean-Idriss / | 10/07/2012

Les commentaires sont fermés.