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03/07/2012

Télé-daube : faut-il brûler "Inquisitio" ?

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La "saga de l'été" de France 2 s'annonce particulièrement débile, tendance histoire-à-la-tronçonneuse. Faut-il prendre ça au sérieux ? Pas vraiment, à en croire Libération :

 


 Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, 29/06 :

<< Gothique tendance Borgia version baston pape/antipape pendant le Grand schisme d’Occident avec une pointe de jeu vidéo (Assassin’s Creed), et une petite touche de Fort Boyard (pour le casting de nain, de sorcière et de vieux barbu) mâtiné d’une esthétique façon vieux clip de Mylène Farmer, Inquisitio est une bonne vieille saga d’été. Avec l’ingrédient qui est à la saga ce que l’œuf est à la mayonnaise, l’indispensable Secret de famille. Dont on ne vous dira rien, évidemment. Sinon que, sitôt passé la première scène où Guillaume s’évade de son cachot pour retrouver sa famille toute décédée de la peste, ledit Guillaume, désormais seulabre, file à l’église s’en remettre à Dieu. Tonnerre, éclair brisant un vitrail qui représente Caïn (celui avec Abel reste intact, vous mordez l’esprit), éclat de verre au pied de Guillaume. Lequel s’en empare et, floutch, se le colle dans l’œil (oui, parce qu’il voulait aussi expier le fait d’avoir reluqué sa mère dans son bain). Vingt-cinq ans plus tard, on retrouve Guillaume Tasteville un œil en moins : il s’appelle Guillermo Barnal (Vladislav Galard) et il est désormais Grand Inquisiteur, une fonction qui n’incite pas au lol permanent. […] Qui dit «saga» dit non pas «africa», mais «garce». Dans Inquisitio, elle est gratinée sous son voile : c’est Anne Brochet en Catherine de Sienne, religieuse envoyée par le pape Urbain VI (celui de Rome) faire la sère-mi à celui d’Avignon, Clément VII. Et tout est bon : inoculation de la peste directement par immersion du sujet dans une cage remplie de rats, crucifixion de curés et livraison de bonnes sœurs cochonnes empoisonneuses à l’antipape (qui, côté chasteté, est plutôt cool)... >>

 

Premier épisode demain soir. Quatre louches de cette daube peuvent-ils aggraver l'image médiatique du catholicisme auprès des téléspectateurs ? Doutons-en, mais ceux qui s'en soucient trouveront facilement des repères. Par exemple :

 

http://www.linquisitionpourlesnuls.com/category/linquisition-pour-les-nuls

http://www.jeansevillia.com/index.php?page=fiche_article&id=220

L'Inquisition. Enquête historique, France, XIIIe-XVe siècle :

un livre de Didier Le Fur, chez Tallandier.

 



Rappelons aussi que le pape Jean-Paul II a inclus l'Inquisition dans la grande repentance de l'Eglise en l'an 2000 : repentance devant Dieu, qui fut souvent mal servi par les catholiques. (Mais jamais de façon aussi grotesque que dans la daube de France 2).



 

inquisitio,télévision,catholiques


Commentaires

DOMMAGE

> Ce qui est dommage c'est de devoir défendre la mémoire vraie contre de pareilles inventions. Si on ne le fait pas, on passe pour des dégonflés. Si on le fait, on passe pour des niais qui s'affolent devant une panouille de téloche de troisième zone.
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Écrit par : perrin prunier / | 03/07/2012

CE SONT DES LEGENDES

> Ce n'est pas tant une affaire de mémoire que d'histoire. Les historiens qui ne sont pas des niais corrigent depuis des années avec rigueur et patience les clichés sur le sujet. Cf. l'ouvrage de Laurent Albaret : 'L’Inquisition, rempart de la foi ?', Paris, Gallimard “Découvertes”, 1998 (rééd. 2004), 128 p.
http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/index4209.html
N'oublions la bande-annonce qui dans son teasing parle d'un monde de légendes. C'est effectivement dans de registre là que se situe cette série : la légende. Mais les téléspectateurs feront-ils la différence entre une fiction fondée sur des légendes et l'Histoire ?
Cette série, pour le peu que l'on en a vu, a de quoi interroger les catholiques mais aussi et peut-être surtout les historiens.
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Écrit par : Patrick Pique / | 03/07/2012

L'INQUISITION POUR LES NULS

> www.linquisitionpourlesnuls.com
une contre attaque existe déjà : aller voir, vous ferez remonter le site sur google ! et ça parviendra peut être aux oreilles concernées...
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Écrit par : carmel / | 03/07/2012

UN SYMBOLE

> C’est toute l’ambiguïté du mot : comme le remarquait Grégory Woimbée, "Inquisition" « évoque pour l’homme d’aujourd’hui bien moins une institution précise que ce qu’elle symbolise : la violation la plus abjecte de la dignité humaine. »
L’inquisition désigne tout-à-la-fois une réalité historique lourde des péchés des chrétiens et un récit mythologique visant à légitimer l’ordre politique libéral aux XVIIIe et XIXe siècles.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 03/07/2012

TROP ?

> le problème est que si on en parle trop ça fait plutôt de la pub; comme pour le Da Vinci Code.
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Écrit par : thierry LR / | 03/07/2012

UNE DIFFERENCE

> Tout de même une différence entre 'Da Vinci Code' et 'Inquisitio' : pour lire ou voir 'DVC', il fallait aller dans une librairie ou dans un cinéma. Pour voir 'Inquisitio', il suffit d'allumer la télé, et ça c'est gratuit.
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Écrit par : Guillaume Croq / | 03/07/2012

HUMOUR

> Une présentation (humoristique) d' Inquisitio :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=ncc-b2cqLqw
La séquence "dialogues cultes" vaut son pesant d'or, hélas ce sont des extraits de la série.
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Écrit par : zorglub / | 13/09/2012

Les commentaires sont fermés.