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11/06/2012

Que dire des législatives ?

Quelques réflexions en rade de Brest :

 


Que dire des législatives ? Personne n'a l'air de voir que la droite et la gauche identiquement libérales, engrenées dans le même système global et incapables de rompre avec lui, sont programmées l'une et l'autre pour faire la même chose à quelques inflexions près : « rassurer les marchés ». C'est à ça que se réduit la politique, ou ce qui en tient lieu.

On peut tout de même faire quelques remarques.

L'imposture EELV s'épanouit : malgré un score minable, ces gens (dont la plupart n'ont rien à f... de l'écologie) auront sans doute leur groupe parlementaire, par la mécanique de leur accord avec les machinistes du PS. Très peu d'électeurs mais une visibilité dans l'hémicycle – et deux ministres de toute façon ? Duflot twitte : « waouh ! ». J'allais le dire.

Le show Mélenchon n'a pas dépassé la trentième représentation : score aussi piteux qu'EELV, mais ni ministres ni députés parce qu'aucun accord (évidemment) avec les machinistes PS. Et une claque à Hénin-Beaumont comme prévu... C'est la limite de l'exercice, quand on est réduit à la politique-spectacle. Le show Mélenchon était excellent pendant la présidentielle : bourgeois politicien très classique (le G.O. inclus), ce personnage de tribun a eu ce qu'il méritait d'avoir : un public, plus bobo qu'ouvrier, venu participer en live à une tournée rétro d'hommage à Eisenstein ; très bonne performance mais pas plus. Ca ne s'est pas vraiment retrouvé dans les urnes à la présidentielle, et moins encore hier soir. Mélenchon est un acteur kitsch : il n'est pas à la mesure d'une crise du capitalisme mondial qui ne doit rien, elle, à la nostalgie.

Dernière observation en marge : faisons un signe, cordial mais navré, à tous ceux qui – une fois de plus – ont cru « faire de la politique chrétienne » en dressant fiévreusement des listes de candidats infinitésimaux qui leur semblaient correspondre aux « valeurs » ; ça n'a rien donné, parce que ça ne pouvait rien donner, et que le problème est autrement vaste et profond. Il faudrait d'abord comprendre d'où viennent les effets qu'on déplore, et cesser de défendre le système qui en est la cause.

Je poste ces réflexions près du Faou en rade de Brest. Sur la rive d'en face, l'abbaye de Landévennec ou nous étions hier pour la fête du Corps et du Sang du Christ ; devant nous, la Poudrière de Vauban sur son îlot, sous son rideau d'arbres. Le soleil se couche dans les ors. Ce matin la brume de mer nous enveloppait. On n'a pas très envie, finalement, de penser aux élections.

 

Commentaires

FRÈRE SIAMOIS

> Où l'on voit que l'ultralibéralisme économique (de gauche comme de droite) est le frère siamois de l'ultralibéralisme libertaire (de droite comme de gauche), qui expriment tous deux la révolte de la conscience contre les indications de la nature (d'abord humaine, personnelle et soiale) comme normatives pour la pensée personnelle et pour la loi positive.
La première référence de la pensée n'est pas la libre pensée ni le consensus, mais l'adéquation patiente au réel : tout une ascèse,et tout un programme. Cela évite par ailleurs à de nombreux chrétiens d'être des positivistes athées qui s'ignorent...
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Écrit par : Père Christian / | 12/06/2012

> J'adore ce dernier paragraphe ! La contemplation comme palliatif à l'absurdité contemporaine...
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Écrit par : Vincent / | 12/06/2012

LE FAOU

> Le Faou, ses inoubliables maisons à colombage, sa petite église au bord de l'eau... Mes racines.
R.


[ De PP à R. - heureux homme ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ren' / | 13/06/2012

DEMOCRATIE ?

> La démocratie ?
Combien faut-il être capable de mettre sur la table pour une élection ?
Peut-on se faire élire sans être "bien vu" (dans ts les sens du terme) par les médias ?
Ces derniers ont-ils un autre objectif que d'obtenir de l'audience (dont le taux permet de définir le tarif de la publicité qui est leur 1ere source de revenus) ?
Certes quelques initiatives bienheureuses (sondage organisé par http://www.audace2012.org/) ont permis de reconnecter certains politiques, mais ils se sont bien garder d'en parler.
En 2007 les médias ont fait et défait Me Royal. Cette nouveauté était un intéressant produit commercial. Sarkozy a su les charmer puis a cru qu'arrivé il pouvait les dominer, cela s'est retourner contre lui, et les électeurs ont suivis les médias.
Il est plus facile de vendre en flattant les bas instincts, qu'en menant des réflexions.
En politique comme en religion, il faut du bon levain, il faut que chacun porte "son" évangile. C'est par la base que la société s'éduquera. C'est du moins mon avis.
"Si nous nous taisons, ...".
Merci à PP de contribuer à nous nourrir pour cela.
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Écrit par : Franz / | 15/06/2012

LA CHEMISE

> "Dernière observation en marge : faisons un signe, cordial mais navré, à tous ceux qui – une fois de plus – ont cru « faire de la politique chrétienne » en dressant fiévreusement des listes de candidats infinitésimaux qui leur semblaient correspondre aux « valeurs » ; ça n'a rien donné, parce que ça ne pouvait rien donner, et que le problème est autrement vaste et profond."
Mais bon, il faut bien reconnaître que certains de ces "candidats infinitésimaux" ont mouillé leur chemise. Un témoignage intéressant :
http://libertepolitique.com/L-information/Decryptage/Legislatives-vecu-de-campagne
F.


[ De PP à F. - Honneur à leur mouillage de chemise. Et ça a servi à quoi ? A l'habituelle gueule-de-bois post-bide. Et pendant qu'ils s'échinaient à faire semblant de faire de la politique, ils ne faisaient rien de concret pour l'évangélisation et l'aide au prochain. car les journées n'ont que vingt-quatre heures. Mais je sais que le mirage électoraliste est irrésistible sur l'esprit de certains catholiques.]

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 16/06/2012

ARTISTIQUE

> Je suis allé voter. Vingt minutes avant la fermeture du bureau, dans une circonscription où un seul candidat restait en lice, j'ai voté blanc. J'ai conscience d'avoir accompli une "performance", au sens artistique du terme.
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Écrit par : Feld / | 17/06/2012

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