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30/05/2012

Jacques Sapir à RND : "faut-il quitter l'euro ?"

 euro,europe,jacques sapir,libéralisme

Jacques Sapir était ce matin mon invité à Radio Notre-Dame :

http://radionotredame.net/emission/le-grand-temoin/30-05-2012

 


Commentaires

CLAIR ET NET

> excellente émission. Sapir est clair et net. Avec lui, rien que des faits. On est loin du verbiage incantatoire des néolibéraux.
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Écrit par : jeanmi / | 30/05/2012

LA DIMENSION PSYCHOLOGIQUE

> Vraiment passionnante cette émission. Merci Patrice! Jacques Sapir est un grand pédagogue.
J'avoue avoir un seul vif regret, que n'ai pas été évoqué la question du mythe du "retour à la croissance" au delà du mythe de la zone euro.
Ce qui m'a le plus parlé, ce sont moins les aspects techniques de la crise dans lesquels nous baignons quotidiennement, que la mise en lumière de sa dimension psychologique : il montre bien cet arrière plan historique et idéologique, dans lequel tout un monde politico-économique s'est mentalement figé dans une imperturbable croyance dans la rationalité des marchés, dérégulés en Europe plus encore qu'aux Etats-Unis, et dans le rôle prétendument protecteur de l'euro. Le plus fascinant psychologiquement, c'est que ces mêmes personnes, alors que le gouffre approche, ne sont pas effleurées par le moindre doute quant à la pertinence et à la logique de leur système. Ils y croient vraiment. Il suffit de voir l'inébranlable aplomb avec lequel ils continuent de réciter leurs mantras sur les plateaux de télévision. Juste un mauvais moment à passer...
Le caractère pathologique de ce discours inébranlablement asséné, bien qu'en contradiction totale avec le réel est parfaitement mis en lumière ici. Cette pathologie, digne des pires heures du marxisme-léninisme, consiste à vouloir remodeler intégralement les réalités, sociales, humaines, nationales afin qu'elles rejoignent et deviennent enfin en phase avec le modèle théorique, devenu idole. Cette Europe étouffe sous nos yeux pour avoir voulu nier la réalité dans la pluralité de toutes ses nuances, obnubilée que furent ses représentants par la réalisation d'une Idée pure et désincarnée. Déni de l'incarnation, encore et toujours...
Tout un système symbolique et médiatique nous a habitué à penser, nous ignares, que ces représentants politiques européens et leurs vassaux de la science économique, étaient des gens sérieux. Nous y avons tous plus ou moins cru, pendant plus ou moins longtemps. Difficile de ne pas croire qu'une personne ne soit pas sérieuse quand on la voit toujours déambuler sous des lustres dorés avec des gros dossiers sous le bras et avec des gestes de mains qui de façon magique disent "je sais".
Maintenant nous savons en effet, que ces personnes, non seulement ne sont pas sérieuses, ne sont pas compétentes, mais sont avant tout des grands grands grands malades. Que faire aujourd'hui de ces grands malades?
Des dangereux psychotiques auraient fui en masse des hôpitaux psychiatriques, se seraient emparés des commandes de la commission européenne, de la BCE, et de la presse économique européenne, ce serait grosso modo la même chose. Avec peut-être l'aspect poétique en plus...
Un autre aspect m'a beaucoup intéressé, également d'un point de vue psychologique, c'est la question de l'Allemagne. Tout est en place aujourd'hui pour que les esprits retombent dans un anti-germanisme primaire. Ce qui m'a beaucoup touché c'est que Jacques Sapir, tout en étant parfaitement clair sur l'Allemagne et sur ses positions dont la France doit impérativement se démarquer aujourd'hui, ne tombe pas dans ce dangereux travers. Il cherche à comprendre l'origine de ce blocage mental dans lequel est aujourd'hui enfermé l'Allemagne, qu'il explique notamment par la réalité démographique d'un pays dramatiquement en voie de dépopulation.
Oui, pour tout le monde, c'est bien d'un retour à la réalité dont il est question aujourd'hui : pour les personnes, pour les nations, pour les relations entre les nations, pour l'Europe. C'est le grand moment du retour du refoulé.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 30/05/2012

@ Serge Lellouche

> Il parait que sous la ligne de flottaison du Titanic, il était peint "Ni Dieu ni le Diable ne peuvent me couler". En Anglais bien sur. Même pathologie!
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Écrit par : Pierre Huet / | 30/05/2012

MORT DE L'EURO

> j'écoute jacques sapir et beaucoup d'autres spécialistes de la finance. Et tous sont unanimes pour dire combien la mort à petit feu de l'euro est programmée. Même les Allemands onT fait leur compte, et savent qu'ils ont tout à gagner à quitter la zone Euro. Ca leur coûterait moins cher en PIB que de soutenir sans cesse cette monnaie désormais totalement factice, voir virtuelle. Combien de financiers demandent des dollars désormais? combien d'actionnaires demandent des dividendes en dollars? combien d'entreprises déplacent leurs réserves vers des banques hors champ euro? un paquet ! je le rappelle je travaille dans la finance depuis 16 ans, et je vois trop de choses pour dire que l'euro devrait vivre ces dernières heures rapidement, mécaniquement.
Est-ce irréversible? non, en fait pas du tout! C'est ce que souligne Jacques Sapir. Qu'est-ce qui peut sauver l'euro? et bien justement d'une part que les Allemands acceptent de payer les dettes à la place de ces pays trop endettés (France inclue d'ailleurs...), et qu'en plus la banque centrale européenne accepte d'acheter à très grand risque, tous les actifs (crédits bancaires espagnols compris) pourris qui se trouvent actuellement dans les bilans des banques, des assurances et des entreprises. Actifs en lieu et place des obligations souveraines des états déficitaires et défaillants, mais aussi actifs des banques en lieu et place des crédits (pourris) vendus aux particuliers, tels que ces prêts de 50 ans de durée, détenus par des espagnols... entre autre.
Enfin, il faudrait surtout de la confiance dans les "agents" de la finance, et spécialement de la confiance dans les dires de nos hommes "banquiers", car pour nous raconter des salades, ils sont très forts! Un exemple? facile, il y a 15 jours Bankia devait faire un bénéfice de 300 millions, au final il dégage 3,3 milliards de déficit !!!...et en plus il réclame une aide de 19,5 milliards d'Euros, alors qu'il y a 4 mois, ils disaient n'avoir besoin que de 4 milliards!!!......et ce n'est que la 4ème banque du pays!!!...attendons de voir les bilans des autres, ça devrait être catastrophique, du fait des 25% de chomeurs dans ce pays, et des défauts de paiement des emprunts maisons des particuliers espagnols, et à cause des 3 millions de maisons vides présentent sur le territoire espagnol!!!
un indice : il y a plus de logements vides en Espagne, qu'il n'y en a ...aux USA (oui, oui, en prenant tout le territoire américain !); rajoutez à cela que la population diminue en Espagne, et vous avez un mélange explosif à très court terme.
je vous l'avoue, je suis extrêmement pessimiste pour l'Europe financière maintenant. Qui vivra verra.
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Écrit par : jean christian / | 31/05/2012

@ jean christian

> réversible ou pas... faut-il sauver l'euro?
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Écrit par : Pierre Huet / | 31/05/2012

cher pierre huet,

> vous me demandez si il faut sauver l'euro?
A votre question je n'ai donc que 2 réponses possibles, et si je vous en donne une, alors si j'ai eu raison, je serais un héros de la pensée financière...(de ce blog?), et vice versa, si je me plante... l'affreux financier incapable de prévoir (de ce blog?).
Non, la réponse ne peut-être aussi manichéenne que cela. En réalité, je pense, que les Grecs de devraient plus être dans l'euro, ça c'est une certitude absolue ! Des spécialistes de la banque d’Allemagne viennent d'inventer un "euro G" (pour "euro grec"). En fait ce ne serait qu'une monnaie intérieure à la Grèce, tandis que les échanges extérieurs resteraient en euro classique. Cet euro "G" s'échangerait (forfaitairement? ou fluctuerait dans l'avenir?) avec une valeur égale à 50% en moins que l'euro actuel!!!???....si,si,si. Une bizarrerie pour rassurer les citoyens européens extérieurs sur la conservation de la monnaie euro !
De plus je pense que l'Espagne ne peut pas s'en sortir. Peut-être à court terme (encore quelques mois), mais d'ici la fin de l'année, voire l'an prochain, je pense que ça deviendra impossible à ce pays de financer sur les marchés financiers mondiaux son déficit chronique, car son taux de chômage est déjà tellement effroyablement élevé (25%, digne des pays pauvres de la planète!!!...), qu'il aura sans cesse l'obligation d'emprunter de l'argent pour payer ses chômeurs!
Financièrement, une crise de la dette d'un Etat se termine toujours par deux solutions : soit un abandon d'une partie de la dette par ses créanciers (c'est ce qui s'est passé pour la Grèce), soit une dévaluation de sa monnaie!
Or dans un cas comme dans l'autre pour l'Espagne, un abandon de sa dette par ses créanciers dépasserait allègrement la douche froide grecque, tandis que la dévaluation de sa monnaie "nationale" n'est pas possible, en raison de l'euro même ! Et comme l'Allemagne fonctionne plus que très bien économiquement, financièrement (sauf leurs banques), et comme c'est le pays le plus costaud en terme de PIB dans l'Europe, ce boeuf peut toujours tirer la charrette dont les roues sont cassées !
La Grèce doit quitter l'euro pour son bien financier immédiat, mais la douloureuse sera énorme de suite, et cataclysmique pour l'Europe financière, donc pour l'euro également, tandis que l'Espagne pourrait peut-être se maintenir si sa population au chômage garde son calme, et accepte sa situation inextricable, afin de préserver l'euro.
L'euro doit être conservé à mon avis, et peut perdurer, mais pas dans son existence actuelle. En décembre 2011, j'avais prévu un Eurodol échangé à 1,25 fin mars 2012, alors qu'il s’échangeait encore à 1,32. Je m'étais trompé, c'est arrivé seulement 2 mois plus tard, et j'avais aussi prédit la crise de 2008 et de 2011 auprès de ma clientèle. En finance ce sont les événements quotidiens qui emportent "un chemin" plutôt qu'un autre. Je dis cela, pour expliquer que si l'Allemagne acceptait de payer pour tout le monde dans l'avenir, avec les euro-obligations, alors l'euro serait momentanément sauvé.
Reste quand même des Etats surendettés, qui payent parfois tout et n'importe quoi pour plaire à un électorat, et ça pour moi, c'est du clientélisme, mais pas de la responsabilité.
La responsabilité est le gage de nos actions normalement, à nous autres chrétiens, et la foi notre moteur.
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Écrit par : jean christian / | 01/06/2012

LE LAISSER SE DEVALUER

> Ne faudrait-il pas commencer par laisser l'euro se dévaluer en imprimant de la monnaie bien utile? Les sommes, en circulation, sont déja supérieures aux prévisions/promesses de départ, ça aiderait les finances publiques et permettrait de tenter de relancer la croissance dont tout le monde parle. De plus ça ne pourrait pas avoir d'impact négatif sur l'emploi dans la zone. Les euro-obligations pourraient aussi s'envisager, en les limitant à 33% de la dette totale de chaque pays, les gouvernements resteraient responsables de leur destin. Pour la grèce, n'oublions pas que dans l'accord sur l'abandon d'une grosse partie des créances par les investisseurs privés, ceux-ci ont obtenu que la législation anglaise s'applique; je crois que, dans son vôte, la population n'a pas intégré le changement de conséquences possibles qui en découle. Je ne suis pas certain que la sortie soit la meilleure solution pour Athènes.
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Écrit par : pashine / | 01/06/2012

cher pashine,

> émettre des euros-obligations, revient à modifier les traités européens pour la nième fois; Vous allez me dire que la BCE a bien réalisé 2 LTRO sans aucun fondement juridique, car son existence juridique est bien conditionnée à maitriser l'inflation, non à l'inciter en émettant trop de monnaie, ce qu'elle a fait avec ces 2 LTRO;
Bref, les solutions que vous préconisez sont trop courtes, sans schéma de pensée avec résultat économique prévisionnel explicatif; Désolé de vous dire cela, mais vos propositions sont un peu trop "affirmatives", vous ne développez pas assez. Est-ce un modèle défendu par quelqu'un en particulier, car je n'ai pas eu vent de ces propositions à mon niveau? Font-elles parties du package imaginé par les financiers allemands? je doute des euros obligations, même à 33%, car de toutes les façons, ce sont les allemands qui devront payer, avec envie ou sans envie ! Nous sommes beaucoup trop laxistes dans nos dépenses, personne n'ose reprendre ce que l'on a fait miroiter depuis des lustres. La rigueur est désormais inévitable, à moins d'une catastrophe plus couteuse et plus désastreuse pour nos économies et notre écologie, d'ici quelques années.
Quand on sait que 66 milliards d'euros ont quitté les banques grecques ce mois dernier pour partir à l'étranger, je vous assure, le pire est devant nous, à peu près assurément. La situation est malheureusement inextricable, je ne vois pas bien de solution, si ce n'est dire et prévoir un dramatique apauvrissemnt généralisé, à cause d'imbéciles qui n'ont jamais voulu voir l'idiotie du libéralisme (financier et économique) sans aucune limite, couplé à des lois sociales abusives pour quelques castes, qui en auront bien profité tandis que d'autres en auront bien souffert.
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Écrit par : Jean Christian / | 03/06/2012

@ jean christian

> espérons que parmi les habitués de ce blog, personne n'en est resté au point de prendre pour un "affreux financier incapable de prévoir" celui qui ne ferait pas la bonne prévision!
Vous mettez le doigt sur la plaie: l'impossibilité d'utiliser la dévaluation comme moyen d'ajustement. C'est pourquoi l'Espagne, pour cause de notre double idolâtrie de la monnaie et de la construction européenne, va être l'arme de destruction financière massive, compte tenu de la taille de son désastre immobilier dû a une spéculation décelable il y a bien des années, alimentée par des crédit fous sur 50 ans.
Pour ma part, je suis persuadé que la question du sauvetage des deux idoles va être brutalement tranchée par les événements.
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/06/2012

@ jean Christian

> Je ne suis pas affirmatif, mais eurotématique et j'utilise le conditionnel. Mes propositions n'émanent que de moi, je suis le seul à les défendre (à ma connaissance). La BCE, en rachetant des dettes en seconde main, émet déja des euro-obligations détournées. Il est aussi évident que l'accès au 33% doit être lié à un respect de règles sanitaires dans des budgets contrôlés. Quand vous faites les calculs, pour les pays le plus tourmentés, vous constatez que l'économie réalisée par cette émission bouée de sauvetage, leur offre une respiration sans les absoudre d'une nécessaire rigueur. L'idée est d'aider sans relacher la pression, tout en portant un message de solidarité capable de tirer les taux d'intérêts vers le bas. Vous n'ignorez pas les avantages d'un euro moins valorisé pour notre compétitivité, même si les inconvénients sont aussi à considérer. Par rapport aux traités, quand vous vérifiez le nombre d'euros en circulation, vous remarquez que les accords de base, ne sont absolument pas respectés, comme ceux qui interdisent les euro-obligations du reste. Laisser la BEI emprunter auprès de la BCE pour prêter aux états à des taux plus faibles, ne serait qu'un détournement de plus d'un accord préalable. Ce sont, je le concède, des solutions à court terme, mais elles n'hypothèquent en rien le futur des peuples. Vous citez la Grèce, qui est un non-état à part, ce pays doit changer son mode de gouvernement, la non perception des impôts, le budget militaire de 4à5% du PIB, le financement détourné de Chypre, les prêtres payés par l'Etat alors que l'Eglise n'est pas soumise à l'impôt les ont amenés dans le trou, mais ces aberrations continuent alors que c'était la que les premières mesures devaient frapper. Je vous rejoins sur la mauvaise pente sur laquelle nous sommes, si rien ne change, nous allons couler.
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Écrit par : pashine / | 04/06/2012

C'EST L'EUROPE QUE NOUS AVONS FAITE

> cher Pierre Huet, vous écrivez : "Vous mettez le doigt sur la plaie: l'impossibilité d'utiliser la dévaluation comme moyen d'ajustement. C'est pourquoi l'Espagne, pour cause de notre double idolâtrie de la monnaie et de la construction européenne"...
...c'est aussi la raison pour laquelle les plus en difficulté, ceux qui ont le plus emprunté de tous les Etats européens, adorent la statue "EUROBONDS", seule solution vraiment crédible et durable pour se sauver eux-mêmes, et sauver l'Euro en même temps! La preuve? deux preuves faciles à trouver : le programme de François Hollande élu sur ce thème, socialiste français, et à droite Mariano Rajoy qui vient de déclarer ce matin : "l'Espagne a besoin d'une intégration fiscale, avec une autorité budgétaire, et une intégration bancaire, une union bancaire avec des eurobonds, un superviseur bancaire et un fonds de garantie des dépôts européen"
Bref blanc bonnet et bonnet blanc!
donc chers amis allemands, au nom de l'idée européenne, les pays endettés semblent vous dire : "s'il vous plait, vous voudriez bien payer pour nous les dettes de nos Etats? bah oui, avec les euro bonds, se serait fini du refinancement impossible de nos Etats sur les marchés financiers! en effet, les marchés achèteraient des dettes allemandes mélangées avec nous! dites, vous voulez bien payer pour nous? on fera des sacrifices un jour, c'est promis!...hein....!?"
au risque d'emmener les allemands là où ils ne veulent surement pas aller : au fond avec tout les autres!
Quand on sait que Chypre vient d'annoncer aujourd'hui qu'elle aura besoin de l'Europe également, et rapidement pour sauver son système bancaire!! on se dit que ce monde est fou ! nous sommes apparemment riches et développés! En vérité, on est presque au bord d'une pauvreté effroyable à imaginer, si on s'arrête un temps sur les enjeux financiers d'aujourd'hui dans nos nations européennes. C'est notre Europe, celle que l'on a construite, par nos bulletins de vote! nous n'avons qu'à nous en prendre qu'à nous mêmes d'abord et nos standards de vie, ....aux autres ensuite.
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Écrit par : jean christian / | 05/06/2012

> Un sondage zdf donne 79% des allemands contre les eurobonds ! publié le 25 mai 2012.
les eurobonds c'est pas pour demain!
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Écrit par : jean christian / | 05/06/2012

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