Catholiques français : du calme et de l'orthographe !

Les énervements partisans sont l'antithèse de l'évangélisation :

 

Renforcée par l'éventualité d'une défaite de la droite, on constate ces jours-ci la bouffée délirante propre à toute fin de campagne électorale. En milieu catho, elle prend la forme – une fois de plus – d'un rêve d'agitation politique pour l'avenir. (Les expériences de la décennie écoulée semblent ne pas avoir suffi).

Ce rêve d'un parti (même si c'est un « parti des points non-négociables ») éclôt jusque dans des milieux qui, jusqu'ici, ne parlaient que de nouvelle évangélisation ! Or l'évangélisation n'a rien à voir avec des factions, nous écrit un lecteur. Interposer de la partisanerie entre le chrétien et le non-chrétien, serait empêcher le contact de s'établir : donc tuer l'évangélisation dans l'oeuf. ¹

Et l'on serait non seulement dans le contre-productif, mais dans l'absurde. Pourquoi ? Parce que les fondamentaux de la condition humaine (respect de la vie, dignité de la personne, etc) sont en amont du politique. Ils sont partageables – en principe – par tout un chacun, qu'il se sente de gauche ou de droite si ces mots ont encore un sens ! Faire de ces fondamentaux l'emblème d'un parti (ou plutôt d'un groupuscule) serait obtus ; ce ne serait d'ailleurs pas catholique, dans la mesure où l'Eglise elle-même souligne que les fondamentaux de la condition humaine ne sont pas son invention et qu'elle n'en revendique pas la propriété morale, contrairement à ce que croient des gens bien intentionnés mais malavisés.

Donc : du calme et de l'orthographe. Ce n'est pas le moment de se donner en spectacle² : c'est le moment de se demander ce que l'Eglise attendra en réalité des catholiques français à partir de la semaine prochaine. Et il me semble – pardonnez-moi cette idée très inhabituelle en France – que l'on pourrait, sur ce point, commencer par consulter la conférence épiscopale.

                                                                                                   P.P.

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1. Ou ne pas même s'en soucier (dans le cas particulier des groupes "cathos" d'ultra-droite).

2. Vieux proverbe frison : « quand l'âne se sent en joie, il va danser sur la glace et se casse une jambe. »