09/04/2012
Dans 'Le Monde Science & Techno', un cri d'alarme contre l'eugénisme
...stade ultime des "nouvelles moeurs" libérales :
De plus en plus évidente sauf pour les mal-voyants et les idéologues : la connexion entre l'eugénisme et l'arbitraire individualiste propre à la société de marché.
Dans le supplément Science & Techno du Monde, Laurent Alexandre, chirurgien urologue et président de DNAVision (médecine personnalisée et analyse ADN-ARN), témoigne de la gravité de cette évolution :
<< Trier les embryons, éliminer les foetus non conformes, deviennent des étapes classiques de toute grossesse ''raisonnable''. Nous sommes déjà sur un toboggan eugéniste sans nous en être rendu compte. […] 97 % des trisomiques ''bénéficient'' d'une interruption médicale de grossesse. Bien peu de parents résistent à la pression sociale... […] Pourquoi ne ferions-nous pas autrement avec les autres pathologies ? Politiquement, comment empêchera-t-on les parents de préférer de ''beaux enfants plutôt doués'', alors que l'avortement pour convenance personnelle est libre quelle que soit la constitution de l'embryon […] ? Et nous irons probablement plus loin : de la prévention du pire à la sélection de l'enfant, il n'y a qu'un pas qui sera allègrement franchi. On offrira bientôt aux parents le rêve d'un enfant configuré à la carte... […] Le retour de l'eugénisme est une bombe éthique et politique passée complètement inaperçue. D'ailleurs, ni M. Hollande ni M. Sarkozy n'ont jamais parlé du séquençage ADN ! >>
07:32 Publié dans Idées, Sciences, Société | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : eugnéisme, technosciences, biotechnologies, libéralisme
Commentaires
PAS QUESTION
> Normal que nos candidats n'en parlent pas, comme de tous les marchés à développement exponentiel, et puis n'est-ce-pas, il n'est pas question de "prendre du retard en matière de recherche", on est dans l'obligation de continuer la course pour "rester compétitifs"
etc. Je n'en peux plus d'entendre tous ses arguments qui nous ôtent par avance toute possibilité de réflexion sur les directions prises, sans notre consentement, par ceux qui nous font croire qu'il n'y a qu'un progrès possible, et que le simple fait de poser des questions, c'est se montrer obscurantistes, adorateurs de Gaïa, nostalgiques d'un paradis perdu,etc quand nous désirons seulement remettre la vie au coeur de nos projets d'avenir et de nos instituts de recherche scientifiques. Enfin quoi, ce n'est pas pour une idole payenne que Jésus a été trahi, mais pour 30 deniers,ce n'est pas avec des arguments tendancieux qu'on a acheté le silence des soldats romains témoins de la Résurrection mais avec de l'argent, et ce n'est pas contre les Samaritains, les Romains ou je ne sais quels hérétiques que Jésus nous met en garde, mais contre l'argent, dont le service de facto nous met hors de la grâce divine ("vous ne pouvez servir Dieu et l'argent"). Combien de temps nombre d'entre-nous vont-ils encore se tromper de combat et être complices du culte au veau d'or?
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Écrit par : Anne Josnin / | 09/04/2012
LES POINTS NEGOCIABLES
> ...pour être plus claire: un hérétique authentique peut faire demain un grand saint, quand un bon catho propre sur lui ne fera jamais qu'un triste jeune homme riche; c'est ce que je constate. Des convertis d'aujourd'hui, on en trouve qui viennent des mouvements contestataires radicaux , décroissants, anticléricaux,... et même, horreur!, des mouvances satanistes, mais dans nos paroisses clean et nos beaux établissements catholiques, je cherche, sans trouver, la joie qui naît de la liberté chrétienne. On ne trouve que des gens aux parcours sans surprise, aux pensées stéréotypées bien comme il faut, tristement attachés à leur confort de vie et à leurs relations, craignant bien davantage la banlieue que la Défense, les altermondialistes que les grands partis, le Crédit Coopératif (derrière, il n'y aurait pas une philosophie proche d'une secte?) que nos banques qui "suicident" les Grecs (" mais c'est beaucoup plus compliqué que cela! d'ailleurs j'ai des amis très bien qui travaillent chez elles,..."). Oui,oui, il y a des gens très bien qui travaillent pour le gouvernement ou l'opposition, de bons boy-scouts, et ils font ce qu'ils peuvent, comme beaucoup, n'est-ce-pas? -le monde est dur comme vous n'avez pas idée, vu d'en-bas,c'est très inconséquent de faire croire au peuple qu'un autre monde est possible, quand il y a tant de belles opportunités pour faire avancer le royaume (-de qui?) dans celui-ci; il faut être constructif et non pas critique,d'ailleurs, par exemple: avec un bon lobbying, des spécialistes de la com, le soutien en off de certains notables, si si, on continue de se battre contre l'avortement et l'euthanasie, nous, il faut se concentrer là-dessus; quant au reste, tout est négociable entre gens (bien) élevés, non ?
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Écrit par : Anne Josnin / | 09/04/2012
POUR CELA
> Oh oui, on va vite y arriver ! A vue humaine, en tous cas
C'est pour que cela que, à mon sens, le Seigneur permet l'expansion de l'Islam dans nos sociétés occidentales. Pour que ces dérives soient balayées...mais non sans "effets collatéraux".
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Écrit par : Feld / | 09/04/2012
> Bienvenue à Gattaca...
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Écrit par : Vincent / | 09/04/2012
UNE BOMBE POLITIQUE
> Mais l'eugénisme à l'oeuvre, articulé à la logique marchande ne relève pas que de la recherche scientifique, loin s'en faut.
Ce qui est à l'oeuvre, dans un eugénisme global et programmé, c'est une destruction massive pour reprendre le titre du dernier livre de Jean Ziegler, visant les catégories humaines les plus vulnérables, et par dessus-tout les moins "utiles" et les moins productives : toutes les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim sur la planète atterrante, qu'il s'agirait d'ailleurs de renommer planète béton.
Gaël Giraud, dans l'entretien vidéo qu'il a accordé à la Fraternité des chrétiens indignés, faisait part d'une sinistre anecdote vécue : (de mémoire) un repas dans un grand restaurant, avec un grand banquier, qui lui expliquait très calmement, entre deux gorgées de gevrey-chambertin, qu'il fallait voir les bons côtés de la "crise" que nous traversons. Celle-ci était en effet une excellente opportunité de se débarrasser des plus faibles, des paresseux sur qui l'on ne pouvait pas compter comme bon soldats au service de la croissance du PIB.
Le massacre à l'oeuvre et son sinistre cortège de complices, n'est pas commis par des hordes de sauvages enfiévrés, bien au contraire. Il est le fait de personnes extrêmement bien éduquées, des bons pères de famille, dotés d'un grand esprit de civilité et de culture, et d'un langage dentelé. J'ajouterai même, sans l'ombre d'une hésitation, qu'au sein du cortège ils sont nombreux à posséder une très fine connaissance des textes et de la pensée sociale de l'Eglise, qu'ils savent agrémenter, toujours à bon escient, des références évangéliques qui conviennent.
Mais l'option préférentielle pour les pauvres est, au coeur de la DSE. Quand nous allons réapprendre à en mesurer la portée, quand elle sera pleinement mise en lumière pour ce qu'elle implique, nous y découvrirons une bombe politique.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 09/04/2012
à Anne
je cite :
> "On ne trouve que des gens aux parcours sans surprise, aux pensées stéréotypées bien comme il faut, tristement attachés à leur confort de vie et à leurs relations, craignant bien davantage (...) le Crédit Coopératif (derrière, il n'y aurait pas une philosophie proche d'une secte?) que (...)"
Précision : c'est la Nef, société financière soutenue administrativement par le Crédit coopératif, qui s'inspire des principes de l'Anthroposophie, et non le CC lui-même (enfin, pas à ma connaissance).
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Écrit par : Fed / | 09/04/2012
PAS DE PROJET
> Ce texte et surtout les commentaires déjà postés sont à rapprocher du constat du Cal Vingt-Trois selon lequel les candidats "laissent apparaître une difficulté à exprimer un projet collectif pour la France" Il y a beaucoup à dire là-dessus.
1-Pas de projet ? Bien sûr! Et comment pourrait-il en être autrement? Du fait de nos engagements internationaux : OMC, OTAN, UE, , les fonctions présidentielle, gouvernementale et législative sont des coquilles presque vides.
2-Cette dépossession joue particulièrement dans les domaines liés à l’économie et impose le modèle libéral. Cela se traduit par la casse des défenses juridiques contre toutes sortes de dérives.
3-De ce fait, il ne faut pas s’étonner que la majorité des catholiques se crispent sur la version minimaliste des fameux Points Non Négociables : famille, respect de la vie et liberté de l’enseignement. Ces « PNN » correspondent à peu près au domaine de subsidiarité encore consenti à l’agonisante République française. On peut regretter cette étroitesse mais eux au moins sont cohérents.
4-Car il y a dans l’Eglise de France et sa hiérarchie un incontestable blocage, confinant au tabou animiste à moins qu’il ne soit freudien, face à la remise en cause ces engagements. Et ce n’est pas vrai que pour les fidèles dits « bourgeois ». Même ceux qui se veulent distants du libéralisme renâclent à aborder l’obstacle. Aussi, la plupart des antilibéraux catholiques ne sont que des tigres de papier.
@ Anne Josnin plus particulièrement.
5-De ce fait, vous avez la dent injustement dure pour les paroissiens "clean" dont beaucoup font preuve d’un dévouement que j'admire à l'égard des malades, des gens de la rue, des prisonniers etc. , et autour desquels on voit un flux régulier de conversions : baptêmes et « recommencements ».
6-Quant à la lutte contre l’avortement sur laquelle vous ironisez, elle demeure un point clé de la lutte contre l’eugénisme. Que la légalité de l’avortement débouche sur l’eugénisme, il n’y avait pas besoin d’être surdoué pour le prévoir dès 1974. C’est bien que le Dr Laurent Alexandre l’écrive et encore mieux que Le Monde le publie, mais c’est enfoncer une porte ouverte depuis près de quatre décennies !
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Écrit par : Pierre Huet / | 09/04/2012
DANS TOUS LES MILIEUX
> Malgré ses excès de langage le point de vue acerbe d'Anne Josnin correspond probablement à une expérience vécue. Mais une expérience vécue parmi une multitude d'autres. Ce n'est pas la mienne, et ce n'est pas celle de Pierre Huet.
En tant que parisien, je suis sensible aux clivages sociaux qui séparent les différents arrondissements de ma ville. De tels clivages qui distinguent des écarts de fortune, se traduisent également par des tournures d'esprit et des modes de vie qui ne se rejoignent pas toujours. Inévitablement, la vie paroissiale se ressent du tissu social dans lequel elle s'insère. Mais justement, l'Eglise est présente dans tous les milieux sociaux, chez les pauvres comme chez les riches, à la ville et à la campagne. Ensemble communient français de vieille souche et nouveaux arrivants, catholiques d'habitude et convertis...
Evitons de porter un jugement global sur la vie de l'Eglise à partir de notre propre lorgnette.
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Écrit par : Blaise / | 11/04/2012
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