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03/04/2012

Le néolibéralisme a mené à la catastrophe... Comment, quand (et par qui) fut-il inventé et imposé au monde ?

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           Ce dossier aide à comprendre :


 

Devant l'échec spectaculaire du système néolibéral, ses servants hésitent entre deux postures : réclamer maintenant « de la régulation », oubliant ainsi le dogme qu'ils récitaient il y a dix ans 1 ; ou continuer à le réciter comme si de rien n'était. D'où l'intérêt de deux articles du Monde Economie (3/03) qui rappellent : a) comment le dogme néolibéral fut fabriqué et imposé ; b) le genre de résultats qu'entraîna son application.


Comment le dogme libéral fut fabriqué et imposé

L'article d'Antoine Reverchon part de ce constat : aucun des économistes et des analystes financiers néolibéraux n'avait prévu la crise, alors qu'ils tiennent le haut du pavé dans les médias et les institutions officielles.  Mais pourquoi tiennent-ils le haut du pavé ?

C'est une histoire qui remonte à 1947, quand Friedrich Hayek  (l'un des créateurs de l'idéologie néolibérale) fonde le premier think tank. Un des axiomes du groupe est que l'Etat c'est le diable2. Un autre axiome est le monétarisme. Un troisième axiome est l'« efficience du marché », qui implique la  vocation du marché à régir l'ensemble des faits sociaux... À ce groupe appartiennent les grands nuisibles des décennies suivantes : notamment Ludwig von Mises (parrain des libertariens) et Milton Friedman. Mais les Français Maurice Allais et Jacques Rueff, jugés « étatistes », sont exclus de la secte.

En 1949, dans un texte confidentiel, Hayek décrit la stratégie à suivre. La voici résumée par Reverchon : « Premièrement, constituer un coeur de penseurs utopistes ; deuxièmement, conquérir une série d'institutions-clés qu'Hayek appelle les « second hands dealers in ideas » (les « revendeurs d'idées »), en l'occurrence professeurs d'université, journalistes, mais aussi écrivains et artistes ». Par exemple « l'écrivain américaine Ayn Rand3 : celle-ci publie dans les années 1940 et 1950 des romans à succès comme La Source vive ou La révolte d'Atlas, adaptés au cinéma, qui mettent en scène des entrepreneurs américains en révolte contre l'Etat et l'impôt. Ayn Rand créera ensuite un réseau de clubs, le mouvement « objectiviste », au fonctionnement quasi-sectaire, qui se déploie dans tous les Etats-Unis. Autre exemple, l'entrepreneur britannique Anthony Fisher qui, après avoir rencontré Hayek, crée en 1955 l'Institute of Economic Affairs au Royaume-Uni, puis l'Atlas Economic Research Foundation en 1981 aux Etats-Unis (dont le nom est inspiré par le roman d'Ayn Rand), qui devient la tête d'un réseau de 400 fondations à travers le monde. Margaret Thatcher et Ronald Reagan y puiseront conseils et conseillers... »

Troisième étape : à partir de 1974, l'usure des solutions keynésiennes attire l'attention sur les néolibéraux, qui ont colonisé la scène. (Ils ont colonisé notamment le jury Nobel : il leur donnera le prix d'économie huit fois entre 1974 et 2002, créant ainsi l'impression – obsédante après 1990 – que le néolibéralisme est un horizon indépassable4).

Commentaire d'une professeur(e) de Stanford [*] qui a découvert et étudié les archives du think tank de Hayek & Cie : « L'efficience du marché est ainsi passée du statut d'opinion parmi d'autres à celle de paradigme. Le triomphe du libéralisme est le résultat d'un programme conçu il y a plus de soixante ans. »

Triomphe pour sa propre stratégie. Mais catastrophe pour l'économie elle-même, comme on peut désormais s'en rendre compte... Loin de « libérer l'économie » comme continuent à le dire les mal-comprenants, le néolibéralisme a désolidarisé l'économie financière de l'économie réelle, vouant la première au casino-délire et la seconde à l'impasse... faute de financement. (Lire à ce sujet le livre de Pierre Larrouturou).

 

Le genre de résultats qu'entraîna l'application du néolibéralisme

 Dans le même numéro du Monde Economie, Pierre-Yves Gomez (professeur à l'EM Lyon, directeur de l'Institut français de gouvernement des entreprises, président de la Société française de management) étudie La firme géante, stade ultime du marché financier :

« Dans les périodes de dépression, délimiter le pouvoir des grandes entreprises permet de réguler et de renouveler le capitalisme. Curieusement, cette idée ne semble pas présente dans les débats actuels en France. Certes, les salaires des grands dirigeants sont régulièrement dénoncés parce qu'ils produisent un déséquilibre social injustifié. Mais, isolés de leur contexte, ils sont traités comme un problème et non comme un symptôme. Or, l'accroissement des revenus de certains dirigeants est parallèle à celui de la taille des entreprises qu'ils dirigent... »

En France par exemple, « la Bourse a permis une concentration sans précédent de la puissance économique dans un très petit nombre d'entreprises géantes, dont le chiffre d'affaires dépasse 7,5 milliards d'euros. » Pourquoi ? Par logique financière : « l'épargne, captée par les fonds et les investisseurs institutionnels, est placée dans les entreprises les moins risquées et dont le capital est liquide. Ce mécanisme prudentiel a orienté systématiquement vers les entreprises géantes des ressources qui leur ont permis de grossir davantage. Leurs capitaux propres ont augmenté de 265 %, trois fois plus vite que celui des PME. […] Depuis vingt ans, grâce à la Bourse, l'épargne des ménages a été utilisée pour accroître la taille de quelques entreprises géantes qui, devenues mondiales, échappent de plus en plus au contrôle des politiques... »

Faire échapper le monde au politique ? ainsi est réalisé le rêve de Hayek, Friedman & Cie... Mais ainsi est atteint le stade du « capitalisme tardif » : stade ultime et condamné à l'implosion, parce que le marché ne peut pas être le monde à lui seul. Chronique d'une apocalypse annoncée !

Et l'on retrouve la question des salaires fous : sauf quatre, les entreprises géantes dites « françaises » ont un actionnaire de référence possédant en moyenne 24 % du capital : « contrairement à une idée reçue, ce n'est donc pas la main invisible des marchés qui les gouverne, mais bien celle de leurs propriétaires et de leurs managers. Au final, un millier de personnes décident de la stratégie des firmes géantes, et, par ricochet, d'une grande partie de la politique économique de la France. »

Sachant cela, on ne s'étonne pas de la quasi-disparition du sujet économique dans la campagne présidentielle : les impuissants préfèrent parler d'autre chose.

 

 

[*] Rectificatif (7/04) : Marie-Laure Djelic, auteur des travaux utilisés par Antoine Reverchon, est professeur à l'ESSEC Business School et non à Stanford comme l'article du Monde semblait le suggérer.

 


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1. Attitude de Nicolas Sarkozy et de plusieurs autres.

2. Axiome rigide, contraire à la notion de bien commun (notamment dans la pensée sociale catholique).

3. http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/02/20/hallucinant-l-utopie-des-liberaux-marxistes-de-droite.html#more

4. Pression idéologique plus impérieuse que celle du socialisme – mais qui a joué sans vergogne  sur le fantasme de « l'occupation de la culture par les idées marxistes ».


 

Commentaires

Small is (frequently) beautiful

1- Les très grandes entreprises ne sont pas nécessairement les meilleures: s'il y a des effets d'échelle positifs dans des fabrications de grande série, elles rencontrent aussi une complexité et une lourdeur de leur management qui réduit leur capacité de réaction à des difficultés,sans compter une moindre implication des collaborateurs. Le seul avantage de la taille est le rapport de force avec fournisseurs et clients plus qu'avec les concurrents, d'ou l'escalade générale dans le gigantisme.
2 Malheureusement, en France, y compris à l'époque ou on respectait à peu près le rôle régalien de l'état, de 1945 à la chute du gouvernement Mauroy, les entreprises à taille humaines ont été les mal aimées de l'état, et même du pays. Toute la règlementation a été faite pour que l'épargne n'aille pas directement vers elles mais vers les produits financiers de banques encore nationalisées. Les tracasseries et les charges des artisans étaient inadmissibles. Normal: dans un système moins souverain qu'administratif, on préfère un chômeur dépendant de l'administration à un travailleur indépendant, artisan, commerçant, médecin de ville toutes gens présupposées fraudeuses fiscales. Il y a longtemps que des esprits clairvoyants signalaient que cela favorisaient la concentration des entreprises.
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/04/2012

MASQUE

> L'idéologie néolibérale c'est le retrait de l'Etat et en fait surtout un projet proprement politique. C'est la construction d'un nouveau type d'Etat mais avec un périmètre et des missions différentes de l'Etat - on va dire - Fordiste et Keynesien. Et la grande force des néolibéraux ça a été de masquer cet aspect politique en le cantonnant à la sphère économique (jouant d'ailleurs sur le biais rationaliste de cette discipline). Ce faisant ils ont aussi bien caricaturé les positions du marxisme que celle du libéralisme, leur propre famille politique qui n'a jamais été que économique.
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Écrit par : Thomas / | 03/04/2012

LIBERALISME ET POLITIQUE

> Pas tout à fait d'accord avec Thomas. Le libéralisme a un impact "politique" dès l'origine. Sa politique est une antipolitique qui consiste à mettre l'Etat au service du capitaliste. De là date l'idée que les politiques ne sont pas sérieux, mais que seuls "les entrepreneurs" le sont. A ceci près que "les entrepreneurs" ne peuvent pas fonctionner sans la société environnante, et que celle-ci existe par elle-même, elle n'est pas le produit de l'économie capitaliste. Ladite économie a dû composer avec la société et le politique au XIXe et au XXe, jusqu'à la chute du Mur et au putsch néolibéral international. A partir de là le capitalisme a révélé sa vraie nature : l'argent (la spéculation) s'est détourné de l'économie réelle pour s'engouffrer dans le casino. Ce qui nous amène là où nous sommes.
Cela dit bien sûr les classes politiques ont été complices.
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Écrit par : Girolamo / | 03/04/2012

LA STRATEGIE DES NEOLIBERAUX

> Comment et par qui fut-il imposé au monde?
Par des hommes politiques qui ont écouté les économistes dont vous parlez ( économistes notamment de la société du Mont-Pélerin qui fut créée en 1947, entre autres). Ce qui fait froid dans le dos c'est que les libéraux travaillent sur une longue échelle de temps. « Premièrement, constituer un coeur de penseurs utopistes ; deuxièmement, conquérir une série d'institutions-clés qu'Hayek appelle les « second hands dealers in ideas » (les « revendeurs d'idées »), en l'occurrence professeurs d'université, journalistes, mais aussi écrivains et artistes »
Hayek lui-même a donc visé de répandre le libéralisme selon ce plan méthodique et patient. Il semble que le fait de ne pas voir de leur vivant leur idées triompher ne les dérange pas; la Société du Mont-Pélerin date de 1947 et à l'époque le s économies n'étaient pas particulièrement libérales, notamment en Europe de l'Ouest ou aux Etats-Unis. Il leur aura fallu attendre 1973 au Chili, 1979 et 1980 au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, 1983 en Nouvelle-Nouvelle-Zélande 1986 en Australie (etc..) pour voir leurs idées triompher.
Leurs idées ont été appliqués à l'Europe par la suite mais petit à petit. Concrètement cela est mis en pratique par une politique de désinflation compétitive (Politique économique destinée à lutter contre la contrainte extérieure et gagner des parts de marché. Il s’agit de réduire le taux d’inflation de manière à faire moins d’inflation que les autres pays pour devenir compétitif. Cette politique est une politique de rigueur avec une faible croissance de la masse monétaire et des taux d’intérêt élevés elle est donc dans un premier temps peu favorable à la croissance et à l’emploi. Ses partisans considèrent cependant qu’elle est une condition préalable au retour d’une croissance saine et durable. ) On lui donne dans le langage politique divers noms de code comme « faire des réformes », « rassurer les marchés », « restaurer la confiance » ou encore « avoir du courage en politique », « abaisser le coût du travail » « nous rendre plus compétitifs »...
Cette politique a été appliqué par petits morceaux à l'Europe: on a d'abord créé un arrimage du franc sur le deutsch-mark puis on fait converger les taux d'intérêt, on a créé le traité de Maastricht, instaurant une convergence des taux d'intérêt, d'inflation, d'endettement public et de déficit publics... Tout ça a été vendu aux Européens sous les prétextes fallacieux de faire « l'unité européenne », la « concorde » et je ne sais quoi d'autre. Le but réel et inavoué de tout ces réformes et comme dit la définition est le «  retour d’une croissance saine et durable » non sans passer par un état transitoire «  dans un premier temps peu favorable à la croissance et à l’emploi ». Où que l'on regarde cet état transitoire (Nouvelle-Zélande dans les premiers temps de l'arrivée au pouvoir des travaillistes, Espagne aujourd'hui...etc) a conduit à une augmentation du chômage. Mais ce n'est pas grave, cela n'inquiète absolument pas les dirigeants politiques tous plus fiers les uns les autres de leur virilité face aux syndicats, à « la rue »... Ils ont en bref « du courage en politique », ils font « les réformes nécessaires ». Ou comme le dit Stiglitz critiquant les libéraux (notamment Camdessus): il faut en passer par beaucoup de souffrances pour s'en sortir.
 «  dans un premier temps peu favorable à la croissance et à l’emploi » veut dire que cela fait monter le chômage et comme on « essaye tout » et que rien ne réussit contre le chômage les entrepreneurs en viennent à réclamer des « mesures sans précédent » pour lutter contre le chômage pour abaisser le coût du travail (des allègements de charges, une révision du droit du travail...) et les hommes politiques les entendent bien évidemment et répondent petit à petit (en Europe du moins) à leurs demandes.
«  dans un premier temps peu favorable à la croissance et à l’emploi » veut aussi dire que les hommes politiques libéraux sont peu sensibles au temps. En clair ils ne craignent pas (pas tous ou pas trop) d'être impopulaires pendant un certain temps (qu'on se souvienne de Schröder qui a pris une claque électorale après la réforme du marché du travail Harz IV). Un de mes professeurs d'économie avait insisté sur ce point que les politiques de désinflation compétitive peuvent être appliquées sur des échelles de temps de l'ordre d'une vingtaine d'années voire plus.
Je dis que cela a été appliqué petit à petit; et c'est à mon avis une manipulation. Lorsqu'on lit le « Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens » de Joule et Beauvois (PUG 2002) on y apprend que pour obtenir des gens ce que l'on veut, il est préférable de leur demander de consentir de petits efforts plutôt qu'un gros effort tout d'un coup. Cela permet de les mettre en confiance. Par exemple si vous êtes SDF et que vous souhaitez obtenir plus d'argent en faisant la manche, Joule et Beauvois ont calculé qu'il est préférable de demander aux gens l'heure avant de leur demander de l'argent; cela augmente la quantité donnée et la fréquence des dons (ces techniques sont par exemple appliquées à la constitution de sites internet où l'on vous faire faire de nombreux clics pour parvenir à vous faire acheter quelque chose).
On a essayé de faire la même chose avec les Européens, nonobstant le fait qu'on leur ait avancé des prétextes fallacieux (du genre « effusions fleuries entre tous les peuples d'Europe enfin réunis dans la paix et l'harmonie ») pour leur vendre des réformes dont ceux qui les orchestraient savaient pertinemment quels étaient leur but (= le libéralisme). On leur a demandé de petits efforts petit à petit ( le taux de change, puis le taux d'intérêts, puis le traité de Maastricht... puis on arrive au final à la règle d'or...etc). Je suis persuadé si on avait dit en clair dès 1973 et la loi obligeant la Banque de France à se re-financer sur le marché bancaire, « un jour on créera une Banque centrale Européenne qui aura interdiction de financer directement les Etats » ou un « jour on vous parlera de réformer le code du travail dans le sens d'un assouplissement des règles de licenciement » (c'est la réforme fétiche qui fait rêver tous nos hommes politiques), et bien celui qui aurait osé dire cela se serait pris une claque électorale sans précédent.
A mon avis, cela qui aurait été avoir du courage en politique. Et l'inverse, dire les choses petit à petit, pour ne pas faire fuir l'électeur, c'est de la couardise que d'avoir honte à ce point de ses idées que de devoir les cacher. On ne peut agir ainsi qu'à la condition d'avoir des intentions malhonnêtes dans le but de duper ses congénères. Pour en conclure, comme le disait un passant interviewé hier à la télé: « les élections c'est basé sur du mensonge, donc je ne vote plus. »
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 03/04/2012

L'ETAT SERVANT DU NEOLIBERALISME

> Eh oui! le néolibéralisme repose sur un mensonge : le soi-disant retrait de l'Etat...
En fait, ce à quoi nous avons assisté avec le triomphe de cette doctrine, c'est, comme le formule si bien Thomas, à « la construction d'un nouveau type d'Etat mais avec un périmètre et des missions différentes de l'Etat fordiste et keynesien. »
Christian Laval (de même que William Cavanaugh) nous met en garde contre l’illusion selon laquelle « le néolibéralisme est une doctrine, une idéologie ou une politique économique qui consiste simplement dans l’expansion de la sphère marchande au détriment de la sphère
publique. » : http://jaidulouperunepisode.org/SON/016_Christian_Laval_partie2.mp3
Je cite Christian Laval :
« […] nous avons affaire à quelque chose qui n'a pas été souvent souligné ou pas suffisamment : nous avons affaire à une transformation de l'État lui-même. Si je voulais résumer, je dirais que l'État a désormais pour fonction de transformer la société en instaurant partout où c'est possible des situations de marché. Mais pour ce faire, l'État est amené à se transformer lui-même selon des logiques d'entreprise de sorte que finalement, de la tête de l'État jusqu'à la base, nous avons affaire à quelque chose de nouveau: une chaîne managériale, et c'est le terme qui est maintenant utilisé dans la fonction publique, une chaîne managériale qui va du Président jusqu'au plus humble des agents publics. […] »
Résumons : Nous sommes aujourd’hui confrontés à un mixte Etat-marché, qui est aussi un système tout-à fait cohérent de gouvernementalité ; et dont le projet final est celui d’une société entièrement régie selon une rationalité concurrentielle.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 03/04/2012

En complément à la réflexion de Nicolas Dangoisse:

> Une mauvaise action n'étant jamais complètement désintéressée, il faut se demander quelles étaient les finalités de la politique monétaire d'efforts monétaristes qui a abouti à l'Euro. Selon que, pour maintenir ou rétablir la compétitivité de l'économie d'un pays ou d'une zone monétaire on choisit la dévaluation ou la rigueur sur les dépenses et les rémunérations :
-la répartition des efforts sur les catégories sociales n’est pas du tout la même. Dans le premier, tout le monde en supporte les effets : il coûte plus cher d’aller bronzer en Thaîlande, en première classe comme en classe économique. Dans le second, les milieux financiers et même le top management international y echappent.
-surtout, dans le deuxième cas, on garde une distorsion de taux de change qui actionne ce qu’on appelle pudiquement« la modernisation de notre économie » et « la division internationale du travail », bref, les délocalisations génératrice de marges commerciale anormales et qui, inversement rend attractif nos pays pour les migrants. Cette disparité est donc un des moteurs essentiels de la mondialisation. Et c’est pour cela nos dirigeants y tiennent tant
D'ou une question blasphèmatoire : et si la mondialisation était, elle-même, une "structure de péché" ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/04/2012

DE MARIE-LAURE DJELIC

> Pour info, les éléments informatifs de l'article sur la structuration du dogme neoliberal ont été seulement rapportés par Antoine Reverchon sur la base de mes travaux et d'un entretien avec moi - je ne suis pas professeur à Stanford, mais à l'ESSEC Business School.

Marie Laure Djelic


[ De PP - Toutes mes excuses. Je rectifie. ]

réponse au message

Écrit par : djelic / | 06/04/2012

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