Benoît XVI à Cuba : appel à une vision "élargie, rénovée et réconciliée" – condamnation du blocus américain qui "pèse injustement sur le peuple"

Rappel de la position catholique en matière internationale :

 

Foules ferventes, rencontres avec les dirigeants... Les trois jours de Benoît XVI à Cuba n'ont rien eu à voir avec l'image qu'en donne l'éditorial du Monde du 29/03 (« il aura manqué à ce bref séjour cubain le souffle puissant de la visite de son prédécesseur »¹).

Lors de la cérémonie de départ à l'aéroport de La Havane, Benoît XVI a répété son appel à un changement profond de la société cubaine, pour « une société partageant une vision élargie, rénovée et réconciliée ».

ll a ajouté que ce changement était rendu difficile par « des mesures économiques restrictives imposées par un pays tiers », qui «  pèsent injustement sur le peuple ».

Et il a ajouté : « L'heure présente réclame avec urgence que nous rejetions les positions immuables et les points de vue unilatéraux dans les relations personnelles, nationales et internationales. »

Cette déclaration condamne, non seulement la politique menée par Washington envers Cuba depuis cinquante ans, mais toute la géopolitique étatsunienne fondée sur l'unilatéralisme (par illusion d'être la puissance mondiale). C'est la soumission des Européens à cet unilatéralisme qui a mené l'UE à sa vassalité actuelle, dont le dernier rallié fut la France de Sarkozy : une vassalité à laquelle Hollande adhère lui aussi, à sa façon cauteleuse et embarrassée.

Et l'on sait que l'Eglise catholique condamne le principe de tout blocus et de tout embargo : un principe approuvé au contraire par les dirigeants « occidentaux » – et les directeurs du Monde, depuis que ce journal a titré, il y a dix ans, « nous sommes tous des Américains ».

Voilà de quoi méditer pour toutes sortes de Français : les électeurs de gauche qui s'apprêtent à voter Otan en votant Hollande. Les électeurs de droite, qui ont voté Otan en votant Sarkozy². Et les électeurs catholiques, qui doivent comprendre à quel point leur Eglise est opposée à l'unilatéralisme dans les relations internationales.

 

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1.  Le Monde croit-il qu'on a oublié ses articles acerbes (puis méprisants) à l'encontre de Jean-Paul II, de 1991 à 2005 ? Les médias parisiens devraient cesser de prendre leurs lecteurs pour des amnésiques.

2.  Ne parlons que des candidats ayant une chance de (re)devenir président en 2012.