12/03/2012
À Notre-Dame de Paris : "Sortir de la sidération idolâtre où nous ont plongés les marchés financiers"
http://www.paris.catholique.fr/Conference-de-Careme-du-11-mars.html
Gaël Giraud s.j. (photo de droite) : "La logique financière est mortifère - La morale de l'honnêteté individuelle ne suffit plus – Les professionnels de la finance doivent se soumettre à l'autorité publique..." Jean-Pierre Jouyet (Autorité des marchés financiers) dénonce tout ce que les libéraux voudraient cacher...
10:12 Publié dans Chrétiens indignés, Idées, La crise, Social, Société | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : crise, christinaisme, social, carême, notre-dame de paris
Commentaires
GAEL GIRAUD
> à lire aussi : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3212
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Écrit par : PP / | 12/03/2012
JOUYET
> Il est regrettable que ce pauvre Jouyet, animé de bonnes intentions sans doute, se limite à aligner des banalités.
JG
[ De PP à JG - Banalités pour les gens informés... Mais pour une partie du public catho hexagonal, ce sont des révélations bouleversantes ! (Et quelques-uns refusent d'y croire, s'esclaffant à l'idée qu'on veuille "faire du social". J'en ai été le témoin lors d'un déjeuner récent, dans un cadre éminemment bien-pensant). ]
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Écrit par : JG / | 12/03/2012
C'EST TOUJOURS CA
> Je ne voulais pas cracher dans la soupe : juste constater qu'entre l'intelligence du Père Giraud et le ronron assez politicien de monsieur Jouyet, il y a un monde - celui de la pensée. Mais il est vrai que c'est toujours ça que les boches n'auront pas, comme on disait.
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Écrit par : JG / | 12/03/2012
DEBAT
> Après trois conférences, beaucoup de bonnes choses, beaucoup de hauteur de vue, mais peut-être trop, à tel point qu’on se situe plus dans le registre de l’homélie que de la conférence.
Car parler de charité, de solidarité, de justice, de subsidiarité très bien, dénoncer les lésions que sont les crises financière, économique, sociale, écologique mais après ?
Mais quels sont les mécanismes de la maladie ?
Seule la voracité du système financier est citée. Mais pas un mot sur ce qui la stimule principalement, le couple infernal constitué par le libre-échange mondial et le déséquilibre des taux de change, couple qui enfante nos déficits et la croissance déséquilibré des pays émergents. Comment relocaliser des productions si on n’y remédie pas ? Quelle « réindustrialisation verte » si elle se fait en important des panneaux solaires ou des isolants d’extrême-orient (eh oui, nous importons actuellement des matériaux de second œuvre de Chine !). Et ce n’est pas la hausse du prix du pétrole qui suffira à freiner ce type d’échange.
Alors, espérons que la suite des conférences redescendra sur un message incarné dans des problématiques plus décisives pour nous que l’entreprise du CAC 40 et le paysan malien, car il y a beaucoup de choses entre les deux, qui ne semblent pas intéresser nos élites…
Sinon nous en resterons à la conclusion du prince Salina, (Le Guépard, de Lampedusa ) : il faut que tout change pour que tout reste pareil.
PH
[ De PP à PH :
- Je vous rappelle qu'il s'agit de conférences spirituelles de Carême, tenues dans une cathédrale.
- Vous devriez lire ce que le P. Giraud a écrit à propos d'un protectionnisme européen.
- Lorsque les orateurs réclament que le politique reprenne le contrôle de l'économique, il me semble qu'on est sur la voie. ]
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Écrit par : Pierre Huet / | 12/03/2012
@ PP
-Spirituelles oui, mais il y a aussi une certaine dénonciation, alors qu'elle soit complète.
-Protectionnisme européen? outre qu'hier les intervenants se préoccupaient surtout de prévenir la menace de "populisme" et de "repli", il suffit de voir les réactions de nos partenaires à la proposition du président-candidat de préférence pour les marchés publics pour comprendre que c'est un voeu pieux.
-sans méconnaître la valeur de leur souci de réguler et moraliser le système financier, il faut surtout le dégonfler et à la base se demander pourquoi les entreprises ne se contentent pas d'autofinancer leur développement et ne se transmettent-elles que difficilement; il y a ici des question plus qu'économiques, culturelles et peut-être morales plus importante par le foules de gens concernés que ce qui se passe dans celles du CAC40.
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Écrit par : Pierre Huet / | 12/03/2012
EXCELLENTE CONFERENCE
> Cette conférence a été excellente. Bien sûr nous sommes dans une réflexion spirituelle, morale, pas dans la technique économique ce qui fait que les experts seront un peu sur leur faim (j'en connais et je comprends cela).
Voici une petite impression sur cette conférence. http://charlesvaugirard.wordpress.com/2012/03/12/lagneau-immole-et-le-veau-dor/
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 13/03/2012
@ PP sur le protectionnisme européen:
http://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf;jsessionid=9ea7d2dc30db43e87bee3b34bd9b289dde68f667b4e.e34KaxiLc3qMb40Rch0SaxuKa3f0?text&docid=119009&pageIndex=0&doclang=FR&mode=req&dir&occ=first∂=1&cid=63338
> En clair: la Cour de Justice européenne a cassé des mesures antidumping prise par la Commission en 2006 sur la plainte d'industriels de République populaire de Chine et du Viêt Nam.
PH
[ De PP à PH - Ceci pose la question de la véritable nature de la Cour de "justice" européenne. Quel droit applique-t-elle, et dans quelle intention réelle ? C'est la procédure au service du libre-échangisme dans tous les domaines. ]
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Écrit par : Pierre Huet / | 13/03/2012
TRÈS BONNE CONFERENCE
> Très bonne conférence n'en déplaise à certains. Rappelons que 20 minutes de parole ne permettent pas d'aborder le sujet comme il le mériterait.
Cependant je suis entièrement d'accord avec vous Patrice pour dire que le fait que les acteurs de la finance commencent à prendre la parole est un sacré pas en avant.
Qui eût imaginé que l'AMF en la personne de Jouyet soutienne un tel discours il y a encore 5 ans?
La difficulté qui ressort après l'écoute de cette conférence est que le champ d'action paraît bien éloigné pour le petit citoyen que je suis. Comme souvent, on se sent comme une goutte d'eau dans l'océan. La solution pour répondre à ces questions serait le bulletin de vote mais quel politique propose aujourd'hui la réponse que notre époque attend ?
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Écrit par : Vincent / | 13/03/2012
LOGIQUE D'ENSEMBLE
> Les dérives de la finance ne peuvent être dissociées de la logique d’ensemble du système consumériste : celui-ci a besoin d’énormément de cash pour soutenir le rythme de la croissance illimitée. Les Etats ont laissé faire parce qu’ils estimaient avoir besoin de l’argent artificiellement créé par l’industrie financière (nouvelle industrie de substitution pour l’occident, laissant la vieille industrie à fort volume d’emplois aux pays à faible "niveau social"). La logique, c’est de créer de l’argent « ex nihilo » pour alimenter la machine : l’argent est à la fois la matière première et le produit fini. Les Etats ont dit aux marchés : on vous laisse fabriquer de l’argent sans nous intéresser à vos secrets de fabrication et vous nous alimentez sans fin ; et l’on vous remboursera les dettes échues par de nouvelles dettes. C’est un choix politique qui arrangeait formidablement les deux sphères, publique (devenue maladivement prodigue) et privée (devenue maladivement cupide). Or, l’industrie financière est un leurre car on ne peut créer de la valeur financière sans que celle-ci soit reliée à une création réelle de valeur ajoutée (valeur que donne, au fur et à mesure, l’activité de transformation d’un produit depuis la matière première jusqu’au produit fini). La déconnexion entre économie financière et économie réelle, c’est cela : l’idée qu’on peut créer de l’argent « ex nihilo ».
Jouyet analyse, à mon avis, très partiellement le phénomène. Il veut nous convaincre, in fine, que la solution passe par une finance régulée dans le cadre d’une intégration européenne renforcée. Ce qu’il veut sauver, c’est la croissance, la construction européenne et l’euro. Cela est dit très clairement dans son point 3, qui est sa conclusion. Il a le droit d’avoir cette opinion.
Quant à Giraud, son analyse des dérives de la finance est intéressante. Cependant, les solutions qu’il propose me laissent dubitatif, notamment cette exégèse mystico-économique de la parabole des talents au service d’une « société verte ». Lui aussi veut créer de la monnaie « ex nihilo », mais pour s’en servir différemment (fin de sa 1ère partie « De la libération d’Egypte au veau d’or »). Avons-nous réellement les moyens du grand Plan Marshall vert européen que Gaël Giraud appelle de ses vœux ? Dans l’Evangile de saint Luc, chapitre 14 : « Quel est celui d'entre vous qui veut bâtir une tour, et qui ne commence pas par s'asseoir pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ? » N’oublions pas que l’Europe fait face à deux pyramides monumentales : une pyramide de dettes ; et une pyramide des âges qui n’en est malheureusement plus vraiment une, mais bien plutôt un champignon. Il y a la dette financière explicite ; et il y a la dette retraites-vieillesse-dépendance implicite. La seconde est très supérieure à la première. Avant de créer de la nouvelle monnaie ex nihilo, je propose donc de nous asseoir pour compter.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 15/03/2012
AVEUGLES ET CRETINS
> Le discours de Jean-Pierre Jouyet ressemble un peu trop à celui d'un homme politique (ce qu'il est d'ailleurs) devant ses électeurs, mais reste néanmoins intéressant et nous donne espoir quant au changements possibles des mentalités.
Les idées de Gaël Giraud sont aussi présentes chez le collectif "Roosevelt 2012" (http://www.roosevelt2012.fr/) dont il fait partie des fondateurs, tout comme Stéphane Hessel et Edgar Morin dont je conseille la lecture de leur dernier livre "Le chemin de l'espérance":
"Evoquons pour commencer [...] la crise d'une pensée politique aveugle, qui, soumise à un crétinisme économiste qui dégrade tous les problèmes politiques en questions de marchés, est incapable de formuler aucun grand dessein."
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Écrit par : BVdw / | 21/03/2012
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