17/02/2012
Incursion de l'euthanasie dans la campagne présidentielle
Hollande hésite... Qu'il écoute Marie de Hennezel :
La question des derniers instants ne peut être réduite à un slogan. Cette mise en garde s'adresse aussi bien aux deux extrêmes symétriques : jeunes tradis pleins d'abstractions, ou, au contraire, François Hollande jetant l'euthanasie dans la balance de la campagne électorale, et transformant ainsi une question douloureuse en effet de tribune.
Il devrait écouter Marie de Hennezel. Dans Le Monde (17/02), elle déclare : « Commençons par appliquer la loi avant de débattre de l'euthanasie. » Elle constate :
« Au lieu de dénigrer la loi Léonetti, pourquoi ne pas tout faire pour changer la culture des soignants ? Pourquoi ne pas mettre tous nos efforts dans une pédagogie de cette loi méconnue du public et des soignants ? Dans mon rapport intitulé La France palliative, j'ai préconisé la tenue régulière et obligatoire de forums dans tous les établissements de santé. On m'a répondu qu'on ne pouvait « imposer » aux établissements une telle révolution culturelle : apprendre à mieux respecter les droits des patients en fin de vie. Voilà où nous en sommes ! Je viens de donner ma démission de membre du comité de pilotage de l'Observatoire national de la fin de vie. […] En désaccord avec la mission de l'Observatoire, qui s'est contentée de pondre un rapport de plus, sans mesurer l'urgence de la situation et la priorité qu'il y avait à mettre en place des actions concrètes pour une meilleure compréhension et application de la loi. [...] Nous sommes nombreux à souhaiter que des souffrances extrêmes puissent être soulagées au risque de transgresser la loi. Mais nous sommes conscients aussi de notre responsabilité à l'égard des plus vulnérables : ceux dont on décidera peut-être, un jour, que leur vie ne vaut pas la peine d'être vécue.»
C'est si vrai que Hollande lui-même semble pris de remords. Dans son entretien à Marianne, il change de cap :
« L’euthanasie, je n’y suis pas favorable. Je suis pour le droit de mourir dans la dignité. Aujourd’hui, il y a de 10 000 à 15 000 lits pour les soins palliatifs, il en faudrait le double. A quel moment décider ou non d’arrêter les soins palliatifs, même si la souffrance, grâce à eux, est amoindrie ? Il faut avoir une expression de la personne, de la famille, des médecins qui doivent être consultés, et à ce moment-là, dans quelques très rares cas, il s’agit de faire un acte de compassion qui va soulager non la famille, mais la personne.»
http://www.marianne2.fr/Exclusif-Hollande-replique-a-Sarkozy-sur-les-valeurs_a215568.html
18:21 Publié dans En 2012, Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
DIGNITE
> Le droit de mourir dans la dignité C'EST les soins palliatifs.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 17/02/2012
EFFARANT
> Beaucoup de français ne connaissent même pas l'existence de la loi Léonetti... Effarant.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 17/02/2012
PAS LES EPAULES
> Hollande n'a pas les épaules pour devenir président, c'est assez clair, Sarkozy ne les avait pas déjà en 2007, Marine est une amateure dangereuse, désolé d'y revenir une fois de plus mais il faudra bien y arriver enfin, au bout du bout il ne reste plus que François Bayrou en piste qui puisse prendre les rênes de notre pays malade pour le remettre sur pieds !
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Écrit par : GBA92 / | 18/02/2012
@ GBA92
> Bayrou prendre les rênes, ou plutôt le reste dont nous sommes encore maître? sûrement pas: européiste forcené comme peut l'être un bon démocrate-chrétien il appliquera les recettes monétaristes de la BCE qui nous enfonceront toujours plus. Les rênes, il le remettra à Bruxelles. Quant aux questions de moeurs et de bioéthique, sa campagne de 2007 avait déja mis en évidence un total manque d'épaules.
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Écrit par : Pierre Huet / | 18/02/2012
FB
> On a tous bien compris votre point de vue, cher GBA92. Et certains vous ont fort bien répondu.
Pas la peine d'y revenir, en plus d'une manière si péremptoire et définitive.
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Écrit par : PMalo / | 18/02/2012
A GBA92 et Pierre Huet :
> Donc, il ne reste...plus personne. Triste, je vous l'accorde. La "Grande Nation" mérite mieux que cela, mais que voulez-vous ?
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Écrit par : Feld / | 18/02/2012
"GRANDE NATION" ?
> Pourquoi dire "la Grande Nation" ? Voilà une formule que les Français ont oubiée depuis deux siècles et dont seuls se souviennent les Alémaniques !
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Écrit par : denkmal / | 18/02/2012
Même si on sort en première apparence du sujet de l'euthanasie: une réflexion sur la "Grande Nation".
> Déformation de notre ouverture d'esprit, nous avons trop tendance à trouver que tout est mieux ailleurs. Et nos élites encore plus surtout s’il y a une petite odeur d’argent. C’est ainsi que nous avons eu les partis anglo-bourguignon, espagnol, anglomaniaque, proallemand, prosoviétique et américanolâtre, sans oublier le modèle suédois. C’est à ces « modèles » que nous devons la révolution sexuelle, l’eugénisme, le malthusianisme et autre joyeuseté.
Et de nos jours, elles ont de bons prétextes sonnants et trébuchants: l’Europe et la mondialisation et je suis atterré de voir à quel point certains sont littéralement fatigués d’assumer notre propre pays, et même d’assumer le politique lui-même. Symptôme : on parle de gouvernance, terme financier et non de gouvernement.
Du reste je sors d’une expérience démoralisante : visite à 3 maires pour soutenir la candidature de François Asselineau. Réponses « Quoi ? mais la France c’est trop petit, on peut rien faire… »
Comment voulez-vous qu'une telle classe politique soit réellement opposée à l'euthanasie, elle qui s'euthanasie elle-même.
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Écrit par : Pierre Huet / | 20/02/2012
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