03/01/2012
Politique en 2012 : l'année des canards sans tête
Excellente description par Serge Halimi :
<< Les sommets des dirigeants européens se suivent et échouent ; la Maison Blanche et le Congrès se querellent sans résultat. « Les marchés » l'ont compris, et traitent dorénavant les élus comme des canards sans tête, simples jouets des forces qu'ils ont eux-mêmes enfantées et qu'ils ne savent p^lus maîtriser. Au même moment pourtant – en France, en Russie, aux Etats-Unis et ailleurs –, des élections présidentielles se préparent. Elles saturent l'espace civique et médiatique, créant un sentiment irréel de déconnexion entre le dire et le faire. […] M. Obama signale par ailleurs que « le marché n'a jamais été une licence pour prendre tout ce qu'on peut à qui on veut », et qu'il fallait « reconstruire la classe moyenne de ce pays ». Nul ne croit qu'il accomplira cet objectif, ni qu'il réduira l'emprise de l'argent sur le système politique, ni qu'il réformera la fiscalité. Il n'en a rien fait depuis trois ans et ne se donne aucun moyen d'y parvenir au cas où il serait réélu. En cela, il incarne bien ce que le système actuel est devenu : une coque de noix à la dérive, sur laquelle vocifère un capitaine dégradé pendant que l'ouragan se lève... >>
(Le Monde diplomatique, janvier)
12:52 Publié dans Chrétiens indignés, En 2012, Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : 2012, politique, élections, capitalisme, ultralibéralisme, obama
Commentaires
LE CANARD HOLLANDE
> Oui mais le canard Hollande va relever la tête croyez-moi! Ses plus proches conseillers de campagne (voir le lien) sont des chauds bouillants de la révolution, qui rêvent toutes les nuits de mettre à terre le grand capital et qui se réveillent à l'aube le couteau entre les dents. Avec saint François d'Hollande, ça va barder !
http://www.reporterre.net/spip.php?article2461
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Écrit par : serge lellouche / | 03/01/2012
BIOTOPE
> Moralité : il s'agirait de changer de mare avant de rechercher des canards en meilleure santé. Le biotope est gravement altéré.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 03/01/2012
EXCESSIF ?
> Un peu excessif le commentaire de la situation par Serge Halimi .
et si on voyait un peu ce qui fonctionne .
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Écrit par : BrunoK / | 03/01/2012
Cher Bruno,
> vous trouvez que certaines choses fonctionnent à ce niveau? Vous seriez aimable de m'indiquer lesquelles.
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Écrit par : VF / | 03/01/2012
LE NIVEAU DE LA PANNE
> Votre optimisme vous honore BrunoK, car il y a en effet des choses qui fonctionnent encore et des personnes qui font de bonnes œuvres, mais je crois que VF a raison de souligner que, à ce niveau, c’est-à-dire celui des « macro-systèmes » et de la prise que le politique peut encore avoir sur eux, c’est en effet la panne. L’optimisme des 30 glorieuses est derrière nous. Et encore, cet optimisme n’en n’était pas un (au sens d’une d’espérance) car il s’agissait plutôt d’une utopie qui touche peut-être à sa fin : l’utopie du progrès, qui veut que la marche du monde s’inscrit dans une dynamique historique irréversible qui va vers toujours davantage de progrès matériel et humain. A la base de cette utopie, il y a bien sûr le progrès technique, qui a produit des effets positifs incontestables, et le progrès de la conscience humaine, celle-ci allant vers toujours davantage de bien sous l’effet de l’accès à la connaissance et de la diffusion universelle des idées. Une sorte de conscience universelle éclairée par une raison universelle en mouvement perpétuel vers un progrès au service de l’homme.
L’homme du 20ème siècle a cru en cette utopie d’un progrès continu qui devait engendrer une solidarité universelle, éteindre les guerres, libérer l’homme de toute servitude et assurer la prospérité, la démocratie et le développement sur toute la terre. Il a même cru, au cœur des 30 glorieuses, qu’une ère nouvelle, une sorte de nouvel âge de l’humanité, s’était ouverte après la 2ème guerre mondiale. Beaucoup de catholiques ont cru cela également, jusqu’à imprégner leur vision religieuse de cette utopie et voir l’action décisive de l’Esprit Saint dans ce mouvement du progrès irréversible.
Dans ce contexte, l’homme contemporain a jugé qu’il n’était plus nécessaire de considérer que certaines personnes travaillaient activement en faveur de la diffusion universelle du vice et que le temps des « combats » était dernière nous : une sorte de pacifisme de principe. Et voilà que l’homme d’aujourd’hui se trouve désorienté car les belles prophéties utopiques ne se réalisent pas, bien au contraire. Certains, minoritaires, se réveillent et se rendent compte qu’il y a bien des combats à mener, et que d’une certaine manière, peut-être le temps du « dialogue » est-il bientôt révolu : on ne dialogue pas avec le vice, on le combat. Ceux qui veulent encore s’accrocher au rêve parce que la réalité est trop dure à regarder (et combien il est difficile d’admettre que l’on s’est trompé !) les regardent bizarrement, et parfois les rejettent catégoriquement. Je me demande dans quelle mesure nous ne sommes pas à la croisée des chemins : le moment vient peut-être de faire un choix, par exemple celui de ne pas rejoindre le long cortège de « ceux qui ont déserté le combat pour les prisons », selon la belle expression de Giovanni Papini. Alors, optimisme oui, si l’on veut considérer que rien n’est perdu et que le monde court, quoi qu’il arrive dans l’histoire temporelle, à son Salut et non à sa perte, mais l’optimisme utopique, j’ai tendance à penser qu’il devient nécessaire de s’en détacher.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 04/01/2012
Cher VF ,
> Ce canard .. (sur la photo?) n'est pas une oie blanche non plus ... son pauvre foie malade ne verra pas ma fourchette ! D'ailleurs la "fête" est finie .. le pauvre animal ne marche plus !
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Écrit par : escargolibri / | 04/01/2012
@ escargolibri
Le canard sans tête, ni escargot ni colibri (entre les deux ?), ne reste pas planté là (comme chantait Brel ?), il est censé courir de droite et de gauche et se cogner partout ; de fait, une bonne image des exécutifs en bout de course, en France, Russie, Etats-Unis.
@ Guillaume de Prémare
C’est bien notre foi : ce monde court au Salut. Reste pour nous à l’aider à choisir la Bonne Tête, qui est Jésus-Christ.
Ai écouté ce matin le dialogue Max Gallo-Louis Daufresne sur RND, un peu anxieux sur l’avenir de notre pays. Pour moi, je lui vois un seul avenir : évangélisateur et missionnaire.
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Écrit par : Denis / | 04/01/2012
Niveau de la panne,
> Faire un choix, comme faire une croix sur .. ou la porter ?
le choix de ne pas rejoindre le cortège de ceux qui ont déserté le combat pour les prisons (morales?) ou de rejoindre le combat et risquer la prison ? Encore faut-il savoir de quel combat nous parlons .. la résistance à la guerre peut être encore une guerre !
Houlalà ..
et je revois cette pauvre oie du Périgord qui dort, la tête sous l'aile pour ne plus rien voir . Son sommeil n'est plus destiné à la préparation de la longue migration, il celui de la lente résignation , la désertion totale après gavage brutal ,
Le marchand se frotte les mains, le boulot est déjà à moitié fait .
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Écrit par : escargolibri / | 04/01/2012
JE PREFERE L'OPTIMISME
> Les pessimistes se disent souvent réalistes , les optimistes sont souvent taxés d'utopistes . Les commentaires ci-dessus confirment cela . Je préfère jouer l'optimisme , car il est plus lié à la vie .
Les réunions européennes n'ont pas de brillants résultats : soit ! Dans ce cas , il faut faire des réunions aussi longtemps qu'il le faudra pour dégager un résultat meilleur .
Obama n'est pas le génie attendu . Attendu par qui ?
Les hommes riches influencent les politiciens : ce n'est vraiment pas nouveau . Ce qui est nouveau , c'est que c'est si apparent et que cela étonne le plus grand nombre .
Je veux dire que l'époque n'est ni meilleure ni moins bonne que précédemment . Les problèmes sont certes plus grands , mais ce sera le génie de l'homme inspiré par Dieu de trouver des solutions . Celles-ci viendront d'un côté ou d'un autre. Elles ne feront peur qu'à ceux qui craignent les changements.
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Écrit par : BrunoK / | 04/01/2012
cher Bruno,
> un pessimiste est un optimiste qui s'est informé. :-)
Les réunion de l'UE n'ont pas de résultats? Alors continuons d'en faire. C'est pas un peu shaddock ça? ("en essayant continuellement, on finit par réussir, donc plus on échoue plus on va réussir").
Obama n'est pas nul, mais c'est un traître. Il a trahi les millions d'Américains qui avaient vraiment cru qu'il changerait les choses et il s'est aplatis devant le pouvoir financier.
Les hommes riches n'influencent plus les hommes politiques, ils les dirigent carrément ou même les nomment.
Non, je crois que on ne peut pas être optimiste face aux problèmes actuels. Par contre, l'espérance chrétienne doit nous porter.
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Écrit par : VF / | 04/01/2012
@ escargolibri
> "Encore faut-il savoir de quel combat nous parlons .." C'est en effet toute la question. Il y a un discernement à opérer entre ce qui peut relever d'un dialogue fructueux et ce qui relève d'un combat vigoureux. Un exemple : le combat contre le matérialisme mercantile. Ici, je crois que le dialogue enferme dans une prison, un asservissement à un mal qu'on se refuse à combattre.
@ Denis
Moi aussi je vois un avenir missionnaire à la France.
@ BrunoK
Etant d'un tempérament plutôt optimiste, je vous comprends ! Attention cependant à ne pas s'habituer à certains maux, car on finit par les trouver supportables, et là tout devient acceptable.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 04/01/2012
Chers amis,
> Oui, l'espérence chrétienne nous porte, et après l'excellente image du canard sans tête courant à droite et à gauche, indifféremment , je vois aussi,enfin, l'oie du Capitole, ou du Kapital, qui capitule, immobile ! C'est pas optimiste ça ? De quoi nous donner des ailes !!!
Et allons-y les escargots (éloge vivant de la lenteur, petites merveilles de la Nature, à plusieurs ils déplacent des montagnes!), allons-y les colibris, tout petits aussi, ils éteignent les incendies ... (vous connaissez l'histoire:"la part du Colibri"?)
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Écrit par : escargolibri / | 05/01/2012
@ PP
> L'ornithologue amateur que je suis, doit vous prévenir que la photo publiée est celle d'une oie.
Une oie cendrée (sauvage) plutôt qu'une oie des Landes.
(croupion blanc, tectrices et rémiges secondaires veinées)
Z.
[ De PP à Z. - Je suis confus. J'avais eu recours à une banque d'images sous l'entrée "Canards" ! En tout cas c'est l'occasion d'applaudir le décret qui protège les oies sauvages. Je ne qualifierai pas ici de quoi il les protège, pour ne pas manquer à la charité chrétienne dès ce début d'année. ]
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Écrit par : zorglub / | 05/01/2012
@ PP
> Le bel écolo que voilà ! Comme quoi on peut être journaliste et ne pas être familier des canards !
Z.
[ De PP à Z. - Avec toutes mes confuses. )
réponse au commentaire
Écrit par : zorglub / | 05/01/2012
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