02/01/2012
Prothèses PIP : la stupéfiante enquête
Selon RTL, les prothèses contenaient "des composants industriels et chimiques dont un additif pour les carburants". L'avocat de PIP dément. De son côté, Brenntag (principal distributeur de produits chimiques au monde) admet avoir fourni à PIP "du silicone industriel" normalement destiné à la construction et à l'électronique :
On attend avec impatience - entre deux démentis formels - le prochain commentaire de Me Haddad (cf. note ici, 29/12) sur les exigences de la compétitivité en régime capitaliste.
19 h 31 - Lu dans 20 minutes :
<< Jean-Claude Mas nie avoir utilisé un additif pour carburant mais...
Jean-Claude Mas a longtemps gardé sa composition secrète, mais les mystères du gel expérimental pour prothèses mammaires du fondateur de PIP ont été percés à jour. La prothèse contenait des produits industriels non purifiés, selon RTL qui a obtenu la liste des composants. Une information démentie dans la foulée par l'avocat du mis en cause mais contredite par la version de son fournisseur allemand.
«C’est à la limite du criminel», réagit le chercheur en chimie et en toxicologie André Picot devant la liste présentée par la radio. Le gel contenait en effet quatre produits industriels, commandés en Allemagne et jamais testés, parmi lesquels le Baysilone, utilisé comme additif pour des carburants ou des tubes en caoutchouc, mais aussi le Silopren ou le Rhodorsil, produits inconnus du monde médical.
"M. Mas s'expliquera sur tout ceci dans la semaine"
C’est ce mélange de produits industriels et chimiques non purifiés qui aurait causé un nombre anormal de ruptures sur les prothèses PIP. Le chercheur indique en effet que le cocktail de dissolvants a agi sur l’enveloppe des implants, le ramollissant jusqu’à la fuite. Le produit a pourtant toujours été défendu bec et ongles par Jean-Claude Mas.
«Ce n'est pas vrai du tout. C'est un produit qui existe depuis 1980 et qui était acheté à (l'entreprise pharmaceutique) Rhône-Poulenc. Il ne s'agit pas d'un produit industriel, mais d'un produit alimentaire du même type que ceux qui entrent par exemple dans la composition des rouges à lèvres», a indiqué à Reuters l'avocat de Jean-Claude Mas, Yves Haddad. «Je ne suis pas chimiste, mais M. Mas s'expliquera sur tout ceci dans la semaine», a-t-il promis.
"Trop cher" de le faire homologuer
Pourtant, dans la foulée, le fournisseur allemand Brenntag, premier distributeur mondial de produits chimiques, a confirmé qu'il avait bien fourni du silicone industriel Baysilone, utilisé dans la construction et les équipements électroniques, à la firme française. «Nous avons fourni le produit et les caractéristiques du produit à PIP et nous sommes en contact avec les autorités sanitaires françaises», a précisé à Reuters le porte-parole de Brenntag.
Le fondateur de PIP a d'ailleurs toujours refusé de faire homologuer son gel, selon les témoignages d’ex-employés de la société recueillis par la radio. «Trop cher», avançait alors «l’apprenti sorcier», qui a toujours vanté son produit comme le meilleur du monde, selon les mêmes sources. Décrit comme «un homme brutal et sans états d’âmes», Jean-Claude Mas aurait par ailleurs utilisé des méthodes peu scrupuleuses pour dissimuler la composition de son gel.
Vent de révolte
Documents falsifiés, conteneurs cachés lors des inspections, le tout en ignorant consciencieusement les alertes qui se multiplient, au point de déclencher un vent de révolte contre lui de la part de ses employés. A la fin des années 2000, selon RTL, plusieurs cadres se rebellent contre l’attitude de leur patron. Certains démissionnent, d’autres refusent de signer les documents nécessaires à la diffusion du gel ou demandent par mail d’en stopper sans délai l’utilisation, en vain. >>
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11:15 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : pip, capitalisme, concurrence, santé, libéralisme
Commentaires
ETHIQUE ETC
> L'« exigence de la compétitivité »... ou l'éthique (capitaliste) de la compétitivité ?
BJL
[ De PP à BJL - La soi-disant éthique est une superstructure idéologique de l'exigence, laquelle n'est qu'un fonctionnement mécanique... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 02/01/2012
RIEN
> Mais vous n'y entravez rien pervers gauchistes... naïfs gogos ! Tout ça c'est la faute à l'Etat qui nous met des impôts, l'affreux péché ! que si on laissait faire le privé (au lieu de l'écrabouiller d'impôts) vous verriez comme il serait scrupuleux ! philanthrope ! comme en Amérique notre saint lieu ! la parade du bon coeur, conservatisme compassionnel...
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Écrit par : galipot / | 02/01/2012
PERVERS
> Je vais me faire l'avocat pervers du libéral car en l'occurence, il y a une instance de surveillance: l'AFSAPS qui n'a pas fait son travail. En France nous cumulons tous les inconvénients: libéralisme sauvage ET couteux appareil administratif.
Avec des organes publics aussi inopérants (ou corrompus), difficile d'expliquer qu'il faut renforcer le rôle des Etats....
PH
[ De PP à PH - Pas de l'Etat sous sa forme actuelle, évidemment. Le politique s'est suicidé entre les mains de la finance, il y a plus de vingt ans. Il doit être réinventé. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 02/01/2012
PILULE
> Et quand le scandale de la pilule éclatera ? Cancer, pollution de l'environnement, effets secondaires multiples, mais aussi magouilles financières colossales, rétentions d'informations de toutes sortes... Et aveuglement de l'opinion qui n'a rien voulu voir ou entendre tant le tabou était puissant: comme les prothèses PIP (et les autres) la pilule "sert" la libération sexuelle, elle est une véritable idole moderne.
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Écrit par : B.H. / | 02/01/2012
ABJECTE PUB
> Ces faits m'ont incité à changer mon comportement.
J'ai décidé d'être un consommateur responsable (du moment que je reste un consommateur, je suis près à tous accepter).
J’achète mes couches chez Pampers ( un paquet acheté = un vaccin).
Je fais mes courses chez Leclerc pour protéger l'environnement.
Je participe à la restauration du patrimoine en buvant du coca.
Comme chantait Tonton David :
Car je suis sûr, sûr
Qu’on nous prend pour des cons
Mais j’en suis certain
Quelque chose ne tourne pas rond
PS : hélas cet pub Pampers ne prête même pas à rire tellement elle est abjecte. Conditionner une vie humaine à l'achat d'un produit. Consommateur, tu n'as pas acheté mon produit,à cause de toi un enfant va mourir.
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Écrit par : PAC / | 02/01/2012
@ PH
> l'AFSAPS dites vous. Mais n'est-ce pas un ancien membre de l'AFSAPS qui a été embauché par ...Servier?
Comme dit PP, pas l'Etat qui a abdiqué entre les mains des libéraux.
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 02/01/2012
A BJL et PP :
> Le terme d'"éthique" m'a toujours gêné. Notre époque est féconde de "chartes" et autres "codes de bonne conduite", qui dénotent l'impossibilité de nommer la Source de toute morale.
D'ailleurs, n'aurait-on pas pu imaginer une éthique de la solution finale ? Genre :
- ne pas faire prévaloir la conduite de la solution finale sur les autres objectifs stratégiques de la guerre. Concrètement : ne pas monopoliser les voies de chemin de fer ; accepter une baisse momentanée du rythme d'élimination des Untermenschen, si un besoin urgent de moyens humains se fait sentir sur tel ou tel secteur du front ;
- ne pas faire peser la charge financière de la solution finale sur le contribuable allemand : veiller à ce que, par leur travail, les "Stücke" contribuent substantiellement aux frais de leur entretien ; n'éliminer que ceux d'entre eux qui seraient incapables de s'acquitter de ce devoir élémentaire de justice vis-à-vis du peuple allemand ;
- se livrer à des expériences médicales sur les pensionnaires (le cas échéant sans anesthésie) uniquement si l'intérêt scientifique desdites expériences est démontré, et sous le contrôle d'un comité d'éthique placé auprès du commandant du camp.
Les principes présidant à l'application de ce code de bonne conduite de la résolution de la question juive étant : rigueur, noblesse, douceur...
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Écrit par : Feld / | 02/01/2012
LA DEFENSE DE L'AFSSAPS
> Mise en cause par les médias à propos de PIP, l'Afssaps répond : "Contrairement aux médicaments, les dispositifs médicaux - des pansements aux seringues en passant par les prothèses et les appareils d'imagerie - ne sont pas soumis à une procédure d'autorisation de mise sur le marché. Ils sont placés sous la responsabilité du fabricant qui les commercialise. La surveillance est ensuite opérée par un organisme choisi par le fabricant pour certifier la qualité de ses produits : dans le cas de PIP, c'est la société allemande Tüv Rheinland."
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Écrit par : Semmelweis / | 03/01/2012
@ Semmelweis
> Oui, je viens de lire l'article.
Alors cela déplace l'incompétence de l'agence française vers le TÜV Rheinland (TÜV= Association de contrôle technique), qui n'a pas été très pointue dans ses audits. On peut ironiser sur la rigueur allemande, et puis encore une fois, merci l'Europe!
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/01/2012
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