Que 2012 voie les catholiques français aller à l'essentiel

...libérés des pesanteurs et des nostalgies :

 

Lectures du 30 décembre -  1^ère lettre de saint Jean, 2, 16-17 : 

" Tout ce qu'il y a dans le monde – les désirs égoïstes de la nature humaine, les désirs du regard, l'orgueil de la richesse – tout cela ne vient pas du Père, mais du monde. Or, le monde avec ses désirs est en train de disparaître. Mais celui qui fait la volonté du Père demeure pour toujours. "

 

Ce que Jean appelle ici « le monde » n'est évidemment pas l'univers créé par Dieu, ni l'humanité ¹ en tant que telle : c'est l'ensemble des forces (en action dans la société) qui cherchent à nous détourner de « faire la volonté de Dieu ». Ces forces peuvent influencer nos désirs et notre mentalité –  en lien avec l'argent, note Jean... Prenons au sérieux ce diagnostic ! Notre société est sous l'emprise de l'économie consumériste : une force vouée à manipuler les « désirs » et les « regards » des masses, avec une efficacité globale sans précédent. Non seulement ce « matérialisme mercantile »² détourne de Dieu, mais il expulse Dieu hors de la conscience collective. De là tout ce qui angoisse non seulement les chrétiens, mais les esprits lucides, choqués de ce totalitarisme de la marchandise qui détruit toute culture et toute spiritualité.

Mais si l'appel de Dieu est chassé de la conscience collective, il ne peut pas être chassé des consciences individuelles : et c'est là que commence – pour les chrétiens attentifs à ce que demande leur Eglise – l'évangélisation des individus d'aujourd'hui, la « nouvelle évangélisation », aux antipodes des nostalgies et des replis claniques. Comme dit l'exégète sur Luc 2, 36-40 (la prophétesse Anne « parlant de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem »³) : « n'attendons pas le jour où nous Le verrons dans sa gloire pour reconnaître au milieu de la foule le plus petit, le plus caché, Celui qui soutient l'univers de sa Parole et demeure éternellement. »

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1 évangile selon saint Jean 3, 16 :  "Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils, l'Unique Engendré, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas et ait la vie éternelle." Là, le terme "monde" désigne les humains, objet de l'amour de Dieu.

2  formule de Jean-Paul II.

3  littéralement "le rachat de Jérusalem" : le salut du peuple de Dieu.