13/12/2011
Le drapeau palestinien hissé à l'Unesco
...tandis que le pré-candidat de droite américain Newt Gingrich déclare : "le peuple palestinien n'existe pas."
http://www.unesco.org/new/fr/media-services/single-view/news/palestinian_flag_raised_at_unesco/
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19:18 Publié dans En 2012, Terre Sainte | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
WASHINGTON S'ENFERME
> Washington s'enferme dans le refus du monde réel.
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Écrit par : churubusco / | 13/12/2011
L'ARTICLE DE SORJ CHALANDON
> Voir l'article de Sorj Chalandon dans le 'Canard' de ce 14 décembre :
"Combien faut-il débourser pouir hisser un drapeau palestinien en maille polyester le long d'un mât d'aluminium avec taquet, drisse et pommeau ? Soixante-cinq millions de dollars. C'est la contribution financière que les Etats-Unis ont refusé de verser à l'Unesco, coupable d'avoir reconnu, le 31 octobre 2011, la Palestine comme son 195e Etat-membre..."
En décidant de boycotter ainsi l'Unesco (coupable de continuer à appliquer les accords d'Oslo), Washington prive cette organisation internationale de 22 % de son budget, creusant ainsi son découvert et gelant toute son activité mondiale. Normal : Netanyahou et le Congrès des USA en ont ainsi décidé. Vous ne saviez pas que "Le Monde Libre Est en Guerre" ? On ne sait pas contre qui. Apparemment contre tout ce qui n'est pas le Capitole et le gouvernement Netanyahou.
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Écrit par : sèlah / | 14/12/2011
DISCRIMINATIONS
> Sans pour autant "angéliser" ou "démoniser" l'un ou l'autre des camps en présence, le conflit israélo-palestinien en cours depuis plus de 60 ans, - s'il n'est certes pas le plus sanglant à la surface de la terre -, revêt cependant une dimension universelle en ce qu'il constitue une métaphore et un condensé physique des fractures Orient-Occident, et Nord-Sud.
Singulièrement à Jérusalem, chacun peut ainsi passer d'un continent à l'autre, littéralement en "traversant la rue": d'un côté, des quartiers (anciennement majoritairement palestiniens pour la plupart d'entre eux) proprets - ethniquement et religieusement homogènes, pour dire les choses aimablement - qui ne dépareraient aucune ville européenne ; de l'autre, - au-delà ou en-deçà du Mur de Séparation gardé par des "Rambos" et autres "robocops ayant souvent encore du placenta dans les narines", généralement brutaux et désagréables, sauf pour le pèlerin, (une des principales 'vaches à lait' de l'Etat, ce qui mérite bien un semblant de correction) -, des infrastructures déglinguées, des routes défoncées et des maisons construites à 90% "illégalement" (puisque 95% des demandes de permis de construire introduites par des Palestiniens se voient opposer un refus par la municipalité, à la différence des colonies juives construites à vitesse accélérée en plein cœur des quartiers palestiniens), et pour plusieurs dizaines de milliers d'entre elles, menacées par un arrêté de démolition qui peut être exécuté - moyennant un nouveau préavis d'un quart d'heure - à tout moment, le lendemain ou dix ans plus tard...;
Ceux qui se retrouvent de l'autre côté du Mur doivent solliciter un permis plusieurs mois à l'avance auprès de l'autorité militaire pour pouvoir se rendre "de l'autre côté", pour étudier, visiter les lieux saints ou se rendre à l'hôpital, par exemple - y compris certains prêtres et religieux voulant visiter leurs paroissiens -; lequel permis ne sera souvent obtenu - pour la minorité qui l'obtient - qu'au prix de délations à propos de leurs voisins ou de nombreux membres de leur famille élargie...
Que dire encore du spectacle des colonies juives érigées en plein cœur de la vieille ville, entourées de barbelés et surmontées de miradors, parfois sur les toits mêmes de familles musulmanes ou chrétiennes, et dont les voisins palestiniens se protègent comme ils le peuvent des lancers de détritus et autres projectiles en couvrant rues et fenêtres de grillages ?...
Sans même parler d'autres 'cercles de l'enfer' un peu moins visibles, mais d'autant plus 'gratinés', tels qu'Hébron et Gaza, et des autres "ilots" de Cisjordanie totalement soumis à l'arbitraire du régime d'occupation militaire. On pourrait ainsi remplir des centaines de pages sur la vie ordinaire dans la dernière ethnocratie et théocratie du monde occidental, quand on a le malheur de faire partie des "citoyens de seconde zone" pas tout à fait juifs (Ethiopiens et autres Russes), mais surtout Palestiniens de naissance.
A cet égard, on peut regretter que la compassion vis-à-vis de nos prochains palestiniens - et singulièrement, des chrétiens -, soit parfois prioritairement assumée et envisagée à la lumière du seul dialogue judéo-chrétien... Il serait bon à ce propos que les catholiques de notre pays - fort heureusement engagés dans ce dialogue - et certains de leurs évêques cultivent autant, sinon davantage, leurs relations avec le petit troupeau des "justes en Israël" (dans ce qui subsiste des milieux de gauche et pacifistes juifs, lesquels défendent jour après jour le droit, la justice et une vie digne pour leurs frères palestiniens, souvent au prix de leur réputation, de leur carrière professionnelle ou de leur vie sociale), qu'avec la plupart de leurs contacts habituels, le plus souvent ultra-sionistes.
Il serait dommage de confondre amitié et "complicité", ou de cautionner - serait-ce passivement - un négationnisme implicite ou déclaré.
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Écrit par : J. Warren / | 14/12/2011
LE MONDE REEL
> Le monde réel c’est le déroulement de l’histoire tel qu’il transparaît au travers notamment des conditions d’installation des populations, des réactions à celles-ci, des rapports de force en jeu et sous l’angle institutionnel et factuel, des divers documents diplomatiques retraçant notamment les offres qu’ont pu être faites aux uns et aux autres et les réponses apportées qui ne peuvent être sans conséquences pour l’avenir. Conséquences que l’on peut bien sûr toujours ne pas vouloir assumer en les mettant sans cesse en cause, ce qui se pratique d’ailleurs depuis que le monde et monde au détriment des plus inattentifs.
Pour l’histoire du Proche Orient, on peut commencer par exemple à partir du début du XIXe siècle jusqu’à nos jours, soit observer : les puissances européenne, l’empire ottoman, les conséquences de la première guerre mondiale dans la région, etc. etc. Informations désormais facilement accessibles via le net, pour ceux qui veulent s’en donner la peine, car il est vrai que cela demande un travail personnel d’investigation assez fourni et fatiguant au résultat parfois étonnant.
On peut aussi par commodité, refuser le risque de s’étonner et rester dans le domaine du sarcasme, c’est un choix.
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Écrit par : illingen / | 14/12/2011
REALITES ISRAELO-PALESTINIENNES
> Merci à Illingen de nous partager son enthousiasme pour internet - une invention formidable, en effet -, pour les "traités diplomatiques" et pour la "grande histoire" (on pourrait ajouter également à ce florilège "la fée électricité", car sans elle, pas d'internet! :-)
Vous avez entièrement raison, cher Monsieur ou chère Madame, de souligner l'importance des "traités", de la politique internationale et des "rapports de force en jeu". Et il est - en effet - important à qui s'intéresserait sérieusement à la question du Proche-Orient de disposer d'un bagage minimum en la matière.
A cet égard, s'il existe en effet beaucoup de ressources intéressantes sur la toile, c'est aussi le lieu d'une guerre de propagande, et il faut pouvoir être en mesure de distinguer le bon grain de l'ivraie, la vérité, des demi-vérités, des non-dits et à l'occasion, des mensonges caractérisés, qui à force de tourner en boucle et d'être répétés, deviennent des "vérités établies" dans certains milieux.
A propos de ces ressources internet, je vous recommande chaleureusement - si vous ne les connaissez pas encore - les sites renseignés dans la colonne de gauche du présent blog, et en particulier celui du Patriarcat latin de Jérusalem, ainsi que celui de la Custodie de Terre Sainte.
Il n'est pas inintéressant à ce propos, de partir sur des bases solides. Si la question vous intéresse, je me permets de vous recommander la lecture - si ce n'est déjà fait - de la quadrilogie de Charles Enderlin (si cela peut vous rassurer, un journaliste franco-israélien tout ce qu'il y a de plus juif, au sionisme pleinement et sereinement assumé): 'Paix ou guerres - les secrets des négociations israélo-arabes 1917-1995', 'Le rêve brisé - histoire de l'échec du processus de paix au Proche-Orient 1995-2002', ainsi que 'Les années perdues - Intifada et guerres au Proche-Orient 2001-2006', et 'Par le feu et par le sang : Le combat clandestin pour l'indépendance d'Israël' - lequel ouvrage vous apprendra peut-être que si les deux camps en présence ont utilisé "le terrorisme" comme arme politique ordinaire -, l'un des deux camps le fit massivement, et n'est pas celui qu'on croirait a priori (tous ces ouvrages publiés chez Fayard).
Vous découvrirez peut-être lors de ces lectures que "les occasions manquées" ou délibérément sabotées ne sont - plus souvent qu'à l'occasion - pas le fait de la partie arabe et palestinienne, contrairement à certaines demi-vérités qui sont propagées dans la blogosphère...
Shlomo Sand (un professeur à l'université Bar-Ilan de Tel Aviv, si cela vous dit quelque chose, un lieu plutôt classé 'très à droite' et peu suspect d'antisionisme primaire), et son ouvrage "Comment le peuple juif fut inventé" (Fayard) sont également particulièrement intéressants et instructifs. Vous lirez également avec profit et grand bonheur "Vaincre Hitler", de Avraham Burg (ancien Président de la Knesset et fils de l'un des fondateurs de l'Etat d'Israël).
Et si vous vous intéressez à l'épopée des catholiques sionistes, je vous recommande chaleureusement l'ouvrage-interview du Père Marcel Dubois: "Nostalgie d'Israël" (dominicain devenu israélien, un des pionniers du dialogue judéo-chrétien, converti sur le tard à la compassion pour ses prochains palestiniens).
Quand vous vous serez penché sur l'un ou l'autre de ces ouvrages, - si vous le souhaitez - je serai heureux de parler avec vous de ce conflit et de ses protagonistes, en partant de quelques notions un peu substantielles, comme vous en soulignez fort justement l'intérêt.
Je ne peux cependant que vous recommander - si vous souhaitez vraiment approfondir ce dossier -, de vous rendre sur place, de rencontrer les gens, du côté juif, comme du côté palestinien, de partager leur quotidien, leurs souffrances, peurs et espérances. La meilleure connaissance académique de ce conflit ne remplace en rien l'expérience de terrain. Il est tout à fait possible de vous organiser un tel "voyage-découverte", vous pourriez même - si cela vous rassurait - n'être 'cornaqué' que par des guides tout ce qu'il y a de plus "casher", juifs et sionistes, mais ayant très à cœur de préserver autant que faire se peut les hautes valeurs spirituelles et morales qui sont au cœur de l' "être juif" et refusent par toutes les fibres de cet 'être', le visage qu'en donne à présent l'Etat d'Israël. Ils vous montreront le quotidien de l'occupation, et comment elle détruit physiquement et culturellement, sans bruit, mais méthodiquement, toute une société. Et a comme dommage collatéral, de détruire au cœur la société juive israélienne dans ce qu'elle avait de meilleur. A ce propos, si vous avez quelques notions dans la langue de Shakespeare, allez-faire un tout sur le site http://www.breakingthesilence.org.il/ , vous y découvrirez à travers les témoignages de jeunes appelés, comment le fait d'imposer à chaque jeune israélien à peine sorti de l'adolescence de commettre systématiquement violences et injustices, contribue grandement à détruire de l'intérieur tout sens moral dans l'ensemble d'une société déterminée.
Vous pourrez utilement préparer un tel voyage en visitant le site de l'OCHA, à Jérusalem (l'agence des Nations-Unies en charge des questions humanitaires): http://www.ochaopt.org/
Vous y trouverez, semaine après semaine, des rapports très détaillés et exclusivement factuels sur le nombre respectif des victimes et la situation humanitaire dans les territoires occupés (tellement précis et détaillés que - de l'aveu même d'un pote officier israélien -, Tsahal les consulte régulièrement pour avoir presque en temps réel le décompte précis de tous les obstacles physiques - que l'armée elle-même installe - empêchant ou compliquant singulièrement les déplacements des Palestiniens au sein de la Cisjordanie).
Au-delà des aspects "institutionnels et diplomatiques" des choses - certes fondamentaux -, un conflit, ce sont aussi et d'abord des personnes de chair et de sang, qui ne sont pas différentes de vous et moi, qui souffrent dans leur chair et dans leur cœur. Des souffrances qui touchent les deux côtés en présence, mais tout de même un petit peu plus un côté que l'autre... (les Israéliens - pour l'essentiel - vivent une vie à peu près normale, et sont libres d'aller et venir où ils le souhaitent; le principal impact du conflit consiste peut-être surtout pour eux en une paupérisation accélérée de la classe moyenne, le gouffre des dépenses militaires - liées en grande partie au processus de la colonisation et à la "protection" des colons juifs dans les Territoires - pesant lourdement sur le budget, dans un contexte déjà caractérisé par le démantèlement de l'Etat social et l'approfondissement des inégalités, depuis les premières années Netanyahou - cf. les indignés du Boulevard Rotschild, à Tel Aviv).
Et quand des personnes subissent depuis plus de soixante ans des violences et une vie quotidienne délibérément marquée - à des degrés divers - par une somme incalculable de petites et de grandes injustices, ces violences le plus souvent diffuses et de temps en temps explicites en entrainent nécessairement d'autres et entretiennent le conflit, continuant ainsi à déstabiliser l'ensemble de la région. Est-ce cela que vous entendiez par "sarcasmes" ?
La persistance de ce conflit nourrit un profond sentiment d'injustice parmi ce que certains appellent "la rue arabe", voire les communautés immigrées musulmanes dans notre pays, constituant ainsi l'un des premiers "carburants" de l'islam radical, et contribuant grandement au succès des filières de recrutement des "barbus". Des "sarcasmes", encore ?
C'est bien pour cela aussi - sinon surtout - que, - comme vous l'avez relevé - de doctes diplomates et hommes politiques - se penchent avec constance et persévérance sur ce conflit depuis près d'un siècle. Sans beaucoup de succès, il faut le dire. Et cette situation continuera à se détériorer tant qu'Européens et Américains persisteront à garder comme ligne de conduite le "ménagement de la chèvre et du chou"...Et que certains beaux esprits 'bien pensants' persisteront à envisager la réalité de ce conflit à travers le prisme des "opinions" de leur milieu.
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Écrit par : J. Warren / | 15/12/2011
@ J. Warren
> Je suis désolé mais il me semble que dans votre dernier message, vous franchissez une ligne rouge qu’aucun chrétien ne devrait approcher, et ce en vous associant au livre de Shlomo Sand, lequel prétend que les juifs sont une invention historique toute récente. Ce livre a été démonté (et dénoncé) par pratiquement tout le monde juif [*] lors de sa sortie, et ce bien au-delà des clivages sur la question palestinienne. D’ailleurs la plupart des juifs antisionistes (très minoritaires) ne remettent pas en cause l’idée que les juifs forment un peuple depuis les temps de la Bible. Le plus souvent des hassidiques et autres ultra-orthodoxes, ils considèrent simplement que la souveraineté politique n’est plus appropriée pour les juifs en attendant l’arrivée du Messie.
J’ajoute qu’en vous associant à cette thèse, vous ne faites que reproduire en miroir la déclaration de Newt Gingrich que la note de Patrice de Plunkett dénonce avec à propos. Mais surtout, une telle attitude de déni de l’ancienneté du peuple juif est une gravissime erreur théologique pour tout chrétien qui se respecte. En effet, si le peuple juif est une "invention" récente, alors notre foi en Jésus comme Messie... d’Israël n’a pas de sens. J'ajoute que de dire aux juifs qu’ils n’existent pas comme peuple ou qu’ils sont une "invention" datant des XIXe-XXe siècles n’est pas la meilleure façon d’emmener Israël à une politique moins intransigeante, loin s’en faut. Cela ne peut qu'encourager le monde juif à s’emmurer dans une logique de citadelle assiégée. Nous sommes là pour créer des lieux de rapprochement, pas pour répéter à l’inverse l’erreur d’une certaine droite chrétienne américaine qui ne trouve rien de mieux pour se concilier avec le peuple juif que d’être plus intransigeante dans sa défense d’Israël que les Israéliens eux-mêmes (et que la déclaration de Newt Gingrich reflète malheureusement très bien).
[*] Le fait qu’un professeur d’université israélienne soutienne une telle thèse démontre surtout qu’Israël, au-delà de ce que l’on peut penser de la politique de son gouvernement actuel (que je ne défendrai pas) est une société remarquablement libre où se côtoient les points de vue les plus divers, ce qui confirme l'adage "deux juifs, trois tendances". De toute façon il y a des membres d’une certaine intelligentsia "postmoderne" en Europe même qui vont vous affirmer que la France, l’Allemagne, l’Italie, tout cela n’existe pas... Doit-on les prendre vraiment au sérieux? Bien sur que non! Idem pour Shlomo Sand. Les tendances "déconstructionnistes" existent à travers l’Occident y compris en Israël (car Israël avec ses qualités et ses défauts fait bel et bien partie de l’Occident - culturellement parlant).
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Écrit par : François S. / | 22/12/2011
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